Capitaine Noireaut tué en champagne en 1915 - 3e RTA

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skyrim
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Capitaine Noireaut tué en champagne en 1915 - 3e RTA

Message par skyrim »

Bonjour,

Voici la première partie de ma retranscription d'une partie du Journal de Marche du 3e Régiment de marche de Tirailleurs ainsi que les souvenirs du Capitaine Albert Noireaut, tué à la tête de sa compagnie en Champagne le 25 septembre 1915 dans la tranchée de l'Epine de Vedegrange.

Pierre, Noel, Eusèbe, Albert NOIREAUT est né le 17 janvier 1879 à Rouvres-sous-Meilly dans une fratrie de 5 enfants. Contrairement à ses frères et soeurs il ne grandit pas dans le foyer familial mais quitte très tôt la maison paternelle pour des raisons obscures pour exercer la profession d'agriculteur à Grenoble.

Il souscrit alors âgé de 18 ans un engagement de 4 ans dans les armées à la mairie de Dijon le 9 novembre 1897.
Le 11 novembre 1897 il est chasseur de 2e classe. A ce grade, il est sanctionné par 3 jours de prison pour être rentré en retard d'une permission.
Une année plus tard, il parvient au grade de Caporal, puis l'année suivante au grade de Sergent le 20 septembre 1899.
Le 14 février 1900 il est sanctionné pour s'être désintéressé de la tenue des armes de sa section. Puis le 6 mars suivant de nouveau pour ne pas avoir envoyé à l'atelier les réparations de sa section. Il est encore sanctionné le 10 mai de la même année pour avoir "par manque de surveillance laissé introduire un livre dans la cellule d'un détenu". Le 18 juin 1900 il est sanctionné pour ne pas avoir veillé à la tenue de ses hommes. Ce qui totalise 4 punitions individuelles pour l'année 1900..
Cependant, le 21 mars 1901 il est promu Sergent-Fourrier et se réengage pour 1 an. Malgré cela, il est cassé de son grade et redevient Sergent le 23 janvier 1902 et se réengage pour 2 ans.

Le 4 mars 1903, le sergent Noireaut est admis à l'Ecole Militaire d'Infanterie de Saint-Maixent par décision ministérielle. Les notes d'Albert Noireaut y sont très moyennes, mais il excelle cependant en tir et en gymnastique. Son classement faible de sortie : 196e/236 explique les mauvaises appréciations suivantes.

Son Capitaine de Compagnie note : "Doux et timide, très sérieux, conduite et tenue très bonnes, bonne déduction et bonne santé, a beaucoup travaillé mais a peu de moyens, a montré toujours beaucoup de bonne volonté, instruction théorique faible, pratique passable, a besoin d'être dirigé pendant encore assez longtemps pour faire un bon instructeur et un bon officier de peloton, arrivera à bien faire"

Le Chef de Bataillon note : "Manque de connaissances générales, commet des fautes d'orthographe. Au point de vue militaire il est en bonne voie et s'efforce de bien faire"

Le lieutenant-Colonel commandant l'Ecole Militaire d'infanterie clôture ces appréciations : "De l'extérieur, de l'éducation mais ne sait pas grand chose, n'est et ne sera peut être toujours qu'un brave homme et un imbécile".


La promotion El Moungar (1903-1904) se termine le 2 mars, et le Sous-Lieutenant Noireaut obtient une affectation au 152e régiment d'Infanterie. 2 ans plus tard il est promu au grade de Lieutenant et est détaché pour servir dans une série d'ouvrages défensifs de l'Est, au fort de Gerardmer de 1905 à 1907, au fort de Ropp de 1907 à 1909, et enfin au fort de Geromagny de 1909 à 1911.

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Le lieutenant Noireaut au 152e Régiment d'Infanterie.

En 1909 il est détaché à l'Ecole normale de Gymnastique mais en revient avec des résultats très moyens : "n'a pas produit beaucoup. Ne peut faire qu'un instructeur ordinaire".

En 1911 ses notes sont les suivantes : "Fait des progrès réels que constatent de bonnes notes de son Capitaine et de son Chef de Bataillon. A dirigé l'équipe des skieurs du groupe qu'il affecta au concours du ballon d'Alsace de prix qui témoignent de son zèle et de sa compétence. En outre, a exécuté avec les skieurs plusieurs reconnaissances de frontières intéressantes. Vigoureux, très apte à faire campagne. Rempli de bonne volonté et de zèle."
"Très apprécié de son Capitaine a qui il rend de réels services au fort de Geromagny, a mérité les éloges du Général adjoint au Gouverneur pour l'établissement de carnets de tir. A demandé les corps d'Afrique. Vigoureux, très apte à faire campagne"
Le général de brigade note : "Très bon officier. Vient d'être nommé pour servir aux tirailleurs ou il semble devoir réussir".

Le 24 octobre 1911 le Lieutenant Noireaut obtient d'être affecté au 3e Régiment de Tirailleurs Algériens, une affectation convoitée. Le 3e Tirailleurs tient garnison à Bône en Algérie. A compter du 12 mai 1912, le Lieutenant Noireaut prend par à la campagne du Maroc.

Son baptême du feu à lieu lors du combat de Hadjera el Kohila le 1er juin 1912 qui débloque la ville de Fez encerclée par les tribus rebelles. Son Capitaine note à l'occasion : " Très bon officier. Calme sous le feu. Commande bien sa section. De caractère froid et réservé, ne se livre guère."

Le Général Franchet d'Esperey ajoute à propos du Lieutenant Noireaut : "Type de l'officier dévoué, apte à toutes les missions même les plus ingrates. A encourager"

Le 10 mai 1914, toujours au Maroc, il prend part sous les ordres du Général Gouraud au combat de Taza.

La Grande Guerre 1914-1918 :

Le 2 août 1914, l'ordre de mobilisation générale est donné. Le Lieutenant Noireaut sert alors au 7e Régiment de Tirailleurs. Ce régiment est issu au 1er octobre 1914 de la fusion en quatre bataillons de six bataillons de tirailleurs entrant dans la composition des deux régiments mixtes de zouaves et tirailleurs de la 2e Brigade du Maroc de la division marocaine, qui sont dissous le même jour.
Appelations :
-Régiment de marche de tirailleurs de la division marocaine le 1er octobre 1914.
-7e régiment de marche de tirailleurs (appellation qui semble être donnée courant décembre 1914 mais qui n'apparaît sur les journaux de marche et des opérations (JMO) qu'après le 28 janvier 1915.

Il est alors affecté au 5e bataillon sous les ordres du Chef de Bataillon Delom et sert à la 19e compagnie sous les ordres du Capitaine Lacroix.

Jean Delom est un ancien officier chevronné, ce Saint-Cyrien de 47 ans originaire du Gers, ancien des campagnes de Tunisie et du Sahara est déjà chevalier de la Légion d'Honneur.

Le 22 décembre 1914, le supérieur direct du Lieutenant Noireaut, le Capitaine Lacroix est blessé.

Le 7e Régiment de tirailleurs redevient ensuite le 3e Régiment de tirailleurs. Le 25 décembre 1914, le régiment ayant perdu au front un certain nombre de ses officiers, le Lieutenant Noireaut est promu Capitaine par décret du 28 décembre 1914 (Extrait du JO n°357 en date du 29 décembre 1914).

