MAGELLAN - Compagnie des Messageries Maritimes

[Ar Brav]

Bonjour à tous,


MAGELLAN Transport auxiliaire (1914 - 1916)

Chantier :

La Ciotat sur les plans de Risbec
Mis à flot : 1897
En service : 1898 (MM)
Retiré : 11.12.1916
Caractéristiques : 6 027 t , 446,2 x 50,8 x 36,1 pieds, 18 nds, 2 machines à triple expansion

Observations :

Paquebot INDUS des Messageries Maritimes
Second d'une série de quatre paquebots, LAOS, INDUS, TONKIN, ANNAM, destinés à la ligne d'Extrême Orient dont la longueur est limitée à 135 mètres afin de pouvoir naviguer en rivière de Saigon. Pour atteindre la vitesse en service de 18 noeuds la puissance est répartie pour la première fois sur deux machines. Vergues et voiles sont supprimées à l'exception d'un petit foc.
27.03.1898 : premier départ de Marseille pour Saigon, Hong Kong, Shangaï, Yokohama
16.11.1899 : affrété par la Compagnie du Canal de Suez, arrive à Port Said avec les invités à l'inauguration de la statue de Ferdinand de Lesseps
1904 : Affecté en 1904 à la ligne Bordeaux Plata et renommé MAGELLAN
31.08.1910 : casse son gouvernail et doit être remorqué à Buenos Aires pour réparation
22.09.1912 : la ligne est arrêtée avec le dernier départ de Bordeaux de l'ATLANTIQUE, les M.M. ayant renoncé à soumissionner au renouvellement de la convention postale qui est attribuée à la Cie SUD ATLANTIQUE, nouvelle raison sociale de la Sté d'Etudes et de Navigation créée en 1908 par les armements FABRE, FRAISSINET et S.G.T.M.
Transféré sur la ligne d'Extrême Orient
1914 : réquisitionné en 1914 pour assurer les services postaux sur la même ligne
03 - 04.1915 : participe à l'expédition des Dardanelles
11.12.1916 : escorté par le HMS CYCLAMEN en convoi en Méditerranée avec 736 personnes à bord de retour d'Extrême Orient est torpillé 10 milles au sud des îles Pantellaria par le sous-marin allemand U 63 (KL Otto Schultze). Atteint par deux torpilles coule en deux heures (36 victimes dont 26 passagers). Les rescapés sont recueillis par le torpilleur SAGAIE et le paquebot SINAÏ des M.M. torpillé à son tour par le même sous-marin en secourant les survivants ; restant à flot le navire est évacué et sombre au bout de 6 heures.

Bien cordialement,
Franck

[Terraillon Marc]

Bonjour,

Voici une vue du MAGELLAN de la Compagnie des Messageries Maritimes





A bientot

[Rutilius]

Bonsoir à tous,

Un drame lors de l'évacuation du paquebot Magellan

• L’Ouest-Éclair ― éd. de Caen ―, n° 6.517, Mardi 11 sept. 1917,
p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».

« UN ACQUITTEMENT

MARSEILLE, 10 septembre. ― Le conseil de guerre de la 15e région s’est réuni aujourd’hui en audience extraordinaire pour juger le cas du colonel Friquegnon, du 3e colonial, accusé d’homicide par impru-dence lors du torpillage du Magellan, le 11 décembre 1916, dans les circonstances suivantes :

Le colonel ayant aperçu des indigènes qui s’emparaient brutalement d’une embarcation destinée à re-cevoir des femmes et des enfants encore sur le bastingage du navire, ne put maîtriser sa colère. Sor-tant son revolver, il fit feu dans l’intention d’intimider ce groupe d’indigènes ; malheureusement, un faux mouvement fit dévier l’arme, et un des projectiles vint blesser un passager civil. En raison du grade supérieur de l’inculpé dans l’armée active, le conseil de guerre était composé de quatre géné-raux et de trois colonels, et présidé par le général Billot. Après deux audiences consacrées à cette affaire, le conseil de guerre a, cet après-midi, à l’unanimité prononcé l’acquittement du colonel Fri-quegnon. » (*)

_________________________________________________________________________________________

(*) FRIQUEGNON Jean-Baptiste Laurent, né le 10 août 1858 à Valleroy (Moselle ― puis Meurthe-et-Moselle), décédé le 8 décembre 1934 à Nice (Alpes-Maritimes).

