DANUBE - Compagnie des Messageries Maritimes

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Ar Brav
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Re: DANUBE - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

DANUBE Transport auxiliaire type Bosphore (1915 - 1918)

Chantier :

Caird and Cie, Greenock, Grande-Bretagne
Mis à flot : 1889
En service : 30.10.1915
Retiré : 06.01.1918
Caractéristiques : 7 400 t ; 2 000 cv ; 106,8 x 13 m

Observations :

1889 : paquebot BOMBAY de la Peninsular & Oriental Cie
12.1903 : acheté par les Messageries Maritimes, devient le DANUBE
30.10.1915 : réquisitionné et affecté en Méditerranée
16.02.1920 : endommagé par mine
12.1923 : vendu pour démolition à La Seyne sur Mer

Une photo ici :

http://www.frenchlines.com/ship_fr_1100.php

Bien cordialement,
Franck

www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Terraillon Marc
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Re: DANUBE - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par Terraillon Marc »

Bonsoir

Voici une image du DANUBE de la Compagnie des Messageries Maritimes


Image


Elle est quand même plus sympathique que celle fournie par Mr French Lines :whistle:

A bientot :hello:
Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
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RSanchez95
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Re: DANUBE - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par RSanchez95 »

Bonsoir,
La 20e section d'auto-canons embarque à Marseille le 21 décembre 1915 à 9 heures sur le bateau "Danube". Le 24 l'embarquement est terminé le matin et le 28 le "Danube" part pour Salonique, où il arrive le 4 janvier 1916 à 10 heures. Le matériel est débarqué le 5 et 6.

(Source : J.M.O. - 26 N 1247/18 - www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr).

Salutations.
hector33
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Re: DANUBE - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par hector33 »

le marin DELILLE decede a bord du DANUBE le 5 mai 1895 sur la tombe figure sculpte un trois mats qui sombre cimetiere de pauillac 33250 HECTOR33
hector 33
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Yves D
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Re: DANUBE - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par Yves D »

Bonsoir et merci Hector, il ne reste plus qu'à effacer votre message sur l'ancien fil (j'ai effacé le mien).
Cdlt
Yves
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La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
olivier 12
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Re: DANUBE - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

DANUBE

Rencontre avec des sous-marins. Juin - Juillet 1917

Rapport du capitaine


Nota : ce rapport assez long dépasse le seul cadre de la rencontre avec des sous-marins et raconte tout un voyage du DANUBE en 1917. Il est intéressant, donnant une bonne idée des navigations effectuées par ces transports.

Voyage n° 12. Transport auxiliaire DANUBE. Rapport à Monsieur l’Amiral commandant la Marine à Marseille sur le voyage que DANUBE vient d’effectuer à Salonique.

Appareillé de Marseille le 1er Juin à 17h30, par très beau temps et mouillé à l’Estaque à 18h15. Chargement composé de 1850 tonnes de matériel de guerre dans les cales et 4 aéroplanes sur le pont. Pris dix convoyeurs passagers dont 3 sous-officiers.

Le 2 Juin à 08h00 appareillé de l’Estaque très doucement pour attendre le GUERIGNY qui doit naviguer en convoi avec nous. Le convoi ne peut se former qu’à 10h15 à cause de la faible vitesse du GUERIGNY qui rallie difficilement le point de départ.
A midi 45, la canonnière ANTARES, de patrouille, signale au convoi de rentrer à Toulon pour prendre de nouveaux ordres. Entré à Toulon à 14h30, pour repartir à 22h00 avec le GUERIGNY. DANUBE, en tête de convoi, fait une route de jour en zigzags jusqu’à Bône. Le 3 à 05h00, une canonnière française nous accompagne, puis quitte le convoi à 07h00.
Le 4 à 13h00, un patrouilleur signale : « Faites demi tour et marchez au Nord pendant une demi heure de façon à perdre une heure. » A 16h15, la canonnière ANTARES reprend l’escorte et donne la route à suivre pour rallier l’itinéraire recommandé pour se rendre à Bône. Le déroutement est dû à la présence d’un sous-marin dans les parages.
Le 5 Juin à 03h00, la canonnière quitte le convoi. A 05h00, le cap de Fer est doublé à la distance de 6 milles. De 08h30 à 09h30, un chalutier de patrouille accompagne le convoi et signale de faire route pour rentrer au port à 10h00. Le pilote conduit le navire dans le port où il s’amarre à la digue de la grande darse.

