boyau Eugénie

Sur les traces des combats et de combattants
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Charraud Jerome
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Re: boyau Eugénie

Message par Charraud Jerome »

Bonjour
Je découvre ce fil et souhaite donc quelques peu compléter les données. Je vais donc le faire, par une question.
Je m'explique.

Les 68 et 90e RI faisaient partie de la 17e DI du 9e CA, le 9e CA qui vint s'échoué au pied du mont Cornillet en septembre 1914, venant de Fère Champenoise.
Guitoune33 nous reproduit les deux seul schémas que je connaissance du secteur de la Voie Romaine (Voir ci dessus). Je vous soumet un nouveau dessin que vous trouverez dans le JMO de la 17e DI (J.M.O. • 2 août 1914-25 mai 1915 • 26 N 298/1

Image

Vraisemblablement, nous sommes sur la voie romaine et l'on voit à gauche le Mont Cornillet.
La qualité n'étant pas terrible, j'hésite sur l'interprétation des autres lieux. Je laisse donc cela à votre perspicacité. La question: Où est on?

Cordialement
Jérôme Charraud
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
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serge
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Re: boyau Eugénie

Message par serge »


Bonsoir Jérôme,
Bonsoir à tous,

On est bien sur la voie romaine au nord de Prosnes et à l'Est du monument au carrefour de la route de Nauroy.
Serge
guitoune33
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Re: boyau Eugénie

Message par guitoune33 »

Bonsoir à tous,
Je pense que nous sommes bien devant une voie romaine mais celle de Bar le Duc,l'actuelle D35,qui rejoint au point 98 à gauche de la stèle la voie Reims Verdun par Souain,l'actuelle D931,qui passait devant la maison du garde à droite de la route de Nauroy (le monument du 8CA est à gauche).Je crois avoir vu un croquis semblable un peu mieux réalisé pris de la maison en dessous du bois des Cuisines au carrefour de la route Nauroy-Thuizy (Val de Vesles) et route de Bar (point 103).Les maisons à droite seraient de Prosnes.
Bonne nuit
GP35
guitoune33
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Re: boyau Eugénie

Message par guitoune33 »

Bonjour à tous
Je reprends l'étude de la carte du 108RIT du 12 03 15
Elle indique un cimetière de guerre dans une tranchée perpendiculaire au boyau Davoust.C'est peut-être de lui que proviennent les réinhumés de la NN de Sillery venant de "l'ouvrage Davoust".
Ensuite les noms.Les bastions de 1ère ligne portent ceux des officiers du 100RI qui ont dirigé les premiers travaux dans la nuit du 14 au 15 janvier 1915:de l'Escale encore employé en 1917 (disparu au Bois d'Ailly Meuse le 25 04 15),Bardou ou Bardon,Cayrol.
Les boyaux d'accés probablement baptisés avant ont apparemment reçu des noms de militaires célèbres:à droite se trouvent Condé et Bonaparte non visibles sur cette carte,puis Fabert qui pourrait être, sauf origine locale,Abraham de Fabert d'Esternay,maréchal de France,gouverneur de Sedan où il aurait fait construire la 1ère caserne de France,précurseur de Vauban,Davoust,maréchal d'Empire,commandait
un CA à la campagne de Russie.Reste Eugène.Il me semble distinguer un P entre boyau et Eugène ce qui pourrait donner boyau Prince Eugène mais lequel.J'écarte Eugène de Savoie Carignan Soissons pourtant franco-italien de naissance,élevé à Condé en Brie,mais qui à servi l'empereur d'Autriche.J'opte pour Eugène de Bauharnais ,beau-fils de Bonaparte,vice-roi d'Italie,très lié avec Davoust et qui commandait aussi
un CA à la campagne de Russie.Je n'écarte pas l'influence du bois du Génie sur le choix du nom.Le P disparait ensuite,nous sommes en République.Le tout SGDG.
Cordialement et A+
GP35
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Charraud Jerome
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Re: boyau Eugénie

Message par Charraud Jerome »

Bonjour
Etant actuellement en train de numériser l'historique du 31e RI, je découvre la prise du bois du Génie, le 25 juillet 1918.
Voici donc le texte de l'histo

