Dinant août 1914

Piou-Piou
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Re: Dinant août 1914

Message par Piou-Piou »

Suites.
Rapport M. Tschoffen.

Monsieur le Ministre,

J'ai l'honneur de vous faire parvenir le rapport que vous m'avez demandé sur les évènements survenus au cours des opérations militaires à Dinant et aux environs, et sur la détention en Allemagne de nombreux citoyens de Dinant et Anseremme.
Dès le 6 août, c'est-à-dire avant l'arrivée des premières troupes françaises, qui vinrent de Givet, des cavaliers allemands parurent à Dinant et Anseremme. Ces patrouilles pénétrèrent parfois jusque dans l'agglomération et furent reçues à coups de fusil quand elles vinrent en contact avec les troupes belges qui, à ce moment, occupaient les deux rives de la Meuse.

Voici la série de ces incidents. Je les détaille uniquement parcequ'ils montrent que la population s'abstint absolument de toute attaque envers les cavaliers ennemis.

Le 6 août, à Anseremme des soldats belges du génie tirent sur une patrouille de hussards et blesse un cheval. A Furfooz, le cavalier démonté avise un cultivateur et lui prend son cheval en échange de la monture blessée.

Le même jour ou le lendemain, trois hussards apparaissent rue Saint-Jacques (route de Ciney). Les carabiniers ou chasseurs belges en blesse un et le font prisonnier ainsi qu'un de ces camarades dont le cheval à été atteint. Le troisième s'échappe. Ces hommes appartiennent à un régiment du Hanovre.

Le 12, aux rivages (Dinant), un détachement du 148e RI français détruit une patrouille de cavalerie, un seul homme s'échappe. Vers la même date, coups de feu aux Fonds de Leffe par un détachement du même régiment. Deux cavaliers allemands sont tués.

A suivre.
Cordialement.
Phil.
Phil.
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HT62
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Re: Dinant août 1914

Message par HT62 »

Bonjour Phil,

Merci d'avance, ce serait formidable !
Bonne journée, cordialement, Hervé.
Les régiments de Béthune et Saint-Omer : les Poilus du Pas de Calais et d'ailleurs :

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Piou-Piou
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Re: Dinant août 1914

Message par Piou-Piou »

Bonsoir à toutes et tous,

Le 15 août, les allemands tentent de percer le passage de la Meuse à Anseremme, Dinant et Bouvigne. Ils sont repoussés. Pendant cette journée, plusieurs détachements allemands pénétrèrent jusque dans la ville. Ils ne molestent en rien la population.

La ville et les habitants eurent peu à souffrir de cette affaire, qui fut cependant très chaude et dura toute la journée. Un M. Musson fut tué en relevant les blessés et une femme fut légèrement blessée. Sur la rive droite, un obus français tomba sur une maison et un obus allemand sur la poste. Sur la rive gauche, quelques maison furent atteintes par des obus allemands. Dès le commencement de l'action, l'artillerie allemande tira sue l'hôpital bien en vue et largement couvert du drapeau de la croix rouge. En quelques minutes, six projectiles atteignirent les bâtiments. Un des obus pénétra dans la chapelle au moment où les enfants de l'orphelinat sortaient de la messe. Il n'y eu pas de victime.

Le 17 ou le 18, les Français n'occupent plus la rive droite d'une façon permanente, ils se bornent à y envoyer des patrouilles. Chaque jour, échange de coup de fusil et de coup de canon entre les deux rives. Des cavaliers allemands recommencent à descendre dans la ville, où ils circulent impunément. Exemple : le 19, vers midi, un hulans, venant de la direction de Rocher-Bayard, se retire par la route de Ciney sans y être inquiété. Il a traversé la ville dans presque toute sa longueur. Le même jour, à la nuit tombante, un autre cavalier suit le même itinéraire et se retire avec la même sécurité.

Dans la nuit du 21 au 22, une vive fusillade éclate soudainement rue Saint-Jacques (route de Ciney). Ce sont les allemands venus en automobile qui tiraillent sur les maisons où les habitants dorment paisiblement. Ils enfoncent les portes, blessent gravement trois personnes, dont une au moins à coups de bayonnette et se retirent après avoir, en se servant de bombes, incendié de quinze à vingt maisons. Ils abandonnent un certain nombre de ces engins qui furent jetés à l'eau par les habitants. Ceux-ci prétendent qu'il s'agit de bombes incendiaires.

