Les autos-chir Marcille l'inventeur,

Organisation, unités, hôpitaux, blessés....
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laurent provost
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Re: Les autos-chir Marcille l'inventeur,

Message par laurent provost »

Bonsoir

J'ai au cours de cette séance, photographié l'article d"Hallopeau dans la presse médicale, je me propose de le retranscrire pour ajouter cette pièce au dossier. Dès que j'en aurais fini la transcription et la mise en forme, je la rajouterais à ce sujet

Quand au personnage, je suis de plus en plus sur la même longueur d'onde que MP92, Cela fait au mois trois évènements, dont j'ai trace, qui me chiffonnent, son blâme de l'internat, son concours de chirurgien, et enfin sa démission de chef de service.

Concernant Antonin Gosset, un pavillon de Chirurgie porte son nom à la Salpêtriere.

Composition du Jury de Concours
Rochard : chirurgien à st Louis
Lejars : chirurgien à st Antoine
Gosset: chirurgien à hospice d'ivry
Ombredanne: chirurgien à Bretonneau
Mauclaire chirurgien à la Charité
Thierry :l chirurgien à Pitié
Braul médecin à Lariboisiere

CDTL
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Jean RIOTTE
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Re: Les autos-chir Marcille l'inventeur,

Message par Jean RIOTTE »

Bonsoir à toutes et à tous,
Dans le récent ouvrage de LARCAN et FERRANDIS, le SSA pendant la PGM (voir page du bibliophile) de longs développements intéressant les auto-chir. donnent un éclairage sur ce concept de FS (pages 136 et suivantes).
Nombreuses photos et plan.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
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laurent provost
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Re: Les autos-chir Marcille l'inventeur,

Message par laurent provost »

Bonjour,

J'ai terminé la retranscription de l'article d'Hallopeau dans la presse Médicale, je vous en extrait l'introduction et la conclusion, pour le reste si vous souhaitez télécharger le texte complet c'est ICI

Le 9 novembre dernier, partait de la Porte MailloT un convoi automobile comprenant
plusieurs camions et quelques voitures : c'était la première tentative pour transporter vers le
front une salle d'opération répondant à la chirurgie moderne, avec les éléments d'une
stérilisation parfaite, d'un chauffage et d'un éclairage irréprochables. J'ai eu le grand honneur
d'appartenir à cette formation sanitaire; j'ai eu aussi, par suite des circonstances, celui d'être
appelé à faire la presque totalité des opérations qui ont été pratiquée dans cette salle; c'est
pourquoi j'ai le devoir d'exposer aujourd'hui comment est constitué ce matériel et comment il a
fonctionné.
Je rappellerai avant tout que c'est à mon collègue et ami Marcille, chirurgien des hôpitaux de
Paris, médecin aide major de 2 classe, qu'est due l'idée de rendre ainsi complètement
transportables tous les éléments d'une salle d'opération moderne; que c'est lui qui l'a réalisée,
et que c'est lui , enfin qui l'a conduite a pied d'oeuvre et lui a fait donner les résultats obtenus
***
Le Problème à résoudre était le suivant; porter au voisinage du front tous les éléments d'une
chirurgie scientifique, aseptique, comparable à tous points de vue et celle qui est pratiquée
dans nos hôpitaux parisien. Je n'ai pas besoin d'insister sur ce qu'il y avait là de nouveau.
Une autre donnée du problème consistait dans la mobilité indispensable à ce genre de
formation, c'est à dire dans la nécessité de s'installer en quelques heures et de repartir en
moins de temps encore; enfin, il fallait pouvoir passer sur toutes les routes et fire, au besoin,
50 ou 60 km, dans la journée.
Tous les éléments de ce problème ont été résolus avec un succès complet et nous en avons
donné la prueve dans l'essai que l'autorité militaire a bine voulu nous autoriser à faire.
Le convoi était ainsi formé: en tête, un camion de cinq tonnes, chargé du matériel de
pharmacie, d'instruments, de pansements, traînait une remorque d'artillerie a quatre roues
aménagée comme nous le verrons; Deux autres camions Saurer (type couramment usité dans
l'armée), suivaient, chargés de matériel d'hôpital, de lits-brancards, avec leurs matelas, leurs
draps, leurs couvertures, de réserves de pansement, d'essence, de vivres, etc. Un omnibus
automobile transportait 8 infirmiers, Enfin comme personnel médical, nous étions 6 dans les
voitures de tourisme qui devaient servir à approvisionnement. Deux fours venaient compléter
notre formation avec 6 voitures Renault pouvant transporter chacune 4 malades couché; ces
voitures étaient fermées, et l'on devait plus tard y ajouter des moyens de chauffage.
conclusion