DANUBE appareille de Bône le même jour à 16h00 et fait route en suivant les instructions jusqu’à Bizerte où il entre le 6 Juin à 06h15. DANUBE, ANNAM et AMIRAL CHARNER en convoi étaient escortés par les torpilleurs ARC et FRONDE.

Dès la sortie de Bizerte, le convoi, sous la direction d’ARC se dirige vers le détroit de Messine en longeant les côtes à moyenne distance.
Le 7 Juin à O7h00, ARC signale : « Route en zigzags ». Ils sont interrompus à 09h20 à cause de brume qui dure jusqu’à midi. Brume légère pendant le reste de la journée.

Le 8 Juin à 08h45, DANUBE contourne le Faro pour entrer dans le détroit et arrive sur rade de Messine où le pilote monte à bord pour le faire mouiller dans l’avant port à 06h40. Le même jour à 20h30, le convoi appareille de Messine en ligne de file pour prendre une formation de peloton sur la côte calabraise longée à une distance de 2 milles jusqu’au cap Spartivento.

Le 9 Juin à 05h50, ARC signale « Route en zigzags ». Elles sont continuées pendant tout le jour et ne cessent qu’à la nuit. Le temps reste calme jusqu’à la nuit, puis fraîchit légèrement de l’ENE vers 05h00, avec petit clapotis.

Le 10 Juin, par 36°46 N et 21°21 E, le convoi en formation de peloton fait route au S76E lorsqu’à 05h55 précise une grande gerbe d’eau est aperçue sur le côté bâbord de l’ANNAM qui venait sans doute d’être atteint par une torpille. La position du convoi à ce moment était la suivante : ANNAM au milieu est en tête, DANUBE sur l’arrière à 50 degrés à gauche à 700 ou 800 mètres, torpilleur FRONDE un peu sur l’arrière et à gauche de DANUBE, AMIRAL CHARNER à droite du convoi à la même distance de l’ANNAM et le torpilleur ARC tout près d’AMIRAL CHARNER.

Dès que la gerbe d’eau a été aperçue du DANUBE, venu immédiatement toute à gauche et mis cap au Nord à toute vitesse pour m’écarter au plus vite de l’endroit où la présence du sous-marin en plongée venait d’être révélée. A 06h20, le torpilleur FRONDE, qui continuait l’escorte, signale de rentrer dans la baie de Navarin. Fait route aussitôt en zigzags jusqu’au barrage atteint à 08h30. Aucun indice, ni avant, ni après l’évènement, indiquant la présence d’un sous-marin dans les parages n’a été remarqué par le personnel de veille sur DANUBE, qui était au complet à ce moment.

Sur rade de Navarin, 87 rescapés de l’ANNAM, recueillis par ARC ont embarqué sur DANUBE pour être conduits à Milo.
Le 10 Juin à 08h00, le convoi quitte Navarin en reprenant la formation de peloton dès la sortie du barrage, AMIRAL CHARNER devenant le guide, DANUBE à 500 m sur sa gauche et les torpilleurs de chaque côté du convoi. Le canal de Cervi a été franchi de 05h00 à 07h25 et les routes en zigzags ont été reprises aussitôt et continuées jusqu’au barrage d sécurité qui mène au barrage de Milo.
Le convoi est arrivé à Milo dans la soirée du 11 Juin et DANUBE a mouillé sur rade à 16h45. Etant à 25 milles dans le Sud d’Anti-Milo, le torpilleur ARC a quitté brusquement le convoi pour se diriger à toute vitesse dans le Sud Ouest.
Dans la soirée du 12, l’équipage de l’ANNAM est transbordé sur le vapeur SAINT LOUIS, et les autres passagers rescapés, au nombre de 16, restent sur DANUBE pour aller à Salonique. Sur rade de Milo, FOUDRE a embarqué sur DANUBE cent colis divers pesant trois tonnes à destination de Salonique.

