AMIRAL MAGON - Compagnie des Chargeurs Réunis

olivier 12
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Re: AMIRAL MAGON - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Une autre vue de l'AMIRAL MAGON

Image

Cdlt
olivier
jac85
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Re: AMIRAL MAGON - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par jac85 »



Bonsoir à tous,

En effectuant des recherches généalogiques, j'ai trouvé un cousin péri en mer lors du naufrage du croiseur "Amiral-Magon" il s'agit de :

CABARÈS Jean François né le 3 juillet 1883 à Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne).

D'après la fiche du site Mémoire des Hommes on trouve les renseignements suivants :
2ème canonnier servant au 57ème régiment d'artillerie.
N° matricule : 10.085. Classe : 1903.
N° 867 au recrutement de Montauban.

Voilà un soldat de plus pour cette liste des disparus.

Bien cordialement.
Shark260486
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Re: AMIRAL MAGON - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Shark260486 »

Bonsoir

Les photographies viennent de différentes collections privées

http://navires-14-18.com/fichiers/A/AMI ... U39_V6.pdf

A bientot :hello:
Bonjour,

je souhaiterai avoir la photo des rescapés du Magon sur le Gaillard d'avant du Voltaire en haute définition pour peut être y apercevoir mon Arrière grand père. Pensez vous que cela soi possible?

Bien cordialement,
Shark
Rutilius
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Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

■ Traversées.

— 8 juin ~ 31 juillet 1916 : Transporte de Haïphong (Tonkin – aujourd’hui Viêt-nam –) à Marseille, avec escale à Saigon, Colombo, Port-Saïd et Milos, le 9e Bataillon de tirailleurs indochinois, placé le 27 mars 1917 sous le commandement du chef de bataillon Gustave Marius Léopold JULES.

Le 1er mai 1916, la 1re compagnie de ce bataillon s’était initialement embarquée sur le Meinam à Haiphong à destination de Marseille. Mais une épidémie de choléra s’étant alors déclarée à bord, le bâtiment dut la débarquer à Saigon le 7 mai suivant.

Au cours de la traversée, disparurent ou décédèrent successivement :

— SAUVAGE Marcel Lucien, né le 14 décembre 1891 à Lavilleneuve-au-Roi (Haute-Marne), disparu le 9 juin 1916 dans la baie d’Along – aujourd’hui orthographié Hạ Long – (Viêt-nam) au mouillage du Dragon « par suite d’immersion volontaire », Caporal, Section hors rang, Matricule n° 23/4.155, classe 1911, n° 1.193 au recrutement de Neufchâteau (Jug. Trib. Chaumont, 12 avr. 1921, transcrit à Laneuville-au-Roi, le 30 avr. 1921).

― NGUYEN Dînh Thé, né à une date et en un lieu inconnus, vraisemblablement au Tonkin – aujourd’hui Viêt-nam –, décédé le 5 juillet 1916 en mer entre Colombo et Port-Saïd (cause inconnue), Tirailleur de 2e classe, 4e Compagnie, Matricule n° 9 B.-1.060, classe, n° et lieu de recrutement inconnus (Immergé le même jour à 8 h dans l’océan Indien, par 2° 10’ N. et 59° 16’ E.).

― PHAM Van Van, né à une date et en un lieu inconnus, vraisemblablement au Tonkin – aujourd’hui Viêt-nam –, disparu le 8 juillet 1916 dans l’océan Indien, par 9° 06’ N. et 51° 51’ E., « emporté par un paquet de mer embarquant bâbord-milieu du navire » lors d’une tempête de mousson, Tirailleur de 2e classe, 2e Compagnie, Matricule n° 2 C.-2.049, classe, n° et lieu de recrutement inconnus.

― NGUYEN Van Dzuy, né à une date et en un lieu inconnus, vraisemblablement au Tonkin – aujourd’hui Viêt-nam –, décédé le 19 juillet 1916 en mer entre Port-Saïd et Milos (cause inconnue), Tirailleur de 2e classe auxiliaire, Matricule n° 9 B.-905, classe, n° et lieu de recrutement inconnus (Immergé le même jour à 16 h, par 32° 08’ N. et 29° 25’ E.).