On comprendra la satisfaction que nous éprouvons devant ces résultats, et j'en.déduirai ceci:
1° Il est possible d'opérer au voisinage du front dans des conditions de sécurité au moins
égales à celles que nous trouvons dans les hôpitaux;
2° Nos blessés, qui ont droit plus que quiconque à cette sécurité, ont droit aussi à la
rencontrer le plus tôt possible, sans subir des jours d'attente qui leur coûtent souvent la vie;
3° Il est à souhaiter qu'on multiplie les formations analogues à celle-ci, très supérieure aux
systèmes d'ambulances actuellement employés,
On remarquera, que dans ce prototype, il n'existe pas de Radiologie, ni scopie, ni graphie
MP 92
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Re: Les autos-chir Marcille l'inventeur,

Message par MP 92 »

Bonjour,

J'ai terminé la retranscription de l'article d'Hallopeau dans la presse Médicale, je vous en extrait l'introduction et la conclusion, pour le reste si vous souhaitez télécharger le texte complet c'est ICI

Le 9 novembre dernier, partait de la Porte MailloT un convoi automobile comprenant
plusieurs camions et quelques voitures : c'était la première tentative pour transporter vers le
front une salle d'opération répondant à la chirurgie moderne, avec les éléments d'une
stérilisation parfaite, d'un chauffage et d'un éclairage irréprochables. J'ai eu le grand honneur
d'appartenir à cette formation sanitaire; j'ai eu aussi, par suite des circonstances, celui d'être
appelé à faire la presque totalité des opérations qui ont été pratiquée dans cette salle; c'est
pourquoi j'ai le devoir d'exposer aujourd'hui comment est constitué ce matériel et comment il a
fonctionné.
Je rappellerai avant tout que c'est à mon collègue et ami Marcille, chirurgien des hôpitaux de
Paris, médecin aide major de 2 classe, qu'est due l'idée de rendre ainsi complètement
transportables tous les éléments d'une salle d'opération moderne; que c'est lui qui l'a réalisée,
et que c'est lui , enfin qui l'a conduite a pied d'oeuvre et lui a fait donner les résultats obtenus
***
Le Problème à résoudre était le suivant; porter au voisinage du front tous les éléments d'une
chirurgie scientifique, aseptique, comparable à tous points de vue et celle qui est pratiquée
dans nos hôpitaux parisien. Je n'ai pas besoin d'insister sur ce qu'il y avait là de nouveau.
Une autre donnée du problème consistait dans la mobilité indispensable à ce genre de
formation, c'est à dire dans la nécessité de s'installer en quelques heures et de repartir en
moins de temps encore; enfin, il fallait pouvoir passer sur toutes les routes et fire, au besoin,
50 ou 60 km, dans la journée.
Tous les éléments de ce problème ont été résolus avec un succès complet et nous en avons
donné la prueve dans l'essai que l'autorité militaire a bine voulu nous autoriser à faire.
Le convoi était ainsi formé: en tête, un camion de cinq tonnes, chargé du matériel de
pharmacie, d'instruments, de pansements, traînait une remorque d'artillerie a quatre roues
aménagée comme nous le verrons; Deux autres camions Saurer (type couramment usité dans
l'armée), suivaient, chargés de matériel d'hôpital, de lits-brancards, avec leurs matelas, leurs
draps, leurs couvertures, de réserves de pansement, d'essence, de vivres, etc. Un omnibus
automobile transportait 8 infirmiers, Enfin comme personnel médical, nous étions 6 dans les
voitures de tourisme qui devaient servir à approvisionnement. Deux fours venaient compléter
notre formation avec 6 voitures Renault pouvant transporter chacune 4 malades couché; ces
voitures étaient fermées, et l'on devait plus tard y ajouter des moyens de chauffage.
conclusion

