LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé.

Mél
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Re: LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé.

Message par Mél »

Bonjour à tous,
Je découvre le forum alors que je fais des recherches sur mon arrière-grand-père, un de rares rescapés de cette tragédie.
Merci beaucoup pour d'avoir publié la liste des rescapés, ce qui me confirme que mon arrière grand-père était bien sur le Léon Gambetta, les souvenirs de famille pouvant faire défaut.
Par contre j’aimerai faire une correction, il s’appelait Anatole LE MEILLOUR, et non Antoine.
Si l'un d'entre vous avait des informations à me transmettre, sur le devenir des rescapés notamment, j'en serai vivement intéressée. J'ai parcouru les différentes pages du forum, mais parfois rapidement tant la somme des messages est dense.
Merci pour votre aide, bien sincèrement
jardres
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Re: LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé.

Message par jardres »

iroise47 a écrit : sam. août 09, 2014 12:28 pm C'est très émouvant, ce que vous dites, Jardres : où se recueillir quand il n'y a aucune tombe ?
L'association "aux marins" a été créée pour permettre aux familles, par le biais du cénotaphe et des commémorations, d'exprimer leur douleur, cette douleur qui restait jusque là "à l'intérieur", comme vous le montrez bien.

A Rutilius : comment faites-vous pour vous y retrouver si vite dans le registre des actes de décès ?
Avant de retrouver quelqu'un je dois faire défiler la totalité des pages (au fur et à mesure, tout de même, je note) puisqu'il n'y a pas à proprement parler de classement.
Si vous avez un système plus rapide, inutile de dire que je serais enchantée de le connaître.

Bonne journée
Denise Bourven
https://photos.google.com/search/_d2007 ... NXHAsqxnb1

Bonjour,

Ci-dessus la sépulture des parents de Paul Foulon et de leur fille et gendre Irène et Henri Roselle à Rantigny
60290: on remarquera,en haut,le nom de Paul Foulon,avec la mention "disparu en mer" , nom qui figure aussi sur le monument aux morts situé sur la place centrale du village.

Cordialement
Rutilius
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LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé de type Victor-Hugo (1903~1915).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Les rescapés du naufrage du croiseur cuirassé Léon-Gambetta


• L'Ouest-Éclair — éd. de Caen —, n° 5.741, Samedi 1er mai 1915, p. 1.

« SYRACUSE, 30 avril (contrôlé). ― Le débarquement des survivants du Léon-Gambetta a eu lieu, hier soir, à 9 heures, en présence du préfet, du maire, du président de la Députation provinciale et du com-mandant de la garnison.
Les survivants ont été logés à la caserne Statella où une foule nombreuse les a accompagnés en les accla-mant.
Parmi les blessés, dix sont légèrement atteints et ne nécessitent pas de nombreux soins ; trois ont été transportés à l’infirmerie de la garnison au moyen d’automobiles offertes par les citoyens.
Le vice-consul français a télégraphié à M. Barrère, ambassadeur de France à Rome, la liste complète des survivants. Pendant que le transport Eritrea, ayant à bord les blessés, était en route vers Syracuse, il a été salué par le croiseur français Casablanca
[lire :Casabianca] , au milieu des hourras des deux équi-pages.
Le commandant français a remercié le commandant italien pour l’œuvre humanitaire qu’il a accomplie et l’aide qu’il a prêtée aux survivants. »


L'Ouest-Éclair ‒ éd. de Caen ‒, n° 5.744, Jeudi 6 mai 1915, p. 1.


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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé de type Victor-Hugo (1903~1915).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Jean Joseph JULIAN, aumônier temporaire de la flotte,
disparu le 27 avril 1915 avec le cuirassé Léon-Gambetta


Né le 20 septembre 1861 à Saint-Georges-de-Lévéjac (Lozère), disparu dans la nuit du 26 au 27 avril 1915 avec le cuirassé Léon-Gambetta, torpillé par le sous-marin austro-hongrois k.u.k. U-5 (Linenschiffleutnant Georg RITTER von TRAPP) au large d’Otrante, à 15 milles de Santa Maria di Leuca (Pouilles, Italie), par 39° 30’ N. et 18° 15’ E.

