AMIRAL HAMELIN - Compagnie des Chargeurs Réunis

olivier 12
Messages : 4143
Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am

Re: AMIRAL HAMELIN - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Quelques renseignements complémentaires sur AMIRAL HAMELIN.

Ce cargo mixte portait le nom d'un officier de marine ((1768-1839) qui força en 1806 le blocus du Havre et de Cherbourg avec la VENUS et détruisit 4 frégates anglaises lors du combat de Grandport à l'île Maurice.
En 1832, il devint Directeur du dépôt des cartes et plans de la Marine.

Lancé le 28 Octobre 1901 aux chantiers du Havre-Graville.
Départ en essais le 3 Février 1902.

Caractéristiques

Cargo en acier à une hélice et deux mâts
Longueur 123,20 m Largeur 15,20 m
5030 tx JB 6650 tpl
Machine à triple expansion. 4 chaudières cylindriques 12 b.
Puissance 2200 cv Vitesse aux essais 12,3 nds.

Sister-ships

Portent tous des noms d'amiraux :
DUPERRE, EXELMANS, GUEYDON, JAUREGUIBERRY construits aux chantiers de la Loire à Nantes.
FOURICHON construit à Graville.

Incidents de navigation

3 Février 1906 Incendie dans la lampisterie alors qu'il était en escale au Havre.

Coulé à la torpille le 7 Octobre 1915 à 170 milles dans le sud-ouest du cap Matapan, lors d'une traversée Marseille - Salonique, par l'U 33. Les survivants sont recueillis par le navire hôpital anglais DUNLUCE CASTLE.

On notera qu'AMIRAL HAMELIN fut le premier des sept navires perdus par les Chargeurs Réunis lors de la Grande Guerre.

Les suivants furent dans l'ordre :

25/01/17 AMIRAL MAGON
01/09/17 AMIRAL OLRY
14/09/17 AMIRAL DE KERSAINT
19/11/17 AMIRAL ZEDE
21/08/18 CHAMPLAIN
13/09/18 AMIRAL CHARNER

Source : "Histoire Maritime des Chargeurs Réunis" de Beaugé et Cogan.




Cdlt
olivier
dbu55
Messages : 1233
Inscription : dim. sept. 21, 2008 2:00 am

Re: AMIRAL HAMELIN - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par dbu55 »

Bonjour à toutes et à tous,

Tiré du Nouvelliste du Morbihan N° 20 du lundi-mardi 25 janvier 1916 :

Citation à l'ordre de l'armée

Image

Cordialement
Dominique
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sangs ne font plus qu'un [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ]
Rutilius
Messages : 16704
Inscription : mar. avr. 22, 2008 2:00 am

AMIRAL-HAMELIN ― Cargo mixte ― Compagnie des Chargeurs réunis (1902~1915).

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,


Les circonstances de la perte du cargo mixte Amiral-Hamelin,
survenue le 7 octobre 1915


I. ― Rapport de mer succinct de Jean-Baptiste Guibert, capitaine au long-cours, commandant l’Amiral-Hamelin (8 octobre 1915).


ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL
1re Section

21 octobre 1915


RAPPORT du Capitaine de l’Amiral-Hamelin


Je suis parti de Marseille le 2 octobre à 6 heures du soir ayant à bord 306 passagers militaires et 48 hommes d’équipage.
Je me rendais à Salonique en suivant la route conseillée par la Marine, cette route passant près du cap Bon, Sud de Pantellaria et de Malte. J’avais passé cette dernière île dans la nuit du 5 au 6 vers 11 heures du soir et je faisais route sur le passage de Cérigo.
Le 7 octobre vers, 5 h. 45 du matin, me trouvant à environ 120 milles de Cérigo, un sous-marin fut aperçu près du navire et commença à canonner aussitôt à environ ½ mille. Ce sous-marin portait le pavillon autrichien.
Je fis aussitôt changer de route pour fuir en lui présentant l’arrière.
Je subis sans stopper cette canonnade jusqu’à 6 h. 20 environ, puis constatant la grande supériorité de marche du sous-marin, je me décidai à stopper afin de pouvoir mettre mes canots à la mer avant de recevoir une torpille. Je fis hisser le signal
« Je suis stoppé. »
Le débarquement s’opéra sous le bombardement. Une embarcation fut coupée en deux et tous ceux qui la montaient furent tués.
Toutes les embarcations de tribord furent criblées de balles et eurent de nombreux tués et blessés.
Le sous-marin tirait aussi sur tous les groupes aperçus à bord. Les canots réussirent cependant à s’écarter du navire mais furent encore bombardés au large.
Peu après, le navire fut torpillé dans la cale 2 et le feu de déclara dans la cale 1. Le sous-marin tournait autour des embarcations et demanda à l’une d’elles en français quel était le navire, le nom du capitaine, la nature du capitaine, la nature du chargement et le lieu de destination. Les soldats répondirent :
« Chargé de munitions allant à Salonique. »
Le sous-marin revint près du navire et lui envoya une 2e torpille dans la cale n° 3. L’Amiral-Hamelin sombra immédiatement à 7 h. 30. Toutes les embarcations se groupèrent tout en recueillant quelques survivants sur les débris du navire.
Vers 4 h. 30 du soir, des fumées furent aperçues à l’horizon. Peu après, deux contre-torpilleurs français, accompagnés du navire anglais hôpital Dunluce-Castle, qui prit à son bord tous les naufragés, arrivèrent.
Les contre-torpilleurs firent des rondes et sauvèrent encore quelques survivants. Le Dunluce remit en route pour Malte à 7 heures du soir et rentra en rade le lendemain vers 4 heures du soir.

