SURPRISE - Canonnière

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GENEAMAR
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Re: SURPRISE - Canonnière

Message par GENEAMAR »

Bonjour à tous

MÉGISSIER Auguste Marcel

Né le 12 mai 1872 à TELLIÈRES-le-PLESSIS - Décédé le 2 décembre 1914 à KRIBI (CAMEROUN)
Entre dans la Marine en 1890, Aspirant le 5 octobre 1893; port CHERBOURG. Au 1er janvier 1894, sur le cuirassé "BAYARD", Division navale d'Extrême-Orient (Cdt Jean THOUNENS). Au 1er janvier 1896, port CHERBOURG. Enseigne de vaisseau le 27 février 1896. Au 1er janvier 1897, en service à CHERBOURG, Défense mobile. Officier breveté Torpilleur. Au 1er janvier 1899, sur le contre-torpilleur "DUNOIS", en essais à CHERBOURG (Robert Le MOINE des MARES, Cdt). Aux 1er janvier 1901, 1902, sur le croiseur "FRIANT", Escadre d'Extrême-Orient (Charles ADAM, Cdt). Le 1er janvier 1903, Second du sous-marin "ALGÉRIEN", Station des sous-marins de CHERBOURG (Paul VALDENAIRE, Cdt). Lieutenant de vaisseau le 19 octobre 1903. Au 1er janvier 1904, commandant le torpilleur autonome submersible "NARVAL", Station des sous-marins de CHERBOURG. Au 1er janvier 1906, sur le croiseur "D'ENTRECASTEAUX", Division navale de l'Océan Indien (Cdt Louis LORMIER). Chevalier de la Légion d'Honneur. Le 29 juillet 1908, Commandant le torpilleur autonome submersible "GERMINAL", 1ère flottille des sous-marins de la Manche. Le 5 décembre 1910, Aide de camp à l'État-Major du Préfet maritime du 1er arrondissement maritime à CHERBOURG. Au 1er janvier 1912, Officier-Élève à l'École Supérieure de la Marine; breveté. Au 1er janvier 1914, sur le cuirassé "PATRIE", 2ème Escadre, 1ère Armée navale (Cdt Alexandre LANXADE). Puis la même année, Commandant la canonnière "SURPRISE", il décède le 2 décembre. Il est déclaré "Mort pour le France" ((Dossier médical confidentiel.)); et est cité à l'ordre de l'Armée navale : "Commandant la canonnière Surprise. A conduit brillament son bâtiment au feu et en a obtenu le meilleur rendement."

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:jap:
Cordialement. Malou
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GENEAMAR
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Re: SURPRISE - Canonnière

Message par GENEAMAR »

Bonjour à tous...

LADONNE Erasme Arthur Marc Antoine

Né le 19 avril 1875 à BORDEAUX (Gironde) - Décédé le 3 décembre 1916 en mer, baie de FUNCHAL à MADÈRE.
Entre dans la Marine en 1892, Aspirant le 5 octobre 1895; port TOULON. Au 1er janvier 1896, sur le croiseur "PRIMAUGUET", Division navale de l'Océan Indien (Cdt Augustin Le DÔ). Au 1er janvier 1897, sur le cuirassé "DÉVASTATION", Escadre de Méditerranée (Jean BELLUE, Cdt). Enseigne de vaisseau le 5 octobre 1897. Au 1er janvier 1899, Second sur le torpilleur N°156 (Joseph JEANSELME, Cdt). Officier breveté Canonnier. Au 1er janvier 1901, sur le cuirassé "JAURÉGUIBERRY", Escadre de Méditerranée (Lucien BERRYER, Cdt). Au 1er janvier 1902, sur le croiseur "FRIANT", Escadre d'Extrême-Orient (Charles ADAM, Cdt). Aux 1er janvier 1903, 1904, sur le croiseur cuirassé "DUPLEIX" en essais à ROCHEFORT, puis Division navale de l'Atlantique (Cdts Adolphe SCHLUMBERGER puis Edouard AMELOT). Lieutenant de vaisseau le 16 mai 1905. Au 1er janvier 1906, sur le cuirassé "JAURÉGUIBERRY", Escadre du Nord (Cdt Dominique BONIFAY). Au 1er janvier 1909, sur le croiseur cuirassé "LÉON-GAMBETTA", Escadre du Nord (Cdt Jules HABERT). Chevalier de la Légion d'Honneur. Au 1er janvier 1911, Archiviste sur le "TOURVILLE", École de canonnage (Eugène BARTHES, Cdt). Au 1er janvier 1912, port TOULON. Officier breveté de l'École Supérieure de la Marine, promotion 1913. Au 1er janvier 1914, Secrétaire archiciste de la C.E.P.A.N., sur le croiseur cuirassé "POTHUAU", École de canonnage (Cdt Jules CHÉRON). Le 3 décembre 1916, cet Officier affecté sur la canonnière "SURPRISE" disparaît avec le bâtiment torpillé au mouillage par le sous-marin U38, dans la baie de FUNCHAL.
Cordialement. Malou
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GENEAMAR
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Re: SURPRISE - Canonnière

