Re: Mystère de la guerre de 14-18, le « tunnel du Winterberg » de Craonne livre ses premiers secrets
Publié : ven. déc. 04, 2020 10:05 pm
Récits de combattants
Le Winterberg - Tunnel
( par le major Schüler, commandant le RIR 111)
Les 20 et 21 avril 1917, le régiment avait été engagé, en tant qu’élément de la 28e DR au Winterberg. Peu auparavant les Français avaient fait reculer les positions allemandes en particulier au sud est du Winterberg. Notre première ligne passait maintenant par la lisière nord de Craonne où deux compagnies et l’EM du 2e bataillon, abrités dans des abris ( pour la plupart des caves et quelques galeries) se trouvaient maintenant très près de l’ennemi. Derrière nous s’élevait le Winterberg large de 500 mètres où des galeries rares, mais assez grandes avec un échelonnement similaire. Le PC du commandant de bataillon se trouvait plus en arrière au Pionierweg. Du 3e bataillon ( réserve) une compagnie se trouva dans la galerie du PC du 1er bataillon et deux autres dans le grand Winterberg-Tunnel en tant que réserve du régiment. A notre droite il y avait le régiment Franz, à gauche le RIR 109.
Le Winterberg-Tunnel hébergeait, dans sa partie la plus septentrionale, les Etats major du régiments et du 3e bataillon, ceci dans trois petites galeries latérales.
On avait foré le tunnel, comme c’était l’usage à l’époque, directement en direction de la position ennemie; il était donc orienté perpendiculairement à la ligne de front car il devait, en même temps, assurer la liaison avec la première ligne, tout en offrant aux réserves un séjour en toute sécurité. A notre arrivée, le tunnel était encore inachevé; il avait atteint une longueur de 260 mètres et conduisait jusque sous le milieu du dos montagneux. A part les sorties nord il disposait de deux sorties de secours vers les côtés ainsi que de quelques cheminées d’aération vers le haut. Il était évident qu’en cas de bombardement violent et d’une attaque ennemie, ce tunnel était susceptible de se transformer en piège à souris de la pire espèce. Mais il n’y avait pas d’autres abris sûrs dans la région. Une division d’ersatz bavarois avait occupé la position auparavant. Ces braves gens n’aimaient pas creuser. Même pendant les périodes calmes ils n’avaient pas fait grand chose pour améliorer la position. Simultanément avec l’arrivée du RIR 111, le tir de l’artillerie ennemie redevenait vif, jour et nuit, ce qui gêna assez considérablement la construction d’abris, de tranchées et d’obstacles.Le régiment avait signalé régulièrement à la brigade et à la division l’imminence d’une attaque ennemie. Aussi longtemps que le tunnel était encore intact, on pouvait compter sur la réserve qu’il abritait, pour refouler l’ennemi dans le cas où celui-ci rejetterait le 2e bataillon derrière le plateau.
Le Winterberg - Tunnel
( par le major Schüler, commandant le RIR 111)
Les 20 et 21 avril 1917, le régiment avait été engagé, en tant qu’élément de la 28e DR au Winterberg. Peu auparavant les Français avaient fait reculer les positions allemandes en particulier au sud est du Winterberg. Notre première ligne passait maintenant par la lisière nord de Craonne où deux compagnies et l’EM du 2e bataillon, abrités dans des abris ( pour la plupart des caves et quelques galeries) se trouvaient maintenant très près de l’ennemi. Derrière nous s’élevait le Winterberg large de 500 mètres où des galeries rares, mais assez grandes avec un échelonnement similaire. Le PC du commandant de bataillon se trouvait plus en arrière au Pionierweg. Du 3e bataillon ( réserve) une compagnie se trouva dans la galerie du PC du 1er bataillon et deux autres dans le grand Winterberg-Tunnel en tant que réserve du régiment. A notre droite il y avait le régiment Franz, à gauche le RIR 109.
Le Winterberg-Tunnel hébergeait, dans sa partie la plus septentrionale, les Etats major du régiments et du 3e bataillon, ceci dans trois petites galeries latérales.
On avait foré le tunnel, comme c’était l’usage à l’époque, directement en direction de la position ennemie; il était donc orienté perpendiculairement à la ligne de front car il devait, en même temps, assurer la liaison avec la première ligne, tout en offrant aux réserves un séjour en toute sécurité. A notre arrivée, le tunnel était encore inachevé; il avait atteint une longueur de 260 mètres et conduisait jusque sous le milieu du dos montagneux. A part les sorties nord il disposait de deux sorties de secours vers les côtés ainsi que de quelques cheminées d’aération vers le haut. Il était évident qu’en cas de bombardement violent et d’une attaque ennemie, ce tunnel était susceptible de se transformer en piège à souris de la pire espèce. Mais il n’y avait pas d’autres abris sûrs dans la région. Une division d’ersatz bavarois avait occupé la position auparavant. Ces braves gens n’aimaient pas creuser. Même pendant les périodes calmes ils n’avaient pas fait grand chose pour améliorer la position. Simultanément avec l’arrivée du RIR 111, le tir de l’artillerie ennemie redevenait vif, jour et nuit, ce qui gêna assez considérablement la construction d’abris, de tranchées et d’obstacles.Le régiment avait signalé régulièrement à la brigade et à la division l’imminence d’une attaque ennemie. Aussi longtemps que le tunnel était encore intact, on pouvait compter sur la réserve qu’il abritait, pour refouler l’ennemi dans le cas où celui-ci rejetterait le 2e bataillon derrière le plateau.