On ne comprend rien à cette agression. Les journaux ont bien rapporté des récits d'atrocités commises aux environs de Visé, mais on n'y a pas cru. Finalement, l'opinion s'arrête à l'idée que cette attaque est un exploit d'hommes ivres et l'on attend sans trop de crainte la suite des événements.

Le 23 août, la bataille entre les armées françaises et allemandes s'engage de bonne heure par un duel d'artillerie. Les deux premiers coups de fusil des allemands sont tirés sur deux jeunes filles qui cherchaient un abri meilleur que celui où elles se trouvaient.

Tous les habitants se réfugient dans les caves. Vers 6h30, j'entends les cris des allemands arrivant devant chez moi. Un violent coup de sonnette et en même temps des coups de fusil sont tirés dans mes fenêtres, à tous les étages les vitres sont brisées. J'ouvre ma porte, une douzaines de soldats allemands me couche en joue, pendant qu'un autre me fait signe de lever les bras. On fait sortir les miens et moi, on nous fouille; Pas d'armes - non - Dans la maison ? - non. - Pas de soldats français blessés ? - Non.

A suivre.
Cordialement.
Phil.
Phil.
Piou-Piou
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Re: Dinant août 1914

Message par Piou-Piou »

Bonsoir à toutes et tous,

On nous laisse libres, mais avec défense de rentrer chez nous.
J'avais la clef de la maison d'un voisin qui avait quitté Dinant. Nous nous y réfugions. A peine y étions-nous de deux minutes, coup de sonnette, coups de feu dans les fenêtres, on nous expulse de notre nouveau refuge. Nous retrouvons dans le rue M. le juge Herbecq, notre voisin immédiat, Mme Herbecq et leurs sept enfants. Après quelques pourparler, on nous laisse libre encore et nous entrons chez M. Herbecq.
J'avais, pendant ce temps, pu constater la façon de procéder des allemands. Dans la rue déserte, ils marchent sur deux files, le long des maisons, celle de droite surveillent les maisons de gauches et inversement, tous le doigt sur la gâchette et prêts à faire feux. Devant chaque porte, un groupe se forme, s'arrête et crible de balles les maisons et spécialement les fenêtres jusqu'à ce que les habitants se décident à ouvrir. Je sais que les soldats jetèrent de nombreuses bombes dans les caves.
Si l'on tarde, ils enfonce à coups de hache et à coups de crosse portes et volets. Que l'on se hâte ou non, le résultat est le même, la maison est envahie, les habitants sont expulsés, fouillés et emmenés.
Je ne sais pourquoi la famille de M. Herbecq et la mienne subissent un traitement différent, peut-être parce que nous avons pu dire quelques mots d'allemand.

Nous restons environs deux heures chez M. Herbecq. Pendant ce temps, la curiosité nous poussant, nous nous risquons à aller voir à une lucarne du grenier. Les allemands bombardent le faubourg de Neffe (rive gauche). Des maisons que nous voyons ainsi détruire ne part aucune riposte.
Vers 9 heures, salve dans les fenêtres et expulsion définitive cette fois.
On nous conduit vers la rue Saint-Roch. Sur le trajet, plusieurs maisons brûlent. Dans une chambre de la maison Mossiot, des meubles brisés sont empilés et en flammes. Nous arrivons chez un appelé Bouille, où l'on nous confine. La maison, l'écurie et la forge qui en dépendent sont remplies de prisonniers. A chaque instant il en arrive d'autres, homme valides, veillards, femmes et enfants.
On donne l'ordre à MM. Delens,hôtelier, et Taquet, ancien gendarme, d'aller avec une civière relever au quai de Meuse des allemands morts et blessés. Ils y sont envoyer seuls, le quai est soumis au feu des Français. Comme récompense de leur courage, ils seront d'ailleurs envoyés à Cassel.
Quelques hommes passent, les mains liées derrière le dos. Peu après, au milieu du bruit de la bataille, nous distinguons nettement des salves. On se regarde, les allemands viennent de fusiller ces malheureux.
Au nombre des victimes de cette exécution se trouve M. Lambert Thirifays, fils du juge des enfants. Depuis quelques jours , il est partiellement paralisé et devenu muet.

A suivre.
Cordialement.
Phil.
Phil.
Piou-Piou
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Re: Dinant août 1914

Message par Piou-Piou »

Bonsoir ou bonjour à toutes et tous,

Bonsoir ou bonjour Christian,
Petite parenthèse; Salutations à tous les Frères Ailés.
Ces allemands ?, infiltration en ville, comme en terre d'Afrique, la barbarie en moins, tu me suis ?. Le bergham reste bien accroché ?.