Message par GENEAMAR »

Bonjour à tous...

De BLIC Edouard Hervé Marie

Né le 15 mai 1894 à DIJON (Côte-d'Or) - Disparu en mer le 3 décembre 1916 à FUNCHAL.
Entre dans la Marine en 1913, Enseigne de vaisseau de 2ème classe le 5 février 1916. Le 3 décembre 1916, cet Officier affecté sur la canonnière "SURPRISE", il disparaît en mer avec le bâtiment torpillé par le sous-marin U 38.
:jap:
Cordialement. Malou
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GENEAMAR
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Re: SURPRISE - Canonnière

Message par GENEAMAR »

Bonjour à tous...

[:alain dubois:8] Concernant l'Enseigne de vaisseau de 1ère classe de réserve Bernard Maurice CARVALLO, précité et figurant parmi les disparus, ce dernier n'appartenait pas à la Marine Nationale, il était Capitaine au Long Cours, Mle 122 ROUEN.
Cordialement. Malou
olivier 12
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Re: SURPRISE - Canonnière

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Voici l'extrait du fichier matricule du matelot Jules HERVY, décédé à bord de la canonnière SURPRISE.

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Ce matelot infirmier, originaire de SAINT BRIAC, levé le 12 Juillet 1914, avait déjà servi 15 mois dans le 2e régiment de la brigade des fusiliers marins, cité à l'ordre de l'armée le 26 Octobre 1914.
Il avait embarqué sur SURPRISE, qui était son premier bâtiment, le 12 Octobre 1916. Il fut torpillé moins de deux mois plus tard.

Le document donne tous les renseignements sur les actes de décès des marins de ce bâtiment.

Cdlt
olivier
Rutilius
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SURPRISE ― Canonnière, première du type (1896~1916).

Message par Rutilius »

Bonsoir Franck,
Bonsoir à tous,
Ar Brav a écrit : sam. mars 01, 2008 10:18 am
« 21.09.1914 : Débarquement sur la plage de Coco ; coule le navire de commerce allemand Itolo. »

« E.V. Blache Georges Eugène, né le 9 août 1889, décédé à bord de la canonnière Surprise le 23 septembre 1914 à Coco-Beach (Cameroun). »
Finalement, à quelle date eut véritablement lieu la prise de Coco-Beach par les fusiliers de la canonnière Surprise, compte tenu des indications concordantes figurant à ce propos sur les fiches M.P.L.F. se rappor-tant aux deux victimes qu'elle fit ?

― BLACHER Georges Eugène, né le 9 août 1889 à Ambert (Puy-de-Dôme) et y domicilié, mort le 22 septembre 1914, « tué à son poste d’officier de tir à bord de la Surprise [lors du] combat de Coco-Beach ». Enseigne de vaisseau de 1re classe.