• Fils de François Amélin FRIQUEGNON, né le 19 décembre 1832 à Valleroy, maçon, et d’Eugénie HUMBERT, né le 7 août 1836 à Valleroy, sans profession ; époux ayant contracté mariage à Valleroy, le 3 novembre 1857 (Registre des actes d’état civil de la commune de Valleroy, Année 1857, f° 10, acte n° 20 – Année 1858, f° 7, acte n° 14).

• Époux divorcé de Marie Henriette Lucie PICANON, avec laquelle il avait contracté mariage à à Hanoï (Tonkin — aujourd’hui Viêt-nam), le 5 novembre 1895 ; époux en secondes noces d’Antoinette Alice REBEL, avec laquelle il avait contracté mariage à Toulon (Var), le 4 juillet 1903 (Registre des actes de mariage de la ville de Toulon, Année 1903, acte n° 397).

[Terraillon Marc]

Bonjour

Bonsoir

Sur le site http://www.ambafrance-mt.org/ (Ambassade de France à Malte), il y a un relevé des marins et soldats enterrés à MALTE



SOLDATS ENTERRES AU CIMETIERE DE BIGHI


GUEGAN Alexandre, soldat du 1er régiment étranger, matricule 35.390, nationalité française, victime du « MAGELLAN » , décédé à bord du « TOURVILLE » le 12 décembre 1916

...

A bientot

[Rutilius]

Bonsoir à tous,

Passager militaire décédé à bord du paquebot Magellan
antérieurement à la perte de ce bâtiment

― TRAN Van Dai, né à une date inconnue à Cam (Tonkin — aujourd’hui Viêt-nam), disparu en mer le 23 mai 1916 étant embarqué sur le paquebot Magellan. Tirailleur de 2e classe, Dépôt des isolés coloniaux, matricule n° 8.847 au corps, classe, n° et lieu de recrutement inconnus.

[olivier 12]

Bonjour à tous,

Rapport de Monsieur Saudemont de Saint Quentin, officier radiotélégraphiste du MAGELLAN

Etant dans le poste de radiotélégraphie le 11 Décembre 1916 à 07h30, je ressentis de formidables secousses donnant l’impression que le MAGELLAN avait été torpillé par le travers de la machine et qu’il allait couler instantanément.
Je fis le signal de détresse avec la bobine de secours alimentée par accumulateur. Monsieur Rosello, chef de poste, accourut presque aussitôt et m’annonça que l’antenne était tombée. Il mit en marche la commutatrice alimentée par le courant du bord. La poignée de démarrage du rhéostat se cassa dans ses mains et je dus maintenir à la main, au plot de toute puissance, la manette à ressort de rappel pendant que je faisais tant bien que mal une réparation de fortune.
Les fils d’antenne suspendus au mât arrière furent vivement dégagés des pièces métalliques. Je courus à la passerelle et n’y trouvai personne, les officiers étant descendus pour rétablir l’ordre aux canots de sauvetage. On ne put signaler comme position que sud Pantellaria et je relevai approximativement sur une carte 36°40 N et 12°00 E, point qui fut un peu rectifié par un autre bateau, peut-être le torpilleur SABRE, convoyeur du MAGELLAN et de l’AMIRAL MAGON.

Je retournai à la passerelle où je trouvai le commandant. Il approuva ce que j’avais transmis et me demanda si des navires arrivaient à notre secours. Je répondis que certainement oui, car des navires de guerre répétaient notre message. Il me demanda d’appeler encore et de signaler que le MAGELLAN pouvait tenir entre trente minutes et une heure. Plus tard, le commandant me demanda d’appeler du secours pour les passagers n’ayant pu prendre place dans les embarcations endommagées par l’explosion.
Enfin, je retrouvai le commandant à la coupée où il me répéta ses ordres d’appeler des secours au plus vite.
Le voltage du bateau étant tombé à 20 ou 30 volts, j’ai cessé d’utiliser le poste à émission musicale dont l’étincelle était devenue très faible et je l’ai remplacé par l’étincelle ronflante de secours.