Départ de Milo le 12 Juin à 15h00 en continuant de naviguer en formation de peloton et en routes sinueuses jusque dans le golfe de Salonique qui a été franchi en ligne de file. Le convoi est arrivé au barrage le 14 Juin à 02h20 et DANUBE a mouillé sur rade à 03h40. Le débarquement de la cargaison a commencé le 21 à 07h00 pour être terminé le 28 à 16h00.

Le 29 Juin, DANUBE reçoit l’ordre d’appareiller à 11h00 et de faire route sur Stratoni, baie d’Erisso, où il doit prendre un complet chargement de pyrite. Arrivé à Stratoni le 30 Juin à 08h00 escorté par le torpilleur 353. DANUBE n’a pu commencer son embarquement que le lendemain, à cause de la mise en pression à l’usine qui a duré 24 heures. Les opérations ont commencé le 1er Juillet au matin et se sont terminées le 3 au soir.

Nota : Stratoni est un petit port minéralier situé en Chalcidique, entre Thessalonique et Kavala. Voici son terminal aujourd’hui, très contesté car il semble être une source de pollution.

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Pendant son séjour à Stratoni, DANUBE a embarque 1958 tonnes de pyrite à destination de Marseille. Le départ de Danube pour la France a eu lieu seulement le 5 Juillet à 21h00 escorté par le chalutier anglais ERMINE, n° 1776, qui n’avait pu rejoindre Stratoni avant le 5 Juillet dans la matinée. La traversée jusqu’à Milo s’st effectuée en routes diverses pendant le jour et en ligne de file pendant la nuit. DANUBE est arrivé à Milo le 7 Juillet à 05h00 et a séjourné sur rade jusqu’au 8 pour attendre le vapeur anglais HUANCHACO avec lequel il devait se rendre à Bizerte.
Voici le HUANCHACO qui se perdra en Février 1941 du côté d’Emden.

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DANUBE et HUANCHACO ont appareillé de Milo le 8 Juillet à 14h00 escortés par le torpilleur d’escadre PISTOLET. La traversée de la mer Ionienne s’est effectuée par très beau temps, presque calme, et mer très belle. Le convoi a fait escale à Marsa Sirocco dans la matinée du 11 pour appareiller à midi sur ordre du convoyeur.

Le 12 Juillet à 14h25, à 20 milles du cap Farina, par 37°24 N et 10°35 E, le convoi en formation de peloton faisant route au N65W DANUBE en tête lorsqu’au moment de venir sur la droite pour suivre l’itinéraire recommandé, un périscope est signalé à 15 degrés tribord par le canonnier de veille à la pièce avant.
Mis aussitôt aux postes de combat en prévenant le convoyeur par un coup de sifflet prolongé conventionnel signalant qu’un sous-marin vient d’être aperçu par tribord. Pendant l’alerte, le périscope n’a pas reparu mais le canonnier assure avoir aperçu à deux fois différentes, à la jumelle, à une minute d’intervalle environ et à la distance moyenne de 3000 mètres, une hampe surmontée d’un point noir, sortant de l’eau à 1 m au dessus des lames. Le canonnier, qui avait l’ordre de tirer, n’a pas pu pointer sa pièce à cause du champ de tir qui était masqué du côté tribord par la grue des ancres. Dès que la possibilité d’un sous-marin à 3000 m du bord m’a paru évidente, je suis venu à gauche toute en mettant la machine à toute vitesse pour m’écarter le plus vite possible de son gisement. Le convoi est venu aussitôt, sur l’ordre du torpilleur, au S60W pour revenir graduellement au Nord, de manière à se maintenir dans la limite des grands fonds situés entre les bancs des Esquerquis. J’ai envoyé à 15h00 un allo au poste TSF de Bizerte qui a été répété immédiatement par les postes du Cap Bon, de Malte et de Capo Sperone.
J’ai maintenu l’équipage aux postes de combat jusqu’à 16h00, estimant qu’à ce moment là tout danger était conjuré.