Le 1er janvier 1915, la journée est calme, seuls quelques coups de canon sont tirés mais le régiment ne fait état d’aucune perte. L’événement de la journée est le retour du Lieutenant Ollet qui recueilli par des paysans belges a échappé aux investigations des allemands et est parvenu à regagner les lignes françaises en passant par la Hollande et l’Angleterre.
Le 2 janvier 1915, la journée est similaire, les artilleries échangent quelques coups de canon. Seulement, le régiment fait état d’un homme tué et de trois blessés. Le lendemain le 3 janvier, un homme blessé et le Lieutenant Ollet rentré il y a peu au régiment depuis sa disparition, est évacué pour fatigues.
Le 4 janvier, les allemands attaquent à 18h30 par le bois de St-Mard mais ceux- ci plient sous l’artillerie française et renoncent à leur dessein. Le régiment fait alors état d’un blessé.
Le 6 janvier, à 14 heures, une volée d’obus de 150m/m tombe sur les abords du poste de commandement du Lieutenant-Colonel commandant le régiment, blessant 5 hommes et tuant un cheval.
Le 7 janvier de vifs échanges d’artillerie ont lieu, un officier est tué, le Sous- Lieutenant indigène Herrache Ben Chabanne.
Le 11 janvier, 9 hommes sont cités à l’ordre avec attribution de la Croix de Guerre.
Le 12 janvier, l’artillerie française parvient à détruire les tranchées allemandes de Tracy le val avec des tirs de 75. Les allemands essaient de reconstruire ces tranchées pendant la nuit, mais les tirailleurs les en empêche grâce un feu nourri à courte distance. Un homme est blessé dans les rangs du 3e Régiment de tirailleurs.
Le 2e bataillon du Chef de bataillon Biard, en première ligne au bois Saint-Mard est relevé par le 5e bataillon du chef de bataillon Delom. Le capitaine Noireaut fait alors prendre place à sa compagnie sur la position qui lui est assignée dans le bois de Saint-Mard. Le lendemain de vifs échanges de canons ont lieu sur le château de Gervaise mais aucune perte n’est à déplorer.
Le 14 janvier, le secteur de Tracy-le-Val est soumis à un tir d’artillerie, un Lieutenant de zouaves est tué et un autre est blessé.
Le 15 janvier un tir d’artillerie est dirigé sur Nervaise que l’Etat major de la brigade est obligé d’abandonner pour aller s’installer à Cosnes. Dans la matinée le Général Deshayes de Bonneval qui a pris le commandement de la 37e division en remplacement du Général Comby, passe en inspection l’ensemble du secteur et fait part de sa satisfaction. 3 hommes sont blessés ce jour là.
Le 16 janvier a lieu une fusillade au bois St-Mard, le Capitaine Perrot qui commande la 18e Compagnie est légèrement blessé au visage mais conserve son commandement. Dans la troupe, un homme est blessé.
Le 17 janvier, des échanges de tirs ont lieu en 1ère ligne pendant la nuit, un homme est tué et trois sont blessés.
Le 18 janvier, de violents échanges d’artillerie ont lieu au château de Nervaise, sur une batterie de 75 et de 105, de 10h30 à midi les allemands cherchent ces batteries en tirant plusieurs centaines de coups d’obus sans parvenir à les détruire. A 23h30 une fusillade éclate au bois Saint-Mard, 3 hommes sont blessés. Le lendemain un homme est blessé.
Le 20 janvier, un obus de 77 tombe dans les tranchées du bataillon Delom, tuant 3 hommes et en blessant 6 autres. Le lieutenant Cristofini est évacué pour maladie. Le soir, arrive d’Aix, un renfort de 191 hommes sous le commandement du Sous-Lieutenant de réserve Marcantoni. Ce renfort porte l’effectif du régiment à 68 officiers et 2796 hommes. Pendant la journée a lieu à Rethondes une cérémonie de remise de décorations par le général Manoury, commandant la 6e armée. Le régiment sous les ordres du Lieutenant-Colonel de Gouvello fournit le bataillon Biard avec le drapeau porté par la Lieutenant de réserve Bertrand pour la cérémonie.
Le 21 janvier, deux hommes sont tués et un autre est blessé. Le lendemain a lieu une fusillade assez nourrie pendant la nuit et des obus de 77 tombent à proximité du poste de commandement à 14h.
Le 23 janvier, des avions français font des reconnaissances au dessus des lignes et signalent des objectifs sur lesquels l’artillerie porte un feu intense toute la journée. Le sous-Lieutenant Gabrielli de la 20e compagnie est évacué pour douleurs. 1 homme est tué et 5 sont blessés.
Le 24 janvier, à 13h30, l’artillerie française ouvre le feu sur les tranchées allemandes de la lisière ouest du bois du Quesnoy. Les mitrailleuses françaises balayent le terrain sur les allemands qui traversent pour gagner des abris en arrière de leurs tranchées. Des échanges de tirs ont lieu pendant la soirée et toute la durée de la nuit.