On comprendra la satisfaction que nous éprouvons devant ces résultats, et j'en.déduirai ceci:
1° Il est possible d'opérer au voisinage du front dans des conditions de sécurité au moins
égales à celles que nous trouvons dans les hôpitaux;
2° Nos blessés, qui ont droit plus que quiconque à cette sécurité, ont droit aussi à la
rencontrer le plus tôt possible, sans subir des jours d'attente qui leur coûtent souvent la vie;
3° Il est à souhaiter qu'on multiplie les formations analogues à celle-ci, très supérieure aux
systèmes d'ambulances actuellement employés,
On remarquera, que dans ce prototype, il n'existe pas de Radiologie, ni scopie, ni graphie
Bonjour Laurent, Bonjour à tous,

Je rebondis sur la dernière remarque relative à l'absence de matériel de radiologie au niveau du premier test MARCILLE/HALLOPEAU.
Dès avril 15, cet équipement est prévu dans "une seconde voiture qui transportera également une installation radiographique. Cette installation s'ouvrira par l'arrière de la voiture ...". Elle s'appliquera bien aux premières livraisons d'ACA offertes par la duchesse d'UZES.
Début mai, l'ACA n°1 comprend donc 3 camions dénommés A, B, & C de 3,5 tonnes, une camionnette, une voiture pour le transport des personnels officiers et 4 voitures pour le transport des infirmiers et les vivres et le ravitaillement.
Le camion A comprend la chaudière et l'autoclave, camion dit de "stérilisation",
Le camion B comprend toute l'installation de radiologie et le porte-tente,
Le camion C comprend tout l'outillage chirurgical, la pharmacie et les matériels nécessaires aux pansements,

Dès juillet 15, le ministère et la DG du SS au GQG demanderont un rapport détaillé aux médecins-chefs des 3 premières ACA en service depuis mai.

L'auto-chir. est née !
Michel PINEAU

Il m'importe peu que tu adoptes mes idées ou que tu les rejettes pourvu qu'elles emploient toute ton attention. Diderot
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Bruno Tardy
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Re: Les autos-chir Marcille l'inventeur,

Message par Bruno Tardy »

Bonsoir,
Et voici le résultat vu par un simple soldat:
Extrait de lettre de mon père à sa soeur le 19/11/1915, alors qu'il était dans l'Artois:

" Hier, j'ai été avec mon camarade Fressinaud voir de ses camarades qui sont à l'Ambulance chirurgicale automobile N°1 à Haute Avesnes. Ces jeunes gens, très gentils, étaient Mr De Laveselle fils du député (de la Corrèze, je crois) et ses cousins Roly. 2 sont conducteurs des autos et l'autre infirmier. [...] On nous a aussi fait visiter l'ambulance automobile, d'un confortable inouï, et d'une installation telle que salle de radiographie, de stérilisation, et 3 salles d'opération et 4 tables, qui ont permis d'opérer à la dernière attaque 550 grands blessés en 5 jours. Tient avec l'installation électrique dans trois camions auto Berliet. Les infirmiers en robe-tablier et calot blanc avec leurs manches retroussées avaient l'air de cuisiniers."

Cordialement
Bruno
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laurent provost
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Re: Les autos-chir Marcille l'inventeur,

Message par laurent provost »

Merci Bruno

Ce témoignage tombe pile poil :)
MP 92
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Re: Les autos-chir Marcille l'inventeur,

Message par MP 92 »

Bonsoir,
Et voici le résultat vu par un simple soldat:
Extrait de lettre de mon père à sa soeur le 19/11/1915, alors qu'il était dans l'Artois:

" Hier, j'ai été avec mon camarade Fressinaud voir de ses camarades qui sont à l'Ambulance chirurgicale automobile N°1 à Haute Avesnes. Ces jeunes gens, très gentils, étaient Mr De Laveselle fils du député (de la Corrèze, je crois) et ses cousins Roly. 2 sont conducteurs des autos et l'autre infirmier. [...] On nous a aussi fait visiter l'ambulance automobile, d'un confortable inouï, et d'une installation telle que salle de radiographie, de stérilisation, et 3 salles d'opération et 4 tables, qui ont permis d'opérer à la dernière attaque 550 grands blessés en 5 jours. Tient avec l'installation électrique dans trois camions auto Berliet. Les infirmiers en robe-tablier et calot blanc avec leurs manches retroussées avaient l'air de cuisiniers."