Des navires de secours étant arrivés, et n’étant plus utile à bord, je suis descendu au pont inférieur que l’eau envahissait déjà. Je me suis jeté à l’eau tout habillé et j’ai gagné le canot dans lequel le commandant Rosati et le chef mécanicien Jean, dont je tiens ici à remercier le dévouement, cherchaient à sauver le plus grand nombre de gens possible. Ayant été hissé dans le canot, je vis le MAGELLAN s’engloutir. Le commandant s’avança avec l’embarcation sur les lieux et nous fûmes assez heureux pour recueillir quelques Chinois qui étaient encore à bord lors de mon départ.

Je fus transporté sur un chalutier depuis lequel j’assistai, sans voir de périscope, au torpillage du SINAÏ. Le sauvetage fut effectué à l’aide des embarcations par les officiers de tous les bateaux. Je tiens à remercier le commandant Morel et l’état-major du TOURVILLE pour le chaleureux accueil qu’ils nous ont réservé.

Enquête

Ce rapport du TSF va être en fait très gênant pour le commandant du MAGELLAN et l’officier enquêteur souligne que le commandant Rosati à manqué à tous ses devoirs en quittant le Magellan alors que restaient à bord l’opérateur TSF Saudemont, le QM TSF Montfort, le matelot canonnier Launay, ainsi qu’une cinquantaine de soldats et d’auxiliaires chinois.
L’excuse selon laquelle personne ne pouvait manœuvrer son embarcation n’est pas acceptable car le chef mécanicien aurait très bien pu la manœuvrer. Il a donc fait preuve d’un oubli total de son devoir le plus impérieux.

Liste de l’équipage débarqué à Malte

Etat-major

DUBOIS Jacques Lieutenant
BORD Antoine Lieutenant
JEAN Henri Chef mécanicien
RIVEL Sd mécanicien
BOULIC Michel Off. Mécanicien
MANIVET Antoine Off. Mécanicien
POULY André Off. Mécanicien
VISSIERE Alfred Commissaire
SAUDEMONT DE SAINT QUENTIN TSF
HARDY Jules Contrôleur des postes

Pont

MAGUEUR Michel (Sd mtre canonnier), OTTINI Vincent (Mtre équipage), FERRER Léon (capitaine d’armes), QUILICHINI Ange et ROGLIANO Pierre (seconds maîtres), RODRIGUEZ Pierre, ORTELLI Toussaint, PANSA Joseph, FABRE François, PARRA Emile, FERETTI François, POLIANO Jean, DAVELIN Jean, CHIESA Michel, DE SIMONE André, BLASI Pascal, DAMIANI Guillaume, SETTI Laurent, LEONNETTI Charles, ZUCCONI Dominique, MORGANTI Jules, LORENZI Simon, LE TUAL jean, REMOND Yves, ALLAINMAT Charles, GIOVANOCARLI Paul, MARTIN Yves (matelots), GERMA Joseph, RIOU Marcel, VOSSAN Paul, FILIPPI Joseph, JOURDAN Julien, VELLUTINI Honoré, PATRIZI Pierre (Novices)

Machine

VIALA Pompée, BATTINI Jean-François, AMBROSI Joseph, FILIPPI Jean, PAQUIERO Marius (premiers chauffeurs), GROSSI Etienne, QUERSEL Joseph, SERAGGIA Pierre, AURILLY Antoine, MARTINETTI François, BERNARDINI François, MARCAGUY Dominique, MORIANI Pierre, TREVEDIC Georges, DAMIANI Joseph, ROTILY Charles (chauffeurs)


Cdlt

[Memgam]

Ont été cités à l'ordre de la brigade :
Second capitaine Jean Chareun
chef mécanicien Marius Jean
médecin Paul Largeau
lieutenant Jacques Dubois
Félicitations du ministre au second mécanicien Pouly
Médaille d'argent au chef de cuisine Paul Boussinet et au chauffeur Louis Reboulin
Médaille de bronze aux matelots Charles Allainmet, Pierre Franceschi, Guillaume Daminani, Jean Marzin, Paul Giovancarli, Toussaint Ortelli, Yves Raymond
aux chauffeurs Marius Ambrosi, Pompée Viala, Ange Letrevedic,
au garçon Ferdinand Borro.