― LÊ Van Nghi, né à une date et en un lieu inconnus, vraisemblablement au Tonkin – aujourd’hui Viêt-nam –, décédé le 24 juillet 1916 lors de l’escale à l’île de Milos, Tirailleur de 2e classe, Matricule n° 9 B.-797, classe, n° et lieu de recrutement inconnus (Inhumé à Adamas, Île de Milos).

― PHAM Van Khuy, né à une date et en un lieu inconnus, vraisemblablement au Tonkin – aujourd’hui Viêt-nam –, décédé le 24 juillet 1916 en mer au départ de l’île de Milos, Tirailleur de 2e classe, Matricule n° 9 B.-774, classe, n° et lieu de recrutement inconnus (Immergé le même jour à 15 h, par 36° 43’ N. et 24° 15’ E.).
**********
Journal des marches et opérations du 9e Bataillon de tirailleurs indochinois – 1er févr. ~ 31 août 1916 – : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote 26 N 874/7, p. num. 6 et 7.


« 26 avril 1916. ― La 1re compagnie du Bataillon quitte Sontay pour Haiphong où elle doit s’embarquer sur le Meinam.

27 avril 1916. ― Arrivée de la 1re compagnie à Haiphong.

29 avril 1916. ― Les 2e et 3e compagnies du Bataillon quittent Sontay pour Haiphong.

30 avril 1916. ― Arrivée des 2e, 3e et 4e compagnies à Haiphong.

1er mai 1916. ― La 1re compagnie s’embarque sur le Meinam qui quitte Haiphong pour Marseille.

5 mai 1916. ― Par suite d’épidémie de choléra qui s’est déclarée dans le Bataillon, le départ est retardé ; les 2e, 3e et 4e compagnies sont dirigées de Haiphong sur l’Île aux Buissons, près de Hongay.

7 mai 1916. ― Par suite d’épidémie de choléra qui s’est déclarée à bord du Meinam, la 1re compagnie est débarquée à Saigon.

15 mai 1916. ― La Sous-direction d’artillerie de Haiphong envoie au Bataillon son équipement complet.

27 mai 1916. ― Le matériel de safre est envoyé au Bataillon par la Sous-direction d’artillerie de Haiphong.

2 juin 1916. ― Le Bataillon reçoit l’ordre de se tenir prêt à embarquer sur le vapeur Amiral-Magon (Télégramme n° 20.238 en date du 2 juin du Général commandant supérieur).

8 juin 1916. ― Les 1re, 2e et 3e compagnies
[illogique ; lire : « Les 2e, 3e et 4e compagnies»] embarquent sur l’Amiral-Magon à destination de Marseille (arrêt de deux jours en Baie d’Along).

9 juin 1916. ― Sauvage, caporal de la section hors-rang, disparu en mer (Baie d’Along) par suite d’immersion volontaire.

14 juin 1916. ― Arrivée du vapeur Amiral-Magon à Saigon (10 heures ; escale).

18 juin 1916. ― A 8 heures, la 1re compagnie du Bataillon en station à Saigon embarque sur l’Amiral-Magon qui quitte Saigon pour Marseille à 14 h 30.

28 juin 1916. ― Arrivée du paquebot à Colombo.

29 juin 1916. ― L’Amiral-Magon quitte Colombo pour Port-Saïd.

5 juillet 1916. ― Décès du tirailleur Ng Dînh Thé, n° matricule 9 B.-1.060, de la 4e compagnie ; immergé dans l’océan Indien à 8 heures, par 59° 16’ de longitude E. de Greenwich et 2° 10’ de latitude N.

8 juillet 1916. ― Par très violente mousson dans l’océan Indien, le tirailleur Pham Van Van, n° matricule 2 C.-2.049, de la 2e compagnie, est emporté par un paquet de mer embarquant bâbord-milieu du navire ; le paquebot se trouvait par 9° 06’ de latitude N. et 51° 51’ de longitude E. de Greenwich.