• Fils de Jean-Pierre Basile JULIAN, né le 3 avril 1820 à Saint-Georges-de-Lévéjac, cultivateur, et de Rose Émilie FOULQUIER, née le 7 octobre 1828 aux Vignes (Lozère), sans profession ; époux ayant contracté mariage aux Vignes, le 7 février 1852 (Registre des actes d’état civil de la commune des Vignes, Année 1852, f° 3, acte n° 3 ~ Registre des actes de naissance de la commune de Saint-Georges-de-Lévéjac, Année 1861, acte n° 50).

« La preuve du Sang. Livre d’or du clergé et des congrégations. »,
T. I., éd. Bonne Presse, Paris, 1925, p. 1.082.

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**********

Entré au service le 1er juin 1894 ; port de Cherbourg.

Au 1er juin 1894, embarqué sur le cuirassé d’escadre Suffren, dans l’Escadre du Nord (Annuaire de la Marine 1895, p. 653).

Au 1er janvier 1896, à terre à l’hôpital de Saint-Mandrier (Annuaire de la Marine 1896, p. 663).

Au 1er janvier 1899, embarqué sur le vaisseau Bretagne, École des mousses (Annuaire de la Marine 1899, p. 596).

En Juillet 1900, désigné pour continuer ses services au Corps expéditionnaire de Chine (J.O. 25 juill. 1900, p. 4.875).

Au 1er janvier 1903, à terre à Brest (Annuaire de la Marine 1903, p. 386). Même situation au 1er janvier 1906 (Annuaire de la Marine 1906, p. 386).

A la suite de la publication du décret du 6 février 1907 ayant supprimé le corps des aumôniers de la Marine (J.O. 15 févr. 1907, p. 1.231), placé en position de non-activité par suppression d’emploi, en attendant de réunir les 21 années de services effectifs exigées pour avoir droit à pension.

Après la publication du décret du 7 août 1914 créant des aumôneries militaires de la flotte pour le temps de guerre (J.O. 9 août 1914, p. 7.293), agréé en qualité d’aumônier temporaire de la flotte et destiné au cuirassé Léon-Gambetta (La Croix, n° 9.655, Vendredi 4 sept. 1914, p. 4).

Distinction honorifique

□ Par décret du Président de la République en date du 2 avril 1927 (J.O. 7 avr. 1927, p. 3.924), nommé au grade de chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur dans les termes suivants : « M. l’abbé Julian (Jean-Joseph), aumônier temporaire de la flotte ; 13 ans de services, dont 5 ans à la mer ; 3 campagnes. Em-barqué pendant la guerre sur le Léon-Gambetta ; disparu avec ce bâtiment, torpillé par un sous-marin le 27 avril 1915. A été cité. »

**********

La Croix, n° 9.508, Mercredi 19 mai 1915, p. 1.