― LEIZOUR Pierre, né le 14 juin 1894 à Saint-Pierre-Quilbignon (Finistère) et domicilié à Brest, au 32, rue Ernest-Renan, mort le 22 septembre 1914, « décédé des suites de blessures reçues au combat ». Matelot de 2e classe gabier, matricule n° 94.764–2 (Acte transcrit à Saint-Pierre-Quilbignon). (V. également ci-dessus).
Dernière modification par Rutilius le mer. mai 26, 2021 7:38 pm, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Ar Brav
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Re: SURPRISE - Canonnière

Message par Ar Brav »

Bonjour Daniel,
Bonjour à tous,

Finalement, à quelle date eut véritablement lieu la prise de Coco-Beach par les fusiliers de la canonnière Surprise, compte tenu des indications concordantes figurant à ce propos sur les fiches M.P.L.F. se rapportant aux deux victimes qu'elle fit ?

D'après le post d'Olivier, l'affaire aurait donc commencé le soir du 21 pour se terminer le lendemain 22 septembre :

L'expédition, organisée au départ de Libreville le 21 Septembre, a été conduite avec tant de décision et de vigueur que le soir même notre pavillon flottait à nouveau sur le Muni.
L'action fut chaude. La canonnière SURPRISE, sous le commandement du lieutenant de vaisseau Mégissier, se présenta devant Coco Beach à 05h00 [le 22, donc] du matin. Elle débarqua un détachement de la 7e compagnie des tirailleurs sénégalais sous les ordres du commandant Mignolard et du capitaine Bernard, le protégeant avec son artillerie.
L'ennemi possédait deux mitrailleuses, une forte chaloupe et un vapeur de 400 tonneaux. Il se défendit avec le plus grand acharnement. Il avait établi des tranchées et dirigea un feu terrible sur les embarcations remorquées par la chaloupe de la SURPRISE qui amenaient à terre nos soldats.
Malgré leurs pertes, nos troupes se lancèrent à l'assaut à la baïonnette, s'emparant d'abord de l'ancien hôpital, puis de la maison de l'administrateur.
Les combats étaient terminés à 16h45, les Allemands ayant chèrement payé leur résistance. En dehors des nombreux miliciens tués, huit Allemands avaient trouvé la mort et trois avaient été blessés, qui se rendirent le lendemain. Ils furent dirigés sur Libreville.


Je vais tout de même faire un correctif dans le sujet :

21-22.09.1914 : prise de Cocobeach

Amicalement,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
gildelan
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Re: SURPRISE - Canonnière

Message par gildelan »

Bonjour à tous,
Ci-dessous les rapports officiels des actions de guerre ayant motivé la citation de "La Surprise" :
(source : livre d'or de la Marine - guerre 14/18)

1 citation à l’ordre de l’Armée
La canonnière SURPRISE était détachée dans l’Océan Atlantique. Sous le commandement du Lieutenant de Vaisseau MEGISSIER, elle a participé à l’occupation de Coco Beach, chef lieu du territoire allemand du Muny au Gabon. Elle a été torpillée au mouillage de Funchal (Madère), le 3 décembre 1916. Elle était alors commandée par le Lieutenant de Vaisseau LADONNE.

Texte de la citation à l’ordre de l’Armée
(Journal officiel du 16 novembre 1919)

« La canonnière SURPRISE après de vaillantes actions de guerre au Cameroun et une campagne difficile au Maroc, a été torpillée au mouillage forain de Funchal. Tous à bord ont donné le plus bel exemple de courage, de discipline et de sang-froid.

Rapport du Lieutenant de Vaisseau MEGISSIER sur la prise de Coco Beach – 21 septembre 1914.

La SURPRISE, arrivée à Libreville le 19 septembre, avait comme instruction de charbonner, puis de faire une démonstration au Muny et de rallier le CIMBERLAND à Duala le 22. Ces instructions furent complétées par M. le Gouverneur du Gabon qui, en conseil de défense, m’informa que j’aurais à transporter à Coco Beach la 7ème compagnie de tirailleurs et à la soutenir dans son action contre cette place.

Dans ce même conseil, il fut convenu que l’action contre Coco Beach serait tentée au lever du jour le 21 septembre.

