Dame infirmière

Organisation, unités, hôpitaux, blessés....
gege491
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Re: Dame infirmière

Message par gege491 »

Bonsoir,
je retrouve une Infirmière Françoise de Chabot, Ambulance 10/11 Mesgrigny,Médaille des Epidémies, argent; 30/09/1919
Ainsi qu'une autre Infirmière (pas de prénom)de Chabot , Hôpital Complémentaire n°24, Epernay, Médaille des Epidémies, bronze; 23/06/1917
Bien cordialement

Franck Duuvigneau
Bonjour
Il s'agit probablement de la 2ème. Marthe Wittouck s'était mariée en 1909 avec François de Chabot . Leur fille toujours vivante m'a dit qu'elle était infirmière à Epernay
Merci pour ce renseignement
Bien cordialement
Gérard
"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé" A. de Lamartine
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Jean RIOTTE
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Re: Dame infirmière

Message par Jean RIOTTE »

Bonjour à tou(te)s,
Je rebondis à propos des diplômes décernés par la Croix-Rouge auxquels Bernard, initiateur de ce sujet, fait allusion plus haut.
"...plusieurs catégories d'infirmières, et de personnels soignants féminins, furent recrutées et mobilisées dès l'ouverture des hostilités: on distinguait ainsi les bénévoles, les plus nombreuses, souvent issues de bonnes familles; les infirmières complémentaires civiles recrutées par l'armée pour le temps de la guerre; enfin les infirmières militaires recrutées sur concours. Le Service de santé compta durant le conflit près de 110000 femmas, infirmières, gardes-malades, dont peu étaient salariées (environ 30000), auxquelles il fallait ajouter 10000 religieuses et un même nombre de femmes occupées, bénévolement, à des oeuvres de charité et d'entr'aide, issues parfois de la haute bourgeoisie.
Les infirmières furent d'abord recrutées parmi les 3 sociétés d'assistance de la Croix Rouge française, à savoir: la Société de Secours aux Blessés Militaires (SSBM), l'Union des Femmes de France (UFF), l'Association des Dames Françaises (ADF), respectivement créées en 1864, 1879 et 1881 et rassemblées en 1907. La majorité d'entre elles étaient diplômées et affectées, lors de la mobilisation, à des formations sanitaires. Là encore, on note un foisonnement de diplômes et autres reconnaissances de pratiques professionnelles dans des écoles qui échappaient parfois à l'hôpital public ou militaire: infirmière, auxiliaire complémentaire, ou aide-infirmière. En mai 1915 fut même créé un diplôme "d'infirmière au titre de guerre"...................... les infirmières pouvaient servir directement au front, dans les ambulances chirurgicales (auto-chir), groupe d'une cinquantaine de personnes dont 8 personnels féminins. Pour nombre d'entre elles, cette affectation constituait le nec plus ultra de l'expérience de guerre attendue. Sur 850 mobilisées dans ces formations, 74 périrent durant le conflit."
Sources: Léonie Bonnet, une infirmière militaire dans la Grande Guerre de Alexandre Lafon et Céline Piot - Editions d'Albret

Ce n'est qu'en 1922, avec la création du diplôme d'état d'infirmière que fut mis un terme à ce foisonnement de diplômes et autres reconnaissances professionnelles. Les infirmières eurent enfin une reconnaissance professionnelle propre et un statut bien défini.
Cordialement,
Jean RIOTTE
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Jean RIOTTE
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Re: Dame infirmière

Message par Jean RIOTTE »

