RENAUDIN - Contre-torpilleur

Rutilius
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II. — Propositions de récompenses formulées par le capitaine de frégate Pierre BRÉART de BOISANGER.

[• Torpilleur d’escadre Casque — alors commandé par le capitaine de frégate Pierre Marie Clément BRÉARD de BOISSANGER Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment — 21 mars 1916 ~ 21 déc. 1916 —, Note n° 3 : Service historique de la Défense, Cote SS Y 76, p. num. 941 et 942.]

« № 3. —

Le 21 mars 1916.


à Monsieur le Capitaine de vaisseau,
Chef de Division

Commandant,


J’ai l’honneur de vous communiquer les citations à l’ordre de l’Escadrille que j’ai faites à l’occasion de la perte du Renaudin.
J’ai cru devoir citer tous les survivants qui, étant à la mer ou recueillis sur le Bory, n’ont pas eu un mot qui trahit autre chose que la douleur de la perte de leur bâtiment et de leurs camarades et, surtout, l’amer regret de n’avoir pu nuire à l’ennemi.
En parlant de leur esprit militaire, je ne fais qu’exprimer la vérité : m’entendant appeler le berthon à l’aide d’un homme évanoui, de proche en proche, tous ont répété mon ordre, aucun ne songeant à arrêter en chemin cette embarcation.
Je propose M. l’enseigne de vaisseau de 2e classe Tros pour le grade de chevalier dans la Légion d’hon-neur. Etant à peine recueilli dans le berthon, souffrant terriblement, cet officier demandait si le com-mandant Hardy était sauvé et ajoutait
: " Moi, je suis aveugle, mais mon pauvre Renaudin ! C’était ma deuxième sortie avec lui." Il n’a cessé depuis de donner à tous l’impression du caractère le plus élevé.
Je vous demande de proposer l’armement de la pièce de 10 cm avant pour une citation à l’ordre de l’Armée ; voyant la trajectoire de la torpille, ils ne pouvaient guère avoir d’espoir que nous l’éviterions ; aucun n’a songé à sa sécurité mais seulement à détruire le sous-marin. Le chef de la pièce, entraîné par son arme, n’est revenu en surface qu’au moment où l’avant a émergé verticalement ; me voyant peu après essayer de me débarrasser d’un lourd vêtement, il a nagé aussitôt vers moi et me l’a enlevé.
Le quartier-maître commis Cadic a été admirable de sang-froid ; après avoir à lui seul embarqué M. Tros dans le berthon, il n’a cessé d’encourager ses camarades, les renseignant sur les mouvements du Bory et aidant à grouper les épaves. Je le propose pour la médaille militaire ; si cette proposition n’avait pas de suite, je demande pour lui la citation à l’ordre de l’Armée et une médaille de sauvetage.
Le premier maître Le Gallais et le second maître Collinet sont cités dans le rapport du commandant du Bory comme ayant conservé toute leur vigueur physique et morale ; je demande pour eux une citation à l’ordre de
[la] Division. Je crois devoir insister sur la façon dont le commandant Carrel, du Bory, nous a porté secours dans cette circonstance douloureuse ; appréciant difficilement notre distance à la terre, il avait lieu de croire à une mine et a assuré sa position et mis ses embarcations à la mer en conséquence. Manœuvrant alors contre un sous-marin, il a repris ses embarcations lourdement chargées de la façon la plus brillante, arrivant en vitesse et s’étalant sur place.
Le Bory m’a donné l’impression d’un bâtiment parfaitement en main, où chacun connaissait à fond son rôle et n’était nullement impressionné par la catastrophe du Renaudin et la proximité de l’ennemi.
Le personnel mécanicien a notamment exécuté les manœuvres ordonnées d’une façon remarquable.
Il ne m’appartient pas de faire des propositions pour un bâtiment qui n’est pas dans mon escadrille, mais je me permets de souligner l’ancienneté de grade de Mr le lieutenant de vaisseau Carrel et les services de guerre précédemment rendus par le bâtiment sous ses ordres.
J’attire également votre bienveillante attention sur le quartier-maître réserviste Artuffel qui a fait preuve d’initiative intelligente en signalant à son commandant la présence du sous-marin.
»

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III. — Rapport de mer du lieutenant de vaisseau Charles Jules Auguste CARREL, commandant le tor-pilleur d’escadre Commandant-Bory (19 mars 1916)


[• Torpilleur d’escadre Commandant-Bory — alors commandé par le lieutenant de vaisseau Charles Jules Auguste CARREL —, Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment — 21 mars 1916 ~ 21 déc. 1916 —, Note n° 2 : Service historique de la Défense, Cote SS Y 107, p. num. 1.094 à 1.097.]

