Insigne des mécaniciens de locomotives de l'Artillerie

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taconet
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Re: Insigne des mécaniciens de locomotives de l'Artillerie

Message par taconet »

Bonjour

Sans être un spécialiste de la "voie étroite" autre terme pour définir la voie de 60.Cette dernière est affectée au début à l'artillerie de positon ou encore dans les camps pour l'approvisionnement des pièces.
L'ALVF ou L'ALGP est sur du réseau normal ferré.
Au cours du conflit des voies de 60 ont été mises en œuvre pour le transport munitions bléssés et autres , exemple les Vosges..

Cordialement


Patrick
ALVF
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Re: Insigne des mécaniciens de locomotives de l'Artillerie

Message par ALVF »

Bonjour,

Soyons précis:

-oui, l'A.L.V.F circule et est mise en oeuvre uniquement sur voie normale.

-l'A.L.G.P utilise les deux écartements:

-les matériels de l'A.L.V.F ne circulant que sur voie normale, comme dit ci-dessus.
-certains matériels d'A.L.G.P ne peuvent être mis en œuvre que par l'utilisation de la voie de 0,60 m: mortiers de 270 de côte, mortiers de 370 Filloux, 240 échantignolles, etc...
-enfin, certains matériels sont mixtes: les 240 TR et mortiers de 293 "Danois" sont acheminés par la voie normale mais sont mis en batterie uniquement en utilisant la voie de 0,60 m.
-pour être complet, il faut aussi mentionner la possibilité pour certaines pièces d'A.L.G.P d'être acheminées par voie routière ou par voie de 0,60 m (240 mm modèle 1884 sur affût Saint-Chamond modèle 1916).
-enfin, à la fin de la guerre, certaines pièces d'A.L.V.F de moyen calibre pouvaient être déplacées sur chariots spéciaux tractés par tracteurs lourds automobiles (19 G et même 240 TR).

Tout ceci offre une grande variété, j'ai d'ailleurs décrit tous ces matériels dans mon livre "Les canons de la Victoire" tome 2 "L'Artillerie Lourde à Grande Puissance" qui sera prochainement réédité chez "Histoire et Collections".
Cordialement,
Guy François.
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Skellbraz .
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Re: Insigne des mécaniciens de locomotives de l'Artillerie

Message par Skellbraz . »

Au cours du conflit des voies de 60 ont été mises en œuvre pour le transport munitions bléssés et autres , exemple les Vosges..
Bonjour à toutes et tous,
En premier lieu : merci Taconet pour votre réponse.
Donc c'est la largeur entre les rails qui est concernée et il y a une largeur spécifique pour ces voies à usage spécifique. C'est un peu étrange: si une loco tombait en panne, il fallait trouver une loco de remplacement aux dimensions de ces rails 60, on ne pouvait pas utiliser une loco du "civil" qui aurait été libre ou à proximité.
Il y eut aussi, par conséquent, un travail supplémentaire : raccordements à construire avec les voies ferrées du chemin de fer "civil"( pour faire le lien avec l'arrière par exemple). On n'a tout de même pas construit des locomotives et des wagons spécifiques pour rouler uniquement sur sur ces voies "étroites" ( ça prend du temps et de l'argent) ! Sans compter la main d'oeuvre destinée à la construction des voies : ces hommes auraient pu être "utilisables", sur le front par exemple.
Bon, il y avait sans doute de bonnes raisons pour ce choix "dimensionnel" de 0m60?
Guy François a bien raison c'est du compliqué. Je vais quand même lire les choses d'un peu plus près dans la rubrique consacrée au rail pour essayer de mieux comprendre.
Bien à vous
Brigitte B.
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ALVF
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Re: Insigne des mécaniciens de locomotives de l'Artillerie

Message par ALVF »

Bonjour,

L'utilisation des divers écartements de voies ferrées a ses avantages et ses inconvénients:

-la voie normale permet le transport et la mise en oeuvre des plus lourdes charges mais nécessite de gros travaux d'infrastructure. Ainsi des affûts-trucks de l'A.L.V.F peuvent peser jusqu'à 270 tonnes (340 mm modèle 1912 sur affût à glissement). Il est toujours possible, sauf en région très montagneuse, de construire des voies ferrées normales à proximité du front. Lors de l'offensive de la Somme, certaines pièces d'A.L.V.F n'étaient situées qu'à moins de 2.000 mètres des premières lignes allemandes, ce qui est fort peu.

