SINAI - Compagnie des Messageries Maritimes

Memgam
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Re: SINAI - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par Memgam »

Bonjour,

Source : Commandant Lanfant, Historique des Messageries maritimes, Grafic foto, 1979.

Cordialement.

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Memgam
olivier 12
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Re: SINAI - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Rapport du capitaine Nicolas MARTINO, CLC, EV1 auxiliaire

Quitté Salamine le 8 Décembre 1916 à 07h30 avec des passagers réfugiés français et grecs embarqués sur ordre du VA commandant la 5e escadre, à destination de Marseille. Navire escorté par le contretorpilleur SAGAIE, en convoi avec le vapeur portugais SAGRES.
Embarcations prêtes à être mises à la mer avec matériel, vivres et eau. Suivi routes indiquées. Dans l’après midi, exercice d’abandon pour passagers et équipage, avec ceintures de sauvetage.
Le 9, vent d’WSW frais et mer houleuse. Le convoyeur signale : « Tachez d’augmenter vitesse ». Je réponds : « J’augmente pour faire 10 nœuds.

Le 10, beau temps et mer légèrement houleuse. Le 11 à 02h55, feu de Gozzo à 21 milles.

Vers 09h40, le TSF me communique un SOS du MAGELLAN et je vois SAGAIE faire route sur le point indiqué en me télégraphiant, « Continuez sur Cap Bon ». Quelques instants plos tard, je reçois un message de UV : « A tous. SOS. SOS. MAGELLA torpillé 6 milles Sud Pantellaria. Venez vite. SOS. SOS »

MAGELLAN est alors en vue 3 quarts tribord à 10 milles. Fait route pour me rapprocher et arrivé à 11h10 sur le lieu du sinistre au milieu d’embarcations et de radeaux, au moment où MAGELLAN disparaît, l’avant en l’air. Stoppé et mis à la mer les embarcations 1 et 3 tribord et le lifeboat 2 bâbord. Amené les coupées tribord arrière et bâbord avant. Embarcation 3 commandée par Mr. Razouls, 1er lieutenant, officier de quart, embarcation 1 dirigée par le timonier Guezou et canot 2 sous les ordres du chef de bordée Bruschi.

Vers midi, deux embarcations du MAGELLAN accostent la coupée tribord et le commandant Rosati, du MAGELLAN monte à la passerelle avec le chef mécanicien Mr. Jean. Au même instant, le Cdt Rosati me dit : « Une torpille par bâbord ! » Je mets les deux moteurs en avant toute et la barre toute à gauche. A midi 1à, le SINAÏ est atteint à hauteur de la cale 4. Stoppé et donné l’ordre de faire les signaux de détresse et d’amener toutes les embarcations. La mise en avant du navire a permis de ne pas être torpillé à hauteur des machines.

Les passagers et l’équipage ont conservé beaucoup de calme et de sang froid. Quelques passagers grecs se sont affolés, mais cela n’a pas duré. Quand la partie avant du navire a été dégagée, j’ai quitté la passerelle en même temps que le capitaine Rosati et que Le Platiner qui était au transmetteur d’ordres de la machine. Je suis allé sur la partie arrière du spardeck où se trouvaient des passagers, des officiers et des membres de l’équipage. J’ai ordonné le plus grand calme et dit de descendre sur le pont à l’échelle de coupée tribord où il y avait des embarcations qui faisaient le va-et-vient entre SINAÏ et un chalutier anglais stoppé tout près. J’estime qu’à ce moment là le nombre de personnes restant à bord était de 30 à 40, qui sur mon ordre sont descendues par l’échelle tribord dans les embarcations, les femmes les premières et sans aucun accident. Pendant que je dirigeais l’embarquement des derniers passagers, le 2e capitaine faisait une ronde dans tout le navire pour s’assurer qu’il ne restait personne. J’ai quitté le bord le dernier avec le 2e capitaine Eymard, dans un canot du SINAÏ dirigé par le patron Bruschi, qui avait été envoyé au secours des naufragés du MAGELLAN. Nous avons exploré les environs du bord pour voir s’il n’y avait personne à la mer, puis suis monté à bord d’un chalutier anglais qui avait beaucoup de naufragés des deux navires et allait faire route sur Malte.

A ce moment, est arrivé sur les lieux du sinistre le chalutier français ALCYON et, SINAÏ flottant toujours, j’ai demandé au capitaine de chalutier anglais de me mettre à bord d’ALCYON avec le 2e capitaine Eymard, le charpentier Buonavita et le chef de bordée Bruschi. Ensuite, les 3 chalutiers anglais sont partis vers Malte.
Quand j’ai quitté SINAÏ, le navire avait une gite de 15° sur bâbord et une inclinaison de 5° sur l’arrière. La cale 4 était pleine d’eau et les plaques du parquet machine déjà couvertes.
A bord d’ALCYON, commandé par le 1er maître Pauessel, j’ai décidé, d’accord avec lui et voyant que le navire continuait à flotter, de tenter un remorquage, bien que la distance à parcourir pour un échouage soit d’environ 50 milles. Cet officier, mon second et le chef de bordée Bruschi sont sont allés à bord accompagnés de deux autres marins pour donner des remorques. Il était 15h30 et à 17h00 une remorque était élongée. Officiers et marins ont rallié ALCYON, mais SINAÏ s’est alors enfoncé à vue d’œil et j’ai conseillé au capitaine de larguer la remorque, ce qu’il a fait aussitôt. Nous sommes restés autour de l’épave et à 18h10, SINAÏ a disparu brusquement dans les flots.