A 23h30, les échanges sont plus intenses au bois Saint-Mard, le Sous-Lieutenant de réserve Josse, légèrement blessé à la jambe est évacué, et 3 hommes sont blessés.
Le 25 janvier, le Général Ebener commandant le 35e corps d’armée visite les tranchées occupées par le régiment. 2 hommes sont tués et 3 sont blessés.
Le 26 janvier paraît une note de la division prescrivant qu’en raison de l’anniversaire de Guillaume II qui tombe le 27 janvier il y aura lieu de redoubler de surveillance pendant la soirée du 26 et la journée du 27. A 22h au bois St- Mard les allemands tirent sur la tranchée de première ligne occupée par le 5e bataillon Delom, dans lequel est affecté le Capitaine Noireaut. Cette tranchée est aussitôt garnie de tireurs pour riposter au feu de l’ennemi. La batterie de 75 ouvre le feu de son côté.
De nombreuses explosions se produisent, la tranchée saute sur une longueur de 50m, l’excavation produite est de 7 à 8m de profondeur. Environ 45 hommes de la 17e compagnie commandée par le Lieutenant Françon sont ensevelis. Les hommes de la 1ère ligne font preuve d’un sang froid remarquable en continuant de garder la tranchée et à tirer pendant qu’un certain nombre d’entre eux se précipitent au secours de leurs camarades ensevelis et cherchent à les dégager. Le tir de la batterie de 75 est accéléré et la tranchée ennemie d’en face est démolie. Les allemands arrêtés net ne se portent pas à l’attaque. En même temps que l’on fait dégager les morts et les blessés, le Commandant Delom fait reconstruire de nouveaux retranchements et fait mettre en place une dizaine de chevaux de frise. Une demi compagnie de zouaves du bataillon Reversy et la section de pionniers de ce bataillon sont envoyés en renfort pour accélérer le travail de mise en état de défense qui est rapidement mené malgré le feu intense des allemands. Pendant tout le reste de la nuit la batterie de 75 tire ses obus pour assurer la sécurité des travailleurs. Jusqu’à 19 heures, 2 hommes sont blessés.
L’appel fait le lendemain, dans les unités de 1ère ligne permet de constater qu’il y a 3 tués et 22 blessés mais également 24 disparus lesquels sont vraisemblablement ensevelis sous les débris de la tranchée qui a sauté, il n’a pas été possible de les dégager. Pendant la journée, l’ennemi ne fait aucune nouvelle tentative, 1 homme est blessé.
Le 28 janvier, la journée est calme, 1 homme est blessé. A 17heures arrive un renfort composé de un sous officier français, 2 caporaux, 43 tirailleurs français et 8 indigènes soit 54 hommes sous le commandement du Lieutenant Labas. Ces hommes sont repartis dans les compagnies du bataillon Hardel (7e tirailleurs) et dans les sections de mitrailleuses. Le lieutenant de réserve Labas est affecté à la 20e compagnie.
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Par un certain nombre de décrets 4 officiers sont promus au grade supérieur notamment pour remplacer l’emploi de 2 officiers tués à l’ennemi.
Le 29 janvier, le 5e bataillon du Commandant Delom quitte les tranchées de 1ère ligne du bois St-Mard pour venir occuper le cantonnement de repos à Cosnes. Il est remplacé par le 2e bataillon du Commandant Biard. 2 hommes sont blessés dans la journée. Le sous-Lieutenant Buvat est promu Lieutenant.
Le lendemain, la batterie de 105 française cherche à démolir une batterie ennemie à laquelle elle fait sauter un caisson. 3 hommes sont tués et 2 sont blessés.
Le 31 janvier, un tirailleur est cité à l’ordre de l’armée.
Le 1er février, l’artillerie allemande montre plus d’activité que d’habitude et lance sur les tranchées françaises tout les engins explosifs dont elle dispose (minenwerfers, bombes, grenades). Une batterie de 105 assez éloignée tire sur les batteries françaises et notamment le poste de commandement qui semble avoir été repéré. Le sous-Lieutenant Coste est tué, le Lieutenant est blessé ainsi que 7 hommes de troupe auxquels s’ajoutent 2 tués.
Le soir arrive à l’Etat major le Commandant Salvat du 4e régiment de tirailleurs affecté provisoirement au 3e régiment de tirailleurs (Etat major).
Le 2 février, l’artillerie allemande fait feu sur les lignes françaises. 1 homme est tué et 3 autres sont blessés. Le lendemain, à 7h45 à Tracy le Val, une mine établie par le commandant Labrosse fait sauter un petit poste allemand occupé par un officier et une vingtaine d’hommes. 4 hommes sont blessés ce jour là.
Le 4 février, de nombreux avions ennemis cherchent à survoler les lignes françaises, ils sont mis en fuite par le tir de l’artillerie et des mitrailleuses. Le Lieutenant de réserve Gabrielli est évacué pour blessure à l’œil par éclat d’obus. Raoul Gabrielli perdra son œil gauche ce qui lui vaudra une citation ainsi que la Légion d’Honneur. Ce même jour, 2 hommes sont tués et un autre est blessé.
Le capitaine Bourquard est affecté à l’Etat Major de la 74e brigade.
Le 5 février, de nombreuses reconnaissances aériennes sont menées. Le soir à 17h un renfort de 83 hommes venus arrive, lesquels sont repartis entre les compagnies, l’effectif du régiment se trouve alors porté à 2790 hommes. 5 hommes sont blessés pendant la journée. Le Chef de bataillon Delom et 4 hommes de troupe sont décorés. Le lendemain, 2 hommes sont blessés.
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Le 7 février, le Lieutenant Bouche de la 7e compagnie est tué d’une balle au front dans la tranchée du bois de St-Mard, 1 autre homme est tué et deux sont blessés. 13 hommes sont cités à l’ordre de l’armée. Le lendemain, aucune perte n’est à déplorer.
Le 9 février, les tirailleurs constatent que les allemands utilisent des obus incendiaires contenant un produit inflammable qui brûle 10 à 15 minutes après l’explosion de l’obus. 1 homme est tué et 4 sont blessés.
Le 10 février, un homme est tué et un autre est blessé. Par ordre du général commandant la 6e armée, le Capitaine Groener est affecté à l’Etat major de la 45e division à Montgobert. A 11 heures, une revue est passée par le général Joffre qui remet la croix d’officier de la Légion d’Honneur au chef de bataillon Delom. Le 5e bataillon avec le drapeau du régiment assiste à cette cérémonie.
Vers 10 heures paraît l’ordre particulier du corps d’armée par lequel il est ordonné au 35E corps d’armée de donner à l’ennemi, pendant les journées des 11 et 12 février l’impression qu’il se prépare à attaquer. L’artillerie doit se montrer particulièrement active sur tout le front. Toutefois, aucune attaque d’infanterie ne doit être déclenchée. Le feu de l’artillerie doit être concentré entre le plateau des loges (inclus) et l’ouvrage de boqueteau à l’Ouest de Touvent (inclus). Ces ordres donnés doivent garder un caractère secret. Dès 11 heures l’artillerie ouvre le feu sur toute cette portion de terrain et les tirs d’infanterie et de mitrailleuses balayent le terrain par des tirs vifs et nourris. L’artillerie ennemie n’a cependant pas riposté. L’adjudant Agostini est tué et 3 hommes sont blessés.
Le 12 février, le Sous-Lieutenant Cucuel est évacué pour blessure légère à la tête, 2 hommes sont blessés et un autre est tué. Le lendemain soir, arrive d’Aix un renfort de 238 hommes amené par le Capitaine Mougin, ce renfort est réparti dans le régiment ce qui porte l’effectif à 63 officiers et à 2990 hommes. Le capitaine Mougin comme Capitaine Adjudant Major au 5e bataillon. 1 homme est tué et trois autres sont blessés durant cette journée.
Le 14 février au matin, l’ennemi canonne légèrement le village d’Ollencourt sans aucun résultat. Aucune perte pour la journée. 1 officier et 1 gradé sont cités à l’ordre de la division. Le lendemain les pertes font état d’un tué et d’un blessé.
Le 16 février, le Sous-Lieutenant Cristofini rentre de convalescence. Un homme est blessé dans la journée. Le soir arrive d’Algérie un renfort de 292 hommes commandés par le Capitaine Aubert et le Lieutenant Breynat. Ce renfort porte l’effectif du régiment à 65 officiers et 3282 hommes. Le Capitaine Aubert est adjoint au commandant Rose (commandant le 4e bataillon). Le lendemain, les pertes font état d’un tué et de 6 blessés.
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Le 18 février, le bois St-Mard est abandonné, le bataillon Delom va remplacer à Bailly la brigade marocaine. A partir du 18 février, le régiment se trouve réparti de la manière suivante :
-Le 4e bataillon rose occupe toujours le bois de Quesnoy rattaché au secteur du Lieutenant Colonel le Bouhelec commandant le 3e régiment de Zouaves.