Malte, le 8 octobre 1915.

Le capitaine.


II. ― Rapport de mer complémentaire de Jean-Baptiste Guibert, capitaine au long-cours, com-mandant l’Amiral-Hamelin (Non daté).


RAPPORT du Capitaine de l’Amiral-Hamelin.


Je suis parti de Marseille le 2 octobre à 6 heures du soir ayant à bord 306 passagers militaires, 48 hommes d’équipage.
Je me rendais à Salonique en suivant la route conseillée par la Marine, cette ligne passant près du cap Bon, Sud de Pantellaria et de Malte.
J’avais passé cette dernière île dans la nuit du 5 au 6 vers 11 heures du soir.
Je faisais route sur le canal de Cérigo.
Le 7, à 5 h. 45 du matin, le 2e capitaine de quart aperçut un sous-marin en demi-plongée qui commença à canonner le navire.
Je fis aussitôt changer de route pour fuir en lui présentant l’arrière. Le sous-marin se trouvait à environ 800 mètres.
Je subis sans stopper cette canonnade jusqu’à 6 heures 20 environ ; puis, constatant la grande supériorité de marche du sous-marin, je me décidai à stopper afin de pouvoir mettre mes embarcations à la mer avant d’être torpillé et je fis hisser le signal
« Je suis stoppé. »
Le sous-marin, certain que l’Amiral-Hamelin était sans défense, avait émergé complètement, arborant le pavillon autrichien, et s’était rapproché tout en continuant le bombardement qui faisait à bord de nombreuses victimes.
Je donnai l’ordre d’amener les embarcations et d’abandonner le navire le plus tôt possible ; le feu s’était déclaré dans la cale 1 dans laquelle se trouvaient des obus et du fourrage.
Le débarquement s’opéra avec ordre sous le feu, suivant le plan établi. La veille, il y avait eu exercice d’abandon, chaque homme muni de sa ceinture de sauvetage. Il y eu cependant à déplorer la perte de la baleinière dont la bosse fut larguée par un inconnu, et celle du canot 1, coupé en deux par un obus qui tua tous les hommes déjà descendus.
Le sous-marin, tout près du navire, à tribord, dirigeait son tir sur les canots de ce bord.
Il y eu dans ces embarcations de nombreux tués et blessés. Le 1er lieutenant, M. Cordier, fut tué sur le coup à son poste en commandant la mise à l’eau de son embarcation. Les canots réussirent cependant à s’éloigner du navire et se maintinrent à une certaine distance par crainte de l’explosion des munitions de la cale incendiée.
Le sous-marin tirait à la flottaison. Le navire restait toujours droit. Le sous-marin perdant patience lança une torpille dans la cale n° 2. Il était sept heures.
Pendant ce temps, j’avais groupé l’armement du canot 1 sur la dunette pour mettre à l’eau les deux radeaux de l’arrière.
Le sous-marin dirigea son feu sur le rassemblement ainsi formé et fit de nombreuses victimes. Après avoir rassemblé 4 ou 5 fois les soldats dispersés, je réussis à mettre ces radeaux à la mer. Je fus très aidé dans cette opération par le concours du sous-lieutenant de Cazenove.
Les hommes épargnés par ce bombardement se sauvèrent sur ces radeaux.
Il ne restait plus à bord que le capitaine Vigneron (Commandant d’armes) qui ne voulut quitter le navire qu’immédiatement avant moi.
Le navire était toujours droit ; je voulus faire rapprocher les embarcations et je hissai pour cela le pavillon de rappel.
Les embarcations groupées sous les ordres du second capitaine s’occupaient du sauvetage du canot 5 qui, criblé de shrapnels, menaçait de sombrer. Ce canot fut allégé de la moitié de son personnel par les canots 6 et 8 ; on put alors aveugler ses nombreuses voies d’eau.
Le sous-marin tournait autour des embarcations et accosta le canot 6 commandé par le chef mécanicien, M. Cuny, et demanda :

