Artillerie pochoir papillon

[Pax et labor 51]

En 1917, mon grand-père était lieutenant d'artillerie au 87ème R.A.L. Sur plusieurs photos qu'il a rapportées de la guerre, certains véhicules sont marqués d'un pochoir en forme de papillon, comme sur l'image suivante :

1917_voiture_papillon_pochoir_50.jpg (385.49 Kio) Consulté 1453 fois

Est-ce une initiative des soldats de la batterie, du bataillon ou du régiment pour personnaliser leur matériel et signifier leur esprit de corps ?

Ce genre d'initiative était-il courant chez les artilleurs ?

Enfin, quelle est la signification du papillon ? Ce mot a-t-il un sens en argot militaire ?

[Scolari]

Bonjour,

je vous laisse découvrir cette magnifique recherche : viewtopic.php?p=531711#p531711

Sans doute, avec cette photo, vous apportez un nouvel élément à cette recherche.
Cordialement,
Frédéric

[ALVF]

Bonjour,

Votre très intéressante photographie montre l'insigne du 9e Groupe du 87e R.A.L.T devenu par réorganisation du 1er octobre 1917 le 3e Groupe du 287e Régiment d'Artillerie Lourde à Tracteurs (R.A.L.T).
Ce groupe a été armé successivement du mortier de 220 C modèle 1880 sur plateforme métallique puis, brièvement, en 1917 de ce même mortier sur l'affût de circonstance Schneider (ACS), engin monstrueux et bruyant surnommé "le fer à repasser". Heureusement, à partir d'avril 1918, ce groupe a reçu le moderne mortier de 220 C modèle 1916 Schneider.
Le groupe avait choisi pour insigne le Papillon.
Si vous avez une photographie montrant cet insigne sur un autre véhicule, notamment un tracteur, je serai très intéressé.
Voici l'insigne au Papillon trouvé sur le journal "L'Auto":

287e RALT groupe 3.png (237.98 Kio) Consulté 1345 fois

Cordialement,
Guy François.

[Pax et labor 51]

Vraiment, ce forum est inappréciable pour les recherches approfondies et les connaissances précises auxquelles il donne accès, fruit d'un travail impressionnant ! L'étude sur les insignes est passionnante.

Comme vous me l'avez demandé, voici quelques photos du papillon sur d'autres véhicules du 3ème groupe du 87ème RALT, prises par mon grand-père,le lieutenant Xavier Noir, ingénieur électricien dans le civil, et engagé volontaire. La qualité n'est pas très bonne, car ce sont des photos de photos anciennes...

[Pax et labor 51]

Et voici les dernières photos du papillon du 87ème RALT. En les postant ici, je me suis rendu compte qu'il y avait peut-être un lien entre le fait que certains véhicules ont des "chenilles" pour crapahuter sur le sol et le papillon qui s'envole une fois que la chenille est métamorphosée.

Serait-ce évoquer le travail pénible des artilleurs obligés de transporter leurs canons et de les installer avant que volent les projectiles, ou la lourdeur longiligne du fût du canon qui donne naissance à l'obus "aérien" qui en fuse ?

[Pax et labor 51]

Je finirai par cette photo, prise le 20 septembre 1918 vers Tergny_Sorny (Aisne) : le canon est nommé "Rose", un prénom féminin, mais aussi un nom de fleur. Si ce canon était vraiment l'une des pièces du 3ème groupe du 387ème RALT, on pourrait penser que les autres bouches à feu aient aussi un nom de fleur, ce qui ferait le lien avec l'insigne du papillon.

Cependant, si le 3ème groupe disposait toujours à la date de la photo du mortier de 220 Ml 1880 sur plateforme Schneider qui lui avait été alloué en 1917, cela ne semble pas correspondre, et mon hypothèse est sans doute des plus hasardeuses...

[ALVF]

Bonjour,

Vos photographies sont particulièrement intéressantes concernant le tracteur et la remorque à chenilles.
Il s'agit d'un modèle expérimental. Je n'avais jusqu'ici vu qu'un tracteur lourd Latil TAR équipé de ces chenilles amovibles pour améliorer les performances en tout terrain.
La photographie prise à Terny-Sorny le 20 septembre 1918 montre la voiture porte-canon d'un 240 mm modèle 1884 sur affût Saint-Chamond modèle 1916.
Il s'agit en fait d'un des éléments d'une pièce capturée par les allemands le 27 mai 1918 lors de leur offensive du Chemin des Dames et recapturée par nos troupes en septembre 1918. Les noms donnés aux matériels sont en fait des prénoms féminins, on connaît "Monique" et deux autres capturées le même jour au même endroit. Les allemands n'ont pas ramené à l'arrière ces pièces, ce qui est assez curieux car ils aimaient bien montrer leurs "trophées".
En septembre, le groupe de votre Grand-Père est équipé du moderne mortier de 220 C modèle 1916 Schneider depuis avril 1918.
Je vous envoie un message privé.
Cordialement,
Guy François.

[Scolari]

Bonjour,

merci pour le partage des magnifiques photographies de votre grand père.
Existe-t-il des écrits de sa part ?
Cordialement,
Frédéric

[Pax et labor 51]

Pour l'instant, je ne dispose que d'une lettre écrite à sa femme datée d'Avesnes 1917 et d'un carnet de croquis (voir dessin ci-dessous). Peut-être existe-t-il en effet une correspondance, mais elle ne se trouvait pas dans les documents que j'ai consultés. Par ailleurs mon grand-père n'a pas écrit de mémoires.

[Scolari]

re-
rien que le dessin est d'une richesse, il illustre la vision d'un artilleur sur la ligne de front. Ces indications sont précieuses.
Sans doute l'album photo remplace les écrits. Cet album est 'précieux' pour la mémoire de la grande guerre. Il semble d'une richesse dans le sens, témoin précis et exact de son époque. En plus, sur un 'thème' d'une grand difficulté.
Vous êtes en de bonne main avec M. Guy François et d'une manière générale sur ce forum.
en tant que profil perso généalogiste, parfois, on peut identifier les patronymes pour les officiers... malheureusement pour les sous-officiers et artilleurs, impossible de différencier les nombreuses réponses...

Bien à vous,
Frédéric