-Le 3e bataillon Hardel continue a occuper le secteur de Nervaise, il a sa gauche l’escadron du 3e régiment de chasseurs d’afrique, puis le 2e bataillon territorial de chasseurs à pied.
-Enfin, le 5e bataillon delom occupe Bailly jusqu’à l’Oise.
-Le 2e bataillon Biard est resté en réserve générale à Cosnes.
-Le Lt-Colonel de Gouvello commandant le secteur de Nervaise à Bailly, transporte son poste de commandement et l’Etat-major du régiment à Saint- Léger aux bois.
Le soir arrive un renfort de 202 hommes sous le commandement du capitaine Lamain. Ce renfort porte l’effectif du régiment à 66 officiers et 3484 hommes. Le Capitaine Lamain est affecté comme Adjudant-Major au 5e bataillon. Le Capitaine Mougin est affecté comme commandant de la 14e Compagnie au bois du Quesnoy. Les pertes de la journée s’élèvent à deux blessés dans la troupe.
Le 19 février ont lieu des travaux d’installation dans le nouveau secteur. Le Lieutenant de Benoist du 8e dragon est affecté au régiment comme chef de peloton à la 7e compagnie. Le Lieutenant Barre, commandant la section de mitrailleuses du 3e bataillon qui avait été légèrement blessé le 1er février reprend son service à la section de mitrailleuses. Un homme est blessé au cours de la journée.
Les Adjudants-Chefs, Barbier, Mailhot et Caneri, ainsi que l’Adjudant Poulet sont nommés Sous-Lieutenant à titre temporaire (décision du Général commandant en chef).
Le 20 février se poursuivent les travaux d’installation du nouveau secteur, 2 hommes sont blessés. Le lendemain ont lieu les travaux d’asséchement des tranchées et des boyaux dans le secteur de Bailly. Quelques obus de 150 sont tirés sur la batterie française de 95 et le village de St-Léger, cependant aucun dégât appréciable. Le soir arrive d’Aix, un renfort de 204 hommes sous le commandement du Lieutenant Germanaz, l’effectif du régiment se trouve porté à 73 officiers et 3700 hommes de troupe.
Conformément aux ordres du Général en chef, les 4 sections de mitrailleuses du régiment sont réunies en une compagnie de mitrailleuses qui est placée sous le commandement du Lieutenant Mitard en attendant sa nomination au grade de Capitaine. Le Capitaine Bonnard est nommé Adjudant-Major du 3e bataillon. Le Lieutenant Mansuy prend le commandement de la 12e compagnie.
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Le lieutenant Beauvillain prend le commandement de la 13e compagnie, le Lieutenant Poncet prend le commandement de la 17e compagnie et le Lieutenant Germanaz est affecté à la 19e compagnie. Au cours de la journée du 22 février, 6 hommes sont blessés.
Le 23 février, les allemands bombardent Bailly et Saint-Léger à trois reprises différentes pendant la journée. Le soir un renfort arrive d’Aix, de 152 hommes sous le commandement d’un Adjudant portant l’effectif du régiment à 3853 hommes. Au cours de la journée les pertes font état d’un tué et d’un blessé.
Le 24 février, le Sous-Lieutenant Cucuel qui avait été légèrement blessé reprend son service à la 13e compagnie, le soir arrive un renfort de 232 hommes sous le commandement du Sous-lieutenant indigène Kernag (affecté à la 17e Compagnie) ce qui porte l’effectif du régiment à 75 officiers et 4085 hommes. Les pertes de la journée font état de 2 tués et 3 blessés. 2 hommes de troupe sont cités à l’ordre de l’armée.
Le 25 février, continuation des travaux d’installation, d’amélioration des ouvrages et d’assainissement des tranchées, l’état des pertes relève 1 blessé. Le lendemain, un homme est blessé et un officier est affecté au régiment, le Sous- Lieutenant Pellé du 4e Régiment de Chasseurs d’Afrique.
Le 27 févriers, les travaux de cantonnement et d’assainissement des tranchées se poursuivent, 3 hommes sont blessés.
Le 28 février, aucune perte n’est à déplorer. Des promotions sont faites, notamment celle du Capitaine Biard qui devient chef de Bataillon en remplacement de Monsieur Marconnet qui a été tué à l’ennemi. 5 Lieutenants sont promus au grade de Capitaine, certains par choix de la hiérarchie, d’autres par ancienneté.
Le 1er mars, mêmes travaux, journée calme, aucune perte n’est à déplorer. Le lendemain situation similaire à l’exception des pertes qui relèvent un homme tué. Le 3 mars, un homme est blessé.
Le 4 mars, deux obus de 150 tombent sur le poste de secours, blessant 1 malade et deux infirmiers ce qui contraint au déplacement de celui-ci qui est trop exposé vers la lisière sud du village. Les pertes de la journée s’élèvent à un tué et 8 blessés. Le lendemain, des tirs d’artillerie se font ressentir sur les positions du régiment de manière moins intense que les jours précédents, un homme est tué et deux sont blessés. Le maréchal des logis de Vassigne est nommé Sous- Lieutenant à titre temporaire et affecté à la 20e compagnie.
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Le 6 mars, un renfort de 2 sous-lieutenants et 60 hommes arrive le soir. Le maréchal des logis Reginensi du 12e dragon est nommé sous-lieutenant à titre temporaire. Le sous-lieutenant Gellé est affecté à la 18e compagnie. 1 homme est tué et un autre est blessé.
Le 7 mars, continuation des travaux d’asséchement des tranchées et des boyaux, 6 hommes sont blessés. Le lendemain, 3 hommes sont blessés.
Le 9 mars, un homme est porté disparu et un autre est blessé. Le lendemain soir, le 2e bataillon de chasseurs alpins et l’escadron de chasseurs d’Afrique quittent les tranchées de première ligne du secteur Bailly-Nervaise. Ils sont remplacés en première ligne par le bataillon Biard qui se réparti de la manière suivante :
-5e compagnie aux baraquements Retz
-6e compagnie au poste d’Ollencourt
7e et 8e compagnies dans les tranchées de première ligne.
Cette opération se poursuit toute la nuit pour être achevée le 11 au matin. Dans la même journée du 10 le 4e bataillon du commandant Rose est relevé dans le sous-secteur du bois de Quesnoy par le bataillon Mondielli du 3e régiment de zouaves. Le bataillon Rose est placé en réserve de brigade avec deux compagnies à Cosnes et deux compagnies avec le chef de bataillon à Offémont. Les 4 bataillons du 2e Régiment de marche de tirailleurs (3e Régiment de marche) se trouvent de nouveau placés sous le commandement du Colonel de Gouvello occupant tout le secteur entre l’Oise et le bois de Quesnoy. Au cours de la journée 4 hommes sont blessés.
Le 11 mars, les travaux d’aménagement se traduisent par l’établissement de communications de la 1ère ligne à la 2e ligne, au cours de la journée un homme est tué et trois sont blessés. Le lendemain, par ordre du Général commandant en chef, l’emploi de capitaine adjudant-major est supprimé au 2e Régiment de marche de tirailleurs (3e RT). Par suite, à la date du 12 mars, les Capitaines de Lucé, adjudant major du 2e bataillon, Aubert adjudant major du 4e bataillon, et Lamain adjudant-major du 5e bataillon passent au 1er Régiment mixte de Zouaves et Tirailleurs comme commandants de compagnie. Par décision du 10 mars de la 37e division, le capitaine de Benoist est affecté à la 1ère compagnie du 3e tirailleurs (1er régiment mixte de Zouaves et Tirailleurs). Le Capitaine Bonnard, Adjudant-major du 3e bataillon reprends le commandement de la 13e compagnie. Le Capitaine Beauvillain reste provisoirement en surnombre au régiment. 2 hommes sont blessés au cours de la journée.
Le 13 mars, 3 hommes sont tués et 3 autres sont blessés et 3 hommes sont cités à l’ordre de l’armée.
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Le lendemain, la demi compagnie de mitrailleuse placée dans les tranchées de Bailly arrose copieusement la lisière du bois occupé par les allemands ce qui déclenche une riposte par des tirs d’artillerie. Les pertes font état alors de 3 tués et 1 blessé.
Le 15 mars, à 14h une pièce de 75 et de 105 sont placées au carrefour de la Malemère, lesquelles ouvrent le feu sur les tranchées de la forêt d’Ourscamps et sur les maisons de Bailly-Nord. Le tir est efficace puisque les tranchées sont très fortement endommagées et les maisons qui abritaient des tireurs et des mitrailleurs ennemis sont détruites. Le tir de l’artillerie française est soutenu par le tir d’une batterie de 95 de St-Léger. Pendant ce temps, les mitrailleuses balayent le terrain occupé par les allemands à la lisière de la forêt. Les pertes sont d’un tué et de deux blessés. Le lendemain, les pertes sont d’un tué et de trois blessés. Le 17 mars en revanche seul un blessé est à relever.
Le 18 mars, des obus allemands sont tirés sur Bailly mais aucun sur Saint-Léger et l’état des pertes fait état de 2 blessés.

