au sujet de la "Peur" de Gabriel Chevallier

[mireille salvini]

bonjour à toutes et à tous

je viens de terminer de lire La Peur de Gabriel Chevallier
oeuvre âpre et forte,je vais devoir attendre avant de lire autre chose,comme quand on regarde un truc trop lumineux et que sous les paupières fermées l'image reste et danse encore...

j'aurais 2 questions:

-quelqu'un connaitrait-il le parcours militaire de l'auteur? car,dans le livre,les noms de lieux cités coïncident souvent avec ceux que mon grand-père a pu voir avec son régiment,à peu près aux mêmes époques...c'est assez troublant
évidemment,cela part du principe que le livre est très largement autobiographique,ce que je crois

-que veut dire le sigle P.C.D.F. ?
je resitue dans le contexte,page 174 de l'édition récente (le passeur):
Ce terme de héros les fait rigoler amèrement.Entre eux,ils s'appellent les "bonhommes",c'est-à dire de pauvres types,ni belliqueux ni agressifs,qui marchent,qui tuent,sans savoir pourquoi.Les bonhommes,c'est-à-dire la lamentable,boueuse,gémissante et sanglante confrérie des P.C.D.F.,comme ils se désignent aussi ironiquement.Enfin,la chair à canon."Aspirant macchab",dit Chassignole.

merci d'avance pour vos éventuelles réponses
amicalement,
Mireille

[Eric Mansuy]

Bonjour Mireille,
Chevallier a appartenu au 163e R.I. C'est en tout cas avec ce régiment qu'il est passé dans les Vosges et en Alsace, et se trouvait à l'Hartmannswillerkopf au moment de l'Armistice.
Quant au P.C.D.F., je crois me souvenir que l'acronyme désigne le Pauvre Con Du Front. Sauf erreur...
Bien cordialement,
Eric Mansuy

[Stephan @gosto]

Bonjour Mireille,

D'après mes notes, Gabriel Chevallier était au 39e R.I. durant la période juillet - octobre 1915, puis se trouvait au 163e R.I. du printemps 1916 à l'Armistice. A lire également, "Chemin de solitude" ou il revient sur sa jeunesse et la guerre en fin de volume.

... Pour P.C.D.F., la version avec "Couillon" avait également cours...

Amicalement,

Stéphan

[Alain Dubois-Choulik]

Bonjour
J'avais un souvenir similaire, je voulais retrouver l'extrait, mais dans mon édition de 1960 ce n'est pas la même page, ni aux environs, de quel chapitre est-il tiré ?
Cordialement
Alain

[mireille salvini]

bonsoir à toutes et à tous

merci beaucoup Eric,mr Mercadal et Stephan pour toutes vos réponses rapides et précises!

concernant le régiment,ce n'est pas le même que mon grand-père,c'est peut-être les noms dans les Vosges qui m'ont donné une impression de coïncidence
il faut dire que mon grand-père a fait toutes les démarches (militaires) pour se marier avec une toute jeune fille de Coinchimont (vosges) en août 1917...il était dans le coin par les hasards de la guerre quand il l'a connu

concernant le sigle P.C.D.F.,je dirais "bon sang mais c'est bien sûr!"
je bloquais sur le P comme Poilus...

pour Alain,l'extrait est dans le chapitre "secteurs calmes"-partie dite "embusqué"

à propos:les dessins dans l'édition récente sont-ils de Gabriel Chevallier ou de Tardi?

amicalement,
Mireille

[Alain Dubois-Choulik]

Bonjour,
Merci Mireille ( c'était 40 pages plus haut !)
Dans l'édition de 1960 point de dessin ( enfin si , un de SEm et un de FORAIN légendé " Si c'était pour un patron, quelle grève !" en 2° et 3° de couv.), une carte du coté de Cerny, et des photos insérées hors-texte;
Cordialement
Alain

[Francois-Xavier]

Bonsoir,
j'ai aussi acheté un exemplaire de la peur sur Internet, car je savais que Chevallier était passé par Cerny (Chemin des Dames). Cela m'intéressait car je recherche tout renseignement sur ce secteur en été-automne 17. Et comme par hasard, il a fait ce secteur juste quelques jours avant que mon arr. Gd père (417e) y passe. Sa description est assez saisissante (terribles bombardements, etc.).
Cdlt.
FX

[Shark260486]

Bonjour à tous,

Ce livre est prenant. Je suis en pleine lecture et je m'interroge sur un passage en particulier. Il est à l'hôpital n°97 et retrouve un ancien camarade d'étude : André Charlet.
Ce camarade lui raconte ce qu'il a vue dont un combat en août 1914 où après un assaut à la baïonnette, les allemands ont reculés en prenant soin de mettre le feu aux champs de blé où se trouvé des centaines de blessés français qui par la gravité de certaines blessures ne leur permettaient pas de fuir. Certain criant à leur camarades de les tuer avant de finir brûlé par les flammes car le sens du vent était contraire.

Je n'ai jamais entendu parler de retraite allemande en mettant le feu aux champs. Savez vous de quel régiment il fait référence?

Cordialement,
Shark

[stcypre]

Bonjour,
Lorsque les allemands reculaient ils pratiquaient la politique de la terre brulée, c'est à dire ils mettaient le feu aux fermes, abattaient les arbres fruitiers, empoisonnaient les puits et autres sources, abattaient le bétail, de sorte que les soldats alliés ne trouvaient rien pour s'alimenter ou se protéger... Ils appelaient cela le... j'ai oublié le nom...
CDLT
J. Claude