Sans l’alerte donnée par le canonnier Bruxelles, de veille à l’avant, la route nouvelle allait faire passer le guide à la distance de 2 à 300 mètres de l’endroit où se trouvait le sous-marin. La vigie du nid de pie, bien qu’étant également munie de jumelles, n’a rien aperçu. Il est fort probable que sans l’attention portée à la veille par ce marin d l’Etat, DANUBE aurait été torpillé. Je demande pour BRUXELLES Pierre, canonnier breveté de 1ère classe, Calais 1750, à titre de stimulant pour le service de veille, une récompense. Les services de ce canonnier sont parfaits.

Continué ensuite la route sur les instructions du convoyeur pour atteindre le chenal de sécurité qui conduit à Bizerte.
DANUBE a franchi le goulet à 21h00 pour mouiller sur la rade de Sidi Abdallah à 22h10.

Appareillé de Bizerte le 14 Juillet à 16h00 pour se rendre à Bône, suivi du vapeur italien GIOVE, escorté par les torpilleurs 356 et 264 jusqu’à la nuit. Arrivé à Bône le 15 Juillet à 04h55. Quitté Bône le même jour à 16h00 et fait route suivant les instructions pour atteindre Marseille. Pendant la journée du 16, DANUBE a été escorté par des patrouilleurs de 07h00 du matin jusqu’à la tombée du jour. Routes en zigzags jusqu’à la limite des grands fonds situés à l’approche du phare du Planier. DANUBE est arrivé au poste d’arraisonnement à 10h15 et est rentré dans le port de Marseille à 11h30 pour s’amarrer à la traverse des abattoirs côté Sud.

Avons besoin de 625 tonnes de charbon et de 350 tonnes d’eau douce. La provision d’obus est à compléter de 2 pour le 75 et de 3 pour le 90, ces obus ayant été tirés pour essai des pièces qui ont très bien fonctionné.

Enfin, le 28 Juin, étant sur rade de Salonique, le canonnier Blanchetière Maurice, 58543.5, a été débarqué suite à un rapport que j’ai adressé à l’Amiral commandant la Division Navale d’Orient, pour délits commis contre la discipline. Il a été remplacé le 29 par le canonnier Pierre Bruxelles, 1750 Calais, qui rallie Toulon pour être mis à la disposition des autorités maritimes du 5e dépôt.

Voici la signature du capitaine

Image

Les sous-marins rencontrés

Le 10 Juin, c’était l’UC 35 de l’Oblt z/s Ernst VON VOIGT. (Voir récit du torpillage de l’ANNAM)

Pour le 12 Juillet, le sous-marin n’est pas identifié. Mais à proximité de Bizerte se trouvait alors l’UC 67 du Kptlt z/s Karl NEUMANN. On pourrait penser à lui.

Récompenses


Attribution de 20 points exceptionnels

BRUXELLES Pierre Canonnier breveté Calais 1750

Par sa veille attentive a décelé la présence d’un sous-marin qui se préparait à attaquer son bâtiment.

