pension veuve de guerre

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Gardiendelombre
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Re: pension veuve de guerre

Message par Gardiendelombre »

Bonjour à tous et à Arnaud plus spécialement .

Effectivement, et merci pour le lien .
Mais le lien est un lien financier et non un lien basé sur l'inflation différentielle vue par la ménagère .

A titre d'exemple, depuis qu'il existe, l'ensemble ordinateur + écran vaut toujours de l'ordre de 1000 € , alors que le prix des voitures et surtout de l'immobilier ont explosé .

La question, c'est de savoir si on sait vivre avec 1000 euros ou si on peut acquérir des "atours" qui font que "on devient désirable" ...

Le point névralgique du seuil d'imposition à 5.000 euros me semble "interpellant" par rapport à la pension de base de veuve : 1000 euros

A ce que j'ai pu comprendre après recoupements en regardant les publicités de 1919 comportant un prix , 1000 euros ,ça devrait représenter en pouvoir d'achat quelque chose comme 4 ou 5000 euros (tous les prix n'augmentent pas dans la même marge) dans la poche .
1000 euros, c'est suffisant pour aider à vivre,mais largement insuffisant pour vivre, et pas assez pour devenir une veuve "désirable".

C'est donc une question dont la solution est plutôt financière-sociale" que "financière brute" .

En tous les cas votre participation a grandement aidé à l'établissement d'une marge objective .

Pour ma part en me basant sur divers prix dont en particulier le prix d'un repas à Verdun jugé "pas cher" par le Guide Michelin : entre 5 et 8 francs pour un repas 3 services "de base", que je ferais équivalent à 15 euros actuels ,j'en arrive à la conclusion que pour la nourriture (à tout le moins la nourriture dans un restaurant ce qui ne présume pas toujours du prix chez un commerçant) ,on doit arriver à grosso modo 1 fr = 3 euros pour ce poste ,dès lors en généralisant mais avec les remarques supra,1000 fr = 3000 euros... et c'est pas avec çà qu'on survit, même à la campagne si on ne peut pas être hébergé dans sa famille .
La marge d'erreur est sûrement grande, mais même si je multiplie par 2 ou 3 ,on en revient toujours aux mêmes conclusions je pense ..

je vous en remercie .
Bien à vous.
Merci encore .

Les prix viennent de ": Touring Club de Belgique, numéro 10, octobre 1919.
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dominique rhety
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Re: pension veuve de guerre

Message par dominique rhety »

Bonjour,

un exemple concret qui donne une idée du montant et prouve que les veuves remariées conservaient le droit à pension .

Image

Cordialement.
Dominique Rhéty
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Gardiendelombre
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Re: pension veuve de guerre

Message par Gardiendelombre »

Bonjour à tous,
La remarque de Mr Rethy me semble tout à fait "logique" puisqu'il est de notoriété publique que dans les campagnes des veuves ont réussi à se remarier "à cause" de la pension.

Les textes que j'ai pu lire sont ambigus et permettent 2 lectures : soit la pension est suspendue (cad plus payée) ,soit la pension n'est plus indexée (et je n'ai aucune idée de l'indexation après 1918 qui n'a pas du être triste avec la libération du moratoire des loyers pour commencer...).
Une autre question (au cas où la 2° version est la bonne, à savoir la "non indexation") se pose en cas de divorce ou nouveau veuvage; est ce que la pension redémarre à ce qu'elle aurait du être si elle ne s'était pas remariée, ou est ce qu'elle redémarre au taux qui était le taux versé, et avec une inflation qui commence pour elle à ce moment là (ça me semble tiré par les cheveux, et générateur d'une paperasserie énorme qui risque rapidement de coûter plus cher que le gain de "gagne petit" sur cette pension ....mais "tout est possible .

Bien à vous tous, et merci pour votre collaboration sur ce sujet .
robin des bois
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Re: pension veuve de guerre

Message par robin des bois »

Bonjour à tous,
La remarque de Mr Rethy me semble tout à fait "logique" puisqu'il est de notoriété publique que dans les campagnes des veuves ont réussi à se remarier "à cause" de la pension.

Les textes que j'ai pu lire sont ambigus et permettent 2 lectures : soit la pension est suspendue (cad plus payée) ,soit la pension n'est plus indexée (et je n'ai aucune idée de l'indexation après 1918 qui n'a pas du être triste avec la libération du moratoire des loyers pour commencer...).
Bien à vous tous, et merci pour votre collaboration sur ce sujet .
Bonjour à vous


Beaucoup plus compliqué en effet que je ne pensais :
ma belle-mère- pupille de la nation - m'avait toujours dit que les mœurs des veuves de guerre étaient très surveillées dans les campagnes, compte tenu du versement de cette fameuse pension de veuve de guerre crée en 1919.
Sa mère ne s'était jamais remariée et a mené une vie très austère , travaillant comme couturière spécialisée dans les costumes pour hommes .

Ci-joint 2 articles sympas sur le sujet

[ La veuve de guerre : la bonne et la mauvaise
« Elle [l’administration française] m’a permis, d’autre part, pendant quelques mois d’être en rapport constant avec un effectif imposant de veuves de guerre…
Je puis donc affirmer que je crois les connaître.
C’est pourquoi je les ai classées en deux catégories bien distinctes : celles qui oublient et celles qui n’oublient pas !...
Hélas ! tout le monde le sait aujourd’hui, la première catégorie est de beaucoup la plus importante...
Je revois en cet instant, les braves poilus qui ne manquaient jamais, même au feu, d’envoyer à leurs compagnes la lettre journalière où se répétait si souvent la recommandation suprême : « Si je tombe, pense à moi ! »
Ils sont tombés, ces braves ; leurs compagnes se sont remariées et, parmi elles, il y en a dont la pensée, jamais, ne s’envole vers la pauvre croix de bois perdue au milieu des lignes sanglantes du Front… Elles ont bien autre chose à faire !
Cheveux courts, jupes courtes, cigarettes, cannes, redingotes, chapeaux cloches et perception régulière de la pension du mort, tout cela leur semble suffisant pour occuper leurs petites âmes, sans parler du reste !...
Par contre, il y a des veuves aux cœurs élevés et qui, malgré une seconde union nécessitée par les exigences même de la vie actuelle, conservent pieusement en elles le souvenir du héros. Celles-là seulement qui portent sincèrement leur deuil jusqu’au plus profond de leur âme sont vraiment veuves et, si je m’appelais le Droit, c’est à celles-là seulement que je servirais une pension !... »
SOURCE : P.J. Mézières, La voix des Morts, Eugène Figuière, 1926, pp 117-118

« La véritable veuve… »

« La véritable veuve est celle qui aime son mari et dont l’attachement subsiste jusqu’au moment où le trépas, de nouveau, vient l’unir au repos du héros. C’est pour de semblables femmes que le soldat tombe vaillamment et qu’il meurt content, sachant qu’elles ne l’oublieront pas. »
SOURCE : P.J. Mézières, La voix des Morts, Eugène Figuière, 1926, p 123.


Ouahhhh ce que c'est beau
ps : il y a pourtant des liens ONAC qui parlent bien de " la suspension "de la pension de veuve en cas de remariage , des articles évoquant " l'épineuse question du remariage des veuves de guerre"... je ne sais moi aussi quoi penser !



robin des bois
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