Des renseignements parvenus à Libreville, il résultait que l’ennemi était puissamment défendu par des tranchées, les positions stratégiques de l’endroit, et qu’il possédait au moins deux mitrailleuses. Le nombre de ses combattants, reconnu depuis exact, était de 23 européens et 90 miliciens, plus 10 indigènes et un certain nombre de prisonniers armés.

Les instructions données à la SURPRISE par le commandant MIQUELARD, commandant la 7ème compagnie, étaient les suivantes :
Le Commandant de la SURPRISE prendra ses dispositions :
1.- Tout d’abord pour empêcher l’ennemi de venir dans le logement du chef de district pour retirer la mitrailleuse et les approvisionnements en munitions.
2.- Pour faire débarquer à terre en deux bordées la 7ème compagnie de tirailleurs et pour faciliter avec son artillerie les opérations de débarquement
Le point choisi pour le débarquement est à 500 mètres au sud de l’hôpital.
3.- Pour préparer efficacement l’attaque par l’infanterie des points d’appui successifs indiqués ci-après :
Premier objectif : les hauteurs de l’hôpital
Deuxième objectif : factorerie Hatton et Cookson
Troisième objectif : ligne constituée par le logement du chef de district et la compagnie de la milice
Quatrième objectif : maison du docteur et ainsi de suite.
4.- Pour couper la retraite de l’ennemi dès que l’infanterie aura occupée Coco Beach.

Il importait, dans les conditions du problème, d’opérer par surprise, de débarquer avant le jour un premier contingent et d’agir par l’artillerie, également avant le lever du jour, pour empêcher l’ennemi de prendre ses postes de combats.

La grosse difficulté résidait dans la navigation de nuit de Libreville – Coco Beach à cause des hauts fonds et des grands courants régnant à cette époque de l’année.

La SURPRISE appareille de Libreville le 20 à 18 heures, elle était mouillée à 3h07, le 21 septembre, à 1 ½ mille dans le nord 60° ouest de Coco Beach.

La manœuvre de débarquement des embarcations, puis de l’embarquement du premier détachement fut longue à cause de l’encombrement de la SURPRISE et de la nécessité d’opérer dans l’obscurité et sans bruit.

Le premier détachement, composé des 2ème et 3ème sections avec le Capitaine BERNARD et le Lieutenant BOUGRAT, poussa du bord à 4h45. Le convoi, sous le commandement de Monsieur l’Enseigne de Vaisseau de 2ème classe LOHIER, comprenait trois surf-boat et le canot de la SURPRISE remorqués par la vedette.

La faiblesse de la vedette et le courant très violent furent cause d’une durée de trajet très longue, le convoi n’arriva en effet à terre, au point choisi, qu’à 7 heures.

L’ennemi avait eu le temps d’arriver sur la plage au pied de l’hôpital et de tirer sur les embarcations une centaine de balles dont plusieurs touchèrent les boat, mais n’atteignirent personne.

La SURPRISE appareille à 5h05, route vers le Muny, pour battre les objectifs désignés dans la directive du Commandant MIQUELARD.

5H10 – Un coup de feu est tiré de terre.

5h17 – SURPRISE ouvre le feu sur la maison de l’administrateur à 1500 mètres, première salve efficace, feu continu, à 5h20, cessé le feu à 800 mètres. La maison pleine de fumée semble détruite.

5h20 – Une mitrailleuse que nous ne pouvons voir ouvre le feu sur la SURPRISE pendant plus d’une minute et couvre le navire de balles.

Ici, je tiens à faire remarquer que la préoccupation des eaux territoriales espagnoles, l’espace resserré, le courant violent, les petits fonds dans l’ouest et au sud de Coco Beach, m’ont obligé à m’approcher très près de terre sous le feu efficace de la mitrailleuse, à combattre souvent stoppé et à marcher en arrière pour ne pas m’échouer.

Après cette première attaque de la mitrailleuse, Monsieur l’Enseigne de Vaisseau BLACHE, officier de tir, est grièvement blessé à son poste, un tirailleur est tué, le quartier-maître fourrier LE MAUX, chargé de la transmission des ordres de la direction de tir, est blessé dans les haubans du grand-mât.