« № 2. — du 19 mars [1916]Rapport sur la croisière des 17-18 mars [1916]. Perte du Renaudin.


Le Lieutenant de vaisseau Carrel, commandant le Commandant-Bory
à Monsieur le Capitaine de frégate, commandant la 6e Escadrille.

Commandant,


L’escadrille, composée du Renaudin (Capitaine de frégate de Boisanger), du Bory, du Boutefeu et des trois torpilleurs italiens Insidioso, Irrequieto et Impetuoso, appareille le 17 mars à 18 heures.
Le groupe après s’être déployé, conformément aux instructions reçues, suivant une ligne orientée au N. 80 E., à deux milles d’intervalle, effectue un râteau de recherche des bâtiments ennemis à la vitesse de quinze nœuds en faisant des routes N. 10 E. et S. 10 O.
A 4 h., le 18 mars, à hauteur du milieu du golfe du Drin, les trois sections de torpilleurs se séparent et rejoignent les points initiaux qu’elles devaient atteindre à 5 h. 30.
Le croiseur de soutien, le Dartmouth, escorté du Bronzetti, se trouvait à 5 h. 30 à 45 milles à l’Ouest de l’embouchure de la Bojana.
La 1re section, composée du Renaudin et du Bory, devait se trouver à 5 h. 30 à dix milles au N. 10 O. du cap Rodoni. De là, elle devait explorer à 22 nœuds la côte vers le cap Pali, détruire le trafic ennemi et rallier ensuite Brindisi isolément.
Le temps était beau, clair de lune, mer presque plate.
Vers 4 h. 30, peu avant le coucher de la lune, nous avons rencontré dans le golfe du Drin quelques bancs de brume peu épais et de courte durée.
Le programme prévu est ponctuellement exécuté.
Le Bory reçoit à 5 h. 45 l’ordre de se placer à trois milles dans l’Ouest du Renaudin qui contourne la pointe Rodoni, explore la baie Lales, puis les environs du cap Pali.
Pour maintenir le Bory à son poste pendant cette exploration, je dois faire varier l’allure de 18 à 21 nœuds et la route du S. 30 O. au Sud.
A 7 h. 45, étant un peu au Sud du parallèle de Durazzo, j’aperçois tout à coup un épais, large et haut nuage de fumée blanchâtre nous masquant le Renaudin. Ce torpilleur venait de sauter. J’ai d’abord cru qu’il avait rencontré une mine. Je mets à toute vitesse le cap sur la fumée ; je fais prendre à la bordée non de veille les ceintures de sauvetage, embarquer les armements du canot, youyou et baleinière, et disposer les embarcations pour être mises instantanément à la mer. Je fais envoyer au Darthmouth, au Vittorio-Emmanuele et au Marceau le signal
: " Renaudin sunk off Durazzo." Le poste de T.S.F. transmet ce signal à 8 h.
L’officier des montres et l’officier de quart portent des points sans interruption. Je tenais à me placer exactement sur la carte anglaise de la baie de Durazzo (n° 1.590) avant de m’approcher trop près de la partie minée dangereuse. Aussi, à 7 h. 58, je fais réduire la vitesse à 21 nœuds et incliner la route au S.-E. pour passer certainement au Sud des mines italiennes isolées. A 8 h. 05, je mets à 12 nœuds et je viens au Nord, de manière à passer à environ 5 ou 600 mètres des épaves sur lesquelles nous distinguons des naufragés. A 8 h. 10, je bats en arrière à toute allure pour m’étaler par le travers des épaves, et je fais amener rapidement les embarcations qui se dirigent aussitôt vers les naufragés. A 8 h. 10, étant im-mobile, un point pris très exactement me met à 6 milles dans le S. 48 O. du phare de Durazzo. J’estime que le Renaudin a dû sauter à un tiers de mille à l’Est de ce point. Le courant portant vers le Nord, je fais route au N.-E. vers Durazzo et je me tiens dans le Nord des épaves. La mer étant calme, je suis donc certain, venant du Sud, qu’aucun homme ne peut se trouver dans le Nord ou dans le Sud des épaves, on l’aurait vu.
A 8 h. 20, le patron de la baleinière me signale
: " Un sous-marin a torpillé le Renaudin."
Je fais charger immédiatement toutes les pièces, les pièces de 10 à obus sous-marins ; les hommes sont prêts à lancer les torpilles et grenades. J’augmente de vitesse et j’évolue sur des routes très sinueuses et sans m’écarter des embarcations. Tout le monde veille et les dispositions sont prises pour embarquer les blessés et hisser les embarcations le plus rapidement possible.
A 8 h. 30, je signale par T.S.F. au Vittorio-Emmanuele et au Dartmouth : " Renaudin
torpillé par sous-marin." Au même moment, du canot qui revenait vers nous, le Commandant de Boisanger me faisait signaler : " Attention au sous-marin ! "
A 8 h. 36, je manœuvre pour m’étaler près du canot. Les hommes embarquent rapidement et je mets en avant, aussitôt le canot hors de l’eau.
Je recommence quelques minutes plus tard une manœuvre analogue pour la baleinière.
L’opération la plus difficile a été de hisser le youyou qui ramenait un officier grièvement blessé et remorquait un berthon du Renaudin. J’ai dû m’y reprendre à trois fois. A deux reprises en effet, au moment où le youyou arrivait près du bord, j’ai dû partir en avant à toute vitesse, les veilleurs de l’arrière ayant cru apercevoir le sous-marin. Je me suis décidé à faire hisser la troisième fois à 9 h 12 le youyou avec tout son monde, naufragés et armement. A 9 h. 15, j’étais en route à 25 nœuds sur Brindisi et je le signalais au Dartmouth, à l’Insidioso, au Vittorio-Emmanuele et au Marceau. Aussitôt en route, j’ai fait prendre la liste du personnel sauvé :

