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Paquebot mixte en fer de type « Trois îles », avec avant à guibre et figure de proue. Lancé le 14 janvier 1892 sous le nom de Byzantion par le chantier Gourlay Brothers & Co. Ltd., de Dundee (Écosse, Royaume-Uni) pour le compte de la société d’armement Panhellenic Steamship Co., du Pirée (Grèce) ; n° de chantier : 152. Après la faillite de cette société, acquis en Février 1895 avec ses deux sister-ships par la Compagnie des Messageries maritimes ; renommé Memphis. Affecté jusqu’en 1914 aux lignes de la Méditerranée et de la mer Noire.

Caractéristiques générales. ― Jauge : 2.382 tx. jb et 1.503 tx. jn. Déplacement : 5.325 t. Portée en lourd : 3.250 t. Dimensions : 96,40 x 11,80 x 7,00 m [317.6 x 39.2 x 23.6 ft]. Propulsion : machine à triple expansion de 1.400 cv ; deux chaudières ; une hélice. Vitesse : 10 nœuds. Quatre cales. Passagers : 24 en 1re classe et 16 en 2nde classe.

Sister-ships. ― Athinai (1891~1895), futur Bagdad (1895~1935), et Sparte (1892~1895), futur Sidon (1895~1922).

Réquisitionné à Marseille le 25 septembre 1915. Armé en transport auxiliaire et mis à la disposition de la 1re Armée navale.

A partir du 27 décembre 1915, prend part à l’évacuation d’Albanie et à l’occupation de Corfou (Grèce)(Circulaire du 17 décembre 1931 relative à l’attribution de la Médaille commémorative serbe aux personnels militaires et civils de la marine, Annexe I., 1re partie, §. B. : J.O. 20 déc. 1931, p. 12.904 et 12.905). Du 29 janvier au 12 février 1916, évacue en quatre voyages 7.124 soldats serbes de Durazzo à Corfou.

Le 6 février 1916, à Durazzo (Principauté d’Albanie ― aujourd’hui Durrës, Albanie), bombardé par des avions austro-hongrois.

Le 16 février 1916, à 10 milles dans le S. S.-W. de Durazzo, par 41° 12’ 30’’ N. et 19° 25’ W., avarié à 7 h. 05 par une mine d’un barrage constitué la veille par le sous-marin allemand UC-12 (Oberleutnant zur See Eberhard FRÖHNER, commandant). Allait alors de Valona (Principauté d’Albanie ― aujourd’hui Vlora, ou Vlorë, Albanie) à Durazzo avec 54 hommes d’équipage, étant escorté par le patrouilleur auxiliaire Pétrel-II (Enseigne de vaisseau de 1re classe Marcel Adrien Émile COUILLAUD, commandant). Pris en remorque par le Pétrel-II, qui parvient à l’échouer à 10 h. 15 à 3 milles dans le S. 20 E. du phare de Durazzo. 49 hommes d’équipage recueillis par le destroyer italien Simone Schiaffino ; 5 disparus.

Du 16 au 19 février 1916, évacuation du matériel du bâtiment par l’équipage du Pétrel-II, et notamment de deux canons de 67 mm et de leurs munitions, des instruments de navigation, de deux ailes d’hélice de rechange, de la literie et de divers objets en cuivre. Ayant été jugé non renflouable, abandonné le 19 février 1916.

Épave mise en vente par le Sous-secrétariat à la liquidation des stocks le 16 janvier 1920 à Marseille selon la procédure d’adjudication publique sur soumissions cachetées (La Dépêche de Brest, n° 13.370, Di-manche 4 janvier 1920, p. 6).

Le navire auxiliaire Memphis fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre du 25 sep-tembre 1915 au 16 février 1916, jour où il fut avarié par une mine allemande.

[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n°14, p. 720 et 754.].

Il fut cité à l’ordre de l’armée dans les termes suivants (J.O. 24 avr. 1916, p. 3.528) :

Le destroyer italien Simone Schiaffino (1915~1941),
qui recueillit l'équipage du transport auxiliaire Memphis

« Mercredi 16 février 1916.
De Valona à Durazzo.

Jeudi 17 février 1916.
En rade de Durazzo.

• Commandant Émile VEDEL : « Sur nos fronts de mer », éd. Plon-Nourrit et Cie, Paris, 1918, 319 p., 2 cartes.

[...] C’est le 15 février, à l’Ouest du chenal de Durazzo, que se perdit le Memphis, en sautant sur une mine, comme on ne l’a su que plus tard, d’après l’examen d’éclats trouvés dans la coque. Fort heureu-sement, le navire rentrait à vide, et presque tout l’équipage fut sauvé (49 hommes sur 54), grâce au cou-rageux dévouement du Pétrel-II (enseigne de vaisseau Couillaud) et du torpilleur Commandant-Bory (lieutenant de vaisseau Carrel). Le sang-froid du commandant du Memphis, le capitaine au long-cours Carré, cité à l’ordre de l’armée, avait du reste empêché la catastrophe de devenir un désastre total. Quoique la violence de l’explosion eût déplacé les chaudières, coupé les tuyaux de vapeur et brisé la plupart des embarcations, il sut éviter la panique et maintenir son bâtiment à flot assez longtemps pour venir l’échouer en rade de Durazzo. (op. cit., p. 170).
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