« L'aumônier du Léon-Gambetta

M. l'abbé Lacroix, aumônier de la marine en retraite, nous adresse sur l'abbé Julian la touchante lettre suivante :

La Croix citait, il y a peu de jours, parmi les nombreuses victimes du Léon-Gambetta, l'aumônier de la 2e division légère, M. l'abbé Julian, ancien aumônier de marine, embarqué sur ce vaisseau-amiral.
Elle nous le montrait, dans ces instants suprêmes où, tout autour de lui, des centaines de vies étaient comme suspendues au-dessus de l'abîme par un mince fil de quelques secondes de temps, faisant le geste de l'absolution, et prononçant, au nom de la religion, sur tous ces braves marins, qui allaient mourir... pour revivre, là haut, les paroles du pardon et de la miséricorde de Dieu.
J'ai eu l'avantage de connaître M. l'abbé Julian, je crois même me rappeler que ce fût moi, comme plus ancien aumônier, alors présent à Brest, qui le présentai à l'amiral, dont il venait d'être nommé l'aumônier à bord du Suffren, où moi-même, peu auparavant, j'avais été embarqué.
Notre confrère était d'un naturel très doux, un peu timide peut-être, du moins à ses débuts dans la marine, mais tout entier à son ministère. Que ce fût en escadre, sur les côtes de France, en Chine, dans la guerre des Boxers, dans les hôpitaux de la marine, où la présence journalière du prêtre était aimée de tous et faisait du bien, ou encore à l'École des pupilles de la marine, à Brest, où il séjourna d'assez longs mois, l'abbé Julian avait laissé dans ces divers postes le souvenir d'un prêtre excellent, très sympathique à tous et d'une piété douce, sereine, aimable.
Quand, en août dernier, des aumôniers ― en trop petit nombre ― furent nommés, M. l'abbé Julian sol-licita sa rentrée dans la marine. Il fut peu après embarqué sur le Léon-Gambetta.
Les derniers actes de son ministère avaient été je le sais, comme ceux de ses collègues, la préparation des équipages de la division aux devoirs religieux de la fête de Pâques.
C'est peu de jours après cette fête qu'il disait à l'un de ses collègues, comme dans un pressentiment
: " J'envie la mort qui nous guette et peut nous frapper pendant cette guerre ; je ne vois pas comment je pourrais mieux terminer ma vie ! " Quelle sérénité, quelle grandeur aussi dans cette fin de phrase.
Dieu a exaucé, ce semble, le vœu de cette victime prête au sacrifice, le vœu de son fidèle serviteur ; il est mort dans l'exercice de ses fonctions sacerdotales.
Oui, c'est une grande consolation pour les cœurs endeuillés par cette nouvelle catastrophe maritime et une pensée réconfortante que celle qui leur montre les chers disparus recevant sur leurs âmes, au mo-ment de paraître devant Dieu, le pardon, l'oubli des fautes et l'amitié de Celui qui donne en échange la vie éternelle.
Et nous les confrères actuels de l'aumônier du Léon-Gambetta, ceux aussi qui le connurent, mais que l'âge, à leur grand regret, a retenus au rivage, il nous est bien permis de saluer cette belle mort d'un con-frère en sacerdoce. Il nous est bien permis de tressaillir de fierté et aussi d'espérance, puisqu'il fut des nôtres.
Le rayonnement de gloire qui s'échappe de sa mort s'étendra, nous en avons l'espoir, à la durée, à la survi-vance du corps des aumôniers de la marine dont il fit partie, et qu'il bénira du ciel.

Abbé LACROIX. »
(*)

____________________________________________________________________________________________

(*) LACROIX Eugène Emmanuel, né le 10 mars 1843 à Paris (XIe Arr. ancien), décédé le 29 juillet 1929 à Levallois-Perret (Seine — aujourd’hui Hauts-de-Seine) (Registre des actes de décès de la commune de Levallois-Perret, Année 1924, suppl. f° 20,acte n° 691). Entré au service en 1874. En 1893, affecté à Toulon au vaisseau-école la Couronne (École de canonnage).
____________________________________________________________________________________________


• « Guerre 1914-1918. Tableau d’honneur. Morts pour la France. »,
Publications de La Fare, Paris, 1921, p. 474.

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé de type Victor-Hugo (1903~1915).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Le cuirassé Léon-Gambetta et le croiseur cuirassé Dupetit-Thouars en rade de
Saint-Nazaire le 23 septembre 1907 à l'occasion de l’inauguration de la Nouvelle Entrée


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Bibliothèque nationale de France — Département Estampes et photographie
Photographie de presse de l’Agence Rol — Réf. Rol K. 257.367 & K. 257.375

____________________________________________________________________________________________

Le cuirassé Léon-Gambetta, de l’Escadre du Nord, était alors commandé par le capitaine de vaisseau Do-minique Marie GAUCHET, nommé à ce commandement par une décision présidentielle du 9 janvier 1907 (J.O. 11 janv. 1907, p. 224). Il avait pris ses nouvelles fonctions le 15 janvier 1907 (J.O. 13 janv. 1907, p. 279).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé de type Victor-Hugo (1903~1915).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Le Miroir, n° 77, Dimanche 16 mai 1915, p. 1.