Je reviens au sujet.

Dans notre groupe, la conversation s'engage tantôt avec l'un, tantôt avec l'autre des soldats qui nous gardent. D'après les uns, nous ne sommes rassemblés que pour être en sécurité. D'après d'autres, nous seront fusillés parce que nous avons tiré. Protestations et dénégations.
Réponse : Tous pour un ! C'est la guerre. Mais enfin qui a tiré ?, beaucoup de civil. Entre autres une jeune fille de treize ans, qui a tiré un coup de révolver sur un major. J'ai lu, depuis, que le même fait a été avancé à propos d'une localité du Luxembourg. Il y a là un défaut dans l'organisation de la calomnie.

Vers 2 heures, ceux d'entre nous qui se trouvent dans la forge sont emmené vers la prison. La plupart des maisons du quartier brûlent.
Chez M. le juge Laurent nous voyons les allemands installés dans le bureau. Ils fouillent ses papiers. On nous fait entrer dans une cour de la prison. Du haut des collines d'Herbuchenne, la vue plonge dans cette cour. Quand nous y pénétrons, nous sommes accueillis par des coups de fusil partant de ces hauteurs. Mme Stevaux, soixante-quinze ans et un nommé Lebrun sont tués. Plusieurs sont blessés, entre autres Mme Thonon (elle mourut deux jours après). Son mari fut arraché d'auprès d'elle et déporté en Allemagne. Les allemands, exposés comme nous à ce feu, nous refoulent dans un coin où nous sommes à l'abri.
Ils crient à leur camarades de cesser le feu, hissent un drapeau blanc et la fusillade dirigée sur nous s'arrête. Grâce à la hauteur du mur d'enceinte et à lexiguïté de la cour, preque toutes les balles portaient trop haut. Sans ces deux circonstances, un effroyable massacre aurait été fait dans la foule compacte de prisonniers, foule composée surtout de femmes et d'enfants.

Dans l'intérieur de la prison, les prisonniers civil fait par les allemands sont nombreux. Que veut-on faire de nous ?. De temps à autres des officiers viennent voir ce qui se passe; ils se retirent rarement sans menaces à notre adresse.

Vers 6 heures, les menaces se précisent. Nous allons être fusillés.
L'abbé Jouve, curé de Saint-Paul, à Dinant, donne à tous l'absolution.
Brusquement, les hommes sont séparés des femmes et rangés en ligne dans la cour. Déjà on ouvre la porte de la cour, lorsque, tout près de la prison , éclate une fusillade extraordinairement nourrie. Des soldats qui se trouvent sur la place de la prison rentrent tout effarés se mettent à tirer en l'air ou à travers les panneaux brisés da la porte.
Un officier s'approche du bureau du directeur et, à travers la fenêtre, tire un coup de révolver sur un médecin qui est ec train de panser les blessés. Le docteur n'est pas atteint, il s'est jeté à terre et reste dans cette position faisant le mort. Il demeurera ainsi tant qu'il y aura des allemands dans la prison et échappera, grâce à cette ruse, à la déportation en Allemagne.

Un moment de désarroi s'est produit, dont chacun a profité pour se glisser auprès des siens. Tout le monde croyait à un retour des Français. Malheureusement, la fusillade qui y avait fait croire cesse de suite et l'on comprend qu'une exécution en masse vient d'avoir lieu. Dans la cour de la prison, il y a un mort de plus, un nommé Bailly.

Vers 8 heures, la bataille a beaucoup diminué d'intensité. On fait sortir tout le monde de la prison et on nous conduit vers Anseremme, après nous avoir fait faire un détour pour nous montrer sur la rive gauche le faubourg de Neffe en flammes.

Sur notre route, partout des incendies. Près du Rocher-Bayard, arrêt de la colonne, séparation des hommes valides d'avec le reste de la bande. Ils sont reconduits vers Dinant tandis que les vieillards, les femmes et les enfants sont entraînés vers Anseremme.

A suivre.
Cordialement et bon w-e de pâques à toutes et tous.
Phil.