L’Enseigne de Vaisseau PRECHAC prend la direction du tir.

5h20 – SURPRISE reprend le feu sur la chaloupe Rohlfs, sur laquelle nous supposons la mitrailleuse. Chaloupe coulée. Cessé le feu. La mitrailleuse continue à tirer.

Manœuvré pour essayer de découvrir et de détruite la mitrailleuse. Reprise du feu de la SURPRISE à droite de la maison du docteur où nous avons aperçu enfin la fumée des coups. Maison du docteur détruite. La mitrailleuse cesse de tirer. Cessé le feu à 6h55.

7h10 – Nous apercevons les embarcations cherchant à regagner la SURPRISE. Celle-ci va mouiller pour les attendre et embarquer ensuite le deuxième détachement.

7h40 – Les embarcations accostent.

A ce moment, la première partie de la directive du Commandant MIQUELARD a reçu son exécution. Nos troupes débarquées dans le premier détachement n’ont pas été attaquées après leur débarquement à terre et ont pu y prendre la position en tête de pont, ordonnée par le Commandant MIQUELARD, pour couvrir le débarquement des autres éléments.

Mais d’après les renseignements parvenus à Libreville et les attaques dirigées par les Allemands sur la Munda avec une chaloupe armée de mitrailleuses, une autre mitrailleuse doit se trouver sur l’ITOLO, vapeur de 200 Tx., que nous apercevons chauffant derrière la pointe M.Bini. Ce sera pour la SURPRISE le prochain objectif après le débarquement du deuxième détachement.

8 heures – Aperçu, se dirigeant vers le bord, une embarcation battant pavillon espagnol. Suspendu pour ce fait l’embarquement commencé du deuxième détachement.

Envoyé la vedette offrir la remorque aux Espagnols qui acceptent et m’apportent à 8h35, avec leurs compliments, une lettre du Gouverneur de la Guinée Espagnole me priant de respecter la neutralité des eaux espagnoles. Ces Messieurs reconnaissent d’ailleurs qu’elle n’a été violée à aucun moment pendant l’action. Je leur fais part de mon intention de couler le navire supposé armé de la mitrailleuse et de la difficulté de manœuvrer que j’aurai en rivière pour cette opération. Les Espagnols ne font aucune objection et repartent dans leur embarcation.

9 heures – Départ du deuxième détachement, fraction des 1ère et 4ème sections avec le Commandant MIQUELARD et le Lieutenant ALLEGRE – vedette commandée par l’Enseigne de Vaisseau LOHIER. Le courant de jusant est si violent (4 nœuds au moins) qu’il est impossible de mettre à la remorque toutes les embarcations. Il restera donc un 3ème détachement à débarquer.

9h15 – Appareillé pour entrer dans le Muny.

9h25 – Commencé le feu sur l’ITOLO.

9h45 – Cessé le feu – navire coulé.

Pendant cette opération, le canot de la SURPRISE, pris à la remorque à couple avec un surf-boat, a coulé le long du bord.

10h45 – Mouillé en dehors de la rivière par 6 mètres de fond. Fait dîner l’équipage.

11h20 – Retour des embarcations du 2ème détachement.

11h30 – Une goélette de Libreville, partie le 20 à midi avec les approvisionnements de la 7ème compagnie, accoste la SURPRISE et y prend les paquetages des tirailleurs et le reste des bagages. Je lui donne l’ordre d’aller mouiller au large et d’attendre la fin des opérations.

13h50 – Départ des embarcations avec le 3ème détachement, Adjudant BUISSON, Sergents RENAUD et HUTT, quartier-maître mécanicien de réserve GUILLOD. Entendu les premiers coups de feu des troupes françaises à terre. C’est l’attaque des hauteurs de l’hôpital qui commence. Le pavillon français est aperçu sur la plage, à environ 150 mètres du pied de la colline de l’hôpital.