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Le Miroir, n° 77, Dimanche 16 mai 1915, p. 16.


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d-raille
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Re: LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé.

Message par d-raille »

Je remercie Rutilius (son message daté du 29 juin 2021 10:32
Jean Joseph JULIAN, aumônier temporaire de la flotte,
disparu le 27 avril 1915 avec le cuirassé Léon-Gambetta
).
J'ignorais pour la LH ; tardivement attribuée en 1927.
Pour compléter et illustrer les informations sur l'aumônier Julian, la transcription du jugement de mort déclarée constante insérée entre deux actes de mariage (le n°29 et le n°31), sur les registres d'état-civil de sa commune (reçue récemment des AD48 car pas encore consultable en ligne).
Mise en ligne simplement pour illustrer la suite administrative donnée aux victimes de disparition en mer ; jusqu'au bout de la chaîne.
Photos ci-jointes
Pièces jointes
JULIAN-Jean-Joseph_Aumônier_Transcription_AD48 par courriel_LOUPE TRANSCRIPTION-p1_frad_048_4e154_10_0055.jpg
JULIAN-Jean-Joseph_Aumônier_Transcription_AD48 par courriel_LOUPE TRANSCRIPTION-p1_frad_048_4e154_10_0055.jpg (833.28 Kio) Consulté 1095 fois
JULIAN-Jean-Joseph_Aumônier_Transcription_AD48 par courriel_LOUPE RETRANSCRIPTION_frad_048_4e154_10_0056.jpg
JULIAN-Jean-Joseph_Aumônier_Transcription_AD48 par courriel_LOUPE RETRANSCRIPTION_frad_048_4e154_10_0056.jpg (608.05 Kio) Consulté 1095 fois
d-raille
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Re: LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé.

Message par d-raille »

De l'utilité de contextualiser les sources ...
Dans la page 18 de ce forum, nous découvrions une sérieuse restitution des circonstances de la disparition des officiers et assimilés. Avec, pour l'aumônier Julian :
" 25) JULIAN Jean Aumônier
Était couché.
N’a été vu par personne.
N’a pas pu ouvrir la porte de sa chambre.
" .../...
Ne serait-on pas tentés de déclarer - la messe est dite !
olivier 12 a écrit : mar. nov. 27, 2012 11:30 am Bonjour à tous,