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Maisons détruites par l’artillerie à Saint-Léger aux Bois.
Le 19 mars, même intensité d’artillerie mais cette fois-ci sur Bailly et sur Saint- Léger également. Un officier est évacué pour blessure par balle au bras gauche, le médecin Major de 2e classe Enjalbert. Parmi la troupe un homme a été tué et deux autres sont blessés. Le lendemain, la batterie française de 95 riposte aux tirs intenses de l’artillerie allemande.
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Les allemands ont renforcé leurs défenses de Bailly-Nord qui avaient été fortement endommagées par le bombardement français du 15 mars. Dans la nuit à 1 heure du matin, plusieurs Zeppelins franchissent les lignes et se dirigent vers Compiègne, ils repassent les lignes allemandes vers 2h poursuivis par les aéroplanes français. 2 hommes ont été blessés dans les rangs du régiment ce jour-là.
Le 21 mars, la journée est consacrée à l’établissement de boyaux de communication entre Bailly et Nervaise. Des reconnaissances d’aéroplane sont effectuées et des tirs d’artillerie allemands sont de nouveau fait sur Bailly et Saint-Léger. L’état des pertes est porté à 7 blessés. Le Capitaine Beauvillain qui était resté au régiment en surnombre est affecté au 3e Régiment de zouaves. Le médecin auxiliaire Lamblin Paul est affecté au régiment.
Fin du premier volume du journal de marche et des opérations.
Le 22 mars, Bailly et Saint Léger sont de nouveau bombardées. Un officier malade est évacué, le Capitaine de Coatgoureden et un homme de troupe blessé.
Le 23 mars les tirs d’artillerie sont plus intenses que d’habitude. Le Capitaine Agliany est évacué pour maladie. Le Sous-Lieutenant indigène Ali Ben Rabah de la 9e compagnie s’est tiré un coup de révolver à la tempe. On dénombre parmi la troupe, cinq blessés. Le lendemain, l’intensité des tirs d’artillerie diminue mais on compte six blessés dans les rangs.
Le 25 mars, une compagnie est désignée pour occuper la rive droite de l’Oise (Ferme S-Marc et boqueteau voisin). A cet effet la compagnie du bataillon Biard qui occupait le poste d’Ollencourt est portée en première ligne à la gauche du bataillon Biard jusqu’à Bailly pour y remplacer une compagnie du bataillon Delom qui va occuper la rive droite de l’Oise. Cette opération est faite avant le jour. Pendant la nuit, les allemands ont placé devant le front du bataillon Biard une pancarte excitant les tirailleurs à la désertion. Le caporal Deransart de la 5e Compagnie aidé de deux tirailleurs indigènes va s’emparer de cette pancarte et la rapporte dans la tranchée. Journée très calme sur le front grâce au brouillard et au temps couvert. L’artillerie allemande n’a pas tiré sur Bailly ni sur St-Léger. Quelques tirs allemands sont signalés sur des corvées allant de Saint-Léger à Bailly. La nuit le ciel était redevenu clair et la lune éclairait le terrain, fusillade assez vive durant une partie de la nuit des deux côtés. Le Lieutenant Izard est évacué pour maladie et 2 hommes sont blessés.
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Par décision du 22 mars 1915 le Capitaine Jolly passe du titre temporaire au titre définitif, le Lieutenant Breynat et le Lieutenant Germanaz sont promus Capitaines à titre définitif, le sous Lieutenant Rochat est nommé Lieutenant à titre définitif et maintenu à la 16e compagnie.
Le 26 mars, l’état des pertes est d’un blessé. Paraît également un ordre général citant à l’ordre de l’armée 6 gradés et hommes de troupe. Le lendemain est mis en place l’organisation défensive de la ferme St-Marc et de ses abords. Pendant la matinée, Bailly et Saint-Léger sont bombardées par l’ennemi. A 10h30 un obus de 150 tombe dans une maison où se trouvaient plusieurs hommes de la 20E compagnie tuant 5 d’entre eux et en blesse 5 autres dont deux très grièvement. A 12h30, la ferme Saint-Marc est intensément bombardée. Un obus y allume un incendie, qui prenant rapidement de grandes proportions oblige les tirailleurs de la 18e Compagnie qui l’occupaient à l’évacuer à la hâte sans même pouvoir sauver tout le matériel. Un certain nombre de fusils, sacs, équipements divers et une réserve de cartouches sont détruits par le feu. La 18e compagnie organise aussitôt la lisière du boqueteau à l’ouest de la ferme Saint-Marc et construit des abris pour sa réserve à la lisière sud de ce boqueteau. Durant cette journée, 6 hommes sont tués et 8 sont blessés.
Le 28 mars, avec ses deux canons de 80 de montagne, le Commandant Delom bouleverse le retranchement d’un poste avancé ennemi sur les bords de l’Oise au Nord-Ouest de Bailly. Les pertes sont d’un tué. Le jour suivant, aucune perte. 3 tirailleurs sont cités à l’ordre du corps d’armée et le 2e régiment de marche devient le 3e régiment de marche avec la même composition.
Le 30 mars, le secteur est stable et aucune perte n’est à déplorer. Le jour suivant, un violent tir d’artillerie ennemie sur Bailly, Flandres et St-Marc est opéré, 12 obus de 150 tombent sur St-Léger. Le Sous-Lieutenant de réserve de Vassoigne de la 20e compagnie a le mollet traversé par une balle au moment où il allait reconnaître un petit poste avancé ennemi, il est évacué. On compte ce jour, deux tués, 5 blessés et un disparu.
Au 1er avril 1915 la promotion au grade de Capitaine d’Albert Noireaut est attestée par la composition organique du régiment dressée sur le journal. Cette fois-ci, Albert Noireaut commande la 5e compagnie du 2e bataillon sous les ordres du Chef de Bataillon Biard.
George Billard est âgé de 45 ans, cet officier issu de Saint-Cyr, originaire d’Eure-et-Loir, a servi durant la campagne de Chine au Tonkin et notamment au sein de la Légion Etrangère ce qui fait de lui un chef rôdé au commandement des troupes d’élites en campagne. Il fait d’ailleurs figure d’admiration au sein du 3e Régiment de Tirailleurs.