Source : Commandant Lanfant "Historique' de la Flotte des Messageries Maritimes, 1851-1975, Grafic Foto, 1979.

[olivier 12]

Bonjour à tous,

Un petit complément sur le naufrage du MAGELLAN

Télégramme à Marine Paris 12 Décembre 1916

Convoi AMIRAL MAGON – MAGELLAN naviguait sous escorte sloop anglais CYCLAMEN. Trois bâtiments en ligne de file, dans l’ordre CYCLAMEN, AMIRAL MAGON, MAGELLAN. 1er et 3e faisaient des zigzags tandis qu’AMIRAL MAGON, de moindre vitesse faisait route rectiligne.
A 09h45 par 36°30 N et 12°10 E, sans avertissement et sans que rien n’ait décelé la présence d’un sous-marin, MAGELLAN est torpillé. CYCLAMEN, après avoir jeté à la mer, autour de MAGELLAN, les radeaux dont il disposait a continué escorte AMIRAL MAGON tout en demandant du secours.

SINAÏ était à 20 milles dans le SSE. Serait passé sain et sauf si, au lieu de continuer route sur Cap Bon, il ne s’était dirigé à toute allure sur le MAGELLAN alors que secours étaient dèjà apportés par SAGAIE et chalutiers anglais. SAGAIE lui a donné l’ordre en clair de continuer sa route sur cap Bon. Arrivé à 11h40, SINAÏ est resté stoppé une demi heure pour mettre ses embarcations à la mer. Périscope du sous-marin fut aperçu par naufragés et chalutiers. Avant qu’il ait pu être prévenu, à 12h10, SINAÏ est torpillé alors que des naufragés montaient à son bord.

La plupart des naufragés des deux bâtiments ont été conduits à Malte par les chalutiers anglais. Ils ont déjà embarqué sur LOTUS pour rapatriement. D’autres ont été conduits à Bizerte par SAGAIE et patrouilleurs français.

Etat récapitulatif des passagers étrangers du MAGELLAN ramenés à Malte

- TUFFILD et COLLINS (Anglais)
- ANDRE, HUTOIS et ROBYNS (Belges)
- Comte, comtesse et Mademoiselle BOBRINSKY (Russes)
- Deux soldats du 2e spécial d’infanterie et un paysan de Courlande (Russes)
- Officier mécanicien BORRETTO, 39 soldats, 2 femmes (Italiens)
- Capitaine SETTE DE MAGALHAES et lieutenant PEIXEIRA DE CARVALHO (Portugais)
- Mr. VAN DYCK (Hollandais)
- 217 Indigènes (en majorité auxiliaires Chinois ou Annamites)

Sont à signaler 7 décès d’hommes provenant du MAGELLAN ou du SINAÏ

- 6 sont morts sur les chalutiers lors du sauvetage
VERDELS Alexandre soldat au 1er étranger (Belge)
LI CHI POI (Annamite du village de Chang Kau, Canton de Jai Chau, Kwantung -nota : plutôt Chinois-)
2 lascars chauffeurs à bord et non identifiés
+ 2 sujets grecs embarqués sur le SINAÏ (voir fiche de ce navire)

- 1 est mort presque subitement à bord du TOURVILLE (congestion cérébrale) -GUEGUAN Alexandre-

Le passager REYNAUD François, de Marseille, est décédé au cours du sauvetage et son corps aurait été immergé.
Le soldat annamite TRAN VAN DAI a disparu en mer

Cdlt

[dbu55]

Bonjour à toutes et à tous,

Un militaire décédé sur le MAGELLAN :

GUÉGAN Alexandre Emile né le 31/05/1879 à Lorient (Morbihan), Soldat de 2ème Classe au 1er Régiment de Marche d'Afrique - Bataillon de la Légion Etrangère - Décédé le 12/12/1916 (37 Ans) à bord du MAGELLAN Malte de suites de blessures de guerre - Inhumé à Malte au cimetière dit des Capucins à Bighi.

Cordialement
Dominique

[marpie]

Bonjour à tous ,

Extrait du JO du 11 mars 1917 (p 1936) :

Bien amicalement
Marpie