Voici la liste des 32 officiers disparus dans le naufrage du LEON GAMBETTA et les circonstances de leur disparition telles qu’elles sont rapportées par les survivants. On notera que la liste des officiers disparus donnée par Guilhem Laurent en page 1 comporte 31 noms (de 1 à 27 et de 32 à 35). L’officier manquant serait le mécanicien principal de 1ère classe Piriou.
1) SENES Victor Contre Amiral
Etait couché dans sa chambre. Monte sur le pont à la première explosion en chemise et avec sa casquette. Rencontré dans l’échelle et dit « Mes enfants, ce n’est rien ». Rencontré sur le pont par le maître de manœuvre Louis Coatmeur et lui dit en passant « Nous voilà propres ! » Reste un instant sur la passerelle à tribord, avec le commandant, puis va sur le pont tribord voir où en sont les embarcations. Revenu sur la passerelle, n’a pas été revu vivant après le chavirement du croiseur.
2) ANDRE Georges Capitaine de Vaisseau Commandant
Etait habillé dans la chambre de veille, sur la passerelle. Rejoint l’officier de quart à tribord, sur la passerelle qu’il n’a plus quitté. A donné l’ordre de faire le signal SOS puis a dit « Mes enfants, débrouillez-vous pour mettre les embarcations à l’eau, et gardez le silence ». Quand la gite a augmenté, a dit : « Mes enfants, tâchez de vous sauver ». A disparu avec le LEON GAMBETTA.
3) DAUCH Justin Capitaine de Frégate Commandant en second
Etait couché. Est monté sur le pont et a demandé à l’EV Colbrant : « Avez-vous vu quelque chose ? » S’est occupé de la mise à l’eau des embarcations.
4) HERAUT Pierre Capitaine de Frégate Chef d’Etat Major
Etait couché. Est monté à la passerelle, puis sur le spardeck. Après le chavirement, a rallié la vedette de l’amiral avec l’aide su second maître fusilier Le Corre. S’est soutenu sur le plat-bord, disant qu’il était fatigué. Vu plus tard, a dit « Je n’en peux plus ». Vu à 07h00 du matin par le quartier maître canonnier Eugène Galès, accroché à un morceau de bois et paraissant bien. Vu encore à 08h00 du matin.
5) BALLANDE Charles Lieutenant de Vaisseau
Etait couché. Est monté sur le pont tout habillé. A donné l’ordre de mettre le canot 2 à la mer. A éclairé le canot avec une lampe électrique. N’a pas été revu après le chavirage.
6) BOYER Marie Lieutenant de Vaisseau
Etait couché. A été vu dans l’eau vers 04h00 du matin, se soutenant sur un espar.
7) CHEDEVILLE Eugène Lieutenant de Vaisseau
Vu en pantalon, dès l’explosion, en bas de l’échelle des officiers au panneau arrière. L’a éclairé avec des allumettes en disant « Du calme, mes enfants, ne vous bousculez pas. » Puis est monté à la passerelle derrière l’amiral. A été vu près de la chaloupe bâbord. Puis a été vu longtemps dans l’eau par l’aide de chauffe Georges Naguelschmidt.
8) DUBOIS André Lieutenant de Vaisseau
Etait couché. Vu un instant à la passerelle, puis à la mer. A été vu sous la teugue de la machine de la vedette de l’amiral. A du être englouti avec elle.
9) FAY Joseph Lieutenant de Vaisseau
Vu sur le pont. A tenté de gagner à la nage la vedette de l’amiral. Comme elle était encombrée de monde, n’a pas voulu monter à bord. A seulement demandé si Monsieur Amet, enseigne de vaisseau, était sur la vedette. On lui a répondu que non. Est alors parti à sa recherche après avoir dit « Merci ». Il a été revu peu après au côté de Monsieur Amet. A 04h00 du matin, ils ont été retrouvés ensemble par le premier maître canonnier Jean Le Gall. Les trois hommes ont parlé un peu. Puis les deux officiers ont dit « Adieu » à Le Gall. Le lieutenant de vaisseau Fay est décédé vers 04h30. Son corps a été retrouvé par un torpilleur italien à 14h30. Il avait une bouée couronne sous les bras et la tête dans l’eau.
10) de LESPARDA Henry Lieutenant de Vaisseau
Etait couché. Est monté aussitôt sur la passerelle se mettre aux ordres du commandant. Quand la bande est devenue considérable, a enjambé avec Monsieur Puech la rambarde tribord de la passerelle pour se tenir sur la coque. A alors dit à Monsieur Puech « C’est le moment !».
11) PUECH François Lieutenant de Vaisseau
Etait couché. Avait été chef de la défense sur la passerelle avant jusqu’à 23h00. A sans doute sauté à la mer en même temps que Monsieur de Lesparda.
12) ROUSSEL Joseph Lieutenant de Vaisseau
Aucun renseignement concernant cet officier.
13) BOISSON Paul Enseigne de Vaisseau de 1ère classe
Etait de quart sur la passerelle au moment de l’explosion. A aidé à la mise à l’eau de la chaloupe. A recommandé à tous de ne pas se jeter trop tôt à la mer.
14) BOURGINE René Enseigne de Vaisseau de 1ère classe
Rencontré vers 07h00 du matin avec une bouée de sauvetage auprès d’un youyou entre deux eaux. A aidé à redresser le youyou et a pu monter dedans. A reçu des morceaux de biscuits ramassés sur l’eau. Est décédé vers 11h00 du matin.
15) COLBRANT Pierre Enseigne de Vaisseau de 1ère classe
De quart sur la passerelle au moment de l’explosion. A reçu l’ordre du commandant d’aller sur le pont faire dessaisir les embarcations. A maintenu l’ordre en disant « Courage, ce n’est rien ; tout le monde aux embarcations. » A nagé un certain temps en compagnie du quartier maître timonier François Le Mudès. A du mourir de congestion.
16) LEFEVRE Auguste Enseigne de Vaisseau de 1ère classe
A aidé à dessaisir les embarcations. Pas revu ensuite.
17) PROT Georges Enseigne de Vaisseau de 1ère classe
Etait couché. Vu sur l’avant après l’explosion par le boulanger coq Lieutaud (et non lieutant comme indiqué par erreur dans la liste des survivants). Puis vu sur le pont près de la chaloupe et enfin sur l’arrière en chemise. Avait éclairé le bas de l’échelle des officiers.
18) WASHOWSKI Joseph Enseigne de Vaisseau de 1ère classe
Etait couché. En chemise, a éclairé l’échelle arrière des officiers pour permettre aux hommes de monter. Sur le pont a dit : « Ce n’est rien, mes enfants ». A fait jeter à l’eau les bouées couronnes et fait dessaisir la chaloupe et le youyou.
19) AMET André Enseigne de Vaisseau de 2e classe
Etait couché. A éclairé avec une lampe de poche l’échelle arrière. A été vu longtemps à l’eau soutenu par un autre officier par l’aide chauffeur Amédée Merlin. Est décédé vers 04h00 du matin, auprès de son ami le lieutenant de vaisseau Fay, après avoir dit « Adieu » au 1er maître canonnier Le Gall. (Fay est décédé peu de temps après).
20) JAILLARD Pierre Enseigne de Vaisseau de 2e classe
Etait couché. N’a été vu par personne. N’a sans doute pas pu ouvrir la porte de sa chambre.
21) SEREN Marius Enseigne de Vaisseau de 2e classe
Aucun renseignement sur cet officier.
22) LYASSE Armand Aspirant de Marine
Etait couché. Est d’abord monté dans la chaloupe. A été vu à l’eau, soutenu par une bouée, vers 04h00 du matin par le second maître canonnier Henri Gouzer.
23) DELIGNY Marie Commissaire principal
Etait couché. Vu d’abord dans la salle d’armes, puis sur le pont tribord arrière à côté de Monsieur Lefèvre. Vu ensuite à la passerelle, puis près de la chaloupe fumant une cigarette avec le plus grand calme et rassurant les hommes.
24) BUNOUST Emile Elève commissaire
Vu sur le pont arrière, en chemise, près de la chaloupe, discutant avec un officier (sans doute le commissaire Deligny).
25) JULIAN Jean Aumônier
Etait couché. N’a été vu par personne. N’a pas pu ouvrir la porte de sa chambre.
26) SOULS Ferdinand Médecin principal
Etait couché. Vu en pantalon sur le pont tribord arrière près de la chaloupe.
27) GUILGUET Lucien Médecin de 1ère classe
Vu sur le pont, puis vu à l’eau nageant vers la vedette de l’amiral qu’il put atteindre. Plus tard, vu encore à l’eau par le canonnier Henri Gouzer.
28) LE CORRE Olivier Mécanicien en chef
Etait couché. Est monté tout habillé sur le pont. S’est mis dans la chaloupe en espérant qu’elle flotterait une fois le navire coulé. Mais cette embarcation s’est écrasée contre la cheminée n° 3 et Monsieur Le Corre a du être blessé dans l’accident. N’a pas été revu dans l’eau.
29) GERIN René Mécanicien principal de 1ère classe
N’a pas été vu. (Devait être de quart dans la machine).
30) LAUNAY Ange Mécanicien principal de 1ère classe
Vu à minuit trente dans la machine tribord. Est alors parti faire une ronde dans la chaufferie. Après les explosions, est monté sur la passerelle et a dit au commandant qu’il était nécessaire d’évacuer les fonds. Vu près des embarcations tribord, puis à l’eau sur l’arrière, soutenu par une bouée couronne.
31) PAISSAC Albert Mécanicien principal de 1ère classe
Etait couché. Vu sur le pont à tribord.
32) PIRIOU Mécanicien principal de 1ère classe
Vu sur le pont près des embarcations.

