Hommage aux héros de la bataille de Morhange

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jacques didier
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Re: Hommage aux héros de la bataille de Morhange

Message par jacques didier »

Bonjour à toutes et à tous,

Dimanche 7 septembre, une cérémonie avec service religieux réunira dans la commune de Riche, voisine de Morhange, en présence de personnalités, hommes et femmes qui viendront dire leur reconnaissance envers les morts de la guerre et exprimer leur sentiment patriotique.

Petite histoire du cimetière militaire de Riche créé par les Allemands en août 1914.

Les petits villages lorrains situés sur les lieux où se produisit l’offensive française porte dans l’histoire, le nom de bataille de Morhange. Après la guerre, les habitants tenant beaucoup à conserver les humbles cimetières dans lesquels les soldats français victimes de la bataille du 20 août 1914 avaient été enterrés, font valoir qu’avec un soin pieux, ils ornent des fleurs de leurs champs et de leurs jardins les tombes si soigneusement entretenues. Tous tenaient à ces morts qu’ils admiraient, parce qu’ils savaient que ces hommes vaillants avaient versé leur sang pour leur liberté.

En 1920, des protestations véhémentes s’élèvent, une décision ministérielle prescrit de grouper dans le cimetière militaire de Riche les restes des victimes de la bataille et de toute la guerre, enterrés dans ce que l’état civil militaire appelle le secteur de Morhange. Des critiques purement sentimentales s’expriment de la part des adversaires du regroupement, ils mettent en avant des dépenses de grosses sommes pour exhumer et réinhumer, dans un cimetière-caserne, des corps qui étaient si bien dans les petits cimetières où la population et la municipalité veillaient sur eux avec sollicitude. En outre, de nombreuses personnes voyaient une véritable profanation dans l’ouverture des tombes, elles craignaient qu’exhumations et réinhumations soient effectuées sans respect.

Passant donc outre aux protestations, le Ministre de la Guerre et des Pensions qui était alors M. Maginot, ordonna l’exécution de sa décision. Sous la direction du lieutenant Boffrel, officier de l’état civil du secteur de Sarrebourg, et du dévoué Laurent Sauveur, délégué du Souvenir Français à Morhange, les exhumations, translations et réinhumations sont exécutées avec tous les égards dus aux restes des héros. Les familles absentes pouvaient être tranquilles, ceux qu’ils pleuraient allaient faire l’objet de soins pieux et attentifs de la part des hommes chargés de ce rude travail manuel. Les travaux d’exhumation commencent par le Hellenwald. C’était un important cimetière militaire établi par les Allemands sur le territoire de Morhange, à quelques centaines de mètres de la petite ville. Avant la guerre, on y enterrait les soldats protestants de la garnison morhangeoise. Au lendemain des tragiques journées des 19 et 20 août 1914, il sera vite agrandi et transformé en une véritable nécropole dans laquelle seront enterrés des Allemands et des Français tués ou morts de blessures ou maladies et aussi des prisonniers russes décédés en captivité. Les restes des Allemands dont beaucoup reposaient pêle-mêle dans des fosses communes, surmontées de croix noires, sont exhumés et transportés dans un ossuaire élevé au centre du cimetière.

Les corps des morts français sont transportés dans le cimetière de Riche et réinhumés. Il en sera de même de ceux qui reposent dans les cimetières d’Achain, de Fonteny, de Bidestroff et de Kerprich-lès-Dieuze. Pendant plusieurs semaines, sous le beau et chaud soleil de juin et de juillet la lugubre besogne se poursuit. Après l’exhumation des morts français vient celle des prisonniers russes, si maltraités par les Allemands, qui reposeront dans le cimetière national à côté de leurs camarades de combat.

2.578 victimes de la guerre reposent dans la nécropole nationale de Riche dont les dimensions primitives ont été augmentées. Ceux qui ont pu être identifiés reposent dans des tombes particulières, surmontées de croix blanches, alignées comme pour une suprême et macabre revue de la mort. Les restes des autres, les héros anonymes sont rassemblés en plusieurs ossuaires. Parmi toutes, celle du lieutenant Xavier de Castelnau, fils du général à la tête de la 2e armée. Le cimetière militaire s’étend sur le territoire de cette commune en bordure de la route conduisant à Morhange. A cet endroit, la bataille avait fait rage il y a quatre-vingt-quatorze ans.

Le groupe Turenne de Nancy, présidé par M. Cayotte, a voulu qu’un monument digne des morts enterrés là remplace, au centre de la nécropole, face à l’entrée principale, le pauvre monument provisoire élevé en hâte dès que les circonstances l’avaient permis. Erigé grâce à la générosité publique, le monument définitif, œuvre du sculpteur de Dieuze M. Petit, est inauguré le 24 août 1924. La présence du général de Castelnau et du concours des plus hautes autorités militaires et civiles de la région, rappellent dans leurs discours, l’attitude héroïque des soldats durant la bataille. La chapelle de style néo-gothique provenant d’un don de la famille du comte de Bourcier au curé de Riche, bordant la nécropole, a été bénie le 19 août 1928.

Cordialement.
J.Didier


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