Bonsoir à tou(te)s,
Toujours à propos de la formation et du rôle de l'infirmière:
" Deux bouleversements majeurs ( la révolution pasteurienne et le concept d'aseptie-antiseptie) annoncent, dans la seconde moitié du XIXème siècle, l'avènement d'une médecine triomphante qui pousse le médecin à s'entourer, à l'hôpital, d'un personnel compétent qu'il faut recruter et former dans un contexte de laïcisation de la société. Dans les établissements parisiens, les religieuses sont remplacées à partir de 1878 par un personnel laïque et, grâce à l'énergie du Docteur BOURNEVILLE, les premiers cours municipaux d'infirmiers sont ouverts dès cette même année. De cette expérience de formation du personnel hospitalier, retenons l'attention accordée à l'apprentissage des soins: en cours théoriques et pratiques sont dispensées des leçons sur les pansements et l'hygiène, les soins aux femmes en couches, l'enfant, le massage, la petite pharmacie, notions encore sommaires.
En 1902 une importante circulaire ministérielle insiste sur la nécessaire relation entre formation et qualification professionnelle. A l'Assistance Publique (Paris), la réforme du personnel hospitalier de 1903 pose le principe de la séparation entre personnel servant et personnel soignant et annonce la création, repoussée jusqu'en 1907 d'une école d'infirmières à la Salpêtrière. Les programmes accordent une importance prépondérante aux notions d'anatomie et de physiologie, et à l'enseignement théorique des soins de base. Il s'agit d'une école professionnelle, ouvrant à une carrière nouvelle, toute désignée pour les femmes, et que fréquenteront de nombreuses élèves-infirmières, "les petites bleues".
Si la Grande Guerre magnifie l'image de l'infirmière, si la création du brevet d'infirmière, en 1922, en authentifie le caractère professionnel, les qualités requises pour une soignante idéale relèvent plus encore de la morale et du dévouement, laïcisé certes, que d'une compétence presque secondaire, tant on craint encore les "demi-savantes" ou les "trop savantes". L'infirmière se doit d'être une parfaite ménagère hospitalière et l'auxiliaire du médecin, dont elle a pour unique mission d'appliquer les prescriptions, sans initiative, mais avec un savoir-faire (connaissance des techniques, des thérapeutiques) qui va croissant, car en prise directe avec les progrès considérables de la médecine, de la chirurgie et de la pharmacie."

L'infirmière, une sentinelle permanente:
"Quand après la visite, tout le corps médical a quitté la salle, c'est elle qui assume toute la resposabilité de tant de vies à conserver, de tant de guérisons à poursuivre; il ne faudra pas seulement alimenter, aérer, nettoyer, médicamenter, panser chaque malade; il faudra constamment faire le guet, épier la complication éventuelle, se poser en sentinelle permanente, être sans cesse en arrêt." ( Discours du chirurgien SEBILEAU, lors de l'inauguration de l'Ecole de la Salpêtrière, le 4 novembre 1908).

Sources: Accueillir et soigner, l'Assistance Publique- Hôpitaux de Paris.
Cordialement,
Jean RIOTTE
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bplorraine
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Re: Dame infirmière

Message par bplorraine »

Bonjour Jean et merci de revenir aux fondamentaux ...!!!
Ce post a permis de résoudre quelques questions et c'est bien là le principal mais je reste un peu sur la faim. Vous parlez ds l'av-dernier message du diplôme d'état en 1922, j'ai le "diplôme d'école" d'infirmière masseuse de ma grand-mère sortie de l'EFOM (école française d'orthopédie et de massage) en février 1932, même en pdf il fait une centaine de Ko de trop pour que je l'ajoute ici. C'est le point de départ de mon post, la mémoire familiale dit qu'elle avait eu des facilités pour s'inscrire à cause de son activité comme infirmière à l'arrière pendant la Grande Guerre. Même si cet événement devait être toujours vivace, même si le temps n'avancait pas aussi vite que maintenant nous sommes quand même 18ans aprés et compte tenu de ce qui est dit ci-dessus elle devait être simple bénévole.
Je ne clarifie peut-être pas trop les choses avec ce "diplôme d'école" ....désolé !!!
Merci d'avance de qq éventuelles lumières complémentaires
Bonne soirée à tous
Bernard
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Jean RIOTTE
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Re: Dame infirmière