Le capitaine d’ALCYON a repris sa croisière sur l’ordre du CF Basire, commandant le chalutier NORMANDIE et chef d’escadrille. Je suis passé sur NORMANDIE et le 15 à 08h00 nous sommes entrés à Bizerte où je me suis présenté au VA Préfet.
C’est un devoir pour moi de signaler la belle conduite du contre-torpilleur SAGAIE dont les embarcations ont contribué au sauvetage des deux navires torpillés, du 1er maître Pauessel, capitaine d’ALCYON, qui a montré les plus belles qualités de marin, de sang froid et d’énergie, des trois chalutiers anglais dont je ne connais pas les noms, et de l’état major et de l’équipage de SINAÏ et tout particulièrement de :
- EYMARD Marius 2e capitaine
- RAZOULS Frédéric Lieutenant
- MICHELON Auguste Chef mécanicien
- ROUQUETTE Marius 3e mécanicien
- LE PLATINER Toussaint Capitaine d’armes
- LAUGIER Auguste Econome
- VITALI Lucien Télégraphiste
- BRUSCHI Jean Chef de bordée
- FROSSART Médecin convoyeur des troupes du 15e corps d’armée
Ils ont montré beaucoup de sang froid et de calme et m’ont secondé dans le sauvetage jusqu’au dernier moment. Je leur en exprime ici ma vive gratitude.

Signé : Martino

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Re: SINAI - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Liste (partielle) des naufragés du SINAÏ décédés

GARAFALADIS Sujet supposé hellène, protégé français, décédé le 11 Décembre. Orthodoxe

PASCALIDI Michel Jean, sujet hellène, protégé français, né à Athènes en Novembre 1888 domicilié à Recht (Perse) Orthodoxe

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Re: SINAI - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Déposition du 1er lieutenant Frédéric RAZOULS, CLC, Narbonne 96

J’étais au quart de 06h00 à 12h00. J’ai été relevé pour déjeuner entre 09h00 et 10h00. En remontant à la passerelle à 10h00, j’ai appris que nous avions reçu l’ordre de faire route sur Malte et presque aussitôt la torpilleur SAGAIE nous a donné l’ordre de faire route sur le Cap Bon. Il a ensuite envoyé un message de détresse général : « Vite, vite, portez-vous au secours de MAGELLAN. »
A 11h15, nous sommes arrivés près du MAGELLAN et le commandant a fait mettre les canots 1 et 3 à la mer. Il y avait encore de l’erre quand le canot 3 a touché l’eau. Nous nous sommes immédiatement portés au secours des naufragés du MAGELLAN. Je suis ensuite revenu au SINAÏ, mais il avait lui aussi été torpillé et il n’y avait plus personne à bord. Un certain nombre de passagers s’étaient jetés à l’eau et y étaient encore. Je les ai pris à mon bord, quatre en tout, mais d’autres ont été recueillis par d’autres embarcations. Deux des passagers que nous avions recueillis sont décédés presque immédiatement. Il y avait une demi-heure que l’explosion s’était produite. Quand nous n’avons plus vu personne, nous avons regagné un des chalutiers anglais.
Je ne puis dire s’il y a eu des disparus sur SINAÏ car une partie des rescapés a été dirigée sur Malte et l’autre sur Bizerte.