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George Michel Paul BIARD, nommé au grade de Chef de bataillon à titre temporaire pour la durée de la guerre pour emploi vacant le 19 septembre 1914.
Le 1er avril, tirs violents de l’artillerie ennemie sur Bailly. Les Capitaines de Coatgoureden et Agliany qui avaient momentanément évacués sur l’ambulance de Francport pour maladie reprennent le commandement de leur unités (7 et 8e compagnies). Les Capitaines nouvellement promus Breynat et Germanaz sont tous deux affectés au 2e Régiment de zouaves de marche.
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Le soir arrivent d’Algérie deux officiers de réserve et 4 aspirants qui sont affectés dans les unités ci-après comme chefs de section :
-Sous-Lieutenant Sannac à la 7e Compagnie
-Sous-Lieutenant Dumeau à la 13e Compagnie
-Aspirant Intégrale à la 9e Compagnie -Aspirant Grenade à la 11e Compagnie -Aspirant Coux à la 14e Compagnie -Aspirant Pinelli à la 19e Compagnie
Au cours de la journée, un homme est blessé.
Le 2 avril, la 74e brigade doit à son tour aller en repos à l’arrière, elle sera relevée dans ses secteurs par la brigade marocaine. Le mouvement de relève commence le 2 avril. Le 5e bataillon (Commandant Delom) est relevé de ses tranchées du sous-secteur de Bailly et Saint-Marc par le bataillon Joulia du 1er Régiment mixte de zouaves et tirailleurs. Le mouvement s’opère avant le levé du jour, à 5h30 l’ensemble du 5e bataillon est rassemblé à St-Léger et se porte aussitôt sur Trosly-Breuil à 15km au Sud où il doit cantonner pendant la période de repos. L’Etat major et les trois autres bataillons du régiment gardent leurs emplacements des jours précédents. Aucune canonnade sur le front pendant toute la journée et la nuit. Quelques coups de fusil seulement. L’état des pertes fait état de deux blessés. Le lendemain, même constat, deux nouveau blessés dans les rangs.
Le 4 avril, le 3e bataillon (Commandant Hardel) est relevé dans ses tranchées du sous secteur de Nervaise par le 1er bataillon du 1er régiment mixte de zouaves et tirailleurs de la brigade marocaine et rejoint son cantonnement de repos à Trosly-Breuil.
L’Etat major du 3e régiment de marche de tirailleurs est également relevé à St- Léger par l’Etat major du 1er régiment mixte et se rend à Trosly-Breuil à midi. Aucune perte pour cette journée. Le lendemain, le 2e bataillon s’occupe toujours des tranchées du sous secteur de Bailly à Nervaise dans lequel sert le Capitaine Noireaut. Le 4e bataillon a toujours deux compagnies à Offémont et deux à Cosnes. Un homme a été blessé au cours de la journée.
Le 6 avril, avant le jour, le 2e bataillon du commandant Biard est relevé dans ses tranchées du sous secteur de Bailly sud-est le calvaire par un bataillon du 1er régiment mixte de la brigade marocaine et rejoint son cantonnement de repos à Breuil. Le 4e bataillon du Commandant Rose, réserve de division, est reparti à partir du 6 avril à raison de deux compagnies à Offémont, une compagnie à Francport et une compagnie au carrefour des Maréchals. Tout le 3e Régiment de marche de tirailleurs est alors retiré de la ligne de feu et constitue avec le 3e régiment de zouaves la brigade de réserve d’armée (74e brigade).
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Les Capitaines d’Avril et Dupré Saint Maur du 3e régiment de Spahis désignés pour accomplir un stage dans l’infanterie pendant la période de stationnement à l’arrière sont mis à la disposition des chefs des 3e et 5e bataillons. Aucune perte n’est à déplorer.
Le 7 avril, le régiment est en entier dans ses cantonnements de repos. Le 8 avril le régiment est visité par le Général Dubois commandant la 6e armée.
Le 10 avril, le 4e bataillon du Commandant Rose réserve de la division est relevé par le 5e bataillon Delom dans ses cantonnements d’Offémont, Ollencourt, et carrefour des maréchals et vient au repos à Trosly-Breuil. Ce mouvement est commencé dès le jour et achevé dès 9h. Le lendemain, par décision du Général commandant en chef, le 7e bataillon du régiment de tirailleurs du commandant Hardel passe définitivement au 3e Régiment de marche de tirailleurs et y devient le 1er bataillon. Le 12 avril, le Sous-Lieutenant de Vassoigne est cité à l’ordre du corps d’armée. Le 13 avril, un homme de troupe est cité à l’ordre de l’armée.
Le 14 avril parvient un ordre du corps d’armée prescrivant de retirer du front la 3e brigade du Maroc qui sera remplacée par la 74e brigade renforcée de 150 cavaliers. La 74e brigade doit tenir deux bataillons en réserve, l’un a la disposition du 35e corps d’armée, l’autre à la disposition de la 37e division. Le 3e régiment de marche de tirailleurs remplacera sur la ligne Bailly-Nervaise, le 1er régiment mixte de zouaves et de tirailleurs et fournira les deux bataillons de réserve.
A 17h le 3e régiment de tirailleurs quitte ses cantonnements de repos pour aller occuper ses nouveaux emplacements, l’opération de relève est terminée pour 22h et la répartition du régiment est alors la suivante :
-1er bataillon (Commandant Hardel) : lignes de tranchées de Nervaise au Calvaire.
-5e bataillon (Commandant Delom) : lignes de tranchées de Bailly et Ferme Saint-Marc
-2e bataillon (Commandant Biard): réserve de corps d’armée avec une compagnie au carrefour des plainards. Une compagnie au Puits d’Orléans et deux compagnies dans la plaine des Maréchaux.
-4e bataillon (Commandant Rose) : deux compagnies en réserve de Division au parc d’Offémont. Deux compagnies en réserve de brigade à Ollencourt et Nervaise.
Le Sous-Lieutenant de Vassoigne guéri de sa blessure reprends son service à la 20e compagnie. Le Capitaine Mitard commandant la compagnie de mitrailleuses, malade est évacué sur l’ambulance de Francport.
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Le 15 avril, les unités du régiment se réinstallent dans leurs nouveaux emplacements. Aménagement des ouvrages de première ligne. Un homme est tué au cours de la journée.
Le 16 avril, dans la matinée, assez vive canonnade sur le front de Nervaise. Au cours de cette canonnade, le Chef de Bataillon Hardel, commandant le 1er bataillon, qui visitait les travaux d’aménagement dans ses tranchées vers le boqueteau est surpris par un éclatement d’obus qui lui fait de nombreuses blessures au visage et notamment à l’œil gauche ce qui nécessite son évacuation. Le Capitaine Vollaire, plus ancien Capitaine du bataillon prend le commandement du 1er bataillon. Un homme de troupe est blessé durant la journée. Le lendemain, à 4h du matin, la 18e compagnie du Capitaine Perrot qui occupait le secteur de la rive droite de l’Oise Ferme St-Marc-La verrue est relevé par une compagnie du 3e régiment de Zouaves prise dans le bataillon Mondielli. La 18e compagnie va occuper les positions des tranchées à droite du bataillon Delom (secteur de Bailly sud-est) où elle remplace 100 cavaliers qui sont eux-mêmes repartis dans la prairie du Tordoir à la place de la compagnie de Zouaves. Continuation des travaux d’aménagement. Canonnade habituelle sur Bailly. Au cours de la journée deux hommes sont portés disparus et les pertes s’élèvent à un tué et un blessé.
Le 18 avril, à 16h éclate une violente canonnade sur la 73e brigade à droite des positions du régiment suivie d’une tentative d’attaque qui est arrêtée net par l’artillerie française. Au même moment les allemands tirent 50 obus sur Bailly. Pendant la nuit canonnade intermittente sur tout le front. Le Capitaine Bonnard commandant la 13E compagnie et le médecin major de 2e classe Enjalbert sont évacués pour maladie sur l’ambulance de Francport. La journée compte un tué et un disparu. Le lendemain, de 7h30 à 9h l’artillerie tire sur un poste avancé allemand qui pourvu de mitrailleuse gênait les travaux dans les ouvrages du front de Nervaise. Ce petit poste est alors bouleversé par les obus. Tir assez intense de l’artillerie allemande sur Bailly et Saint-Léger, principalement sur la batterie de 95. Les allemands mettent le feu au moulin de Bailly au moyen de grenades incendiaires. Un homme est tué et un autre est blessé au cours de la fusillade déclenchée par l’incendie. Un autre homme est blessé durant la journée.
Le 20 avril, par ordre du Colonel commandant la 74e brigade le Capitaine Jeantin prend le commandement du 1er bataillon en remplacement du Commandant Hardel qui a été évacué pour blessure. Un homme est tué au cours de la journée.
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Le 21 avril, un peloton de la 17e compagnie relève un peloton de la 18e compagnie qui occupait une section de la ferme de Flandres et une section de Saint-Léger. Aucune perte ce jour-là. Un sergent et un homme de troupe sont cités à l’ordre de la division pour être allés récupérer la pancarte de provocation à la désertion et une pile de journaux déposés à 150m des lignes par les allemands sous le feu ennemi. Le lendemain, le Capitaine Mittard évacué le 14 avril, reprend le commandement de la compagnie de mitrailleuses. Le Sous- Lieutenant Filali de la 3e compagnie est évacué pour maladie sur l’ambulance de Francport. Parmi la troupe, 1 blessé et 3 disparus.
Le 23 avril, en exécution de l’ordre du général commandant la 74e brigade en date du 22 avril 1915, le 2e bataillon (Biard) en réserve de corps d’armée relève à Bailly le 5e bataillon (Delom) qui passe en réserve de corps d’armée. Cette relève commencée à 18h est terminée à 21h sans incident. Par décision du Général commandant en chef du 18 avril, plusieurs Sous-Officiers sont promus au grade de Sous-Lieutenant et réaffectés :
-Suzarrini à la 3e compagnie
-Gigout à la 5e compagnie
-Galiché à la 5e compagnie
-Felce à la 1ère compagnie
-Marchetti à la 19e compagnie
-Vulpée à la 14e compagnie
Le Sous-Lieutenant Lapeyre a été dirigé sur le dépôt le 23 avril pour être employé comme instructeur. Le sous-lieutenant Chatelet a été évacué le 21 avril pour maladie.
Par décision du Général commandant en chef en date du 18 avril un certain nombre de sergents indigènes sont promus au grade de Sous-Lieutenant à titre temporaire :
-Djeriou à la 7e compagnie
-Merouche à la 15e compagnie
Le secteur est calme sur tout le front et aucune perte n’est à noter ce jour-là.