A - .JPG
A - .JPG (60.29 Kio) Consulté 687 fois

Après cette conversation, il revint par le travers du navire et envoya une 2e torpille dans la cale n° 3 à tribord.
Le navire s’enfonça aussitôt, l’arrière le premier, se dressant verticalement.
Je fus entraîné par le navire et revins ensuite à la surface et je pus m’accrocher à un radeau flottant près de moi.
Le 2e capitaine ramena alors toutes les embarcations sur le lieu du naufrage, donnant l’ordre au youyou, plus maniable, de contourner toutes les épaves à la recherche des survivants. Le youyou fit de nombreuses rondes et sauva 38 hommes.
Je fus recueilli par le canot du 2e capitaine.
Le reste de la journée se passa en préparatifs de toutes sortes : confection d’ancres flottantes, répartition des effectifs, appels, etc.
Je regrettai alors vivement de n’avoir pas eu la T.S.F. pour signaler notre périlleuse situation car mes embarcations surchargées n’auraient pu résister à une mer un peu plus forte. Je conservai cependant l’espoir (qui se réalisa) d’être signalé par un navire aperçu à l’horizon alors que j’avais le feu à bord.
A 15 heures 45, des fumées furent aperçues à l’horizon venant de l’Est ; à 16 heures 15, les contre-torpilleurs Mameluck et Aspirant-Herbert nous annoncèrent l’arrivée du navire-hôpital anglais Dunluce-Castle qui devait nous recueillir.
A 17 heures 30, le Dunluce-Castle embarquait tous les naufragés. Les torpilleurs, sur notre indication, continuèrent les recherches du youyou et ramenèrent encore les derniers naufragés.
Le Dunluce-Castle remit en route à 19 heures et arriva à Malte le lendemain à 15 heures. Nous eûmes à nous louer de l’accueil cordial des marins anglais qui prodiguèrent à nos blessés les soins les plus empressés ; ils nous procurèrent des vêtements secs.
Tout mon équipage fut mis en subsistance le soir même sur le Tourville et fut embarqué le lendemain, 9 octobre, sur le Djemnah.
En cette triste circonstance, j’eus le plaisir de constater la parfaite tenue de mes officiers et, en général, de tout l’équipage.
Je dois cependant signaler tout spécialement la belle conduite de M. Cariou, 2e capitaine, qui, par son autorité, sut maintenir le calme et grouper les embarcations, tout en sauvant de nombreux naufragés.
Du chef mécanicien, M. Cuny, qui, par son sang-froid, maintint son personnel à son poste et facilita la tentative de fuite ordonnée par le capitaine.
De M. Huet, 3e mécanicien, qui, de son propre mouvement, descendait dans la machine pour aider son chef.
De M. Nedellec, 3e lieutenant, dont le canot bombardé pendant sa mise à l’eau eut 5 tués et de nombreux blessés, se maintint le long du bord jusqu’à ce qu’il eût embarqué son plein de passagers.
Du maître d’équipage Kerlau, patron du youyou, qui s’est activement dépensé toute la journée à la recherche des survivants, sut imposer son autorité à son armement, ramena 38 personnes et montra un entrain et une intelligence supérieurs en cette circonstance.
Les matelots Thouement, Guezou et le chauffeur noir Théo se sont particulièrement distingués.
J’eus malheureusement à déplorer la mort de mon 1er lieutenant, Monsieur Cordier, tué à son poste en commandant la mise à l’eau de son embarcation et qui, blessé à mort, recommandait à un chauffeur de se sauver rapidement.
Du maître d’hôtel, du cuisinier Chastan et du chauffeur Urvoy, du graisseur Clou et du Docteur du bord, tués par les obus dans mon embarcation.
Je signale avant de terminer la belle conduite du capitaine commandant d’armes, Monsieur Vigneron, qui ne consentit à quitter le bord que sur mon ordre et immédiatement avant moi et qui, étant à la mer, refusa de se laisser sauver par le youyou avant trois soldats ses voisins, quoiqu’il fut lui-même très épuisé et ne sachant pas si le canot pourrait revenir à son secours.
Le sous-lieutenant de Cazenove qui resta un des derniers à bord et, malgré le bombardement qui faisait beaucoup de victimes autour de lui, réussit à 5 reprises à ramener un groupe de soldats aussitôt bombardé et, enfin, à mettre à l’eau les deux radeaux de l’arrière.
En général, tous les officiers du pont et de la machine furent dignes d’éloges et surent maintenir le moral des naufragés qui se soumirent à leur autorité, ce qui permit d’éviter tout désordre et de sauver, malgré le bombardement, tous ceux qui avaient échappé aux blessures mortelles.

B - .JPG
B - .JPG (50.91 Kio) Consulté 687 fois

Le Capitaine,

Signé : Jean-Baptiste Guibert.


III. — Déposition du maître d’équipage Louis Marie Kerlau devant l’officier enquêteur (Document manuscrit non daté).

« Je suis monté sur le pont un peu avant six heures et aussitôt j’ai entendu un coup de canon et j’ai vu le sous-marin à assez grande distance.
Le Commandant a fait manœuvrer pour lui présenter l’arrière et en même temps, on prenait les dispositions pour amener les embarcations.
Le sous-marin tirait toujours, et les obus tombaient à bord.
Le Commandant fit stopper et amener les embarcations vers 6 h. 30. Une embarcation fut atteinte et des hommes tués.
J’ai quitté le bord avec le youyou et je me suis tenu à petite distance du navire en ramassant les hommes qui étaient sur des épaves. Je les mettais dans les grandes embarcations et je retournais. J’en ai ramassé ainsi trente-huit ; c’était des soldats, quelques uns blessés.

Kerlau, Maître d’équipage. »

L’Officier enquêteur,

Signé : Illisible.