Cdlt
Et,
sur la page 30 de ce même incontournable forum, un extrait d'une publication plus tardive
(éditée en 1921, https://horizon14-18.eu/wa_files/morts_ ... 4_1918.pdf, page d'écran 458/1036, mais correspondant bien à la source cité p.474,
le texte suivant :
« Jullian, prêtre, aumônier du Léon-Gambetta
Lorsque ce vaisseau sombra, en avril 1915, debout sur le pont du cuirassé, dans la nuit lugubre, et au milieu du bruit des vagues envahissantes, il cria aux marins qui allaient mourir : « Recommandez-vous à Dieu, je vais vous absoudre. » Puis, étendant la main vers tous ces infortunés, il traça sur eux un grand signe de croix, en prononçant la formule du pardon divin. Quelques instants après, le corps de ces intrépides défenseurs de la France disparaissaient dans la mer
. » Fin de citation. Qui soulèverait des commentaires sauf le profond respect pour ces valeureux disparus.
- La messe a été [presque] dite. L'absolution.
.../... Et l'intégration de l'Union sacrée, de République et laïcité et toutes les bien impératives dérogations qui furent rapidement favorisées pour maintenir un consensus entre valeurs, vertus ... jusqu'à la spiritualité.
De l'union sacrée à la réconciliation. Vaste sujet !

