les vestiges de cuir

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air339
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Re: les vestiges de cuir

Message par air339 »

Bonjour Alain,


Je pense que je vais retirer ce terme, trouvé dans un article illustré de 1922. Les descriptions concernant les brodequins militaires se bornent au terme "cheville" sans associer de ville.

Toujours est-il que ces chevilles de talon ont une forme en coin, sans tête plate. Probablement pour garder leur rôle quelque soit leur degré d'usure.

Longueur : entre 14 et 17 mm
Largeur de la tête : environ 3mm

Image


Faudrait voir à demander au quincaillier...


Bien cordialement,


Régis
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Alain Dubois-Choulik
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Re: les vestiges de cuir

Message par Alain Dubois-Choulik »

chevilles de talon ont une forme en coin, sans tête plate.
Bonsoir
Pas vu non plus dans l'Encyclopédie ; le Roret ?? En tous cas, pour faire de la dentelle, ça ressemblerait plutot au macramé . Il y avait des clouteries, mais quant à déposer le nom ... ( pas comme la paella )
Cordialement
Alain
PS : pour quincailler, il y a 50 ans j'aurais su où demander. Maintenant .....
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air339
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Re: les vestiges de cuir

Message par air339 »

Bonjour Alain,



Merci pour la recherche, qui confirme que ces pointes de Valenciennes ne sont connues que de l'auteur de l'article de 1922...


En fouinant sur Gallica, on trouve une autre spécialité de Valenciennes, citée en juin 1916 dans "Les élégances Parisiennes" :



"cache-corset en tulle blanc brodé de plumetis et garni d'entre-deux de Valenciennes".


Un entre-deux plus agréable que celui (la pièce de cuir entre les semelles extérieure et intérieure) des croquenots que portaient, à la même période, les bonhommes dans les tranchées.



Bien cordialement,


Régis
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Alain Dubois-Choulik
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Re: les vestiges de cuir

Message par Alain Dubois-Choulik »

Bonjour,
Régis, ne me dis pas que tu découvres la dentelle de Valenciennes. Elle obstrue bien des recherches sur le net, surtout outre-Atlantique, malheureusement - ou heureusement pour la réputation - c'est de la mécanique et pas faite A Valenciennes.
Il ne reste plus de dentelières aux fuseaux, qu'on y rencontrait encore avant 1914 et un peu après 1918, (l’occupant s'étant largement servi dans l'existant) que celles d'une association locale. Il est vrai qu'en terme de productivité, ce n'est pas très contemporain ....
Cordialement
Alain
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air339
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Re: les vestiges de cuir

Message par air339 »

Bonjour Alain,



Les vestiges d'entre-deux en dentelle sont bien rares sur les champs de bataille, même sur le chemin des Dames...



Retour au rude cuir nourri et noirci au noir de bière, avec cette sorte de pochette :



Mais dans quoi a-t-elle été taillée ?


Cordialement,


Régis
Dernière modification par air339 le dim. sept. 01, 2019 10:06 pm, modifié 1 fois.
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pouldhu
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Re: les vestiges de cuir

Message par pouldhu »

Voila un cas grave de Coriumpathie, Pathologie rare mais fortement addictive qui se caractérise par un besoin compulsif de ramasser du vieux cuir. Le sujet en état de manque n'est pas trop dangereux, il suffit de trouver quelques bouts de ferraille, éclats d'obus, bouteilles ou encore morceaux de porcelaine et ces produits de substitution normalement arrive à le calmer.
Imaginez, vous rejoigniez air339, un grand curiumpathe, dans un bistrot de Soissons, pour une visite autour du CDD, une visite à l'arrache, le matin vous ne savez pas encore quoi visiter. Vous décidez d'aller marauder dans un vallon plein d'obus et là, il vous dit "j'ai envie de cuir" !
Panique ! y'a pas de cuir dans le vallon, il faut trouver fissa une solution .... La creute de Celles pour la fin de journée, on marche sur le cuir dans son fond .... ouf sauvé, il ne va pas me bouffer, il est rentré calme et serein avec 12 kilos de cuir dans son coffre :D

