Bonjour à tous,
Je vais tenter de répondre aux questions de Denis, en me permettant simplement de les reformuler de manière synthétique.
Pourquoi honorer les rugbymen en particulier ?
Certes pas pour leur mérite, ni plus ni moins grand que celui d'autres sportifs ou des autres soldats en général.
Ceci dit, l'acte commémoratif est l'émanation et l'expression de la volonté collective d'une communauté de rendre hommage à ses "Anciens", d'en honorer la mémoire.
Cette volonté s'est manifestée très tôt dans le monde sportif, et dès le Tournoi des V Nations 1921 la toute récente FFR avait fait ériger ce monument au stade de Colombes :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b5 ... stade.zoom
(VARVIER est en réalité décédé en 1913, et HEDEMBAIGT est oublié)
Avant son éclatement en fédérations mono-sportives, l'USFSA (devise : "Ludus pro Patria") avait fait éditer, en collaboration avec Le Journal, cette carte soulignant l'engagement des internationaux durant le conflit :
pages1418/forum-pages-histoire/rugbymen ... htm#t90828
On peut ainsi considérer que les hommages actuels, récents ou à venir, s'inscrivent simplement dans la continuité de ceux plus anciens.
Pourquoi au Chemin des Dames ?
Je l'ai dit, et sans aucune prétention de vérité au sens statistique, c'est un secteur où les rugbymen sont tombés en grand nombre, dont 3 internationaux français.
3 internationaux britanniques également dès septembre 1914, mais en ce qui les concerne leur plus gros contingent a été tué dans la Somme, on sait pourquoi.
Combien ? difficile voire impossible de répondre avec précision et paraphrasant Fernand Raynaud je dirai "un certain nombre".
A l'occasion de la "Tranchée des Rugbymen" organisée par le département de l'Aisne pour le centenaire des premiers combats avait été constitué avec les joueurs disparus un "XV du Chemin des Dames".
http://1418.aisne.com/a-la-une/les-proj ... -en-images
Je peux dire que les découvertes depuis 2 ans (la dernière pas plus tard qu'il y a une semaine) permettraient de constituer une deuxième équipe, et de disposer encore de remplaçants.
et encore ne connait-on que les joueurs "de premier niveau" dont on trouve les noms dans la presse, et ce n'est que par d'heureux hasards que l'on découvre parfois un "sans-grade" :
pages1418/forum-pages-histoire/rugbymen ... htm#t87596
Le souhait du CD02 de renouveler la manifestation en 2017 me parait donc légitime.
Faut-il un (nouveau) monument pour cela ?
C'est à ce niveau que se situe à mon sens l'essentiel du débat.
Un monument a valeur de symbole, il permet de se rassembler autour de lui (se récapituler disait Antoine Blondin) et donne corps aux hommages et commémorations.
Mais il n'est qu'un moyen, certainement pas le but.
S'il permet la transmission de la mémoire aux jeunes générations, ici en l'espèce aux gamins de nos écoles de rugby, pourquoi s'en priver ?
Reste la question du lieu.
Pour trouver un compromis avec ceux qui pensent, et ils ont de bonnes raisons, qu'il n'aurait pas sa place à proximité immédiate des anciens champs de bataille, pourquoi pas un peu en retrait vers l'arrière, dans ces zones de repos où les Poilus organisaient, spontanément d'abord puis de manière plus structurée, des matches entre bataillons ou régiments.
pages1418/forum-pages-histoire/rugbymen ... tm#t117004
Qui serait le plus "qualifié" pour le réaliser ?
(j'utilise à dessein le conditionnel, ne sachant pas à quel stade en est le projet)
La légitimité pour cela, sportive si ce n'est artistique, d'un membre de la "famille" (et des plus emblématiques) n'a pas à se discuter, et ce sera au maître d'ouvrage d'en décider le cas échéant.
Le fait qu'il se propose d'en faire don est tout à son honneur, et je ne pense pas sincèrement qu'il y recherche une quelconque notoriété supplémentaire (pas plus qu'Antoine Bourdelle pour son Héraklès Archer).
et pour finir sur un ton plus humoristique, le gros avantage du point de vue de l'entretien, c'est que ses sculptures sont déjà rouillées !
cordialement,