240 000 morts bretons????

[gastonj13_marseille]

Bonjour,
Je suis toujours consterné de voir que dans l'exploitation des statistiques chacun y va de son recensement de 1911 (résidents ) pour faire des rapprochements avec les natifs... Il n'y a pas besoin d'argumentaire de ce type pour reconnaître le lourd tribu des départements ruraux, notamment les bretons, pendant la GG. L'Ardéche, département peu peuplé, compte plus de natifs MPLF que les Bouches-du-Rhône (peu, mais significatif).
En matière de statistiques ce genre de choses est un raisonnement incorrect.
Si certains ont entrepris le travail de compilation des fiches sga pour un ou plusieurs départements, ils pourront avoir une idée de ce que j'avance en comparant les départements d'origine et de résidence des MPLF lorsque cela est possible.
Cordialement,
JM CHARDES

[eric62]

Bonjour,
Moi je suis surtout consterné par ceux qui ce permettent de toujours de remettre les gens à leur place. Ce forum est un lieu de discussion ou chacun peut s'exprimer, désolé si je n'ai pas votre science infuse mais moi je sais rester correct dans mes propos.
éric62

[gastonj13_marseille]

Bonjour,
Je suis navré de voir que ces propos vous choquent, mais si l'on veut être docte, il faut être précis et rigoureux et ne pas véhiculer des lieux communs erronnés.
JMC

[gastonj13_marseille]

Re,
Je suis allé un peu vite, un peu emporté et m'en excuse. Néanmoins, avec ce recensement de 1911 et SGA nous avons affaire à un "marronnier" sur ce forum, si l'on reprend les termes journalistiques. Il est quand même facile de se rendre compte que ce sont des données essentiellement différentes et des approximations assez grossières que l'on est inévitablement appelé à faire si on les rapproche. Je pense que vous aurez compris mon domaine d'activité. Dans la presse, on nous ressort de temps en temps le coup du moteur à eau...et imaginez les réactions des thermodynamiciens...

JM CHARDES

[gastonj13_marseille]

Re,

Mon point de vue est que tout cela est dérisoire.

Si l'on se place au point de vue de l'individu, il faut rapprocher au niveau des familles. Une famille auvergnate qui à ses 4 fils morts à la guerre est plus touchée qu'une famille d'origine bretonne qui n'avait que des filles... Dans les zones ou il y avait pour différentes raisons (politico-religieuses entre autres) plus de familles nombreuses que dans d'autres, on peut comprendre l'exode rural ...le nombre important de mobilisés et la conséquence en temps de Guerre.

Si on se place au niveau d'une région, il faut rapprocher au tissu socio-économique... Les employés de Michelin MPLF , quelle que soit leur origine ont fait payer un lourd tribu à l'entreprise Michelin et par la même à la région Auvergne. Je parle de Michelin, parce que j'ai un Guide des Champs de Bataille sous les yeux

Pour démontrer que la République à choisi des régions comme fourniture de "chair à canon", c'est un autre problème ...

Quand à moi je suis né cévenol, gardois, habitant à Marseille...alors ..

JM CHARDES

[Perplexe29]

En complément à l'article paru dans Ouest-France, voici la réaction de Bretagne 14-18 au chiffre avancé de 240 000 morts.