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Photographie du front à Bailly, date inconnue.

Le 23 avril, la Légion d’Honneur est accordée au Lieutenant de réserve Gabrielli Raoul qui a perdu un œil. Le lendemain, en exécution de l’ordre du Général commandant la 74e brigade en date du 22 avril, le 4e bataillon (Rose) en réserve, relève le 1er bataillon (Jeantin) qui passe en réserve de division. Cette releève commencée à 18h30 s’achève à 21h sans incident. Quelques obus de 150 tombent sur Bailly et sur la batterie de 95 à Saint-Léger. La batterie de 75 de Nervaise tire très efficacement sur le petit poste avancé allemand de la Haie noire et le détruit. Un homme est blessé au cours de la journée.
Le 25 avril, en exécution de l’ordre particulier du 35e corps d’armée, le 5e bataillon (Delom), avec le drapeau, tambours et clairon du régiment assiste à une revue passée par le Général commandant la 6e armée sur le terrain compris entre Rethondes et le château Saint-Clair.
Au cours de cette revue, le président de la république remet les drapeaux aux 404e et 417e régiments d’infanterie.
Le Capitaine Toussaint de la 20e compagnie est décoré de la Légion d’Honneur. Une soixantaine d’obus sont tirés sur Bailly et une dizaine sur la batterie de 95 de Saint-Léger. Les pertes font état d’un tué, un blessé et un disparu.
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Le 26 avril, le sergent Lamara de la 6e compagnie est promu Sous-Lieutenant à titre temporaire et affecté à la 8e compagnie. 2 hommes sont blessés au cours de la journée. Le lendemain, deux hommes sont de nouveau blessés.
Le 28 avril, les tirs de l’artillerie sont beaucoup plus intenses que les jours précédents. Le lieutenant Ollet, porté disparu au combat qui avait regagné les lignes françaises en passant par la Hollande et l’Angleterre est décoré de la Légion d’Honneur. Le lendemain, vers 16h30, l’ennemi a couvert d’obus l’extrémité de Bailly Nord occupée par la gauche de la 7e compagnie. Un abri d’escouade a été démoli. Les pertes ont été de 3 tués et de 2 blessés grièvement. Une tentative de l’ennemi de sortir des tranchées a été stoppée par une vive fusillade. En exécution d’un message de téléphone de la 74e brigade, le Lieutenant Vernet de la compagnie de mitrailleuse est dirigé vers le 9e bataillon de chasseurs. Le Lieutenant Barre de la 4e compagnie est affecté à la compagnie de mitrailleuse en remplacement du Lieutenant Vernet.
Le 30 avril, 3 hommes sont tués et 3 autres sont blessés. Le lendemain un homme est blessé.
Le 2 mai, à 1h, un allemand du 75e régiment d’infanterie est venu se présenter au petit poste devant la Haie noire et a été fait prisonnier. Canonnade assez vive sur Bailly vers 15h. A 23h une patrouille allemande s’est avancé sur le poste du Moulin de Bailly, elle a été repoussée immédiatement. Aucune perte au cours de cette journée. Le lendemain de 6h à 7h, un violent bombardement de la gare de Rébécourt a lieu, un homme est blessé au cours de la journée.
Le 4 mai, le bataillon Delom en réserve de corps d’armée relève à Bailly le bataillon Biard qui passe en réserve de corps d’armée. Cette relève commencée à 19h30 se termine vers 21h sans incident. 4 hommes de troupe sont blessés au cours de la journée. Le lendemain, le bataillon Jeantin en réserve de division relève le bataillon Rose qui passe en réserve de division.
Violent bombardement ennemi sur la batterie de 95 de Saint-Léger et sur la ferme Saint-Marc. 3 hommes de troupe sont blessés. Le lendemain, le Capitaine Bonnard rentre de convalescence et reprends le commandement de la 13e compagnie. 2 hommes sont blessés ce jour-là.
Le 7 mai, un homme de troupe est blessé. Le Capitaine de Coatgoureden est cité à l’ordre du corps d’armée. Le lendemain, deux hommes sont blessés. Le 9 mai, le Sous-Lieutenant Yacoub est évacué pour entérite et un homme de troupe est blessé.
Le 10 mai, tir assez intense de l’artillerie allemande sur Bailly et sur le front du Calvaire, 3 hommes de troupe sont blessés. 2 tirailleurs sont cités à l’ordre de l’Armée ainsi que le Chef de bataillon Hardel. Le lendemain, l’état des pertes fait état d’un blessé.
Le 12 mai, tir ennemi assez intense de l’artillerie sur Bailly ainsi que sur St- Léger. Le Sous Lieutenant Duval de la 4e compagnie est blessé à 3 heures du matin. Le Médecin aide major de 2e classe Ricoux venu de la réserve du service de santé est affecté au 1er bataillon. Au cours de la journée deux hommes de troupe sont blessés. Le lendemain, 31 Caporaux et 20 Zouaves du 3e régiment de Zouaves sont affectés au corps en exécution des prescriptions de la note du Général en chef du 7 mai qui porte de 4 à 8 le nombre de caporaux français dans les compagnies de tirailleurs. Un homme de troupe est blessé au cours de la journée.
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Le 14 mai, le régiment est alerté de 17h à 20h. Le Lieutenant Labas de la 5e compagnie est affecté à la compagnie de mitrailleuses de la 74e brigade. Un homme de troupe est blessé. Dans la nuit du 14 au 15 mai, le bataillon Biard en réserve de corps d’armée relève a Bailly le bataillon Delom qui passe en réserve de corps d’armée. Un homme de troupe est tué et 4 autres sont blessés. Deux tirailleurs sont cités respectivement à l’ordre du corps d’Armée et de l’Armée.
Dans la nuit du 15 au 16 mai, le bataillon Rose en réserve de division relève sur le front de Nervaise le bataillon Jeantin qui passe en réserve de division. Le Général Ebener commandant le 35e corps d’Armée vient remettre des décorations. Le tirailleur Menas Ali ben Djaballah de la 5e compagnie est allé sous un feu violent de mitrailleuses enlever un drapeau turc que les allemands avaient placé dans la nuit à 60m de nos tranchées. Le Sous-Lieutenant Yacoub qui était en traitement à l’ambulance de Francport rejoint la 4e compagnie. Canonnade habituelle sur Bailly et la ferme St-Marc. A 21h, violente fusillade sur Tracy-le-val et le bois St-Mard mais aucune perte n’est à déplorer.
Le 17 mai, le Chef de bataillon Bigeon affecté au corps par décision du Général commandant la 6e armée en date du 12 mai, prend le commandement du 1er bataillon. Le Capitaine Jeantin qui commandait provisoirement le 1er bataillon reprend ses fonctions d’adjoint au Colonel. Le Sous-Lieutenant Filali qui était en traitement à l’ambulance de Francport rejoint sa compagnie. Un homme de troupe est blessé durant la journée. Le lendemain, 2 tirailleurs sont cités à l’ordre du régiment.
Le commandement désirant avoir des renseignements sur la nature des troupes allemandes placées en face du secteur de la division, prescrit de faire dans chaque secteur de bataillon une forte patrouille ayant pour mission spéciale de tâcher d’enlever quelques petits postes avancés et de faire des prisonniers. Le bataillon Biard tente d’enlever un petit poste situé au nord ouest de Bailly. Après avoir franchi un premier réseau de fils de fer sans être éventé elle se trouve en face d’une seconde ligne de réseau de fil de fer encore plus épaisse, des fusées éclairantes sont lancées par les allemands qui ouvrent le feu sur la patrouille et l’oblige à se replier sans avoir pu se renseigner. La patrouille rentre dans les lignes françaises à 0h15. Le bataillon Rose sorti également à 21h45 se porte sur un petit poste allemand situé à l’Est de la côte 48. Après une marche rampante très lente, rendue difficile par les nombreuses fusées éclairantes lancées par l’ennemi, cette patrouille atteint enfin le petit poste qu’elle trouve abandonné et envahi par les eaux. Elle se replie et rentre dans les lignes françaises à 0h25. Trois hommes de troupe sont blessés. Trois tirailleurs sont cités à l’ordre de l’Armée.
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Par décision du Général commandant en chef en date du 15 mai 1915, sont nommés Sous-Lieutenants à titre temporaire dans les conditions du décret du 2 janvier 1915 :
-les Adjudants-chefs Camps et Reynaud. Le Sous-Lieutenant Camps est affecté au 417e régiment d’infanterie.
Le 20 mai, 5 hommes sont blessés. Une soixantaine d’officiers et hommes de troupe sont cités à l’ordre. Le lendemain, à 21h30, une patrouille fournie par la 5e compagnie rencontre en avant des ouvrages de Bailly, une patrouille allemande à laquelle elle tue un homme et en blesse grièvement un autre. La patrouille française compte un blessé.
Le 22 mai, deux hommes sont tués. Le lendemain, l’état des pertes est d’un tué et d’un blessé.
Le Sous-Lieutenant Duval est cité à l’ordre du corps d’armée.