Enlèvement du bois du génie.
Ce bois, de forme rectangulaire (250 mètres par 50 mètres), gênait nos vues sur la voie Romaine ; il s’enfonçait comme un coin dans nos lignes et servait aux Boches d’observatoire avancé. Pour cette raison, ils l’avaient formidablement fortifié, garni de mitrailleuses et de réseaux bas.
Trois postes en assuraient la garde. Une mitrailleuse et son groupe de soutien à l’intersection de la lisière sud-est et du boyau du génie, face à notre P.P.6 Un autre groupe, semblable, était établi au croisement du boyau Eugène et du boyau du Génie.
Le troisième défendait la lisière nord-ouest du bois de l’intersection du boyau du Génie, face à notre P.P.3
L’opération, fixée au 23 juillet 1918, 6 heures, fut soigneusement étudiée. La méthode d’encerclement fut adoptée. Quatre groupes d’une escouade environ en furent chargés ; tout en empruntant un cheminement différent, ils s’entraidaient mutuellement.
Le 1er groupe (le sergent Rogue, le caporal Girard et sept hommes) attaque par le boyau du Génie
Le 2e groupe (sergent Labous), par le boyau Eugène.
Le 3e groupe (sergent Biette) doit contourner les lisières nord-est pour prendre le poste à revers et couper une des deux lignes de retraite des Allemands.
Le 4e groupe (caporal Archambault) exécute la même manœuvre par les lisières sud-ouest.
A 5h.45, tout le monde est en place, il faut aller vite. Profitant du désarroi de l’ennemi, le sergent Biette exécuté résolument son mouvement débordant. Le sergent Rogue renonce au boyau ; il en fait suivre les bords par ses hommes et, insouciant du danger, se précipite sur les Allemands qui, affolés, craignant pour leur retraite, s’évertuent à s’enfuir. Après un vif combat à la grenade devant les postes extrêmes, les groupes se rejoignent, la position est enlevée. Un tué et un prisonnier restent entre nos mains. Nos pertes, quoique douloureuses, sont faibles : le sergent Labous est mortellement blessé, le sergent Biette et le soldat Coindre le sont heureusement plus légèrement.
En gradé énergique et clairvoyant, le sergent Rogue prescrit l’organisation immédiate de l’ouvrage. Il dirige et surveille cette opération avec l’activité la plus généreuse. Les boyaux qui se dirigent vers la voie Romaine et le bois Fabert sont obstrués par des moyens de fortune. Un amoncellement de caisses à munitions, de poutres, de fil de fer forme bientôt un barrage suffisant ; le travail s’effectue sous la protection d’un tir à la grenade et de F.M. Une nouvelle perte vient encore nous attrister : le soldat Fontaine est tué d’une balle en plein cœur.
Après une heure de labeur surhumain, tout est fini ; les P.P. sont en place, chacun connait ses consignes et attend avec confiance l’inévitable contre-attaque. Elle ne tarde pas à se produire.
Vers 8 heures, l’ennemi, considérablement renforcé, débouche à la fois de l’ouest par le bois Fabert et du nord par le boyau Eugène ; la position est débordée.
L’héroïque garnison, un moment fléchissante, se rallie, grâce à l’exemple de son chef ; elle lutte âprement à la grenade dans les boyaux et y arrête l’ennemi. Le sergent Rogue, debout sur le parapet, encourage ses hommes et dirige ses grenadiers sur le point où l’ennemi se fait le plus pressant. Il tombe glorieusement en pleine action, atteint d’une balle à la tête ; à ses côtés, le caporal Pacaud, qui combat comme un lion, tombe également frappé à la tête. Les caporaux Archambault et thomas sont blessés par des éclats de grenades, mais la poignée de braves qui reste, mise en fureur par la perte de son chef, résiste de plus belle, puis contre-attaque, et pour la deuxième fois reste maitresse du bois.
La section est très éprouvée ; heureusement, le sous-lieutenant Le Guernigou arrive à son secours, avec sa section et les sergents Thierry et Vernet ; il prend résolument le commandement de l’ensemble. Malgré les pertes et la fatigue de tous, la résistance ne fait que s’accroitre. Au plus fort du combat, le sous-lieutenant Le Guernigou rallie un groupe d’hommes résolus, fait une diversion inopinée sur les Allemands, les met en fuite et reprend intégralement le terrain conquis.
Malgré ces échecs successifs, l’ennemi escompte encore une défaillance de notre part ; dans l’après-midi, il tente deux retours offensifs soutenus par un tir de barrage de gros calibres extrêmement violent. Le bois est bouleversé, les tranchées et boyaux nivelés, mais les occupants tiennent bon et chaque fois l’ennemi compte un nouvel échec.
Les hommes semblent s’être identifiés avec le terrain ; ce qu’ils tiennent ils le gardent ; ils luttent sauvagement, sans esprit de retour, dépensant sans compter les munitions qui leur sont renouvelées sans arrêt.
La nuit semble devoir leur apporter un peu d’apaisement dans cet enfer, il n’en est rien. Comptant sur notre lassitude et l’effet torpide de quelques heures de calme trompeur, les Allemands lancent une suprême attaque par surprise. L’attention des guetteurs est extrême, l’alerte est donnée, chacun se précipite à son poste, et, sous une grêle de grenades, l’ennemi reflue précipitamment, laissant quelques morts de plus sur le terrain.
Les défenseurs sont exténués par cette lutte sans merci, mais ils ont cruellement vengé leurs camarades glorieusement tombés pour exécuter fidèlement l’ordre de leur chef aimé : prendre et garder le bois.
Six fois en moins d’une journée, cette poignée de braves, sans souci du danger et des pertes, refoule l’adversaire numériquement supérieur, toujours renforcé, jusqu’à ce qu’il reconnaisse l’inanité de ses efforts.
Honneur et gloire au sergent Rogue qui a su inspirer d’aussi mâles vertus !
Pour sa belle conduite, la 1ère section de la 10e compagnie fut citée à l’ordre de la division avec le motif suivant :
Le 25 juillet 1918, la 1ère section de la 10e compagnie, sous le commandement de son chef, le sergent ROGUE, avait mission de s’emparer du bois du Génie ; elle y pénétra après avoir triomphé de la résistance acharnée de l’ennemi d’où elle le chassa. Pour garder la position conquise, elle subit, au cours de la jouréne du 25 juillet et dans la nuit qui suivit, six contre-attaques ; chacune de ces contre-attaques fut menée par l’ennemi avec acharnement, celui-ci employant des forces très supérieures à celles qui lui étaient opposées.