Déposition du 2e lieutenant Gustave METAYER, Lieutenant au Long Cours

Je suis monté à la passerelle à 11h30 et j’ai vu y arriver le capitaine du MAGELLAN et son chef mécanicien. Après une courte conversation, le capitaine Martino a décidé de faire hisser les deux embarcations du MAGELLAN. J’ai été chargé de transmettre cet ordre au second qui était à la coupée. C’est alors que nous avons été torpillés à l’arrière, par le travers de la cale 4. Tous les passagers qui se trouvaient dans mon voisinage, au moins 60 personnes, se sont jetés sur l’échelle donnant au pont des embarcations.
Après avoir pris mon gilet de sauvetage, je me suis rendu au canot 4 dont j’étais chargé. Il n’était plus là ce que je ne saurais expliquer. Une heure auparavant, en arrivant sur les lieux le capitaine avait ordonné d’amener le canot 1 et le canot 3 à tribord et le 2 à bâbord, mais pas le 4. En arrivant, j’ai vu le canot manœuvré je ne sais par qui, qui apiquait de l’arrière. Je suis alors allé aux radeaux de tribord que nous n’avons pu mettre à l’eau. Il y a eu des rumeurs d’affolement quand la foule qui s’était portée aux embarcations a constaté qu’il en manquait quatre. Cette foule est redescendue vers la coupée pour embarquer dans les canots du MAGELLAN qui nous avaient accostés.
J’étais encore aux radeaux quand j’ai vu la baleinière 7 qu’on amenait. Je m’y suis rendu, mais quand je suis arrivé, elle poussait. Il y avait 4 personnes dedans : le capitaine, le second et le chef mécanicien du MAGELLAN, ainsi que le QM timonier du SINAÏ.
Cette embarcation est allée sauver des personnes qui étaient à la mer à l’arrière, parmi lesquelles Mr. Vidal, de la Mission Navale d’Athènes, Mlle Cretet, actrice de la Comédie Française, et des passagers grecs qui avaient sauté à l’eau.
L’embarcation 9 était surchargée de débris de l’explosion et démolie. Elle n’a pu être mise à l’eau.
L’embarcation 5 était à la coupée tribord, remplie d’eau, avec deux Grecs dedans. Je suis donc venu à la coupée tribord pour attendre. J’ai vu la baleinière de SAGAIE faire deux sauvetages. J’ai voulu monté dans le canot 5, mais je suis tombé à l’eau. Je me suis alors accroché à la baleinière de SAGAIE qui m’a ramené à son bord à la remorque. Je ne sais ce qu’est devenu le youyou. J’avais vu, avant de descendre à la coupée, que la cale 4 était pleine d’eau. Je ne sais si on a tenté de l’ouvrir.

L’aide de cuisine Teisseire m’a dit qu’il avait vu deux noyés : un avocat qui voyageait en 1ère classe, et une femme immergée face dans l’eau qui portait une robe noire et un boa. Ce pourrait bien être une chanteuse de café concert française, nommée Marie Généreuse. Elle avait continuellement un petit chien avec elle pendant son séjour à bord.

C’est le 1er lieutenant, Mr Razouls qui avait la liste des passagers. Il est parti du bord avant l’explosion et n’est pas revenu. Je suppose que cette liste a disparu.

Disposition des canots de sauvetage du SINAÏ

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Rutilius
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SINAÏ ― Cargo mixte ― Compagnie des Messageries maritimes.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


État-major du cargo mixte Sinaï lors de la perte de ce bâtiment


— MARTINO Nicolas Paul, né le 18 novembre 1867 à Marseille (Bouches-du-Rhône) et décédé le ... à ... (...).

• Fils de Paul MARTINO et d’Espérance PELATI, son épouse.

Capitaine de la marine marchande de 2e classe (Brevet conféré par une décision du Ministre de la Marine en date du 10 août 1895 : J.O. 14 août 1895, p. 4.707), puis capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Marseille, n° 1.075. Enseigne de vaisseau de 1re classe auxiliaire. Classe 1888, n° 1.480 au recrutement de Marseille. Capitaine.

□ Médaille d’honneur des marins du commerce (Déc. Sous-secrétaire d’État chargé des Ports, de la Marine marchande et des Pêches, 31 déc. 1923, J.O. 21 janv. 1924, p. 767 et 772).


— EYMARD Marius Antoine, né le 1er octobre 1879 à La Ciotat (Bouches-du-Rhône) et décédé le ... à ... (...).

• Fils de Jean-Baptiste EYMARD, né le 2 juin 1854 à Arles (Bouches-du-Rhône), zingueur, et de Marie Louise Antoinette LAUGIER, née le 1er janvier 1861 à Marseille (– d° –), sans profession ; époux ayant contracté mariage à La Ciotat, le 2 juillet 1879 (Registre des actes de mariage de la commune de La Ciotat, Année 1879, f° 32, acte n° 34. – Registre des actes de naissance de la commune de La Ciotat, Année 1879, f° 46, acte n° 181.).

Capitaine au long-cours, inscrit au quartier de La Ciotat, n° 87, puis à Marseille, n° 13.252. Second capitaine.

□ Témoignage officiel de satisfaction et Médaille d’honneur des épidémies en argent pour son action en Adriatique, de Décembre 1915 à Février 1916 (Déc. min. 26 mars 1916, J.O. 12 avr. 1916, p. 3.060). Était déjà embarqué à cette date sur le cargo mixte Sinaï en qualité de second capitaine.

□ Félicité par deux fois en 1926 pour la bonne tenue du cargo Commissaire-Pierre-Lecoq, de la Compagnie des messageries maritimes, dont il exerçait alors le commandement (Déc. Sous-secrétaire d’État chargé des Ports, de la Marine marchande et des Pêches, 7 avr. 1926, J.O. 9 avr. 1926, p. 4.287. – Déc. Min. des Travaux publics, 9 oct. 1926, J.O. 15 oct. 1926, p. 11.280).