Bon maintenant hommage et respect : Régis est pour moi l'homme qui fait parler tous les objets de 14/18. D'un éclat d'obus, il me donne le RA qui l'a tiré, Un bidon anglais dans une cave de Cerny, il me donne le jour de sa perte par un Tommy. C'est un régal de parcourir le CDD avec un gars comme lui, de trois bouts de cuir, il vous fait un chausson de repos. Un brodequin trouvé au nord de Vassogne, transformé en chausson, bref un vieux machin en cuir comme on en voit plein ici, il l'a fait parler ! Oeillets en laiton = après juillet 17, six mois de vie pour une godasse = le chausson daté de janvier 18, après nettoyage du cuir : marque d'un chaussier parisien = brodequin d'officier.
Voila, l'objet sort de son silence et nous raconte une petite histoire dans la Grande Histoire.
Respect et amitié. Respect et amitié aussi pour un autre grand malade ayant intervenu sur ce fil : Tanker le chasseur de char. Une passion, une générosité, un partage rare et beau ... mais putain comment ont peut aimer autant des boites de conserve sur chenille :roll:
air339
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Re: les vestiges de cuir

Message par air339 »

Bonjour Pouldhu,


Coriumpathe ? voilà qui semble grave, mais pas au point de figurer dans les moteurs de recherche internet...


Pour les yeux autant que pour l'histoire, voici quelques spécimens recueillis sur le même site - et modestement, nous sommes bien loin de 12 kg ! - témoins des flux et reflux de l'année 1918 :

Quartier de brodequin français découpé. A noter la curieuse couture oblique du renfort, et le lustre produit par le frottement de la bande molletière (ou d'une jambière).


Quartier de brodequin allemand découpé, oeilets en aluminium


Divers morceaux, dont une contre-sangle du ceinturon allemand, ici en cuir lissé noir


Bien cordialement,

Régis
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air339
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Re: les vestiges de cuir

Message par air339 »

Bonjour,



Voici un autre spécimen de brodequin bien malmené : tout le dessus de l'empeigne a été découpé. Pour quel usage ? s'agissait-il de faire une sorte de sandale ? ce n'est pas le seul exemplaire observé mais faute de témoignage ou de photo, impossible d'aller au-delà des suppositions.


Ce vestige porte quelques indices de son utilisation dans un cantonnement : des taches de suif ont coulé dessus. Peut-être faisait-il alors office de bougeoir...



Le cuir est devenu sec, cela ne l'empêche pas de retrouver son lustre, côté fleur, d'un simple coup de chiffon. La marque du fournisseur apparaît en haut de la languette, dans un trapèze : 3S. Faute de nomenclature, il restera inconnu.



Régis
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air339
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Re: les vestiges de cuir

Message par air339 »

Bonjour,


Sur cette pièce de cuir grossièrement découpée, la marque d'un fabricant bien connu :"A. Godillot, Paris"



La maison fondée en 1855 par Alexis Godillot confectionne des articles de campement, gagne des concours, remporte des marchés publics, dont les chaussures pour l'armée.
Le catalogue de l'exposition universelle de 1889 indique que la maison Godillot, alors rattachée à la "Société générale des fournitures militaires", a pour principales branches d'industrie : "les effets d'habillement, de coiffure, d'équipement et de chaussures pour l'armée, les municipalités, les compagnies de chemins de fer, les sapeurs-pompiers et toutes les administrations civiles ; — la confection de tous les effets d'habillements militaires et civils pour la France et l'étranger ; — des effets et objets d'harnachement; —du matériel de campement; —du matériel des hôpitaux et des ambulances bidons, marmites, gamelles, etc;- des ustensiles de ferblanterie en tous genres"

Cette bande de cuir épais et craquelé fait penser à une pièce ancienne de harnachement ou de campement, transformée pour faire une sorte de poignée de forte taille (50 mm x 250 mm). Ici, comparée aux dimensions d'un havresac :




Toute suggestion sur l'origine et l'emploi de ce cuir est bienvenue !


Cordialement,

Régis
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Piou-Piou
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Re: les vestiges de cuir

Message par Piou-Piou »

Bonjour Régis,

Je me lance, une poignée pour caisse à munitions.

Cordialement.
Phil.
Phil.
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