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terrasson
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Re: Dinant août 1914

Message par terrasson »

bonjourPhill bonjour a tous
oui sans soucis... !!!!!mais tu nous fais des belles choses bon week end Pascal
cordialement adischats
soldat forcat a pas jamai portat plan lo sac.Es pas l'ome que gana es lo temps vai i mesme pas paur
Piou-Piou
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Re: Dinant août 1914

Message par Piou-Piou »

Bonsoir à toutes et tous,

A chaque instant notre marche est arrêtée. Nous voyons les soldats pénétrer dans les maisons encore intactes, en ressortir quelques instants après, puis des flammes jaillir, quand la chaleur devient intolérable, on nous remet en route pour nous faire jouir un peu plus loin du même spectacle, si bien que nous mettons une grosse heure pour aller du Rocher-Bayard à la montagne Saint-Nicolas, par laquelle nous sommes conduit hors de Dinant : le trajet n'a guère plus de 1 kilomètre.

Pendant un de ces arrêts, ordre nous est donné en français de remettre notre argent. De suite, nous sommes fouillés par les soldats qui nous gardent pendant que d'autres passent avec des sacs en toile et rassemblent les sommes enlevées. Un des prisonniers demande un reçu à un officier qui passe. Il est menacé du révolver. En ce qui me concerne, j'étais porteur d'une somme de 800 à 900 francs en espèces, dont partie en or. (Au moment de la séparation, j'avais remis à ma femme et à mon fils tout ce que je possédais de billet.) La monnaie d'argent est déposée dans un des sacs, mais je vois des soldats qui m'avait fouillé mettre subrepticement en poche l'étui contenant mon or.

J'affirme que ce vol en grand fut commis par ordre.

Le lendemain et le surlendemain, le capitaine qui commandait notre escorte nous fit encore fouiller à différentes reprises. Remettez tout votre argent ou vous serez fusillé, disait-il. A marche, il ajouta : vous serez fouillés jusque dans les souliers. On prit tout ce que l'on put trouver sur nous. Même les livrets de la caisse d'épargne furent l'objet d'une chasse avide.
Ce bel exploit accomplis, on nous fait reprendre notre route. Le long du mur de la prison quelques cadavres de civils sont couchés. Un peu plus loin, devant chez moi, il y en a un monceau.
Les soldats font porter leurs sacs par les prisonniers. On nous conduit à Herbuchenne par la montagne Saint-Nicolas. Nous devons enjamber des cadavres de gens fusillés. Sue le plateau d'Herbuchenne, des des fermes et des habitations sont disséminées. Tout ce que nous voyons brûle, Dinant, dans le fond, est un brasier. Devant nous, sur la rive gauche, l'incendie dévore le collège de Belle-Vue, le château du Bon-Secours, l'institut hydrothérapique, etc. Dans le lointain, vers Onhaye le ciel est rouge.

Des soldats nous disent que nous seront conduits en Allemagne, d'autres nous menacent, disant que nous serons fusillés au lever du jour. nous allons camper ici.

A Dinant la bataille est finie : les allemands ont passer la Meuse.
Tels sont les faits dont j'ai été le témoin oculaire au cours du sac de Dinant.
Pour ceux que je vais relater, j'en fait le récis d'après les témoignages concordants et soigneusement controlés.

C'est par quatre voies principale que, le 23 août, les allemands descendirent dans Dinant, tous à peu près à la même heure, vers 6 heures du matin.

Ces routes sont : celles de Lisogne à Dinant, de Ciney à Dinant et la montagne de Saint-Nicolas, par ou descendent les troupes se trouvant sur une partie du plateau d'Herbuchenne, et enfin la route de Froidvau, conduisant de Boiseille à Dinant.

La première de ces routes débouche dans le quartier dit, Fonds de Leffe.
Dès leur arrivée, les soldats pénètrent dans les maisons, expulsent les habitants, tuent les hommes et incendient les habitations.
M. Victor est tué chez lui en précence de sa femme et de ses enfants. M. Himmer, directeur de la fabrique de Leffe, vice-consul de la république Argentine, est fusillé avec un groupe d'ouvriers de son établissement. Cent cinquante-deux membres du personnel de cette fabrique sont assassinés.
L'église des Prémontrés est, m'a-t-on raconté, envahie pendant la messe. Les hommes en sont emmenés de force et fusillés sur-le-champ. Un des pére Prémontrés est également massacré.

Mai à quoi bon détailler davantage ?. Un seul fait suffit : de toute la population de ce quartier, il reste neuf hommes vivants (vieillards non compris). Les femmes et les enfants sont enfermés à l'Abbaye des Prémontrés, qui sera pillée dans la suite. On verra des soldats se promener en ville revêtus des robes des moines.