— RAZOULS Adolphe Frédéric Paul, né le 18 août 1880 à Port-la-Nouvelle (Aude) et décédé le ... à ... (...).

• Fils d’Adolphe RAZOULS et de Marie HORTIS.

Capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Narbonne, n° 96. Classe 1900, n° 1.025 au recrutement de Narbonne. Premier lieutenant.

□ Témoignage officiel de satisfaction et Médaille d’honneur des épidémies en argent pour son action en Adriatique, de Décembre 1915 à Février 1916 (Déc. min. 26 mars 1916, J.O. 12 avr. 1916, p. 3.060). Était déjà embarqué à cette date sur le cargo mixte Sinaï en qualité de lieutenant.


— MÉTAYER Gustave Émile Marie Joseph, né le 24 mars 1887 à Chantenay-sur-Loire — aujourd’hui quartier de Nantes — (Loire-Inférieure — aujourd’hui Loire-Atlantique) et décédé le ... à ... (...).

• Fils de Joseph Gustave MÉTAYER et d’Anne Renée MAZEAU, son épouse.

Lieutenant au long-cours, puis capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Nantes, n° 546 (Nommé par brevet du 4 février 1918), venant des inscrits définitifs, n° 16.659. Second lieutenant.

Du 24 juillet 1918 au 2 janvier 1919, second capitaine du navire roumain angarié Jiûl (Compagnie roumaine de navigation « La Romania », Bucarest), armé au cabotage à Saint-Nazaire.

□ Félicité en 1921 pour la bonne tenue du navire Égalité dont il avait exercé le commandement du 8 juin 1919 au 18 février 1921 (Déc. Sous-secrétaire d’État chargé des Ports, de la Marine marchande et des Pêches, 8 févr. 1921, J.O. 12 févr. 1921, p. 1.893.).


— MICHELLON Auguste Gabriel Antoine, né le 2 août 1873 à Marseille (Bouches-du-Rhône) et décédé le ... 1949 à ... (...).

• Fils de Jean Baptiste Gabriel MICHELLON, né le 14 février 1840 à Belgentier (Var) et décédé le ... à ... (...), « mécanicien à bord », et de Rose Éliza Joséphine RONDONY, née le 3 février 1848 à Hyères (– d. –) ; époux ayant contracté mariage à Hyères, le 9 juillet 1868 (Registre des actes de mariage de la commune de Hyères, Année 1868, acte n° 21. – Registre des actes de naissance de la ville de Marseille, Année 1873, Vol. V., f° 105, acte n° 626.).

Mécanicien breveté de 1re classe, inscrit au quartier de Marseille, n° 6.818 ; classe 1893, n° 1.662 au recrutement de Marseille. Chef mécanicien.

Inscrit par le régime de Vichy sur la « Liste, par obédience, des dignitaires (hauts gradés et officiers de loge) de la franc-maçonnerie » (J.O. 18 sept. 1942, p. 3.188 et 3.189) et vraisemblablement inquiété à ce titre.

□ Félicité en 1920 pour la bonne tenue des chaudières et machines du paquebot El Kantara, de la Compagnie des Messageries maritimes, à bord duquel il exerçait les fonctions de chef mécanicien (Déc. Sous-secrétaire d’État chargé des Ports, de la Marine marchande et des Pêches, 17 avr. 1920, J.O. 30 avr. 1920, p. 6.524.).

□ Médaille d’honneur des marins du commerce (Déc. Sous-secrétaire d’État chargé des Ports, de la Marine marchande et des Pêches, 31 déc. 1923, J.O. 21 janv. 1924, p. 767 et 772).

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Dernière modification par Rutilius le sam. déc. 04, 2021 8:19 am, modifié 5 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: SINAI - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Interrogatoire du chef mécanicien MICHELON Auguste, OM1

Né le 2 Août 1873 à Marseille. Inscrit à Marseille n° 8448. Embarqué sur SINAÏ en Mai 1916.

A 11h10, le commandant m’a fait appeler et m’a demandé de donner toute la vitesse possible. Donné ce qui correspond à 12 nœuds, bâtiment lège. Pris toutes dispositions de manœuvre et resté dans la machine avec l’officier de quart Mr. Le Gallic et le 3e mécanicien Mr. Rouquette.

A 11h30 la passerelle signale « Paré à manœuvrer », puis AV ½, AV lente et Stop. Je suis monté à deux reprises sur le pont et j’ai vu le MAGELLAN en train de couler avec une forte bande sur tribord, tandis que les chalutiers recueillaient les naufragés réfugiés dans les embarcations ou sur les radeaux. D’autres étaient à la mer sur des épaves. Trois embarcations du SINAÏ avaient été envoyées au sauvetage.