SURPRISE appareille à 14 heures pour appuyer l’attaque de nos troupes. Donné comme objectif une maison rouge près de l’hôpital (désigné comme tel sur le plan remis par le Commandant MIQUELARD) d’où semblent partir les coups de feu de l’ennemi. Les canonniers, voyant la croix rouge plantée sur le tertre devant la maison HATTON et COOKSON, tirent sur une maison rouge, à droite de la croix rouge ; cette maison contenant du pétrole prend feu.

14h30 – Le 3ème détachement accoste sous une pluie de balles que nous voyons tomber à bord.

14h35 – Commencé le feu sur le mur du village indigène près de l’ancien hôpital (marqué hôpital sur le plan) d’où l’ennemi fait un feu très violent sur les embarcations.

Je signale la difficulté du choix de l’objectif pour la SURPRISE pendant l’attaque des hauteurs de l’hôpital par nos troupes, ne voyant aucune fumée ni aucun ennemi.

Longtemps j’assistai douloureusement impuissant au feu terrible dirigé contre les embarcations du troisième détachement sans pouvoir le faire cesser.

14h45 – Cessé le feu sur le mur du village indigène.

Presqu’aussitôt après nous apercevons nos troupes qui montent à l’assaut des hauteurs de l’hôpital.

15h30 – La vedette et le surf-boat ramènent 5 blessés, accostent le bord. Ces embarcations ont subi, pendant le retour, le feu de l’ennemi jusqu’à 1500 mètres de terre.

En accostant, M. LOHIER m’informe que la goélette portant les approvisionnements coule bas l’eau.

16 heures – Fait prendre la goélette le long du bord pour la décharger, elle coule à 16h46 avant que nous n’ayons pu opérer le sauvetage de tout son chargement.

16h45 – Aperçu le pavillon français flotter sur le mât de la maison de l’Administrateur.

Supposant que l’occupation de la ville va continuer, je fais tirer sur la factorerie Woermann qui commande toute la colline et sur la douane.

17h25 – Le feu des troupes françaises ayant cessé à terre, cessé le feu de la SURPRISE et gagné le mouillage au large.

17h35 – Mouillé pour la nuit par 25 mètres de fond à un mille dans le N.O. du Coco Beach.

Le lendemain, 22 septembre, SURPRISE appareille pour se rapprocher de Coco Beach. Mouillé à 6h10 à environ 600 mètres de terre.

6h40 – Débarqué les corps des deux tirailleurs décédés à bord.

7h30 – Tiré trois salves sur des groupes ennemis qui se reforment sur la plage au sud de Coco Beach. Les groupes se dispersent.

8h20 – La vedette et le surf-boat ramènent trois prisonniers européens, un sergent européen des tirailleurs et deux tirailleurs blessés.

La journée du 22 septembre se passa à débarquer le matériel des troupes et leurs approvisionnements.

Appareillé à 18 heures pour porter les blessés et enterrer les morts à Libreville.

Pendant l’action contre Coco Beach, la SURPRISE a eu quatre blessés dont trois sont morts de leurs blessures.
Ce sont :
M. l’Enseigne de Vaisseau de 1ère classe BLACHE, officier de tir mort le 23 septembre à 0h30 ;
Le gabier breveté LEIZOUR, blessé à la barre du surf-boat portant le 3ème détachement, mort à bord de la SURPRISE le 22 septembre à 13 heures ;
Le matelot indigène FARA GOMIS, à la barre du surf-boat ramenant les blessés du 3ème détachement, mort à bord de la SURPRISE le 22 septembre à 14 heures.
Le quartier-maître fourrier LE MAUX, blessé légèrement à son poste de transmission des indications de la direction de tir.

Je suis très fier, Monsieur le Ministre, de vous rendre compte de la belle conduite de mes officiers et de mon équipage tout entier. La précision du tir témoigne d’ailleurs du sang-froid et du mépris du danger que tous ont montré sous les balles de mitrailleuse. Je n’ai vu personne pâlir ou chercher à se dérober ; d’un bout à l’autre de l’action, j’aurais pu me croire à une école à feu.