la suite de l'histo concerne l'attaque du réduit Bonaparte (pas encore saisi)


Cordialement
Jérôme Charraud
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Achache
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Re: boyau Eugénie

Message par Achache »

Bonjour,

En guise de nouvelle pièce au dossier du recensement des unités qui ont fréquenté le boyau Eugène ou ses alentours, ces deux belles cartes tirées
du JMO 163e DI, en Juillet 1918:

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Bien à vous,

[:achache:1]
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
nono26
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Re: boyau Eugénie

Message par nono26 »

Superbe contribution aux travaux de recherche et d'identification des participants aux combats du boyau Eugène..
Merci Achache!!!
Je vais me remettre sur ce chantier, je l'avais un peu délaissé,j'ai beaucoup travaillé sur les monuments aux morts de ma région.
Un grand moment de bonheur à partager avec vous tous:: mon préposé de la poste qui sait mes recherches m'a remis il y a quelques jours les indications concernant son grand père dont la sépulture n'était pas connue... En recherchant comme vous me l'avez appris, j'ai trouvé sa tombe dans un cimetière militaire à Ypres... il doit maintenant l'annoncer à sa mère , 98 ans , qui , depuis 90 ans désespère de savoir où est son père!!!!!
Merci à vous tous pour ce que vous faites , et pour ce que vous m'avez appris à faire ... Peut être à bientôt à Ypres... ça me plairait !!
Cordialement Nono
nono26
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Re: boyau Eugénie

Message par nono26 »

Bonjour à tous,

les furieux du Boyau Eugène sont toujours là!!!
A noter une date pour les participants de l'année dernière et tous ceux qui ont regretté de n'avoir pas été là... Le 16 avril..
Nous espèrons finir le travail si bien commencé....
Je rappelle le principe... vient qui veut, pas d'inscription, pas de réservation, chacun apportera ses outils (sécateurs, cisailles, etc...) et ses équipements de protection ( surtout les gants de travail pour tout le monde et lunettes si possible )..
Chacun apporte son pique nique ... J'ai souvenir d'un grand moment de partage et de convivialité..
peut être aurons nous le temps d'aller jusqu'au village disparu de Nauroy....
C'est une bonne nouvelle !!!!! n'est il pas ???

Cordialement à tous Nono
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pouldhu
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Re: boyau Eugénie

Message par pouldhu »

Salut Noël, comptes sur moi mais cette fois, je viens avec une tronçonneuse !
A+
Gilles.
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laurent jm
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Re: boyau Eugénie

Message par laurent jm »

Bonjour à toutes et à tous,

Bonjour Noël et bonjour Gilles,

J'ai pris note pour la date du 16 avril dans mon agenda.

C'est avec plaisir que je vous rejoindrais comme l'an dernier.

Je viens avec le matos et les munitions.

A bientôt de retrouver les bifins et les cantinières de l'expédition précédente, mais aussi les renforts.

Il est encore temps de vous souhaiter une Bonne Année.

Amicalement

Jean Marie
In gemino certamine
Au combat il en vaut deux
4 ème Régiment de Cuirassiers
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