16 juillet 1916. ― Arrivée du vapeur à Suez ; départ pour Port-Saïd.

17 juillet 1916. ― Arrivée du vapeur à Port-Saïd.

18 juillet 1916. ― Départ de l’Amiral-Magon pour Marseille. Il est escorté par le contre-torpilleur Pierrier.

19 juillet 1916. ― Décès du tirailleur de 2e classe auxiliaire Nguyen Van Dzuy, n° matricule n° 9 B.-905 ; immergé dans la mer Méditerranée à 16 heures par 32° 08’ de latitude N. et 29° 25’ de longitude E. de Greenwich.

20 juillet 1916. ― Relâche du navire à l’île de Milos. En entrant dans le port, il se jette sur les filets métalliques qui barrent l’entrée du port ; environ 3 tonnes de filins viennent s’enrouler autour de l’arbre de l’hélice, ce qui nécessite une réparation de trois jours.

24 juillet 1916. ― Décès du tirailleur de 2e classe Lê Van Nghi, n° matricule 9 B.-797 ; inhumé à Adamas, petit village de l’île de Milos (Méditerranée).

24 juillet 1916. ― A 11 heures, le navire lève l’ancre et repart pour Marseille.

24 juillet 1916. ― A 11 heures 45, décès du tirailleur Pham Van Khuy, n° matricule 9 B.-774, immergé à 15 heures dans la mer Méditerranée par 36° 43’ de latitude N. et 24° 15’ de longitude E. de Greenwich.

27 juillet 1916. ― Au sud de l’île de Malte, le contre-torpilleur Pierrier est relevé par le contre-torpilleur Téméraire qui doit escorter jusqu’à Marseille.

31 juillet 1916. ― Arrivée du vapeur à Marseille ; débarquement à 6 heures. Le Bataillon va camper au Prado.

2 août 1916. ― Le Bataillon part par la voie ferrée pour le camp de Fréjus (Camp des Darboussières).
[...] »
Dernière modification par Rutilius le dim. mai 31, 2020 9:36 am, modifié 2 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Shark260486
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Re: AMIRAL MAGON - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Shark260486 »


Bonjour,

je souhaiterai avoir la photo des rescapés du Magon sur le Gaillard d'avant du Voltaire en haute définition pour peut être y apercevoir mon Arrière grand père. Pensez vous que cela soi possible?

Bien cordialement,
Shark

Bonjour, Est ce que c'est toujours pas possible d'avoir un liens où une personne qui pourrait m'envoyer cette photo en Haute résolution?

Cordialement,
Shark
Shark260486
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Re: AMIRAL MAGON - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Shark260486 »


Bonjour,

je souhaiterai avoir la photo des rescapés du Magon sur le Gaillard d'avant du Voltaire en haute définition pour peut être y apercevoir mon Arrière grand père. Pensez vous que cela soi possible?

Bien cordialement,
Shark
Bonsoir, est ce possible d'avoir cette fameuse photo où un liens, une personnes à contacter, un mail peut être? Je souhaite l'avoir en Haute définition.

Cordialement,
Shark
Shark260486
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Re: AMIRAL MAGON - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Shark260486 »


Bonsoir, est ce possible d'avoir cette fameuse photo où un liens, une personnes à contacter, un mail peut être? Je souhaite l'avoir en Haute définition.

Cordialement,
Shark
Bonsoir,

Après un an je retente, on ne sait jamais, si quelqu'un l'a ou connait la personne à contacter.

Cordialement,
shark
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Mike010
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Re: AMIRAL MAGON - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Mike010 »

Bonsoir,

Une autre victime du torpillage de L'Amiral Magon

Delbos Michel, 57e RAC.

http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 1178000623

Cordialement,

Mike
olivier 12
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Re: AMIRAL MAGON - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

AMIRAL MAGON

Un complément sur le torpillage de ce transport

Rapport du Lieutenant Colonel FREYDENBERG, commandant du 40e régiment d’infanterie de la 30e division de Salonique (sous couvert de l’Amiral commandant supérieur à Argostoli )