A 12h30, j’étais dans la machine au parquet milieu quand j’ai entendu l’ordre de la passerelle « AV Toute » et presque aussitôt l’explosion. Les machines n’ont pu être mises en marche et nous n’avons pas bougé, toutes les mises en train ayant été déplacées. L’ordre « Stop » est venu presque aussitôt de la passerelle.
Du pont supérieur, par la claire-voie machine, a été lancé l’ordre « Aux embarcations ». J’ai alors fait évacuer immédiatement le personnel. Les portes des tunnels étaient fermées en permanence, mais je n’ai pas examiné l’étanchéité de la cloison machine – cale 3. Trois minutes plus tard, je suis redescendu au parquet supérieur et je n’ai pas observé de trace de fatigue sur cette cloison ou sur les portes des tunnels.
Tout était en ordre dans la chaufferie et les soupapes de sureté étaient bien soulagées. Il y avait encore 6 kg à chaque chaudière, le cheval Belleville alimenteur tribord marchait toujours et la dynamo tournait à faible voltage. Il n’y avait pas d’eau sur le parquet. Le bâtiment avait 10° de gite sur bâbord et il y avait 1 cm d’eau en abord bâbord sur le parquet machine. Le cheval Belleville pouvait aspirer au collecteur d’assèchement au rythme de 10 t/h. Il n’aurait été ni pratique, ni prudent de tenter de percer une ouverture dans la cale 3 pour utiliser le thirion de 500t/h des machines.
Je n’ai pas rendu compte de mon inspection au commandant.

Mon canot était le 3, avec Mr. Razouls. Quand je suis monté sur le pont, j’ai vu que le canot 6, plein de monde, était engagé par l’arrière. Avec l’aide de Mmr. Rouquette et Le Gallic, j’ai coupé la bosse, mais n’ai pu filer plus de 60 m de garant. Le garant de l’avant était aussi engagé. Force a été de le couper alors que l’avant était à 1,5 m au dessus de l’eau. J’avais dit aux passagers de ne pas bouger, mais ils se sont tous précipités vers l’arrière et le canot s’est rempli.

Je me suis alors rendu sur tribord où avec le 2e capitaine et Mr. Rouquette nous avons essayé de soulagé un radeau en tôle. Mais la bande sur bâbord a rendu nos efforts inutiles. Le capitaine assistait à l’opération.

Voyant cela, je me suis rendu à la coupée tribord et j’ai aidé les femmes et les enfants à embarquer dans une baleinière anglaise. Il a fallu tenir en respect des passagers grecs qui les bousculaient.

Quand j’ai quitté le SINAÏ il était enfoncé de l’arrière et avait 12° de gite sur bâbord. Il restait environ 25 personnes à bord, surtout de l’équipage et quelques passagers. Je n’ai pas vu alors le capitaine.

Déposition du 4e mécanicien Marius ROUQUETTE Toulon 4006

Je déjeunais lorsque le chef mécanicien est venu me dire de descendre en hâte dans la machine. En me rendant à mon poste, j’ai aperçu le MAGELLAN qui donnait de la bande. Parvenu en bas, nous avons mi AV demi, avant lente et stop. Je suis allé sur le pont pour me renseigner sur les manœuvres à venir en vue de régler l’évacuation des soupapes. Au moment où j’arrivais sur le pont, j’ai aperçu la torpille qui était lancée et je suis retourné à la machine. J’étais au parquet moyen quand l’explosion s’est produite. Je venais d’entendre un signal donné à la machine et j’ai vu que les culbuteurs étaient sur la marche avant, mais les machines n’étaient pas lancées.
D’en haut, quelqu’un a crié « Aux embarcations ». En bas, on n’avait pas ouvert les soupapes et j’ai entendu remettre l’appareil de lancement sur arrêt. Je n’ai pas entendu venant de la passerelle l’ordre de faire cette manœuvre.

Tout le personnel est donc monté sur le pont et je suis allé chercher mon gilet de sauvetage dans ma cabine. J’ai changé de veste et suis allé au château, à tribord, à l’embarcation 5 dont j’étais chargé. Elle était complètement amenée et pleine d’eau. Huit personnes environ s’y trouvaient dont une avec casquette qui tentait de la vider. Je ne l’ai pas vu amener et ne sais qui a fait cette manœuvre. Je ne puis donner aucun nom des gens qui s’y trouvaient. Je suis allé aux radeaux qui n’ont pu être mis à l’eau. Je suis alors redescendu au parquet milieu de la machine. La dynamo n’était pas stoppée, mais avait désamorcé, preuve de la chute de la pression. Il y avait un peu d’eau au dessus du parquet bâbord, sans doute due à la gite de 7 à 8° que nous avions sur ce côté.

En remontant, j’ai croisé le commandant et le second qui portaient deux chronomètres. Je suis allé avec le second à la baleinière n° 9 qui n’a pu être amenée car les clavettes étaient matées et n’ont pu être extraites de leurs mortaises. Je suis finalement parti avec une embarcation venant de je ne sais quel navire à la coupée tribord. J’y ai embarqué avec le commandant et le second. Nous étions à 200 ou 300 m quand nous avons aperçu un homme qui était resté à bord et qui appelait. J’ai embarqué sur un chalutier anglais dont j’ignore le numéro. Le commandant et le second sont retournés pour chercher l’homme qui appelait. Je ne les ai pas vus revenir. J’ignore s’il y a eu des disparus parmi les passagers et l’équipage.