Message par Jean RIOTTE »

Bonsoir à tou(te)s,
A propos des infirmiers:
" Dans chaque CA, on trouve un ETEM (Escadron du Train des Equipages Militaires), chargé du transport et du ravitaillement militaire des unités au feu, une section de secrétaires d'état-major, une section de commis et ouvriers militaires, une section d'infirmiers. Ces derniers appartenaient à des "sections d'infirmiers" constituées avant guerre, au nombre de 25, qui regroupaient 6000 hommes en tout, dont la moitié relevait du service auxiliaire. Le nombre d'infirmiers par section était variable de 50 à 500. En principe, les infirmiers étaient affectés dans les directions, les magasins et les hôpitaux et non dans les corps de troupes. Mais il y eut rapidement après la mobilisation des infirmiers dans les régiments (4 par bataillon) et dans les ambulances (38 par unité). On distinguait des infirmiers d'exploitation destinés aux gros travaux et des infirmiers de visite qui recevaient des cours techniques particuliers qui leur donnaient droit au port du caducée. Pendant la guerre on se préoccupa de ceux qui n'avaient pu passr l'examen du caducée prévu du temps de paix, mais avaient largement la pratique. Ils étaient affectés préférentiellement dans les salles d'opérations, les salles de malades, les laboratoires et les pharmacies. L'instruction était assurée par les médecins et les officiers d'administration."
Sources: Le Service de Santé aux Armées pendant la 1ère GM, de Alain LARCAN et Jean-Jacques FERRANDIS aux Editions LBM.
Cordialement,
Jean RIOTTE
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Jean RIOTTE
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Re: Dame infirmière

Message par Jean RIOTTE »

Bonjour à tou(te)s,
A propos des infirmières soignantes:
"La mobilisation des infirmières soignantes comportait 3 catégories: les infirmières professionnelles d'abord, encore relativement peu nombreuses, formées dans des écoles créées au début du siècle à la suite des directives ministérielles; ce sont elles qui assurent les soins dans les hôpitaux publics, qui reçoivent en temps de guerre les blessés militaires. Certaines appartiennent aux cadres permanents des hôpitaux militaires. Les infirmières temporaires des hôpitaux militaires ensuite, catégorie nouvelle, créée par le décret du 8 mars 1916. Il s'agissait de femmes de bonne volonté, désireuses de servir dans les hôpitaux et dont les ressources ne leur permettaient pas un engagement bénévole dans les rangs de la Croix Rouge. Engagées pour la durée de la guerre et six mois au-delà, elles étaient rémunérées en tant qu'infirmières militaires du cadre permanent et les trois grades (stagiaire, titulaire et principale) leur étaient ouverts. Elles devaient justifier des aptitudes et connaissances nécessaires et passer un examen sur titres en justifiant soit de diplômes, soit d'un stage bénévole d'au moins un an dans un hôpital, soit encore d'un certificat délivré à l'issue d'un stage spécial d'instruction accéléré de 3 mois. Les hôpiaux-écoles et des manuels spécialisés permirent le recrutement et la formaion au moins théorique. Enfin, les infirmières des 3 sociétés de la Croix-Rouge: SSBM, ADF et UFF. Affectées le plus souvent aux hôpitaux complémentaires, elles étaient volontaires et recevaient une formation accélérée dans divers centres, hôpitaux, écoles ou dispensaires-écoles portant surtout sur l'antiseptie, l'aseptie, l'hygiène des soins, les bandages etc... A côté des diplômes traditionnels à deux niveaux, il y eut beaucoup de diplômes de guerre sanctionnant des formations accélérées et donnant droit au titre d'infirmière-auxiliaire ou d'auxiliaire.
On doit également mentionner des infirmières Croix-Rouge des pays alliés et neutres (américaines, anglaises, canadiennes, belges, russes, japonaises, suisses...). Il y eut encore d'autres infirmières bénévoles se voulant indépendantes des sociétés. Enfin il ne faut pas oublier les religieuses appartenant aux diverses congrégations, assurant traditionnellement des soins dans certains hôpitaux publics et de nombreux hôpitaux privés. A Nancy, soeur Louise BARROT, organisa avec maîtrise les soins infirmiers à l'hôpital central le plus important de la ville."
Sources: idem ci-dessus.
Cordialement,
Jean RIOTTE
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Jean RIOTTE
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Re: Dame infirmière