Tout le monde a mérité une récompense et je vous prie de vouloir bien accueillir avec la plus grande bienveillance la liste des propositions méritées que j’ai l’honneur de vous soumettre en faveur de mes officiers et de mon équipage.

Signé : MEGISSIER

Torpillage de la SURPRISE

La SURPRISE, commandée par le Lieutenant de Vaisseau LADONNE, avait reçu l’ordre d’escorter le vapeur DACIA de Gibraltar à Dakar.

Les deux bâtiments avaient appareillé de Gibraltar le 28 novembre 1916 et fait route sur Madère, la SURPRISE ne pouvant pas faire la traversée de Gibraltar à Dakar sans charbonner.

Après une relâche de quelques heures à Tanger pour réparer une légère avarie de machine de la SURPRISE, les deux bâtiments arrivent à Funchal le 3 décembre vers 7h30 du matin.

La SURPRISE a mouillé le 3 décembre par 25 mètres de fond, relevant le débarcadère au nord à 400 mètres environ. A 350 mètres dans le S.S.O. à elle, était mouillé le voilier américain ELEANOR A.PERCY de New-York, à 300 mètres environ dans l’E.N.E., le KANGUROO ; quelques minutes après la SURPRISE, le DACIA a mouillé à 300 mètres dans l’E.S.E. du KANGUROO. Evitage cap à l’ouest. Vers 8h45, un chaland de charbon accoste la SURPRISE à bâbord.

Extrait du rapport de l’Enseigne de Vaisseau JOUGLARD, officier en second de la SURPRISE

Vers 8h50, plusieurs hommes à bord ont vu distinctement le sillage d’une torpille venant d’environ 2 quarts sur l’AR du travers bâbord, sensiblement de la direction de l’AR de l’E.A. PERCY. Le bâtiment a été frappé dans le voisinage de la cloison carré, poste des seconds-maîtres mécaniciens. La violence des effets constatés me fait présumer que la torpille a passé sous le chaland de charbon qui, dans l’hypothèse contraire, aurait amorti le choc. Violente explosion, fumée bleue-noirâtre, odeur caractéristique du coton-poudre explosant.

Toute la partie du bâtiment compris entre la cloison machine-chaufferie et la cloison carré-appartements du commandant semble avoir été détruite. Le mât d’artimon arraché de son emplanture a été projeté en l’air. Le chaland a coulé par l’arrière. La portion du bâtiment comprenant les tranches : appartements du commandant et compartiments de la barre a flotté quelques instants, puis a coulé à pic. La portion située sur l’avant du panneau de la machine a coulé plus lentement, prenant une forte inclinaison :
a) sur tribord (le bâtiment s’est redressé ensuite transversalement en coulant) ;
b) de l’AV à l’AR (l’étrave et une partie de la quille ont émergé).

Un temps appréciable après la première explosion, une deuxième explosion plus sourde s’est produite dans la partie AR. Je l’attribue à la déflagration des munitions des soutes milieu.

Environ une minute et demie après l’explosion, le bout-dehors de beaupré a disparu et la partie avant du bâtiment a coulé au fond ; le mât de flèche de misaine et le grand mât de la flèche émergent seuls.

Les débris du bâtiment reposent sur le fond à l’endroit précédemment indiqué. La houle de S.W. qui règne depuis sa perte les roule visiblement (oscillation des mâts dépassant) et semble continuer sa destruction…

Presque tous les hommes placés dans les tranches machine, poste des seconds-maîtres, mécaniciens, carré et sur le pont au-dessus de ces tranches ont disparu. En outre, le Commandant a sans doute été noyé dans ses appartements, et une partie des hommes qui se sont jetés à la mer à tribord AV ont disparu dans le remous causé par l’engloutissement du l’AV.

Huit ouvriers charbonniers portugais placés sur le chaland ont également disparu.

Tous les survivants ont été recueillis par les embarcations du KANGUROO et celles du port, accourues immédiatement.