Déposition du matelot François NIDELI Lannion 5136

J’ai pris la veille dans la hune de misaine à midi le 11 Décembre 1916 et j’ai vu venir la torpille de très loin. Je suis incapable d’apprécier la distance. J’ai sonné deux coups et crié fortement, mais personne ne m’a répondu. Sur la passerelle il y avait le capitaine, le 2e lieutenant et le capitaine d’armes.
Je suis descendu de mon poste et j’ai vu sur bâbord deux canots et une baleinière qui étaient pleines d’eau, avec des passagers dedans. Sur ordre du capitaine je suis allé voir s’il y avait des victimes dans la cale 4 qui servait de logement pour les passagers. Il n’y avait personne dedans, et l’eau est montée rapidement jusqu’au niveau de la mer. J’ai aussi regardé dans la machine et il n’y avait pour ainsi dire pas d’eau. Le capitaine a ensuite fait rechercher les passagers qui restaient et les a fait rallier à tribord arrière. Tous ont embarqué avec le capitaine et le second dans le dernier canot, où je me suis trouvé moi-même.
Une fois écartés, nous avons aperçu un passager grec qui criait et qui s’est jeté à l’eau. La baleinière est revenue du chalutier pour le récupérer, mais une fois arrivé sur le chalutier, il est tombé brusquement. Il était mort.
Au moment du torpillage, une partie de l’équipage était déjà partie dans des embarcations, et j’ai entendu dire que d’autres hommes de l’équipage avaient sauté à l’eau, si bien qu’il en restait peu à bord. Cela explique que les passagers, abandonnés à eux-mêmes, se soient affolés. Ils ont mal mis les embarcations à la mer où elles se sont remplies. Je ne crois pas que des hommes de l’équipage se soient noyés, mais sûrement des passagers, notamment dans une embarcation de bâbord, pleine de monde, qui a été mise à l’eau d’un seul coup, d’où plusieurs personnes sont tombées à la mer, juste sous elle. Tout le monde criait, s’accrochait aux bouées ou aux garants. On m’a dit qu’il y avait une femme noyée avec un enfant de deux mois.

Déposition du QM canonnier Henri ESTRAN

J’étais à la pièce arrière lorsque nous avons aperçu la torpille lancée à 500 m sur bâbord. Je me suis rendu à la coupée tribord où se trouvait le second capitaine pour recevoir les naufragés du MAGELLAN, afin de prendre les ordres. Je n’avais reçu aucun ordre de quitter la pièce. Le second m’a dit de me porter avec mon personnel aux embarcations. Le personnel de quart dans la machine avait déjà quitté son poste, ayant reçu de la passerelle l’ordre « Terminé pour la machine ».
Il manquait déjà les embarcations n° 1, 3, 2 et 4. Je suis monté au pont des embarcations et j’ai constaté que la 5 et la 6 avaient déjà été amenées par les passagers qui s’étaient d’ailleurs brûlé les mains aux garants. Elles étaient pleines d’eau et inutilisables. Trois femmes passagères qui se trouvaient dans ces embarcations sont tombées à la mer et se sont noyées, ainsi qu’un soldat convoyeur de la 15e section. Ces 3 passagères ne sortaient jamais de leur cabine située sur bâbord milieu. L’une d’elle pouvait avoir 25 ans et avait un petit chien blanc. Elle était de taille moyenne et brune. Les deux autres pouvaient avoir le même âge et toutes étaient françaises. Je suis parti dans une baleinière du SINAÏ qui a fait deux voyages.

L’officier enquêteur demande alors au QM canonnier : « Vous êtes-vous inquiété du sort du canonnier Guillerme et du fusilier Brochard, que vous aviez laissés à la pièce de 75 ?»

« Non » répond Estran

« Savez-vous où ils étaient quand vous avez sauté à la mer pour rejoindre la baleinière du SINAÏ ? »

« A la pièce avant ».

« Ainsi, tandis que vos subordonnés donnaient l’exemple du calme et du sang froid en demeurant à leur poste, vous l’avez honteusement abandonné en oubliant complètement votre devoir de militaire et de chef ! »

« Je le reconnais »


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Re: SINAI - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Note du CV MORNET au VA Commandant la 1ère Armée Navale à bord de LA PROVENCE. 29/12/1916

Mon télégramme du 17 Décembre, n° 5396, donne un résumé succinct de l’historique du torpillage
tel qu’il ressort des dépositions de l’enquête faite sur le TOURVILLE.
J’ai le regret de ne pouvoir me rallier complètement aux conclusions du Lieutenant de Vaisseau Morel car il ne m’apparaît pas aussi nettement qu’à lui que les choses se soient passées à bord des navires torpillés avec tout l’ordre souhaitable.