-la voie de 0,60 m est facile à construire et à poser, les lignes peuvent aller jusqu'à proximité quasi immédiate du front. Par contre, les charges transportées sont faibles, de l'ordre de quelques dizaines de tonnes au maximum. La voie de 0,60 m a été conçue par l'artillerie dès 1886 pour amener à pied d’œuvre les pièces de siège en cas de siège d'une forteresse et aussi constituer des réseaux cohérents de voies ferrées légères entre les forts et batteries détachées des grandes forteresses de l'Est de la France.

-ne pas oublier non plus la voie de 0,40 m utilisée pour acheminer les munitions sur des wagonnets poussés à force humaine, en service dans les batteries de côte avant guerre puis utilisée ponctuellement pour acheminer les munitions d'artillerie lourde sur les positions de batteries.

La traction est toujours mécanique avec utilisation de locomotives sur la voie normale, la voie de 0,60 m peut être exploitée avec des locomotives, des chevaux et même à force humaine.
Cordialement,
Guy François.
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Re: Insigne des mécaniciens de locomotives de l'Artillerie

Message par Skellbraz . »

L'utilisation des divers écartements de voies ferrées a ses avantages et ses inconvénients:
bonjour à toutes et tous
Grand merci Guy François,
oups ! quelle logistique! ça tient bien du génie "créatif" de l'humain. Je comprends mieux cette appellation "Génie" pour certains régiments et pour certains corps de métiers dans le civil.
:hello: je replonge mes neurones dans la lecture des post.
Bien à vous
Brigitte B.
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taconet
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Re: Insigne des mécaniciens de locomotives de l'Artillerie

Message par taconet »

Bonjour

Dans les Vosges les voies de 60 ont mêmes eues de la traction "canine...!!
Cordialement

Patrick
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Re: Insigne des mécaniciens de locomotives de l'Artillerie

Message par Skellbraz . »

Dans les Vosges les voies de 60 ont mêmes eues de la traction "canine...!!
re- et re-merci Taconet
c'est en effet incroyable!

J'ai trouvé une aide à la compréhension pour des néophytes intéressés, ce lien nous vient d'un post d'Alain Dubois- Choulik:

http://www.ecpad.fr/wp-content/uploads/ ... guerre.pdf
Taconet : vous allez être réjoui : sur l'une des photos, on voit la traction canine dont vous parlez.
bien à vous
Brigitte B.
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Re: Insigne des mécaniciens de locomotives de l'Artillerie

Message par Skellbraz . »

re-
pour Guy François
Vos ouvrages sont moult fois cités dans le document ci-dessus indiqué ( exemple: note 22, p 40). Je suppose que vous le saviez déjà.
Bien à vous :hello:
Brigitte B.
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Re: Insigne des mécaniciens de locomotives de l'Artillerie

Message par Skellbraz . »

Bonsoir,

Pour Brigitte:

-A.L.G.P: Artillerie Lourde à Grande Puissance. Cette subdivision englobe toutes les pièces lourdes tirant à longue portée (canons de Marine et de côte transformés) et les gros obusiers et mortiers tirant des obus très lourds destinés aux grosses destructions. Les calibres s'échelonnent du 16 cm de Marine à l'obusier de 400 mm (et même de 520 mm en 1918).
re- Guy François
Ai-je bien compris? la France a certes ré-utilisé et adapté du matériel antérieur mais a-t-elle aussi initié la construction de très gros canons, les gros obusiers que vous citez sont-ils du matériel nouveau? A l'instar de la grosse Bertha des allemands. La "non spécialiste" ne cite que celui dont elle a retenu le nom mais j'ai lu qu'il en avait eu d'autres côté allemand.
Je pense que je commence à être "hors rubrique" désolée.
Bien à vous
Brigitte B.
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ALVF
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Re: Insigne des mécaniciens de locomotives de l'Artillerie

Message par ALVF »