Les Bretons et la Grande Guerre
(Courrier des lecteurs – Ouest France du 25.11.2008)
MM. Jean-Yves Coulon et René Richard, association Bretagne 14-18, répondent au Député Marc Le Fur (OF du 10novembre) ;
« Dans ce « point de vue » s’appuyant, malheureusement de manière tronquée, sur le travail de M.G. Le Guen, géographe (en fait un chapitre de l’ouvrage collectif Histoire de la Bretagne, publié chez Privat, dès 1970, sous la Direction de Jean Delumeau, et réédité sans complément ou modification notables en 1987), Marc Le Fur, député des Côtes d’Armor,affirme qu’il y eut 250 000 morts bretons. Cette référence à M. Le Guen est cependant incomplète et inexacte. Celui-ci écrit en effet,àlapage 490 de l’ouvrage,qu’Emile Gabory « estime à 150 000 le nombre de morts bretons,chiffre nettement inférieur à celui qu’ont avancé d’autres auteurs (240 000) ». Nous ne lisons nulle part 250 000. Ajoutons que nous sommes quand même en 2008 et que, contrairement aux années 20 ou 30, les archives sont largement ouvertes pour un contrôle des chiffres…
M. Le Fur évoque ensuite le monument érigé à Sainte-Anne-d’Auray qui « recense chacun de ces hommes dans la fleur de l’âge, paroisse par paroisse, canton par canton dans cinq départements bretons ». Nous n’insisterons pas sur ce mélange des paroisses, communautés religieuses, et des cantons ou départements, entités républicaines. Pour avoir visité cet imposant mémorial de Sainte-Anne-d’Auray,nous y avons bien lu, à l’entrée de la crypte, le début d’une inscription concernant « … le souvenir des 240 000 Bretons, soldats,marins, aviateurs et civils, victime de la Grande Guerre 1914/1918 » et non « 250 000 » morts.
Quant à la liste des poilus bretons, et donc de tous les poilus bretons morts au combat,paroisse par paroisse,nous n’avons recensé sur les murs que 8 017 noms de 1 000 paroisses correspondant à 902 communes (678 noms des Côtes-du-Nord, 948 du Finistère, 359 d’Ille-et-Vilaine, 502 de Loire-Inférieure, 5480 du Morbihan et 50 d’autres départements). Beaucoup de nom de paroisses (ou de communes, puisqu’il s’agit de cantons) sont absents.
M. Le Fur n’indique pas en effet que,pour financer ce grandiose monument, il fallait payer l’inscrption des noms dans les murs sous forme d’achat de pierres. Et, dans notre Bretagne pauvre et saignée par la guerre, peu de familles purent s’offrir cette gloire. Ce qui explique sans doute en partie pourquoi ce coûteux projet monumental (de l’architecte nantais René Ménard), dont la première pierre fut posée le 1er octobre 1922 par Mgr Ceretti, nonce apostolique, ne fut inauguré que le 24juillet 1932 par Mgr Maglione. Même si nous savons d’où vient ce chiffre de 240 000 morts, aucun de ceux qui le martèlent ne peut donner les sources qui l’étayeraient. Emile Gabory, Jean-Yves Coulon, Yann Lagadec et Henri Gilles nous paraissent beaucoup plus crédibles. Même avec 130 000 morts (sur 593 000 mobilisés), la Bretagne, qui avait alors un peu plus de 3 200 000 habitants, reste « en tête » des provinces françaises les plus touchées par la guerre. L’hécatombe bretonne en vies humaines est déjà assez effarante sans qu’il soit besoin d’en rajouter.
Pendant cette année, nous avons constaté une profusion de publications,de déclarations, de cérémonies. Mais, petit rappel : »… »…

Il y a un complément à cet article que je n'ai pas repris ici et qui concerne les dernières "sentinelles" bretonnes.
Cordialement
Robert

[Perplexe29]

Bonjour à tous,
Je m'excuse mais dans le post ci-dessus, j'ai oublié la formule de politesse d'introduction.
Alors re-bonjour à tous
Cordialement
Robert

[BARBIERI Marc]

Bonjour à toutes et à tous,

M'intéressant de près à la Loire Atlantique, comme certains le savent, je vous donnerai les résultats de mes recherches dans...une dizaine d'années.

Par contre, il apparaît que le ration MPLF (inscrits sur les MAM, attention aux doublons, voire aux triplons...) / population totale (recensement de 1911) donne des pourcentages variant de 4 à 5 %, pour les communes déjà recensées.

Mais ce n'est que le début.

Amicalement

Marc

[Arnaud Carobbi]

Bonjour à tous,

Édifiant comme certaines idées meuvent traverser le temps, bien qu'elles aient été démontées depuis longtemps ! Merci à tous pour ces éléments qui permettent d'éclaircir le sujet.
Il y a quelques temps maintenant, une discussion sur les pertes par département avait déjà animée le forum :
pages1418/forum-pages-histoire/classeme ... 6651_1.htm
Jérome Charraud y avait commis une belle carte des pertes par département. Elle n'est hélas plus visible . Je ne peux proposer que celle par Régions militaires métropolitaines (sources dans le message d'origine).
Bien cordialement,
Arnaud