On voit que sur le MAGELLAN, le colonel commandant d’armes a du faire usage de son revolver pour établir son autorité et je sais par le rapport du comte Bodrinsky que certains passagers ont été quelque peu brutalisés et piétinés par les chauffeurs arabes de l’équipage qui s’étaient embarqués avec eux avec violence dans des embarcations autres que celles qui leur étaient réservées.
Par ailleurs, il apparaît nettement que le torpillage du SINAÏ fut suivi de quelques minutes d’affolement qui s’explique assez naturellement du fait que l’action odieuse du sous-marin fut effectuée au moment où une partie des embarcations du bâtiment , sous le commandement des officiers, était hors du bord pour procéder au sauvetage des naufragés du MAGELLAN.

Si tout n’est pas à louer dans la façon dont ont été évacués les bâtiments, il est cependant une constatation à retenir, tout à l’honneur des passagers militaires du MAGELLAN : conduite, discipline et dévouement de ces militaires furent absolument parfaits.
Je signale d’une façon particulière un passager du MAGELLAN, M. Van Dyck, de nationalité hollandaise. Tous ceux qui l’ont vu à l’œuvre louent les qualités de courage, d’énergie et de dévouement dont il fit preuve en plongeant à plusieurs reprises du chalutier qui l’avait recueilli pour aller porter des amarres aux radeaux en dérive. Il est désirable que cet étranger reçoive, sous une forme quelconque, une médaille d’honneur, témoignage de satisfaction ou félicitations, manifestation de l’estime dans laquelle sont tenus les services rendus par lui en la circonstance.

Au moment du torpillage, les embarcations du SINAÏ étaient à la mer et le bâtiment était stoppé à proximité du MAGELLAN. On peut se demander comment et pourquoi le SINAÏ est allé ainsi s’offrir bénévolement aux coups de l’ennemi, violant toutes les règles de manœuvre et les principes de prudence édictés et prescrits dans les instructions ministérielles et dans les ordres du Commandant en Chef traitant de la conduite à tenir par les bâtiments attaqués par des sous-marins ennemis. Le fait que MAGELLAN était secouru par SAGAIE et un nombre suffisant de chalutiers explique d’autant moins l’imprudence commise.

Un autre fait réside dans la mise en convoi de deux bâtiments marchant à des vitesses très différentes : MAGELLAN 13 nœuds, AMIRAL MAGON 10 nœuds. L’expérience montre que le supplément de sécurité apporté au MAGELLAN par le sloop anglais d’escorte ne compensait pas la perte de profit tiré de sa supériorité de marche.
Les deux navires étaient partis isolément de Port Saïd, AMIRAL MAGON à 07h00 et MAGELLAN à 17h00. En raison de l’importance des détachements et de la cargaison embarqués à leur bord, tous deux avaient été escortés de Port Saïd à Cerigotto par un torpilleur français. Je les avais signalés à l’attention particulière du Commandant Supérieur des Patrouilles britanniques de la zone de Malte, lequel, suite à ma recommandation, a donné l’ordre à CYCLAMEN d’aller les attendre et les escorter en convoi. Je n’avais demandé à l’autorité britannique qu’une surveillance spéciale de ces navires. Elle a cru bien faire en leur assurant une escorte qui obligea MAGELLAN à faire route avec un bâtiment de plus faible vitesse, cause indirecte de sa perte. A l’heure où MAGELLAN fut torpillé dans le voisinage de Pantellaria, il aurait du être, s’il avait fait route à sa vitesse normale, à hauteur du Sud de la Sardaigne.

Il est de mon devoir de signaler les soins empressés donnés aux naufragés sur les chalutiers STREPHON, GILLYGATE, CAERSIN et CHECKSIN par lesquels ils furent sauvés et amenés à Malte. Il serait injuste de ne pas mentionner également l’ordre et le dévouement avec lesquels ils furent reçus et réconfortés à bord de TOURVILLE. Une note succincte du médecin major de ce bâtiment rend compte des soins médicaux qu’il eut à donner aux nombreux blessés et malades parmi lesquels 8, plus gravement atteints, ont été transportés à l’hôpital naval de Bighi où ils sont encore en traitement.
L’empressement que mit l’Amirauté de Malte à envoyer toutes sortes de secours à nos bâtiments après leur torpillage mérite aussi une mention spéciale.
D’après les renseignements télégraphiques reçus ici, on put espérer que les paquebots torpillés demeureraient à flot et qu’il serait possible de les conduire à Bizerte. Des bâtiments susceptibles de les remorquer, comme le WONGANELLA furent immédiatement envoyés à Malte à cet effet. Leur concours fut malheureusement inutile puisque nos malheureux navires finirent par couler. Mais c’est en grande grâce à l’arrivée rapide des chalutiers anglais sur les lieux du naufrage que l’on doit d’avoir relativement peu de pertes en vies humaines. Je n’ai pas manqué de remercier le Senior Naval Officer en charge de l’assistance si dévouée que nous avons reçue en cette circonstance.