— Le Commandant de Boisanger ;
— M. l’Enseigne de vaisseau de 2e classe Tros, grièvement blessé ;
— Le Capitaine de corvette de Robiland et le timonier italien Grospietro ;
— Six officiers mariniers, trente quartiers-maîtres et marins du Renaudin, dont un blessé, le quartier-maître mécanicien Tessier, et deux hommes très malades, le quartier-maître mécanicien Lauzy et le boulanger-coq Gibaud.

La liste du personnel sauvé est jointe à ce rapport.

Je crois de mon devoir de signaler :

1°) L’attitude remarquable du Commandant de Boisanger, qui n’a voulu recevoir aucun soin et n’a accep-té qu’une simple couverture jusqu’au moment où toutes les embarcations ont été hissées et le Bory en route sur Brindisi. Toutes ses préoccupations étaient pour les nau-fragés et les risques de torpillage courus par le Bory pendant les opérations de sauvetage.

2°) Le calme et le sang-froid admirables du Commandant de Robiland, ainsi que l’énergie et la bonne hu-meur du matelot italien Grospietro.

3°) La belle attitude du 1er maître de timonerie Le Gallais et du second maître de manœuvre Le Colinet, du Renaudin, qui, dès leur arrivée sur le Bory avec la première embarcation, se sont aussitôt occupés d’aider à l’accostage et au hissage des autres embarcations et nous ont ainsi rendu de réels services.

En ce qui concerne le personnel du Bory, je n’ai qu’à me louer du dévouement, du zèle montré par tous à tous les degrés de la hiérarchie pour accomplir leur devoir et porter secours aux camarades du Renaudin.
Les manœuvres, forcément un peu brutales des machines, ont été exécutées avec une promptitude tout à fait remarquable, toutes les dispositions prises avec calme et sang-froid dans les chaufferies et machines pour éviter tout incident sous la direction énergique de Mr. le mécanicien principal Dumouchel et du premier maître mécanicien Petitfour.
Enfin, j’ai à signaler tout particulièrement l’initiative dont a fait preuve le quartier-maître de manœuvre Artufel, patron de la baleinière, qui m’a signalé à bras dès 8 h. 20, après avoir recueilli les premiers naufragés, que le Renaudin avait été torpillé par un sous-marin.

Aussi, je serais heureux que vous vouliez bien appuyer près de l’autorité supérieure les demandez de récompenses suivantes pour le personnel du Bory :

• Témoignage officiel de satisfaction du ministre pour tous les officiers :

― M. l’enseigne de vaisseau Riou, officier en second ; M. l’enseigne de vaisseau Flandrin, officier de manœuvre
: " Se sont occupés tout spécialement de la mise à la mer rapide et du hissage délicat des embarcations."