IV. — Procès-verbal d’enquête (12 octobre 1915).


PROCÈS-VERBAL D’ENQUÊTE au sujet de la destruction
du vapeur Amiral-Hamelin, de la Compagnie des Chargeurs réunis


L’équipage du vapeur Amiral-Hamelin est arrivé à Bizerte le 11 octobre par le Djemnah.
Les circonstances de la perte de ce vapeur sont relatées en détail dans le rapport de mer du Capitaine Guibert, ainsi que dans les dépositions recueillies sous serment du 2e Capitaine, du Chef mécanicien et du Maître d’équipage.
Il n’a pas paru utile de recueillir d’autres dépositions, les faits étant indiscutables.
En résumé, l’Amiral-Hamelin, en route de Marseille sur Salonique avec des troupes, a été attaqué par un sous-marin autrichien dans les parages de Cérigo. L’attaque a été prononcée d’abord par le canon ; le sous-marin avait une vitesse d’environ 16 nœuds, très supérieure à celle du vapeur qui filait seulement 9 nœuds ; il était donc impossible à ce dernier d’échapper à son adversaire. La deuxième torpille l’a fait sombrer immédiatement.
Tout le monde a fait son devoir et le Capitaine a quitté son bord le dernier, coulant avec son navire ; il a été recueilli ensuite par une embarcation.
Aucun papier de bord n’a été sauvé ; les documents confidentiels et autres ont été coulés avec le navire.
Il n’a pas été possible d’établir une copie du rôle d’équipage ; l’administrateur de l’Inscription maritime à Marseille pourra seul donner des renseignements précis à cet égard. Toutefois, le Capitaine de l’Amiral-Hamelin a fourni une liste de son équipage, avec la mention des hommes qui ont été tués à bord ; cette liste est jointe au dossier.

Sidi-Abdallah, le 12 octobre 1915.

Le Capitaine de frégate, Major de la Marine, chargé de l’enquête,

Signé : Illisible.


V. — Rapport du capitaine Maurice Charles Claude VIGNERON, commandant d'armes (15 octobre 1915).


Bizerte, le 15 octobre 1915.



RAPPORT du Capitaine Vigneron, du 38e Régiment d’artillerie, commandant la
41e bis S.M.A. du 17e Régiment d’artillerie à bord de l’Amiral-Hamelin
(destination Salonique), sur le torpillage de ce navire

Le 7 octobre 1915, vers 5 h. 45, deux coups de canon, presque simultanés, furent tirés sur le navire, sans l’atteindre.
Sortis immédiatement de nos cabines, mes lieutenants et moi aperçûmes à 800 mètres environ à l’arrière et à gauche du navire un sous-marin qui, au bout de quelques minutes, reprit son tir et, cette fois, atteignit le navire à l’arrière et dans sa superstructure.
Le signal d’embarquer fut donné presque aussitôt par trois coups de sirène et les hommes se rendirent de suite à leurs places respectives qui leur avaient été désignées la veille. Ils étaient tous munis de leur ceinture de sauvetage.
L’embarquement se serait opéré sans difficulté si, aux premiers canots amenés à l’eau (canots 3 et 5 de droite), le sous-marin n’avait repris son tir sur les embarcations mêmes. De ce fait, deux canots de droite ont été percés par des obus et plusieurs hommes tués à ce moment.
Les embarcations canonnées n’ayant pu être chargées autant qu’elles l’auraient dû être, un assez grand nombre d’hommes se trouvèrent sans place et comme ils erraient sur le pont à la recherche d’une embarcation disponible, le sous-marin reprit son tir sur le navire et tua encore, à ce moment, plusieurs hommes et trois sous-officiers.
Le Commandant de bord (Capitaine Guibert) et le Commandant du groupe (Capitaine Vigneron) se portèrent immédiatement, avec quelques uns des hommes valides, sur l’arrière du navire où se trouvaient deux radeaux fixés par des amarres. A l’aide de ces hommes, ils parvinrent à lancer les radeaux à la mer, mais l’ennemi ayant vu la manœuvre dirigea son tir sur l’arrière et tua ou blessa, à ce moment, presque tous ceux qui étaient là.
Les hommes étant tous casés en barques ou en radeaux, le Commandant du groupe et le Commandant du bord quittèrent le navire en se jetant à l’eau tous les deux ; une première torpille avait été lancée de côté, presque à bout portant sur le bateau et il commençait à s’enfoncer.
Le Capitaine commandant le groupe s’éloigna du navire en emmenant le plus loin possible un certain nombre d’hommes qui s’étaient jetés à la mer avec des planches ou des auges et auraient disparu dans les remous. Ils étaient environ à 200 mètres lorsque le navire fut atteint d’une deuxième torpille et presque littéralement coupé en deux. Une énorme colonne d’eau et de feu jaillit ; le navire se dressa, l’avant en l’air, tout enflammé (car le sous-marin avait tiré, à obus incendiaires probablement, sur cette partie du navire), et il disparut presque immédiatement.
Au dernier moment, le Commandant du bord était remonté sur le navire et on le vit faire des signaux. Il était à bord au moment de l’explosion finale et il disparut dans le remous mais il eut la chance de ne pas y rester.
Les disparus, presque tous tués, sont au nombre de 64 (équipage compris, 6).
Les blessés, dont une douzaine très grièvement, sont au nombre de 45 (l’effectif total en hommes était de 351).
Il n’a pas été possible de sauver quoi que ce fut en matériel, le sous-marin n’ayant presque pas inter-rompu son tir depuis le début. Le sous-marin avait le pavillon autrichien.


Signé : Vigneron.