Message par Jean RIOTTE »

Bonsoir à tou(te)s,
A propos des infirmières soignantes:
"L'uniforme des infirmières était constitué d'une blouse blanche, d'une cape bleue et muni des insignes de la Croix-Rouge. Le nombre total de soignantes toutes catégories ayant servi auprès des blessés et malades militaires, aurait été proche de 100000, parmi lesquelles les 2/3 n'étaient pas rétribuées. Des affectations se faisaient, dans les Hôpitaux de l'Intérieur, hôpitaux complémentaires surtout pour la Croix-Rouge et aussi aux hôpitaux auxiliaires, au nombre de 730 et plus, puis de plus en plus dans la Zone des Armées, HOE, ambulances, autochirs (en juillet 1917 chaque autochir avait une équipe de 8 infirmières dirigées par une infirmière-major; ainsi à l'Ambulance Navel devant Verdun, Mlle de BAYE assurait la direction d'une équipe et perdit dans un bombardement 3 infirmières qui furent tuées), centres de triage, services de gare (en août 1915 la Croix Rouge assurait le service de 31 postes dans les infirmeries de gare), trains et péniches sanitaires, navires-hôpitaux. De plus elles participèrent au convoyage des blessés rapatriés, en particulier via la Suisse, et à l'aide aux populations réfugiées. L'UFF fournit 78 équipes d'infirmières, et la SSBM 28.
De l'entrée en guerre à l'Armistice, les effectifs progressèrent: à la SSBM de 14126 à 33725; pour l'UFF de 11200 à 20000; et pour l'ADF de 5150 à 18000. Un bureau spécialisé s'occupait des infirmières et de la Croix-Rouge au sous-secrétariat d'Etat et un délégué du comité central de la Croix-Rouge française fut accrédité en avril 1915, auprès du directeur du Service de Santé.
Fr. THEBAUD résume les tâches de l'infirmière de la Grande Guerre, qui "lave, panse, console et aide à mourir".
Sources: idem ci-dessus
Cordialement,
Jean RIOTTE
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rohmer
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Re: Dame infirmière

Message par rohmer »

Bonjour à tous,

Merci Jean pour les informations concernant la profession.

Pour Franck, dans votre fichier possédez-vous quelques détails , concernant ces Dames:

HENNET de GOUTEL Geneviève Infirmière-Major
GRANET Fernande infirmière
DUFOUR Madeleine infirmière
THORE ( épouse GUIGLARIS) Arlette Augustine infirmière stagiaire

Merci à tous pour votre aide.
Cordialement.
E.
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FAB1
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Re: Dame infirmière

Message par FAB1 »

Bonjour,
Geneviève HENNET de GOUTEL infirmière major à l'hopital français de Jassy en Roumanie. Médaille des Epidémies vermeil. Citation à l'ordre de l'Armée avec Croix de Guerre.
Mademoiselle FORTUNE épouse GRANET infirmière à l'hopital d'Arles Médaille de la Reconnaissance Française Bronze JO du 04/12/19
Madeleine AUGEE épouse DUFOUR infirmière à l'hopital d'Arles Médaille de la Reconnaissance Française Bronze JO du 13/03/20.
Cordialement
FABRICE
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rohmer
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Re: Dame infirmière

Message par rohmer »

Bonjour à tous,

MERCI :jap: Fabrice.

C'est super gentil à vous!

Très bonne journée, pour nous elle est doublement ensoleillée. :ange:
Cordialement.
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