― M. l’enseigne de vaisseau Agard, officier de quart : " A parfaitement secondé le commandant dans la manœuvre du bâtiment et fait exécuter ses ordres avec calme et sang-froid."

― Le docteur Artur : " A soigné avec le plus grand dévouement tous les blessés et les malades."

• Proposition extraordinaire pour le grade de mécanicien principal de 2e classe en faveur du premier maître mécanicien Petitfour (1.256 – Lorient).

• Concession de points supplémentaires au personnel suivant :

Esvan (7.226 – Lorient), second maître mécanicien, 50 points ;
Perron (787 – Lorient), second maître mécanicien, 40 points ;
Ségéor (6.128 – Auray), second maître mécanicien, 40 points ;
Le Grégam (1.147 – Vannes), quartier-maître chauffeur, 30 points ;
Ollivier (20.314 – 3), quartier-maître mécanicien, 40 points ;
Duranthon (57.650 – 5), matelot mécanicien, 20 points ;
Le Pluart (6.608 – Auray), matelot chauffeur, 30 points ;
Hélou (95.662 – 2), quartier-maître infirmier, 20 points ;

Patrons du canot et du youyou :

Bodard (2.169 – Île-de-Ré), quartier-maître de manœuvre, 40 points ;
Fouesnant (9.700 – Lorient), quartier-maître de manœuvre, 40 points ;

Brigadiers du canot et de la baleinière :

Rousseau (24.152 – 3), quartier-maître de timonerie, 30 points ;
Le Guennec (4.789 – Auray), canonnier breveté, 30 points.

Enfin, je demande pour le quartier-maître de manœuvre réserviste Artufel Gustave (1.067 – Saint-Tropez), patron de la baleinière, une citation à l’ordre du jour de l’escadrille pour son initiative et son sang-froid pendant le sauvetage des naufragés.


Signé : Charles CARREL. »

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IV. — Communiqué officiel.

Journal officiel du 20 mars 1916, p. 2.214.

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GENEAMAR
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Re: RENAUDIN - Contre-torpilleur

Message par GENEAMAR »

TROS Eugène Henri Georges "RENAUDIN"

Né le 7 janvier 1894 à PARIS XVIIème (Seine) - Décédé à PARIS VIIème le 23 février 1918 (Seine)
Entre dans la Marine en 1912, Aspirant le 5 février 1915. Le 18 mars 1916, Enseigne de vaisseau de 2ème classe, affecté sur le contre-torpilleur "RENAUDIN", il est très grièvement blessé par l'explosion d'une torpille du sous-marin autrichien U6; devant DURAZZO (ALBANIE). Cité à l'ordre de l'Armée navale : "Très grièvement blessé par l'explosion d'une torpille ennemie, a fait preuve d'une admirable énergie et des sentiments les plus élevés ; à peine recueilli sur une épave songeait aux autres plutôt qu'à lui même.". Chevalier de la Légion d'Honneur. Croix de Guerre. Enseigne de vaisseau de 1ère classe le 7 novembre 1916. Il décède à PARIS des suites de la tuberculose.
[:geneamar:8]
Cordialement. Malou
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RENAUDIN ― Torpilleur d’escadre (1913~1916).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Récompenses accordées à des marins du torpilleur d’escadre Commandant-Bory
s’étant illustrés lors du naufrage du torpilleur d’escadre Renaudin


Journal officiel du 30 avril 1916, p. 3.724.

J.O. 30-IV-1916 - .JPG
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Journal officiel du 7 novembre 1916, p. 9.444.

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NIALA
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Re: RENAUDIN - Contre-torpilleur

Message par NIALA »

Bonsoir Olivier,
Bonsoir à tous,

« Rapport du Capitaine de Corvette de ROBILART. Le nom est incertain, la signature étant peu lisible. Cet officier était probablement l’adjoint du chef d’escadrille, le Capitaine de Frégate de BOISANGER. »

Le capitaine de corvette de Robiland (ou de Robilant) était un officier de liaison italien, très certainement placé auprès du capitaine de frégate Pierre Bréart de Boisanger, qui venait de prendre le commandement du Casque et de l'escadrille depuis quelques jours seulement ; sans doute pour ce motif, avait-il pris passage à bord du Renaudin. L'officier de liaison en question était d'ailleurs accompagné du matelot timonier italien Grospietro, qui, comme lui, sera sauvé par l'une des embarcations du Commandant-Bory.