Bonjour,

Il faut distinguer trois grands types français de matériels "nouveaux" d'A.L.G.P et d'A.L:

-1: Les matériels étudiés avant la guerre:
-le mortier de 370 mm Filloux, étudié et construit à l'état de prototype avant la guerre. Les matériels construits en série n'entrent en service qu'en 1915 du fait du départ de l'Armée du chef d'escadron Filloux, "bloqué" dans sa carrière pour des raisons extérieures à sa très grande valeur, ce qui a conduit ce technicien d'exceptionnelle compétence à servir dans l'industrie privée en 1913. Cet officier, mobilisé en 1914 comme commandant de groupe d'artillerie de campagne, ne sera rappelé dans les services de construction qu'à l'automne 1914 où il achèvera la mise au point de son très remarquable mortier de 370 dont un exemplaire, entre autre exemple, écrasera le tunnel du Bois des Corbeaux en 1917 à Verdun (rive gauche) avec les conséquences qu'on imagine pour ses occupants.
-le mortier de 280 TR Schneider, construit pour la Russie, commandé ensuite par la France en 1913, ne pourra entrer en service qu'en 1915.

-2: Les matériels étudiés pendant la guerre:
La longueur des opérations de mise au point d'un matériel entièrement nouveau et de sa construction en série explique que les pièces lourdes et très lourdes nouvelles n'apparaissent qu'en 1918 et la plupart ne pourront pas être employées sur le front:
-le très gros obusier de 520 mm modèle 1916 Schneider n'est achevé à deux exemplaires qu'en 1918 et ses obus ne sont pas au point, entraînant un accident. De ce fait, ce matériel n'a pas servi au front.
-le moderne canon de 220 L modèle 1917 Schneider est construit en série à partir de 1918. Le premier Groupe équipé de ces matériels est aux Armées à l'automne 1918. Ce Groupe aurait pu être employé pour l'offensive franco-américaine qui devait commencer...le 15 novembre 1918 et fut annulée par l'Armistice.
Ces difficultés montrent qu'un matériel moderne ne s'improvise pas et on constate que les français et les allemands ont mis en service très peu de matériels très lourds entièrement "nouveaux" pendant la guerre. Le problème est différent pour les canons de plus faibles calibres où les matériels nouveaux abondent (calibres inférieurs ou égaux à 155 mm).

-3: Les matériels existants puis adaptés à un usage nouveau pendant la guerre:
-c'est le cas de presque tous les matériels d'A.L.V.F constitués de bouches à feu anciennes ou modernes adaptées à des affûts entièrement nouveaux.
-le cas particulier des gros obusiers de 400 mm modèle 1915 Saint-Chamond et des obusiers de 370 mm modèle 1915 Batignolles est intéressant car ces obusiers sont usinés à partir de tubes de marine existants (340 mm et 305 mm), raccourcis et alésés à un calibre supérieur (400 mm et 370 mm). Ces bouches à feu sont donc "nouvelles" bien que constituées de tubes anciens complétement transformés. Ces obusiers sont montés sur des affûts entièrement neufs. Les obusiers de 400 modèle 1915 entrent en service dès 1916 et ceux de 370 en 1916. Rappellons qu'un obusier de 400 mm modèle 1915 est responsable d'une des plus grandes tragédies de la guerre en mai 1917 lorsqu'un obus de 400 traverse 12 mètres de craie au Mont-Cornillet, provoquant la mort de plusieurs centaines de soldats allemands (entre 500 et 700) abrités dans les tunnels du Cornillet, morts du fait de la détonation et surtout des effets du monoxyde de carbone dégagé par la détonation.
-un cas intermédiaire entre les solutions 1, 2 et 3: l'obusier de 400 mm modèle 1916 Saint-Chamond puisque ces gros obusiers sont presque semblables aux 400 modèle 1915 mais dont les tubes sont construits à partir d'éléments de canons de marine de 340 mm modèle 1912 en construction en 1914 et montés sur des affûts entièrement neufs. Quatre obusiers de ce type entrent en service au printemps 1918, connaissent l'emploi au front et deux d'entre-eux sont prêtés à l'Armée américaine pour ses offensives de l'automne 1918.

Cordialement,
Guy François.
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