____________________________________________________________________________________________


P.S. : Dispose-t-on d'un indice, aussi maigre soit-il, qui permettrait d'identifier les deux contre-torpilleurs français venus au secours des naufragés de l'Amiral-Hamelin ?
Dernière modification par Rutilius le sam. sept. 18, 2021 7:02 pm, modifié 7 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Avatar de l’utilisateur
Ar Brav
Messages : 6398
Inscription : mar. avr. 25, 2006 2:00 am

Re: AMIRAL HAMELIN - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Ar Brav »

Bonjour Daniel,
Bonjour à tous,

P.S. : Dispose-t-on d'un indice, aussi maigre soit-il, qui permettrait d'identifier les deux contre-torpilleurs français venus au secours des naufragés de l'Amiral-Hamelin ?

Je reposte un extrait du récit de Paul Chack concernant l'Hamelin ici :

8 heures. Le sous-marin a disparu, lui aussi, en plongée, cap au Nord. A présent, les canots sont tout seuls. Grâce à Dieu, la mer est calme. Matapan, la terre la plus proche, est à 350 kilomètres. Avant de faire route, il faut ramasser les gens qui flottent, accrochés à des planches, à des auges, à des cages à poules. Les embarcations cherchent…*

A 4 heures du soir, deux grosses fumées surgissent à l'horizon. A 20 nœuds, alertes et trépidants, arrivent le Mameluck et l' Aspirant Herber, deux contre-torpilleurs de France. A 8 heures du matin, le Dannebrog, yacht royal danois, a aperçu à toute vue la colonne de feu de l' Amiral Hamelin qui brûlait. Aussitôt, par T. S. F., il a appelé au secours et donné le point. Depuis ce moment, les deux torpilleurs se hâtent.
L'Aspirant Herber hèle les naufragés.
- Un navire-hôpital nous suit. C'est la fumée que vous voyez là-bas. Il vous prendra à son bord.
- Merci, répond le commandant Guibert. Voulez-vous nous aider à chercher ? Il nous manque encore du monde.
Lentement, les contre-torpilleurs zigzaguent parmi les épaves, repêchent huit hommes, les huit derniers... Puis on se compte. La mer a conservé 55 artilleurs et 6 hommes de l'Hamelin. Les autres : 36 provenant du cargo et 257 passagers militaires, montent à bord du Dunluce Castle, hôpital anglais, en route de Moudros à Malte, alerté par l'Aspirant-Herber. Ainsi, les 48 blessés auront des lits... et des soins. Tous peuvent s'estimer heureux d'avoir trouvé là, en octobre, brise apaisée et mer clémente.
Sur l'eau toujours calme, il ne reste plus que quelques débris flottants et les deux embarcations que le Nord-Caper va rencontrer.

* Kerleau, avec son youyou, sauve trente-huit naufragés. Il rencontre ainsi le capitaine Vigneron, épuisé, qui refuse de monter à bord avant que soient repêchés trois soldats qui nagent près de lui. Le sous-lieutenant Vilmin reste cinq heures à la mer ; il n'a quitté le navire qu'après le départ de tous les canots. Les canonniers Boitte, du 17e, Dupressoir, Gourounec et Collin, du 25e, sont restés dix heures accrochés à des épaves. Dupressoir a sauvé un sous-officier, Collin a sauvé son brigadier. Les maréchaux des logis du 25e, Duez, Pidou, Chopin et Jeunet, ont réussi chacun à sauver l'armement complet de sa pièce.


La retranscription est en ligne ici (sujet sur le Nord-Caper) :

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _949_4.htm

Bien amicalement,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Avatar de l’utilisateur
Ar Brav
Messages : 6398
Inscription : mar. avr. 25, 2006 2:00 am

Re: AMIRAL HAMELIN - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Ar Brav »

Re,

Contre-torpilleur Mameluck :

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _422_1.htm

Contre-torpilleur Aspirant-Herber :

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _745_1.htm

Amicalement,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Rutilius
Messages : 16704
Inscription : mar. avr. 22, 2008 2:00 am

AMIRAL-HAMELIN ― Cargo mixte ― Compagnie des Chargeurs réunis (1902~1915).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Les circonstances du sauvetage des naufragés du cargo mixte Amiral-Hamelin


I. ― Torpilleur d’escadre Aspirant-Herber ― alors commandé par le lieutenant de vaisseau Louis Athanase DUBOIS ―, Journal de bord n° 10 /1915 ― 1er oct.~ 31 oct. 1915 ― (Extraits ; Service historique de la Défense, Cote SS Y 21, p. num. 584).


« Le Jeudi 7 octobre 1915

...................................................................................................................................


16 h. 00 ― Amené les embarcations pour sauver survivants du naufrage du vapeur français coulé par un sous-marin.

17 h. 45 ― Recueilli 6 hommes auxquels des soins ont été donnés. Le MK
[Mameluck] en relève 2. Les 8 hommes sont transférés sur le Dunluce-Castle.

18 h. 33― Rehissé les embarcations. »

Mentions marginales

« P.M. : Confié au vapeur-hôpital Dunluce-Castle 7 couvertures en laine grise qui doivent être remises par ce bâtiment à son arrivée à Malte au C.D.V.

Procès-verbal de perte

Pendant le sauvetage des survivants du vapeur A.-Hamelin, un aviron et un tolet à fourche pour berthon ont été perdus.