Pour la sortie prévue les 17 et 18 mars 1916, l'escadrille, d'ordinaire constituée du Commandant-Bory, du Boutefeu et du Renaudin, avait en effet été renforcée par trois torpilleurs italiens : l'Insidioso, l'Irrequieto (nom probable) et l'Impetuoso. On peut penser que de Robiland avait alors pour mission, d'une part, d'informer le capitaine de frégate Pierre Bréart de Boisanger des singularités et périls de la baie de Durazzo, et, d'autre part, de veiller à la bonne communication entre bâtiments français et italiens.

Bien amicalement à vous,
Daniel.

Bonsoir,

Les trois torpilleurs italiens Insidioso,Irrequieto et Impétuoso appartenaient tous les trois au type Indomito une série de six torpilleurs de 672 tonnes entrés en service en 1913/1914; l'Impétuoso sera coulé le 10 juillet 1916 dans le canal d'Otrante par le sous marin autichien U17 ;l'Irrequieto sera rayé en octobre 1937 et l'Insidioso participera à la seconde guerre mondiale puisque capturé par les allemands il ne sera coulé que le 5 novembre 1944 par une torpille aérienne alliée.

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L'Impétuoso coulé le 10 juillet 1916

Cordialement

Alain
Cordialement

Alain
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RENAUDIN ― Torpilleur d’escadre (1913~1916).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Récompenses accordées à des marins embarqués sur le torpilleur d’escadre Casque
s’étant illustrés lors naufrage du torpilleur d’escadre Renaudin


Journal officiel du 26 avril 1916, p. 3.528 et 3.529.

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Journal officiel du 30 avril 1916, p. 3.724.

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Daniel.
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RENAUDIN ― Torpilleur d’escadre (1913~1916).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Distinctions posthumes conférées aux marins du torpilleur d’escadre Renaudin,
disparus avec ce bâtiment le 18 mars 1916


□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 20 octobre 1919 (J.O. 7 déc. 1919, p. 14.088), fut inscrit à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire :

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□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 12 décembre 1921 (art. 2 ; J.O., 24 déc. 1921, p. 14.007 et 14.010), furent inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire les marins dont les noms suivent :

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
dbu55
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Re: RENAUDIN - Contre-torpilleur

Message par dbu55 »

Bonjour à toutes et à tous,

Citation à l'ordre de l'armée du RENAUDIN et de ses officiers (JO du 26 avril 1916)

Image

Cordialement
Dominique
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sangs ne font plus qu'un [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ]
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RENAUDIN ― Torpilleur d’escadre (1913~1916).

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,


Récompenses accordées à l’équipage du torpilleur d’escadre Renaudin
à la suite du torpillage de ce bâtiment


Citations à l’ordre de l’armée

□ Furent cités à l’ordre de l’armée dans les termes suivants (J.O. 26 avril 1916, p. 3.528 et 3.529) :

« HARDY (Édouard-Marie-Pierre), lieutenant de vaisseau, commandant un torpilleur d’escadre : officier du plus grand mérite, a été englouti glorieusement avec son bâtiment torpillé par un sous-marin.

Le torpilleur d’escadre Renaudin : a pris une part des plus actives à toutes les opérations de guerre dans l’Adriatique où il n’a cessé de se faire remarquer par son allant et sa parfaite préparation pour le combat. Torpillé par un sous-marin, a coulé en entraînant le commandant et une partie de l’équipage ; tous à bord ont fait leur devoir jusqu’au bout et ont donné le plus bel exemple de courage et de sang-froid.