Cdlt
Dernière modification par olivier 12 le mer. févr. 07, 2018 8:27 am, modifié 1 fois.
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Re: DANUBE - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

DANUBE

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Rencontre avec des sous-marins. Avril 1918

Rapport du capitaine MAHEAS

Quitté Marseille le 24 Mars 1918 et mouillé à l’Estaque. Appareillé de l’Estaque le 27 Mars pour exercice de tir sur la rade. Rejoint le convoi pour Salonique au château d’If. Vapeurs VILLE D’ORAN, INHAMBANE et TAFNA escortés par ARQUEBUSE, DILIGENTE et FRIPONNE qui vont à Bône.
Le 29 à 14h00 franchi les jetées de Bône. Appareillé le même jour avec le vapeur RHONE et ARQUEBUSE. Le 30 à 12h20, mouillé à Sidi Abdallah. Quitté Bizerte le 5 Avril à 11h30 avec un convoi de 21 navires escortés par 8 chalutiers et le sloop anglais HARRIER, pour Malte. Le 7 Avril, HARRIER signale à DANUBE d’aller à Marsa Scirocco. Mouillé à 15h30.
Quitté Marsa Scirocco le 8 Avril à 12h45. Le 8 Avril à 14h15, reçu de Malte avis de la présence d’un sous-marin à 6 milles au Sud de notre route.

Le 9 Avril 1918 à 06h22, aperçu une gerbe d’eau et de fumée sur tribord. Le Portugais AVEIRO vient d’être torpillé. Mis cap au Sud et machine à toute vitesse pour s’éloigner du gisement du sous-marin. Tous les navires viennent sur la droite et suivent le DANUBE. AVEIRO s’enfonce très vite et coule en 10 minutes, par l’arrière. Une embarcation reste à la surface avec du personnel. Elle est recueillie par un chalutier. L’armement des deux pièces est au poste de combat.

Le 12 Avril à 14h00, franchi en ligne de file le chenal de Milo et mouillé en rade à 14h25.
Appareillé le même jour à 17h30 en convoi de 8 navires escortés par CARABINIER, TAPAGEUSE et 3 chalutiers.

Le 13 Avril 1918 à 11h55, AMIRAL FOURICHON hisse le pavillon « Sous-marin par tribord ». Signal repris par la canonnière TAPAGEUSE qui se dirige avec CARABINIER et le chalutier dans la direction du sous-marin signalé. Dès l’alerte, mis au poste de combat.
A 12h00 précise, aperçu du DANUBE un périscope et une hampe émergeant au dessus de l’eau à très faible hauteur. Ecartement d’une dizaine de mètres environ entre périscope et hampe, dont le gisement est à 20° tribord arrière à une distance de 800 à 900 m.
Mis la machine à toute vitesse et, sur mon ordre, la pièce arrière ouvre le feu. Venu de 30° sur la gauche pour permettre à la pièce avant de tirer. Aussitôt cette pièce entre en action, joignant ses coups à celle de l’arrière sur le sillage du sous-marin qui se distingue très nettement. Le temps est très beau et la mer presque plate. Ce sous-marin cherche à se placer du côté bâbord et nous contourne par l’arrière. Il est surpris dans sa manœuvre par l’éclatement des obus ce qui l’oblige à fuir en direction du SW.
Envoyé un Allo à la station de Milo qui le répète. L’armement des pièces reste au poste de combat jusqu’à 13h10. 20 coups ont été tirés entre les deux pièces. Quelques uns sont tombés sur le sillage avant du sous-marin, dont un envoyé par la pièce arrière. Le tir a été exécuté avec beaucoup de précision et de sang froid, et je cite à cette occasion les deux lieutenants officiers de tir qui étaient à chacune des pièces pour donner les distances et les deux pointeurs qui se sont distingués par leur tir précis. Les deux officiers sont :
- FOURNIER Antoine, Marseille 892, CLC, à la pièce AR avec QM canonnier BERTHOU François Lorient 8700
- THOMAS François, Marseille 897, CLC, à la pièce AV avec Canonnier breveté DIAT Pierre, 42722.5

Position au moment de l’alerte 38°33 N et 24°26 E.
DANUBE a ensuite repris son poste dans le convoi, à l’extrémité de l’aile gauche du 2e peloton, route au Nord vrai. A 21h35 aperçu le feu de Psatmoura par le travers.