Emplacements occupés par les hommes et les animaux

Entrepont avant
Compagnie de mitrailleuses du 40e
Reliquat des 1er et 2e bataillons du 40e
Animaux du 40e

Sous le pont dunette
10e et 11e compagnies du 40e
CHR du 40e
Détachement automobile

Cale avant
Conducteurs du 40e et animaux

Cale arrière

Artillerie (30e batterie du 57e)

Déroulement des faits


Rien à signaler jusqu’au 25 Janvier 1917. Ceintures distribuées au départ. Exercice d’abandon chaque jour. Le 25 à 11h00, ARC est en tête du convoi. AMIRAL MAGON à 600 m derrière. PAMPA à 400 m derrière MAGON. Beau temps. Houle assez forte. Exercice d’abandon a été effectué à 09h00.

A 11h10, les officiers prennent leur repas quand la sirène retentit. Le capitaine Lenormand a aperçu la périscope d’un sous-marin et le voit lancer sa torpille. Il manœuvre immédiatement pour l’éviter. Mais la torpille jaillit hors de l’eau, change de direction en retombant et frappe l’arrière du navire à hauteur de la cloison étanche séparant la cale des artilleurs de celle de l’infanterie.
AMIRAL MAGON disparaît dans les flots 9 minutes après l’explosion. Pendant les dernières minutes, la gite est telle qu’il est impossible de se tenir debout sur le pont. Les opérations de sauvetage doivent s’effectuer avec une très grande rapidité. Aucun homme n’a perdu son sang froid, pas un cri, pas une bousculade. Les postes d’abandon sont pris dès le 1er coup de sirène. Mais il y a déjà de lourdes pertes à la batterie d’artillerie et aux 10e et 11e compagnies du 40e.
Les échelles de sortie de la cale sont brisées, ainsi qu’un radeau et une embarcation. En un instant, les palefreniers occupés à soigner les chevaux et les artilleurs restés dans la cale sont noyés.
Radeaux et embarcations sont mis à l’eau. Mais le MAGON continue à courir sur son erre pendant 150 à 200 m et laisse derrière lui 6 radeaux non reliés au navire. Une fausse manœuvre fait apiquer une embarcation et deux autres, trop chargées, chavirent. Les hommes s’accrochent à des flotteurs. Certains hommes, quoique munis de ceintures, hésitent à sauter à l’eau. Je leur intime l’ordre de sauter à la mer et ils s’exécutent. Quelques hommes, accrochés à des bouts qui pendent le long du navire, refusent de s’en éloigner.
Je saute à la mer en dernier, en même temps que le capitaine Lenormand. Quelques secondes après, le MAGON s’enfonce d’un seul coup par l’arrière. De gros jets de vapeur indiquent que l’eau a atteint les foyers. L’avant se dresse hors de l’eau, puis s’engloutit, entraînant dans son remous les quelques isolés qui ne s’étaient pas suffisamment éloignés.
L’ARC vient recueillir les hommes en perdition. On voit le périscope du sous-marin à 30 m de l’ARC. Le contre-torpilleur lui tire quelques coups de canon. Des marins de l’ARC se jettent à la mer pour recueillir des hommes en perdition et les ramener à bord.

Pendant 6 heures, jusqu’à l’arrivée de BOMBARDE, ARC a recueilli 347 hommes et 13 officiers. Quelques bons nageurs du 40e ont aussi participé au sauvetage de leurs camarades. J’ai été recueilli, accroché à une planche, deux heures trente après la disparition du MAGON.
Le porte drapeau et le drapeau du 40e avaient été embarqués sur un radeau qui a chaviré à 5 reprises. Lors du 4e chavirage, il a coulé à pic et l’état de fatigue des survivants était tel qu’aucun n’a pu lui porter secours.

Pertes en personnel

Officiers 23 dont un capitaine serbe et les officiers d’infanterie de Saratier, Jourdan et Clément.

Hommes de troupe 128 (artillerie, infanterie, 5e génie)

Equipage 7 officiers dont le TSF et 48 hommes

Ces pertes sont douloureuses, mais il faut tenir compte des circonstances défavorables
- Mal fait par la torpille
- Rapidité du naufrage
- Mer houleuse
- Heure du déjeuner. Beaucoup d’hommes sont morts de congestion.