Bord, le 7 octobre 1915,
L’officier de quart,

Signé : Le ... »


II. ― Torpilleur d’escadre Aspirant-Herber ― alors commandé par le lieutenant de vaisseau Louis Athanase DUBOIS ―, Journal de navigation n° – /1915 ― 24 sept.~ 30 oct. 1915 ― (Extraits ; Service historique de la Défense, Cote SS Y 23, p. num. 430 et 431).


« Le Jeudi 7 octobre 1915

....................................................................................................................................


8 h. 28 ― Un bâtiment anglais lance un appel de détresse par L. = 35° 45’ N. ~ G. = 19° 14’ E. Greenwich qui est entendu par le MK [Mameluck].

8 h. 45 ― Après confirmation signal de détresse, route sur point indiqué.

10 h. 00 ― Aperçu un débris de planche par bâbord.

12 h. 55 ―
En marge : « Point observé : L. = 35° 55’ ~ G. = 18° 54’ »]

13 h. 15 ― Reconnu dans le Nord un vapeur-hôpital anglais faisant route à l’Ouest.

13 h. 30 ― Poussé une pointe au Nord pour bien reconnaître vapeur en vue.

13 h. 37 ― Repris notre route.

15 h. 30 ― Navire anglais s’étant rapproché, reconnu le Dunluce-Castle.

17 h. 00 ― MK signale une fumée dans le N. 80 W. puis hisse notre n° et vient au S. 45 W. Aperçu embarcation à l’horizon dans le S.-W.

17 h. 10 ― Rencontré une baleinière vide de personnel et à demi pleine d’eau.

17 h. 20 ― Stoppé près d’un groupe d’embarcations, que nous apprenons provenir du vapeur français Amiral-Hamelin du Havre. Le capitaine qui monte à bord nous apprend que son bâtiment a été canonné puis torpillé par un sous-marin ennemi à 6 h. 30 du matin. Il nous signale qu’il y a encore quelques réfugiés sue les épaves flottant au loin dans le N.-W.

17 h. 30 ― Dirigé le groupe des embarcations sur le vapeur-hôpital Dunluce-Castle qui stoppe peu après pour recueillir les naufragés.

17 h. 35 ― Route pour recueillir les autres réfugiés.

17 h. 45 ― Amené les embarcations qui ramènent au total 6 hommes vivants auxquels des soins sont immédiatement donnés.

18 h. 15 ― Après un tour d’horizon, acquis la certitude qu’il n’y a plus de vivants sur les épaves. Hissé toutes les embarcations à la nuit.

18 h. 33 ― Le Mameluck prévient qu’il a sauvé deux hommes.

18 h. 40 ― Cap sur le Dunluce-Castle qui nous demande si nous avons des survivants et nous prévient que nous pouvons les lui envoyer. AH
[Aspirant-Herber] et MK remettent leurs survivants à une embarcation du Dunluce-Castle qui est venue les chercher. En tout, 293 sauvés et 50 disparus.

19 h. 30 ― Route avec MK pour rallier les lieux de croisière
. »


III. ― Rapport de mer du lieutenant de vaisseau Louis Athanase DUBOIS, commandant le torpilleur d’escadre Aspirant-Herber, sur les circonstances du sauvetage des naufragés de l’Amiral-Hamelin, le 7 octobre 1915.

[Torpilleur d’escadre Aspirant-Herber, Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment, note n° 20 : Service historique de la Défense, Cote SS Y 22, p. num. 481 et 482 ― version manuscrite ―, et p. 641 à 645 ― version dactylographiée.]

« Ire ARMÉE NAVALE
2e Escadrille

№ 20 ― 10 octobre 1915. Au sujet du sauvetage de l
’Amiral-Hamelin.


Le Lieutenant de Vaisseau Commandant le Torpilleur d’Escadre Aspirant-Herber
à Monsieur le Capitaine de frégate Commandant la 2e Escadrille
Carabinier