Rapport du CF DUBOIS, commandant CARABINIER et la 2e escadrille

Le convoi est composé de 8 vapeurs
- HENDAYE
- BELLABY
- AMIRAL FOURICHON
- WAKAMATSU (nom difficilement lisible)
- ESPERIA (Grec)
- TREVILLEY
- DANUBE
- INHAMBANE

Escorté par CARABINIER, TAPAGEUSE, LA SLACQ et MARIE ROSE.

Quitté Milo le 12 à 17h30. Arrivé à Salonique le 14 à 12h00.

Le 13 Avril à 11h55 le convoi est dans le S46E du feu de Passudo, faisant route en zigzags pour passer à l’Est de Skyros. Voici la formation du convoi.

Image

LA SLACQ, bâtiment d’escorte sur Td AR signale sous-marin par tribord et vient en grand sur la droite. Le convoi force de vitesse escorté par MARIE ROSE, puis l’éclaireur ROCHEBONNE qui rallie. CARABINIER et TAPAGEUSE se portent dans la direction supposée du sous-marin signalé. LA SLACQ aurait vu un sillage traversant entre MARIE ROSE et AMIRAL FOURICHON.
A 12h05, DANUBE ouvre le feu droit derrière le convoi. Les 3 escorteurs se portent vers les points de chute auprès desquels se distingue un sillage. TAPAGEUSE, LA SLACQ et HENDAYE ouvrent le feu dans cette direction.
CARABINIER constate que le sillage est celui d’un banc de marsouins, signale la méprise et reforme le convoi.

DANUBE lance un Allo et signale qu’il a vu un périscope de déplaçant à 800 m derrière lui. Au moment où nous communiquons à la voix avec lui, il nous signale à nouveau un sillage à 800 m derrière lui entre lui et TAPAGEUSE. Nous constatons qu’il s’agit de lames satellites
Je considère qu’il y a eu fausse alerte. Néanmoins, en raison des déclarations concordantes de LA SLACQ et DANUBE, je fais protéger l’arrière du convoi par TAPAGEUSE pendant le reste de la journée. ROCHEBONNE remplace TAPAGEUSE sur Bd AR.

Complément au rapport du capitaine

Pendant l’alerte du 13 Avril, j’ai constaté que CARABINIER, qui se trouvait très éloigné du sillage apparent au moment où DANUBE a ouvert le feu, n’a pu se rendre compte du fait exact. Il ne s’est pas porté immédiatement dans la direction où tombaient les obus du DANUBE et des autres navires du convoi qui apercevaient également le sous-main.

Cette omission de la part du CARABINIER, qui ne s’est point dirigé sur le sillage en question est effectivement due à des marsouins qui se trouvaient dans le voisinage du sillage. Ils ont fait croire au commandant du CARABINIER à une fausse alerte.

Interrogatoire des hommes de DANUBE

FOURNIER Antoine Lieutenant

Officier de tir, de quart au moment de l’alerte, déclare avoir vu après le signal de SLACQ un sillage très net, droit derrière, composé de deux sillages distincts de 2 objets verticaux séparés de 10 m. Le commandant ayant donné l’ordre de tirer, s’est dirigé vers l’arrière sans cesser de voir ce sillage pendant les 2 ou 3 minutes qu’a duré le tir.

LE BALLANGER Charles Opérateur TSF 14882.P

Etait près de son poste sur l’arrière du château quand SLACQ a donné l’alerte. A vu quelque chose miroiter, a pris ses jumelles et très bien vu un périscope qui s’est levé et baissé à 2 reprises. L’a signalé à la passerelle et a pris son service.

THOMAS François 1er lieutenant. Officier de tir.

A vu très nettement un sillage sur l’arrière de DANUBE quand l’alerte a été donnée. A été à son poste de combat à la pièce avant qui avait commencé à tirer avec une hausse de 1500 m (long). Le sillage a été vu pendant 1 minute puis a disparu. Il a reparu ensuite à 3000 m. Tiré un coup dans cette direction pour indiquer la position aux convoyeurs. Les convoyeurs étaient très à gauche du sillage, vers l’Est, où ils recherchaient le sous-marin signalé par SLACQ.