J’ai fait le nécessaire avec les autorités consulaires pour assurer le départ immédiat, soit sur LOTUS le 15 Décembre, soit par voies italiennes de tous les passagers civils et des militaires transportables dont l’état de santé exigeait le rapatriement immédiat. Faute de moyens, je n’ai pu faire partir le détachement de troupes. Leur rapatriement sera assuré par un de nos transports revenant de Salonique, qui sera dérouté sur Malte dans ce but.

Signé : Mornet

Rapport du Vice Amiral De BON, chef d’Etat Major Général au Ministre. 5 Mars 1917

Le 11 Décembre 1916, quelques heures après le torpillage du MAGELLAN, le SINAÏ, des Messageries Maritimes, interprétant comme un ordre un signal d’appel général lancé par SAGAIE qui venait de lui prescrire de faire route sur le Cap Bon, revenait près du MAGELLAN, stoppait, amenait ses embarcations pour aider au sauvetage et était lui-même torpillé quelques instants après.

L’enquête faite à Bizerte ayant paru insuffisante, une enquête contradictoire a eu lieu à Marseille et les conclusions de l’officier enquêteur mettent nettement en lumière le rôle de chacun dans ce nouveau drame qui eût pu être si facilement évité.

Le capitaine Martino a fait correctement et courageusement son devoir lors de l’évacuation su SINAÏ, opération toujours délicate quand il s’agir de passagers non marins.

En revanche, il est regrettable que nous soyons amenés à constater qu’il a ordonné cette évacuation avant de s’assurer qu’elle fut absolument nécessaire. C’est une erreur qu’il convient de réprimer.
Les plus grosses sanctions sont encourues par des gradés qui ont abandonné leurs postes et failli à leur devoir.

Sanctions proposées

Blâme sévère

MARTINO Nicolas Capitaine au Long Cours Marseille 504

Son bâtiment ayant été torpillé en a trop facilement ordonné l’évacuation, sans avoir rien tenté pour savoir si celle-ci s’imposait.

Réduction au grade de QM de manœuvre et exclusion des mesures de sursis

METAYER Gustave Lieutenant au Long Cours Nantes 16659

A fait preuve d’un manque absolu de sang froid lors du torpillage de son bâtiment, a failli à son devoir en abandonnant son poste et en se jetant à la mer.

Rappel à l’activité avec le grade de matelot électricien et exclusion des mesures de sursis

DE MARI Joseph Second maître Bastia 5280

A fait preuve d’un manque absolu de sang froid lors du torpillage de son bâtiment, a failli à son devoir en abandonnant son poste et en se jetant à la mer.

Réduction au grade de matelot de 2e classe

ESTRAN Henri QM canonnier 40516.5

Attitude déplorable lors du torpillage du SINAÏ. A quitté sans ordre la pièce dont il était chargé, ne songeait qu’à assurer sa sécurité personnelle.

Récompenses proposées

Citation à l’Ordre de la Brigade

EYMARD Marius Capitaine au Long Cours 2e capitaine La Ciotat 87

A fait preuve d’une énergie et d’un sang froid remarquable en dirigeant personnellement une tentative de remorquage du SINAÏ torpillé

BRUSCHI Jean Chef de bordée Ajaccio 638

A fait preuve d’une énergie et d’un sang froid remarquable en assistant son second dans une tentative de remorquage du SINAÏ torpillé

TOS du Ministre

LAUGIER Auguste Econome, agent de la Maison Canisy et Rivière

S’est fait remarqué lors du torpillage du SINAÏ par son calme, son sang froid

Cdlt
olivier
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Re: SINAI - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

1 CP du SINAÏ

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olivier
Rutilius
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SINAÏ ― Cargo mixte ― Compagnie des Messageries maritimes (1898~1916).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

■ Historique (complément).

— 22 décembre 1915 ~ 27 février 1916 : Avec le paquebot mixte Arménie, de la Compagnie de naviga-tion Paquet, assure en Adriatique le transport des prisonniers autrichiens et l’évacuation de l’armée serbe [Circulaire du 17 décembre 1931 relative à l’attribution de la Médaille commémorative serbe aux person-nels militaires et civils de la Marine, Annexe I., Partie I., §. B. : J.O. 20 déc. 1931, p. 12.904].


Récompenses ultérieurement accordées aux deux bâtiments et à leur personnel

Journal officiel du 12 avril 1916, p. 3.060.

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Journal officiel du 2 mai 1916, p. 3.775.

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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SINAÏ ― Cargo mixte ― Compagnie des Messageries maritimes (1898~1916).

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Sinaï ― Cargo mixte ― Compagnie des Messageries maritimes (1898~1916) — Transport auxiliaire (1915~ 1916).

Le cargo mixte Sinaï fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre du 22 décembre 1915 au 27 février 1916, jour de sa perte.

[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 737.]

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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