Mêmes scènes de massacre et d'incendie rue Saint-Jacques, qui termine le route de Ciney. Les victimes sont toutefois moins nombreuses. Les habitants de ce quartier, plus impressonnés que ceux du reste de la ville par les scènes nocturne du 21 au 22, ont en grande nombre, abandonné leurs maisons.
De la rue Saint-Jacques, les allemands se répandent dans tout le quartier. On tue encore , mais moins qu'à Leffe. La population est internée aux Prémontrés. Tout est incendié. De notre belle et vieille église gothique, on brûle le clocher et les toits. On met le feu aux portes, sans cependant parvenir à les détruire compètement.

Plus loin, la Grande Place et la rue Grande jusqu'à la rue du Tribunal sont momentanément préservées : les allemands n'y pénètrent pas.
Ce n'est que le lendemain que leurs habitants seront internés.

A suivre.
Cordialement.
Phil.
Phil.
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patrick mestdag
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Re: Dinant août 1914

Message par patrick mestdag »

Image

Source :
German Atrocities 1914 A history of Denial .
Horne & Kramer 2001

@+
Patrick
Verdun ….papperlapapp! Louis Fernand Celine
Ein Schlachten war’s, nicht eine Schlacht zu nennen“ Ernst Junger.
Oublier c'est trahir Marechal Foch
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HT62
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Re: Dinant août 1914

Message par HT62 »

Bonjour Phil et Patrick,

Merci pour toutes ces sources !
Bon dimanche, cordialement, Hervé.
Les régiments de Béthune et Saint-Omer : les Poilus du Pas de Calais et d'ailleurs :

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Re: Dinant août 1914

Message par Piou-Piou »

Bonsoir à toutes et tous,

Bonsoir Patrick et merçi pour l'apport des cartes, c'est un truc que je ne maîtrise pas, joindre photos ou docs.

Le 24 au soir et le 25, on brûle cette partie de la ville, il y reste une seule construction, l'Hotel des Familles.

Depuis la rue du Tribunal jusqu'au delà de la prison, les crimes sont commis par les troupes descendant de la montagne Saint-Nicolas. J'ai relevé les numéros des 100e et 101e d'infanterie (Saxons).

Sur cette voi, dès que les troupes arrivent, elles procèdent comme à la rue Saint-Jacques et aux Fonds de Leffe, massacre d'une partie des hommes, arrestation des femmes et des enfants.
Quand au reste du quartier, les habitants eurent des fortunes diverses.

Après avoir été rassemblés et retenues un certain temps dans une rue où elles étaient à l'abri des risques de la bataille, de nombreuses personnes furent conduites (hommes, femmes et enfants) jusqu'à l'endroit où un seul côté de la rue est bâti, l'autre donne directement sur la Meuse. Les prisonniers furent rangés sur une longue file pour servir de bouclier contre le tir des Français, pendant que les troupes allemandes défilaient derrière ce rempart vivant. Les Français cessèrent le feu dans cette direction dès qu'ils virent quelles victimes étaient offertes à leurs coups. Une jeune fille de vingt ans, Mlle Marsigny, fut cependant tuée sous les yeux de ces parents, elle avait reçu une balle française à la tête. Parmi les personnes ainsi exposées, je note : mon substitut, M Charlier, M Brichet, inspecteur forestier, M Dumont, commisaire voyer, leurs femmes et leur enfants. Les captifs furent ainsi exposés pendant environ deux heures, après quoi ils furent conduite en prison.

Même procédé pour un groupe de citoyens exposés au feu français place de la prison. On les oblige à tenir continuellement les bras levés.
Parmis eux un vieillard de quatre-vingts ans, M Laurent, président honoraire du tribunal, son gendre, M Laurent, juge, la femme et les enfants de celui-ci. Pas de victime, les Français ont cessé le feu et les allemands ont pu défiler librement. Au bout de deux heures, internement à le prison. Je cite quelques noms parce que ce sont ceux de magistrats et fonctionnaires que je connais plus particulièrement, mais on peut évaluer à 150 au moins le nombre de personnes qui furent soumises à ce traitement.

Les autres habitants du quartier furent, comme ma famille et moi, chez Bouille. Dans la maison, l'écurie et la forge, on était entassé, on débordait même dans la rue.
Les occupants de la forge, dont j'étais, en furent, comme je l'ai dit, extraits vers 2 heures et conduits à la prison.
Les autres, furent, vers 6 heures, menés non loin de la prison, devant mon habitation.

A suivre.

P.S : si le sujet devient trop long, me le faire savoir.
Il reste, plus ou moins, huit pages.

Cordialement.
Phil.
Phil.
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