Cordialement
Bruno
Bonsoir Bruno, Bonsoir à tous,

Je confirme que l'ACA n°1 a été stationnée aux QUATRE VENTS à HAUTE-AVESNES (Pas de Calais) du 17/7/15 au 23/12/15. Elle y fonctionna pour le compte du 3°CA puis le 12° qui assura sa relève, X° Armée. Elle était dirigée par le professeur agrégé Robert PROUST, chirurgien des Hôpitaux de Paris. Son ambulance "nourricière" accolée était la 13/3, chargée de la préparation des blessés avant passage au bloc opératoire et toute la partie administrative.
En ce qui concerne les cousins ROLY, je pense qu'une faute d'orthographe s'est glissée !
Il s'agit de l'infirmier REBY Gabriel de la 18° SIM, comptable dans le civil, et du conducteur REBY Marcel du 12° Escadron du Train, industriel dans le civil, dument répertoriés à l'effectif au 23/12/15. Par contre, pas de trace d'un dénommé de LAVESELLE ou un nom approchant parmi le personnel du Train !

Le monde est vraiment petit ...
Michel PINEAU

Il m'importe peu que tu adoptes mes idées ou que tu les rejettes pourvu qu'elles emploient toute ton attention. Diderot
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Bruno Tardy
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Re: Les autos-chir Marcille l'inventeur,

Message par Bruno Tardy »

Bonjour à tous, bonjour Michel

Rien d'étonnant dans cette faute d'orthographe puisqu'il s'agit que de camarades d'un copain de mon père. J'ai vu que le nom de REBY est très courant en Corrèze, c'est le département où il est le plus répandu, rien d'étonnant à ce qu'ils aient été cousins du député de ce département.
Dans la phrase que j'ai supprimée, mon père dit qu'ils sont fabricants de liqueur. Merci de cette précision, je vais pouvoir noter l'orthographe exacte de leur nom.
Par contre pas de trace des LAVESELLE, je n'ai trouvé ce nom ni dans les sites de généalogie, ni dans les listes de députés de l'époque. Cette fois encore mon père a du mal comprendre le nom ou il ne s'en est pas souvenu correctement.
J'ai rencontré plusieurs autres cas, notamment avec des orthographes variant d'une lettre à l'autre; c'est normal car ils ne voyait probablement pas souvent les noms écrits.
Cordialement
Bruno
Marcille
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Re: Les autos-chir Marcille l'inventeur,

Message par Marcille »

Bonjour

Je recherche toutes informations sur le docteur Maurice Marcille (1871-1941), celui qui est considéré par ses contemporains comme le "père" des ambulances chirurgicales automobiles, les "autochirs" et.. qui a eu bien des soucis avec la hiérarchie militaire...
Je m'intéresse autant au personnage qu'à ses réalisations, les "autochirs".

Merci
Bien cordialement
Bonjour
Petit fils du Dr Marcille nous venons d'inaugurer une rue du Dr Marcille dans son village de Dadonville 45
A cette occasion, le maire a fait des recherches qui ont permis de faire son discours et j'ai appris qu' un ouvrage Le service de santé aux armées pendant la Première Guerre mondiale d' Alain Larcan consacrait une dizaine de pages au sujet
Si vous me mettez votre mail je vous enverrai le discours du maire
Antoine
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Achache
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Re: Les autos-chir Marcille l'inventeur,

Message par Achache »

Bonsoir,
et bienvenue, Antoine, sur ce Forum.

Pourquoi ne pas publier ce discours du maire de Dadonville directement ici ? Nous sommes plusieurs sur ce Forum à nous intéresser à tout ce qui a trait au Service de Santé en 14 18...

Un autre post plus récent sur le Dr Marcille:
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-servic ... .htm#t5411

Bien à vous,

[:achache:1]
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
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