Retenons l’illustration de la nécessité de contextualiser les sources. Les témoins de ces drames ne sont jamais les raconteurs de l'histoire des vainqueurs. De temps en temps, il est bon de relire des sources secondaires (1) comme Jean Le Gouin ! (2) Les combines du matelot Vignes révélées lors des récits du naufrage du Danton et du Rigel : un régal. Le bon sens : la première des vertus !
Comme tout traitement de l' information, le contradictoire est nécessaire, impératif.
Notons aussi, accessoirement en cas de requêtes précises, l’écriture sur les actes d’état-civil du patronyme JULIAN et pas JULLIAN.

(1) - Appréciation justifiée ne serait-ce que par la piètre qualité typo de la réédition. Prélevé chez Memgam - post du 13 juin 2014 22:16 (page 20 de ce même sujet)
(2) - César Fauxbras, Jean Le Gouin, journal d'un simple matelot de la Grande guerre, L'ancre de marine, 2004 - Première édition, Flammarion 1932.
Rutilius
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LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé de type Victor-Hugo (1903~1915).

Message par Rutilius »

Bonsoir,
d-raille a écrit : mar. févr. 22, 2022 7:36 pm
« Pour compléter et illustrer les informations sur l'aumônier Julian, la transcription du jugement de mort déclarée constante insérée [...] sur les registres d'état-civil de sa commune [...]. Mise en ligne sim-plement pour illustrer la suite administrative donnée aux victimes de disparition en mer ; jusqu'au bout de la chaîne. »
□ Sur les procédures de constatation judiciaire de la disparition en mer, durant la Grande guerre, des ma-rins, militaires et « personnes employées à la suite des armées », V. ici :

Bien amicalement à vous,
Daniel.
d-raille
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Re: LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé.

Message par d-raille »

Bonsoir Daniel
et sincèrement merci pour ces précisions très documentées.
Je compile !
Mon dossier Léon-Gambetta reste toujours en veille.
Belle fin de soirée
MA
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