Les officiers, officiers mariniers et marins du torpilleur d’escadre Renaudin : morts à leur poste de combat en accomplissant glorieusement leur devoir. »


□ Fut cité à l’ordre de l’armée dans les termes suivants (J.O. 4 avril 1917, p. 2.671) :

« TOUZÉ (M.-J.-B.-P.), enseigne de vaisseau de 1re classe : officier plein d’entrain ayant toujours fait preuve des plus belle qualités militaires. Tué à l’ennemi à bord du Renaudin, le 18 mars 1916. »

□ Fut cité à l’ordre du jour de l’armée dans les termes suivants (J.O. 1er mai 1917, p. 4.367) :

« PRÉCEPTIS (E.), mécanicien principal de 2e classe : a fait preuve depuis le début de la guerre des plus belles qualités d’énergie et de dévouement. Tué à son poste de combat à bord du Renaudin, le 18 mars 1916. »

Inscriptions au tableau spécial de la Légion d’honneur

□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 29 avril 1916 (J.O. 30 avr. 1916, p. 3.724), fut inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier :

« M. TROS (E.-H.-G.), enseigne de vaisseau de 2e classe : très grièvement blessé par l’explosion d’une torpille ennemie, a fait preuve d’une admirable énergie et des sentiments les plus élevés ; à peine re-cueilli sur une épave, songeait aux autres plutôt qu’à lui-même. (Croix de guerre.) » (Rang du 23 avril 1916)

□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 4 juin 1919 (J.O. 7 juin 1919, p. 5.933, 5.935 et 5.936), furent inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier :

« TOUZÉ (M.-J.-B.-P.), enseigne de vaisseau de 1re classe du Renaudin : officier plein d’entrain ayant toujours fait preuve des plus belle qualités militaires. Tué à l’ennemi à bord du Renaudin, le 18 mars 1916.

PRÉCEPTIS (E.), mécanicien principal de 2e classe du Renaudin : a fait preuve depuis le début de la guerre des plus belles qualités d’énergie et de dévouement. Tué à son poste de combat, à bord du Renaudin, le 18 mars 1916. »

Inscription au tableau spécial de la Médaille militaire

□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 7 novembre 1920 (J.O. 9 nov. 1920, p. 17.939 et 17.947), fut inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants :

« CLEIREC (Jacques-Émile), quartier-maître, 90.715 – 2 : excellent serviteur. A fait preuve de belles qua-lités militaires à bord du Renaudin, puis aux canonniers marins. Une citation. »

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Bien amicalement à vous,
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Rutilius
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RENAUDIN ― Torpilleur d’escadre (1913~1916).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Renaudin ― Torpilleur d’escadre de 800 t. de type Bisson (1913~1916).

Le torpilleur d’escadre Renaudin fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre :

— du 2 août 1914 au 31 janvier 1915 ;
— du 26 mars 1915 au 18 mars 1916, jour de sa perte.

[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 762.]

Du 27 décembre 1915 au 27 février 1916, il prit part à l’évacuation d’Albanie et à l’occupation de Corfou.

[Circulaire du 17 décembre 1931 relative à l’attribution de la Médaille commémorative serbe aux personnels militaires et civils de la marine, Annexe I., 1re partie, §. B. : J.O. 20 déc. 1931, p. 12.904.]

Il fut torpillé le 18 mars 1916 au large de Durazzo (Principauté d’Albanie — aujourd’hui Durrës, Albanie) par le sous-marin austro-hongrois k.u.k. U-6 (Linenschiffleutnant Hugo von FALKHAUSEN), par 41° 17’ N. et 19° 22’ E.

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□ Cité à l’ordre de l’armée dans les termes suivants (J.O. 26 avril 1916, p. 3.528 et 3.529) :

« Le torpilleur d’escadre Renaudin : a pris une part des plus actives à toutes les opérations de guerre dans l’Adriatique où il n’a cessé de se faire remarquer par son allant et sa parfaite préparation pour le combat. Torpillé par un sous-marin, a coulé en entraînant le commandant et une partie de l’équipage ; tous à bord ont fait leur devoir jusqu’au bout et ont donné le plus bel exemple de courage et de sang-froid. »

□ Compris dans la citation collective à l’ordre de l’armée décernée le 4 janvier 1919 à la Division des Flottilles de l’Adriatique (J.O. 19 févr. 1919, p. 1.857) :

« La Division des flottilles de l’Adriatique : pendant plus de trois ans, dans le voisinage de l’ennemi, toujours en alerte, toujours prête, a conservé jusqu’au dernier jour son ardeur et son esprit d’offensive malgré des pertes s’élevant au quart de son effectif de torpilleurs et à la moitié de son effectif de sous-marins. S’est particulièrement distinguée dans les opérations qui ont abouti au sauvetage de l’armée serbe en 1916. »

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Dernière modification par Rutilius le dim. mars 14, 2021 11:49 pm, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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