Commandant,

J’ai l’honneur de vous rendre compte de la part prise par les torpilleurs Aspirant-Herber et Mameluck au sauvetage de l’équipage et des passagers de l’Amiral-Hamelin, transport de troupes coulé le 7 octobre par un sous-marin.
Le 7 octobre à 8 h. 30 du matin, la section Aspirant-Herber Mameluck se trouve dans la partie Ouest de sa zone de croisière, à 60 milles à l’Ouest du Canal de Cérigo, lorsque le Mameluck nous communique à bras un signal de détresse transmis en anglais par T.S.F. indiquant qu’un vapeur à cheminée jaune a été attaqué par un sous-marin à 6 h. 30 du matin en un point dont la latitude est 35°45’, le chiffre de la longitude restant douteux.
Plusieurs messages T.S.F. lancés en anglais montrent que l’appel a été entendu ; un bâtiment annonce qu’il va au secours du bâtiment en détresse. Nous demandons confirmation de la longitude de la position signalée. A 9 heures, nous recevons presque simultanément le renseignement demandé (19° 14’ longitude Greenwich) et sa confirmation donnée par le Carabinier, qui dirige les travaux de sauvetage du Yunnan, à 12 milles dans le Sud de Matapan.
Dès la première nouvelle reçue, nous avons fait route au Sud vers le parallèle signalé ; lorsque nous sommes plus complètement renseignés, nous constatons que le bâtiment se trouve à 120 milles dans l’Ouest de notre position actuelle et à 110 milles dans l’Ouest du méridien de Sapienza, limite Ouest de notre croisière. Je crois néanmoins devoir me porter avec les deux contre-torpilleurs au secours de ce bâtiment. Devant parcourir de jour une zone voisine de la route des transports et qui nous rapproche de la position probable d’un sous-marin ennemi, j’estime en effet que je puis m’écarter notablement de la zone de croisière sans manquer à la mission qui nous a été assignée.
Nous faisons route au Sud 88 Ouest à 15 nœuds, vitesse compatible avec l’état du temps ; nous devons ainsi arriver sur le lieu du naufrage vers 17 heures, une heure et demie environ avant la nuit.
Dans le cours de la journée, de nombreux signaux T.S.F. en anglais sont échangés au sujet de la position et de la route possible du bâtiment en détresse signalé en feu. Ils émanent du yacht royal danois Danneborg, du transport-hôpital Dunluce-Castle et, plus tard, du paquebot grec Patris. Il en ressort qu’à 17 heures, personne n’est encore renseigné sur le sort du bâtiment. Deux nouvelles demandes de renseignements lancées par l’Herber à 10 h. 00 et 14 h. 00 sont restées sans réponse.
A 13 h. 15, nous apercevons dans le Nord au-delà de l’horizon la mâture et la cheminée jaune d’un vapeur ; nous faisons un crochet de quelques milles et reconnaissons un vapeur courant vers l’Ouest que nous saurons plus tard être le Dunluce-Castle allant à Malte ; nos routes sont concourantes ; nous le dépassons vers 15 heures. Le temps s’améliore à mesure que nous gagnons dans l’Ouest.
A 17 heures, alors que nous estimons n’être plus qu’à deux ou trois milles du point signalé, le Mameluck, qui est sur notre gauche, hisse notre numéro et infléchit sa route vers le Sud-Ouest. Nous apercevons en même temps plusieurs embarcations dans cette direction. Nous augmentons de vitesse et atteignons à 17 h. 15 le groupe d’embarcations. Nous apprenons qu’elles appartiennent au vapeur français Amiral-Hamelin parti de Marseille le 2 octobre pour Salonique et dont le passage à Cérigo avait été annoncé pour le 7 à 18 heures. Le Capitaine monte à bord de l’Aspirant-Heber ; il nous apprend que son bâtiment a été attaqué à 6 h 30 du matin par un sous-marin qui l’a canonné, allumant un incendie dans la cale I, puis l’a coulé en lui lançant deux torpilles. Grâce aux bonnes dispositions prises pour le sauvetage, les cinq-sixièmes du personnel ont été sauvés. Les débris du bâtiment s’étendent sur une ligne de plus de deux milles. Le Capitaine a réussi à sauver un grand nombre d’hommes recueillis sur ces épaves par un youyou faisant le va-et-vient avec le groupe d’embarcations ; il estime qu’il doit y rester encore des survivants.
Le transport-hôpital se trouvant environ à huit milles derrière nous, nous laissons le personnel dans les embarcations sous la conduite du Capitaine, et les deux torpilleurs s’emploient à la recherche des survivants dans le champ d’épaves. Nous ne disposons que d’une heure de jour pour cette opération ; les torpilleurs marchent à petite vitesse en envoyant leurs embarcations dans toutes les directions ; nous trouvons en tout 8 hommes vivants, l’Herber en relève 6, le Mameluck deux.
Pendant ce temps, le Dunluce-Castle arrive sur les lieux, stoppe auprès des embarcations de l’Hamelin et embarque les naufragés. Le vapeur grec Patris allant au Pirée arrive vers 18 heures et fait des offres de service qui sont déclinées. A 18 heures 40, nous nous rapprochons du Dunluce-Castle et lui signalons le nombre des hommes recueillis ; il nous propose de les prendre à son bord, et j’accepte, pensant qu’ils recevront plus complètement sur ce bâtiment-hôpital les soins que nécessite leur état après un séjour dans l’eau de près de douze heures, plusieurs d’entre eux étant blessés. Nous les envoyons à bord du bâtiment anglais après leur avoir donné des boissons chaudes et les avoir enveloppés de couvertures.
Je communique à la voix avec le Capitaine de l’Hamelin qui me fait connaître que le nombre total des survivants est de 293, celui des manquants 50. J’exprime mes remerciements au Capitaine du Dunluce-Castle et nous faisons route à l’Est.
Les deux torpilleurs regagnent au jour, le 8, leur zone de croisière ; le Lansquenet les rallie. Un orage très violent rendant impossibles les communications par T.S.F., je détache à midi le Lansquenet dans le but d’assurer la transmission du télégramme rendant compte du naufrage. Ce renseignement ne parvient que dans l’après-midi au Capitaine de vaisseau Chef de Division.
En somme, le naufrage de ce bâtiment, qui s’est produit à 120 milles de la terre la plus proche, a causé un nombre relativement restreint de victimes, malgré l’acharnement apporté à sa destruction par le sous-marin ennemi. Ce résultat est dû à des causes qui semblent être les suivantes : les circonstances favorables du temps ; les dispositions très judicieuses, et l’ordre avec lequel les moyens de sauvetage du bord ont été mis en action par le Capitaine Guibert de l’Amiral-Hamelin, qui, après avoir quitté son bord le dernier, a continué à procéder dans la journée au sauvetage des hommes restés sur les débris du bâtiment ; le concours empressé apporté par le navire-hôpital Dunluce-Castle, qui a atteint très peu de temps après les torpilleurs le lieu du naufrage, lieu qui avait été signalé d’ailleurs avec une parfaite exactitude.
Il convient de signaler en outre l’activité avec laquelle les équipages des deux torpilleurs ont concouru au sauvetage des trop rares survivants répartis sur une grande étendue de mer.