Conclusion

Il n’entre pas dans mes compétences d’étudier les mesures de sécurité à prendre (renforcement des escortes par exemple). Mais je note

- les exercices d’abandon journaliers sont indispensables. Il faut aussi en faire la nuit un torpillage par clair de lune n’étant pas à exclure.
- Les radeaux en caissons métalliques doivent être vérifiés régulièrement car beaucoup ont coulé, noyant leurs passagers
- Les radeaux doivent être reliés au navire par un câble. Chaque équipe de radeau doit larguer elle-même son radeau, sans attendre que l’équipage le fasse.
- Ceintures de sauvetage excellentes. Renforcer quand même les bretelles
ARC a fait tout son possible, sauvant d’abord les isolés pendant trois heures, avant de s’occuper des radeaux.

Je demande qu’officiers, adjudants et aspirants du 40e soient indemnisés de la perte de leurs effets, équipements et harnachements et qu’une nouvelle première mise en campagne leur soit accordée.

Je demande une citation à l’Ordre de la Division pour le soldat de 2e classe BLANC, motif
« Ayant gagné l’ARC à la nage, s’est jeté plusieurs fois à l’eau pour recueillir des isolés en perdition. »

Fait à bord de JULES FERRY le 4 Février 1917
Signé Freydenberg

Liste de l’équipage rescapé d’AMIRAL MAGON

Image

Conclusion de la Commission d’enquête

Cette commission s’est réunie à bord du VOLTAIRE le 1er Février 1917. Elle se composait de :
- Contre Amiral commandant supérieur à Argostoli
- CF TALON, commandant du VOLTAIRE
- LV de GUILLEBON, du MIRABEAU
- LV DELEVOYE du VOLTAIRE

Elle a entendu :

- CLC LENORMAND, commandant de l'AMIRAL MAGON
- Mr FURET Jean-François, officier de quart
- Mr BOUVIER, officier mécanicien de quart
- Matelot SINOU, timonier
- Matelot ROBERT, de veille sur la passerelle
- Matelot BEGUEL, vigie
- Canonnier L’HUILLIER, de veille à la pièce

Il ressort des dépositions de chacun que :

- Le sous-marin a été aperçu à 5 ou 6 quarts sur bâbord. ARC était à 800 m et le périscope a été vu à une distance nettement inférieure.
- Le commandant déjeunait dans la chambre de veille. L’officier de quart était sur tribord. Quand il a vu le sous-marin, il a mis la barre « A droite toute ». Le commandant est sorti aussitôt et a confirmé l’ordre, a actionné le sifflet, demandé la vitesse maximum, puis a fait stopper au moment de l’explosion de la torpille.
- L’officier de quart a donné l’ordre d’ouvrir le feu et l’ordre de hisser le signal d’alerte « Boule à bâbord ». Mais, par erreur du timonier, on a hissé le cône à tribord, ce qui a entraîné une erreur de manœuvre de PAMPA qui suivait.
- Aucun appel TSF n’a été envoyé, le temps ayant manqué.. Le commandant dit qu’il comptait sur ARC pour l’envoyer.

La prescription de l’article 29 aurait du conduire à venir tout à gauche. Mais l’officier de quart a pensé que le rayon de giration d’AMIRAL MAGON maintiendrait l’adversaire dans le cercle mort et que MAGON serait alors plus longtemps en position dangereuse.

La commission ne relève donc aucune faute dans la manœuvre effectuée. Les ordres donnés et les manœuvres effectuées ne prêtent à aucune critique.

Signé : TALON

Récompenses

Citation à l’Ordre de l’Armée

LENORMAND René Capitaine

Son bâtiment ayant été torpillé par un sous-marin, a assuré dans toute la mesure du possible l’évacuation des passagers et de l’équipage grâce à son énergie et à sa bonne organisation préventive.

