SAINT VINCENT
Cargo de la Société Navale de l’Ouest lancé en 1913 aux ateliers et chantiers de Dunkerque
Appartenant à la série dite des 7650 tonnes comprenant SAINT BARNABE, SAINT VINCENT, SAINT LOUIS et SAINT MICHEL.
5195 tx JB 7650 tpl
Longueur 107 m Largeur 16 m 1 hélice
Photo du SAINT VINCENT
Effectue une traversée Alger – Salonique
Capitaine De la HARDRANGERE
9 convoyeurs
33 hommes d’équipage
660 soldats
Armé d’un canon de 90 mm
Rapport de l’officier enquêteur
Le 17 Janvier 1917 à 07h55 le navire se trouve par 36°35 N et 16°36 E, faisant route au S84E à 9 nœuds sans zigzags.
Toutefois, on trouve sur le registre TSF plusieurs positions différentes. La première, qui d’ailleurs était fausse, a été transmise par écrit au télégraphiste. Les suivantes ont été transmises à la voix et mal comprises. Il n’existait pas sur la passerelle d’ardoise portant la position du navire de demi-heure en demi-heure comme l’exige la réglementation.
Le second, qui était de quart, aperçoit à 4 quarts bâbord, à 400 m, le périscope d’un sous-marin faisant route à contre-bord à 6 ou 7 nœuds. Il prévient le commandant qui était dans la chambre des cartes et met la barre toute à droite pour présenter l’arrière.
Quand le commandant arrive à la passerelle, le périscope est par le travers. Il augmente l’allure, fait route au Sud pendant 15 minutes, puis revient à l’Est. Le sous-marin a disparu alors que le premier coup de canon allait être tiré.
SAINT VINCENT a envoyé un signal de détresse réservé aux bâtiments torpillés, stoppés ou forcés de se rendre. La montre du poste TSF était en retard de 55 minutes sur celle de la passerelle (réglée sur Greenwich). Le signal a été répété à 07h10 et 07h30 avec des positions différentes. Malte a répondu aussitôt « Bien compris ». Deux navires ont aussi répondu aux appels, l’Espagnol LEGASPI et l’Anglais GLOUCESTER CASTLE.
SAINT VINCENT a modifié son signal à 08h00 seulement, puis à 08h30, informant qu’il faisait route à l’Est. A 09h00, au lieu du signal réglementaire « Sauvé », il a seulement lancé un « Allo ».
Pas de panique à bord. Les soldats ne se sont pas rendus compte de ce qui se passait et ont cru à un exercice.
Conclusions de l’officier enquêteur
On peut s’étonner qu’un sous-marin ennemi passe en plongée à 400 m d’un transport de troupes sans chercher à le torpiller alors qu’aucune manœuvre n’a été tentée par l’officier de quart pour le gêner. Le périscope aperçu avait l’aspect d’une tige cuivrée de 2,50 de haut disent certains, 0,50 m disent d’autres.
Celui-ci prétend être venu sur la droite parce qu’il se demandait si ce n’était pas un faux périscope ! La réalité est qu’il ne connaissait pas les instructions générales et que le commandant ne les lui avait pas communiquées.
Quand le capitaine est arrivé sur la passerelle, le périscope était par le travers et, si sous-marin il y avait, il avait dépassé la position de lancement. Il eut été logique de continuer à venir à droite pour permettre à la pièce de 90 de tirer. Le périscope a été vu pendant toute la durée de l’évolution, qui a alors été stoppée.
Le capitaine ignorait l’instruction qui prescrit d’inscrire sa position de demi-heure en demi-heure sur une ardoise placée dans la chambre des cartes.
Le premier signal envoyé était celui réservé aux bâtiments torpillés. Le capitaine dit qu’il pensait recevoir une torpille dans la salle des machines ou dans la chaufferie et qu’ayant 700 hommes à bord, il a estimé qu’il s’agissait d’un danger immédiat. S’il a répété le signal, c’est, dit-il, parce qu’il se croyait poursuivi. Et s’il n’a pas envoyé le mot « Sauvé », c’est uniquement parce qu’il ne connaissait pas cette consigne.
Il n’y a pas d’autres raisons à chercher pour expliquer l’insuffisance des manœuvres effectuées et l’incohérence des signaux. Le capitaine connait mal les instructions générales et le second ne les avait que vaguement lues sur un précédent navire.
Rapport rédigé sur le cuirassé SAINT LOUIS à Salonique le 20 Janvier 1917
Le sous-marin aperçu
Est inconnu. De plus, il ne semble pas y avoir eu de sous-marin allemand sur cette zone pendant cette période…
Cdlt