Signé : JOUGLARD

Torpillage du KANGUROO et du DACIA

Vers 9 heures, le KANGUROO, dont l’équipage avait mis les embarcations à la mer et se portait – à l’exception du Capitaine et du second restés à leur bord – au secours des survivants de la SURPRISE, est torpillé à son tour et commence à couler. Le Capitaine au long cours BERNARD rappelle à bord le quartier-maître canonnier TONNERRE LAURENT (Groix 1945) et le soutier PROVENZALE Michel (inscrit provisoire Bordeaux 10.293), arme avec eux la pièce de 47 et tire environ 50 coups sur un périscope parfaitement visible à 1000 mètres environ du bord. Le but est encadré avec une grande précision, et le feu n’est interrompu que par la submersion de l’affût. Le KANGUROO n’a coulé à fond que 45 minutes après l’explosion.

Vers 9h05, le DACIA, à peine évacué par son équipage, est torpillé et coule.

De 9h30 à 11h30 environ, un (ou deux) sous-marins en surface à moins de 3 milles de terre bombardent la ville. Effets insignifiants…

Amicalement,
Gilbert

Excès de peur enhardit.
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GENEAMAR
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Re: SURPRISE - Canonnière

Message par GENEAMAR »

Bonjour à tous,

CONTAMIN Robert Victor

Né le 15 février 1888 à PARIS XVIIème (Seine) - Décédé le 13 janvier 1933.
Entre dans la Marine en 1905, Aspirant le 5 octobre 1908; port BREST. Au 1er janvier 1909, port CHERBOURG. Enseigne de vaisseau le 5 octobre 1910; port BREST. Au 1er janvier 1911, port BREST. Au 1er janvier 1912, sur le croiseur "DESCARTES", à TERRE-NEUVE (Cdt Henri PUGLIESI-CONTI). Le 1er octobre 1913, en instruction à l'École des Officiers canonniers à TOULON. Chevalier de la Légion d'Honneur le 3 décembre 1914. En décembre 1916, Second sur la canonnière "SURPRISE", il est cité à l'ordre de l'Armée navale : "Officier en second de la SURPRISE. S'est particulièrement distingué par son sang-froid et sa bravoure pendant les opérations de la SURPRISE autour de COCO-BEACH.". Lieutenant de vaisseau le 27 décembre 1916. Croix de Guerre. Au 1er janvier 1918, port BREST. --- Au 1er janvier 1921, port BREST.

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Cordialement. Malou
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GENEAMAR
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Re: SURPRISE - Canonnière

Message par GENEAMAR »

Bonjour à tous,

PRÉCHAC Gabriel François Maurice

Né le 2 avril 1891 à CONDOM (Gers) - Décédé le 10 février 1918 en mer, devant les Bouches de CATTARO.
Entre dans la Marine en 1908, Aspirant le 5 octobre 1911; port ROCHEFORT. Au 1er janvier 1912, sur le cuirassé "VOLTAIRE", 1ère Escadre (Cdt Joseph BARNOUIN). Enseigne de vaisseau le 5 octobre 1913. Au 1er janvier 1914, sur la canonnière "SURPRISE", Stationnaire au SÉNÉGAL (Cdt Maurice LECOQ). Cité à l'ordre de l'Armée navale en mai 1916. "Présent au CAMEROUN, du commencement à la fin des opérations, a rendu les plus brillants services à la mer et à terre. A pris part, à bord de la "SURPRISE", à l'affaire de COCO-BEACH, le 21 septembre 1914. Détaché à la colonne de CAMPO pendant les quatre derniers mois des opérations, comme Officier de renseignements, et Commandant de la section de mitrailleuses du "FRIANT", a pris part à toutes les reconnaissances d'avant-garde et s'est distingué notamment dans les combats dans la région d'AFAN-BITANDA, et au passage du N'TEM.". Chevalier de la Légion d'Honneur. Croix de Guerre. En 1916, Second du sous-marin "BERNOULLI". Entre le 10 et le 13 février 1918, il disparaît avec le bâtiment en perdition qui saute probablement sur une mine.--- Jugement déclaratif de décès rendu le 6 août 1918 à TOULON et transcrit dans cette commune le 22 août 1918.--- Lieutenant de vaisseau à titre posthume.

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Cordialement. Malou
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