FREYDENBERG Lieutenant Colonel Commandant d’Armes

A assuré dans toute la mesure disponible l’évacuation des passagers et de l’équipage grâce à son énergie et à l’ascendant qu’il a su exercer sur ses hommes

RIOU Yves Maître d’équipage 20028 Tréguier

Lors du torpillage de son bâtiment, a fait preuve de la plus grande énergie. S’est jeté plusieurs fois à la mer pour ramener des soldats sur le point de se noyer.

Témoignage Officiel de Satisfaction du Ministre


Aux officiers, aux troupes et à l’équipage d’AMIRAL MAGON pour le calme, l’énergie et la discipline dont ils ont fait preuve lors du torpillage de ce navire par un sous-marin.

Aux officiers et aux équipages d’ARC et BOMBARDE pour l’énergie et l’habileté professionnelle déployées lors du sauvetage des passagers de l’AMIRAL MAGON torpillé par un sous-marin.

Signé : LACAZE

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olivier
Rutilius
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AMIRAL-MAGON ― Cargo mixte ― Compagnie maritime des Chargeurs réunis.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,


Le chef mécanicien de l’Amiral-Magon.


— JOSSE Eugène François, né le 7 mai 1871 à Plouha (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor) et domicilié en dernier lieu au Havre (Seine-Inférieure — aujourd’hui Seine-Maritime), au 22, rue Guillaume-le-Conquérant, décédé le 25 janvier 1917 en mer Méditerranée à la suite du torpillage du cargo réquisitionné Amiral-Magon. Chef mécanicien, inscrit au quartier du Havre, n° 2.999. Corps immergé par le torpilleur d’escadre Arc qui l’avait recueilli en mer.

• Fils de Joseph JOSSE, né vers 1841, marin, et de Cécile Marie BLANVILLE, née vers 1850, « ménagère » (Registre des actes de naissance de la commune de Plouha, Année 1871, f° 25, acte n° 48). Célibataire.


Acte de décès

« République française. — Marine nationale. Acte de décès.

Cejourd’hui, le douze du mois de Février de l’an mil neuf cent dix-sept, à trois heures du soir, étant à Marseille, Nous, Lenormand René, capitaine du vapeur Amiral-Magon, armé au havre et réquisitionné par l’État, torpillé et coulé en Méditerranée le vingt-cinq Janvier mil neuf cent dix-sept, remplissant à bord les fonctions d’officier de l’état civil en vertu de l’article 86 du Code civil, en présence de Monsieur Furet Jean, âgé de trente-deux ans, domicilié avant son embarquement à Pleuhiden (Côtes-du-Nord), et Monsieur Rouver Lucien Joseph, âgé de vingt-neuf ans, domicilié avant son embarquement à Dunkerque (Nord), appelés comme témoins, déclarons et attestons, après avoir constaté l’identité du cadavre, que Josse Eugène François, fils de Joseph et de Blanville Cécile Marie, né le sept Mai mil huit cent soixante-et-onze à Plouha, arrondissement de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord), domicilié avant son embarquement au Havre, 22, rue Guillaume-le-Conquérant (Seine-Inférieure), célibataire, inscrit au quartier du Havre, folio deux mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf et sur le rôle d’équipage en qualité de chef mécanicien, a été recueilli mort à bord du torpilleur Arc, à la suite du torpillage du navire, le vingt-cinq Janvier mil neuf cent dix-sept, et a été immergé à onze heures trente du matin. En foi de quoi, nous avons dressé, à la suite du rôle d’équipage dudit navire, le présent acte de décès qui a été signé après lecture par nous. (Signé) J. Furet ; Rouver.

A bord, les jours, mois et an que dessus. (Signé) Lenormand. (Suivent les légalisations).
»

Acte transcrit au Havre, le 28 juin 1917 (Registre des actes de transcription la ville du Havre, Année 1917, Vol. I., f° 44, acte n° 2.260, p. 306).

Déclaré « Mort pour la France » (Mention apposée le 5 juillet 1917 par le maire du Havre). Mais non distingué à titre posthume...
Dernière modification par Rutilius le dim. mai 31, 2020 9:43 am, modifié 2 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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