BERTHOU François Chef de pièce arrière

A vu très nettement un sillage de sous-marin sur tribord arrière. (Reste du témoignage illisible)

Conclusions de l’officier enquêteur

Les dépositions reçues sont contradictoires au sujet du sillage. Les canonniers de l’AMBC, officiers de quart et équipages sont très affirmatifs sur la présence certaine sur l’arrière du convoi d’un sous-marin. Certains déclarent avoir vu le périscope pendant quelques minutes.

Les bâtiments qui pouvaient tirer, y compris les Anglais, ont tous tiré, autant qu’on puisse en juger, sur un même but.
Le commandant du convoi rejette complètement l’hypothèse du sous-marin. Il ne nie pas la présence du sillage, mais déclare qu’il était produit par un marsouin.
Le commandant du HENDAYE, sans être affirmatif, est sceptique sur la présence d’un sous-marin.

Le fait d’être resté présent, du moins par son sillage, pendant 5 minutes est assez bizarre alors que les obus tombaient autour de lui.

Mais la question de l’origine du sillage suspect n’a qu’un intérêt rétrospectif et, somme toute, de minime importance. Sous-marin ou pas sous-marin, les bâtiments ont eu raison de ne pas hésiter à tirer sur ce sillage suspect.

Les capitaines des 3 bâtiments français s’accordent à dire qu’à bord de leurs bâtiments respectifs les postes de combat ont été pris très rapidement par tous et s’est passé avec le plus grand ordre.

Les sous-marins rencontrés

Le 9 Avril c’était l’UB 53 du Kptlt Robert SPRENGER. Il n’y aura pas de victimes sur l’AVEIRO.

Le 13 Avril, le sous-marin n’est pas identifié. Mais, si sous-marin il y a, c’était très certainement l’UC 23 du Kptlt Hans Georg LÜBBE, le seul qui se trouvait effectivement dans ces parages ce jour-là.

Le cargo INHAMBANE

A propos de ce cargo qui faisait partie du convoi de Milo le 13 Avril 1918, c’était l’ex-Allemand ESSEN, 5878 T, long de 137 m, construit au chantier de Geestemunde en 1912 pour la Deutsch-Australische Dampfs Ges, et saisi en 1916.
Il devint alors INHAMBANE pour le gouvernement portugais.
En 1955 il fut rebaptisé VASSILIKI pour un armement de Puerto Limon, au Costa Rica.
Il a été démoli en Mai 1959 à Hong Kong.
Voir ce lien : viewtopic.php?f=29&t=45214&start=0

Voici 3 photos de ce navire.

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Cdlt
olivier
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Gastolli
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Re: DANUBE - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par Gastolli »

Bonsoir Olivier,

hm, UB 53 reported the sinking of AVEIRO for 10.04.1918 ...

As for 13.04.1918, UC 23 in fact was in sea on patrol, but in the Black Sea, not the Aegean, so in this case obviously some Porpoises suffered :?


Oliver
kgvm
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Re: DANUBE - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par kgvm »

Malheureusement presque toutes les photos ne montrent pas le "Danube".
Seulement la photo
https://imagizer.imageshack.com/v2/xq90/922/HpFsfU.jpg
montre peut-être le "Danube" de 1899, un bateau avec trois iles - mais la même photo est vendu par Grimaud comme "Crimée" et comme "Bosphore"!
http://www.messageries-maritimes.org/crim3.jpg
http://www.messageries-maritimes.org/bosph4.jpg
Voici des informations en plus et des photos:
http://www.messageries-maritimes.org/danube.htm
Rutilius
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DANUBE ― Paquebot mixte ― Compagnie des Messageries maritimes (1903~1923).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Danube ― Paquebot mixte de type BosphoreCompagnie des Messageries maritimes (1903~1923) — Transport auxiliaire (1915~1918).

Le paquebot mixte Danube fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre du 25 sep-tembre 1915 au 6 janvier 1918.

[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 737.].


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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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