Bord, le 10 octobre 1916.

Le Lieutenant de Vaisseau commandant,


Signé : DUBOIS. »


IV. ― Torpilleur d’escadre Mameluck ― alors commandé par le lieutenant de vaisseau Georges Achille Marie Joseph ROBERT ―, Journal de bord n° – /1915 ― 20 août ~ 3 déc. 1915 ― (Extraits ― Service historique de la Défense, Cote SS Y 336, p. num. 245).

« Le Jeudi 7 octobre 1915

Service ordinaire à la mer

Le Vendredi 8 octobre 1915

Service ordinaire à la mer

Mention marginale

« P.-V. ― Une couverture en laine gris beige pour hamac. A servi à envelopper un noyé de l’Amiral-Hamelin.

Signé : Barbier. »


V. ― Torpilleur d’escadre Mameluck ― alors commandé par le lieutenant de vaisseau Georges Achille Marie Joseph ROBERT ―, Journal de navigation n° – /1915 ― 17 juill. ~ 7 oct. 1915 ― (Extraits ; Service historique de la Défense, Cote SS Y 336, p. num. 871).

« Le 7 octobre 1915

....................................................................................................................................

Quart de 16 h. à 20 h.

17 h. 04 ― Une fumée dans le N. 80 O.

17 h. 10 ― Aperçu les embarcations et les épaves du bâtiment coulé.

17 h. 35 ― Reconnu les embarcations du vapeur français Amiral-Hamelin avec les naufragés. Routes et vitesses diverses pour chercher les hommes sur les débris.

18 h. 20 ― Amené le berthon pour relever un homme vivant.

18 h. 25 ― Amené le berthon pour relever un cadavre.

19 h. 12 ― Stoppé près du navire-hôpital Dunluce-Castle pour déposer les naufragés à son bord.

19 h. 30 ― Pris poste derrière l’Aspirant-Herber, route sur Cérigo. »

Mention marginale

« ― A 7 h. 55, immergé le cadavre du nommé DUVAL Charles, du 17e d’artillerie, relevé par le berthon à 18 h. 30. Un acte de décès a été établi en triple expédition et annexé au rôle d’équipage, comme de droit. (*)

Le Commandant,

Signé : Robert. »
__________________________________________________________________________________________

(*) DUVAL Charles Gaston, né le 17 septembre 1889 à Granville (Manche), mort le 7 octobre 1915 « au torpillage de l’Amiral-Hamelin ― Corps retrouvé en Méditerranée orientale par le torpilleur d’escadre Mameluck ». 2e canonnier conducteur, 17e Régiment d’artillerie de campagne, matricule n° 04.322 au corps, classe 1909, n° 605 au recrutement de Saint-Brieuc [Acte transcrit à Paris (XIXe Arr.), le 11 juin 1916].
____________________________________________________________________________________________
Dernière modification par Rutilius le sam. sept. 11, 2021 11:04 pm, modifié 2 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Avatar de l’utilisateur
Ar Brav
Messages : 6398
Inscription : mar. avr. 25, 2006 2:00 am

Re: AMIRAL HAMELIN - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Ar Brav »

Bonjour Daniel,
Bonjour à tous,

Un grand merci pour cette longue retranscription qui, je l'imagine bien, a du être fastidieuse, mais combien riche de pertinence et de détails :jap: :jap:

Bien amicalement à vous,
Franck

www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Rutilius
Messages : 16704
Inscription : mar. avr. 22, 2008 2:00 am

AMIRAL-HAMELIN ― Cargo mixte ― Compagnie des Chargeurs réunis (1902~1915).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Rapatriement de l’équipage du cargo mixte Amiral-Hamelin


• L’Ouest-Éclair ― éd. de Rennes ―, n° 5.965, Dimanche 17 octobre 1915, p. 4.

« MARSEILLE, 16 octobre. ― Le paquebot Ispahan, venant de Madagascar, est arrivé aujourd’hui à Mar-seille, ayant à son bord le capitaine Guibert et l’équipage du vapeur Amiral-Hamelin, coulé récemment par un sous-marin. »


• La Dépêche de Brest, n° 11.037, Lundi 18 octobre 1915, p. 3.

H. -  .JPG
H. - .JPG (47.78 Kio) Consulté 646 fois
Dernière modification par Rutilius le sam. sept. 11, 2021 11:45 pm, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
Messages : 16704
Inscription : mar. avr. 22, 2008 2:00 am

Message par Rutilius »

[Message supprimé]
Dernière modification par Rutilius le ven. sept. 10, 2021 10:55 pm, modifié 1 fois.
Rutilius
Messages : 16704
Inscription : mar. avr. 22, 2008 2:00 am

Message par Rutilius »

[Message supprimé]
Dernière modification par Rutilius le sam. sept. 11, 2021 4:30 pm, modifié 1 fois.
Répondre

Revenir à « Navires et équipages »