Le bataillon Delom qui était en réserve de corps d’armée au Puits d’Orléans va relever dans la nuit le bataillon Charlet du 3e régiment de Zouaves dans ses tranchées du bois Saint-Mard. Le bataillon Bigeon qui avait deux compagnies en réserve de division à Offémont et deux compagnies en réserve de brigade à Ollencourt et Barraquement Retz permute également dans la nuit du 25 au 26 avec le bataillon Rose qui occupait les tranchées de Bailly-Est. Aucune perte n’est à noter pour cette journée.
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Une quarantaine d’officiers et d’homme de troupe sont cités à l’ordre. Le lendemain une légère fusillade entre 20 et 23h sur le front de Bailly, un homme est blessé. Le Sous-Lieutenant Chatelet évacué pour maladie est décédé le 13 mai à l’hôpital mixte de Compiègne. Le 27 mai, un homme est blessé.
Le 30 mai, le Sous-Lieutenant Gellé est évacué pour maladie et 4 hommes sont blessés. Par décision du 25 mai 1915 du Général commandant en chef, l’Adjudant-chef Etre et le Sergent indigène Agab châbane sont promu Sous- Lieutenant à titre temporaire pour la durée de la guerre. Le Sous-Lieutenant être est affecté à la 5e compagnie et le Sous-Lieutenant Agab à la 1ère compagnie.
Le 31 mai, aucune perte n’est à noter. Par décision du 29 mai 1915 du Général commandant le 35e corps d’armée, le Médecin aide major de 2e classe Schmutz du parc du Génie 8/22 est affecté au 3e Régiment de marche de Tirailleurs.
Le chef de bataillon Demaris est fait officier de la Légion d’Honneur.
Le 1er juin, un homme est tué, un autre est porté disparu et deux hommes sont blessés. Le lendemain, l’état des pertes est d’un tué, un blessé et deux portés disparus. Le 3 juin, un tirailleur est tué de même que le 4 juin alors que le 5 juin 4 hommes sont blessés.
Le 5 juin à 15h, le Général Dégot commandant la 74e brigade remet solennellement la Croix de guerre à 29 militaires du 3e régiment de tirailleurs cités à l’ordre de l’armée.
A 23h, le Capitaine Fort commandant la 3e compagnie est évacué pour maladie.
Ordre général n°151
« Partout sur le front, en Alsace, aux Epargnes, à Souain, à Carency, nos vaillantes troupes viennent d’infliger aux allemands de durs et sanglants échecs. Demain une partie de la 6e armée aura l’honneur d’aller à l’attaque des tranchées allemandes. Le Général commandant l’armée, confiant dans la valeur des troupes qu’il a sous ses ordres est convaincu qu’elles seront à la hauteur de leurs camarades des autres armées et qu’elles ajouteront de nouveaux lauriers à ceux qu’elles ont conquis dans les premières batailles de la campagne »
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Ordre n°93
« Camarades du 35e corps d’armée, c’est avec joie, avec enthousiasme que nous répondons à l’appel de nos chefs, fier de leur confiance, sûrs de notre vaillance. Allons donc clouer les barbares au revers de leurs tranchées bouleversées par le tir précis et méthodique de nos canons. Allons venger nos morts ! Et vous camarades accourus pour renforcer nos effectifs, ne soyez pas jaloux de l’honneur qui nous revient d’ouvrir la brèche. Vous y passerez à votre tour, pour cueillir vous aussi, lauriers et trophées dans des combats qui ne seront ni moins durs ni moins glorieux. Pour la Patrie, en avant ! »
Immédiatement après commence une opération ayant pour but l’enlèvement des tranchées ennemies sur la berge Ouest du ravin de Moulin sous Touvent par six bataillons de la 73e brigade, la 121e brigade et le bataillon Charlet du 3e Régiment de Zouaves. Toute l’artillerie du 35e corps d’armée, renforcée de batteries du 7e corps d’armée et d’artillerie lourde ouvre le feu dès 5h du matin sur l’objectif à battre, l’attaque d’infanterie devant se déclencher à 10h15. La 74e brigade a pour mission de tenir sur tout le front de son secteur l’ennemi sous la menace d’une attaque par le feu de l’infanterie et des engins de tranchée. Le 3e régiment de tirailleurs montre de l’activité sur son front de Bailly-Nervaise pour y retenir l’ennemi et l’empêcher d’envoyer des renforts vers le point attaqué. De 8h30 à 11h30 l’ennemi envoie 57 obus de 150 sur Saint-Léger et la batterie de 95 et 55 obus de petit calibre (77 et 88) sur le front de Bailly- Nervaise. A partir de 11h30 malgré le tir de notre batterie de 95, l’ennemi ne tire plus un seul coup de canon sur notre secteur ce qui permet de supposer qu’il a envoyé son artillerie à la rescousse vers le ravin de Moulin-sous-Touvent. Après midi et nuit absolument calme sur le front. L’état des partes est d’un tué et d’un blessé.
Le 7 juin, à 1h30 feu violent d’infanterie sur tout le front du 3e régiment de tirailleurs. La batterie de 95 envoie quelques obus sur Bailly-Nord (Allemand) et le calme se rétablit dans le secteur. A 8h30, reprise du feu de l’artillerie ennemie de petit calibre sur Bailly-Sud et de 150 sur St-léger et la batterie de 95. A 21h attaque allemande sur Tracy-le-Val et le bois St-Mard. Le bataillon Delom a un tué et trois blessés. L’opération entreprise le 6 contre les tranchées allemandes entre Quennevière et Moulin-sous-Touvent a réussi. On a pris deux lignes de tranchées aux allemands sur un front de 1200m et on lui a fait 250 prisonniers. 5 hommes ont été blessés.
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Le 8 juin, arrivée d’un renfort de 100 hommes sous le commandement du Sous- Lieutenant Lapeyre. L’état des pertes est de 2 tués et 3 blessés. Le lendemain, en exécution de l’ordre du Général commandant le 35e corps d’armée, le Commandant Rose est désigné pour prendre le commandement par intérim du 245e régiment d’infanterie. Le Capitaine Jeantin, adjoint du Colonel est désigné pour prendre le commandement par intérim du bataillon Rickenbach du 2e Régiment de tirailleurs. Le lendemain, le Médecin aide major de 2e classe Granger du 5e bataillon est évacué pour maladie. Le médecin aide major de 2e classe Schmutz adjoint au médecin chef de service est affecté au 5e bataillon. Au cours de la journée, 4 hommes sont blessés.
Le 10 juin, un homme est blessé. Le lendemain, le 5e bataillon Delom qui occupait les tranchées du bois St-Mard (Est de Tracy-le-val) est remplacé par le bataillon Charlet du 3e régiment de zouaves et vient occuper les emplacements suivants :
Etat major du bataillon – 20e compagnie – et moitié de la 19e compagnie au Puits d’Orléans.
La 17e et 18e compagnie et l’autre moitié de la 19e compagnie au carrefour des plainards. Ce mouvement s’achève à 23h40.
Le Sous-Lieutenant Gellé de la 18e compagnie évacué pour maladie le 30 mai rejoint la compagnie après guérison. Le Capitaine Toussaint est évacué pour maladie.
Le 12 juin, le 4e bataillon Bonnard qui avait été mis à la disposition de la 61e division le 7 juin et remis à la disposition de la 37e division et vient occuper les emplacements suivants :
-Etat major, 13e et 16e compagnie à la plaine des Maréchals.
-14e compagnie à Ollencourt
-15e compagnie à Saint-Léger
Un homme est tué au cours de la journée.
Le 14 juin, violentes canonnades sur le front de Quennevières. Une quarantaine d’obus de 105 et 150 sur St-Léger et la batterie de 95. Le 5e bataillon Delom reçoit l’ordre de se porter au Parc d’Offémont à 15h. Le 4e bataillon Bonnard reçoit l’ordre à 21 heures de se porter au Parc d’Offémont (Porte de Nervaise) en réserve de corps d’armée. Ce mouvement est terminé à 22h30. Vive canonnade pendant toute la nuit sur le front de Quennevières.
Par décision du Général commandant en chef en date du 9 juin, 10 officiers sont affectés au 7e tirailleurs.
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skyrim
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Re: Capitaine Noireaut tué en champagne en 1915 - 3e RTA

Message par skyrim »

Bonjour,

Voici la suite :

L'offensive du 25 septembre 1915

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L’offensive de Champagne du 25 septembre 1915
A 9h15 de l’attaque générale, les unités du 3e Zouaves constituant la 1ère vague sortent des tranchées et bondissent à l’attaque. Les autres vagues suivent et déferlent sur la position ennemie qui est enlevée, non sans pertes cruellement ressenties par les zouaves et par les tirailleurs du 4e bataillon (Bonnard). Le bataillon Bigeon réserve de brigade est engagé vers 10h pour appuyer le mouvement. Il progresse très lentement vers le bois n°1 qu’il reçoit l’ordre d’attaquer vers 12h55. Pertes sensibles par suite des tirs de mitrailleuses. Le régiment de Zouaves et le bataillon Bonnard ont enlevé le bois Raquette a une allure extrêmement rapide, le nettoyage des boyaux est fait hâtivement, les vagues sont décimées par les ennemis nombreux restés dans les abris, l’élan magnifique se traduit par une perte effroyable. A 15h, la position est la suivante : les Zouaves et le bataillon Bonnard sont décimés et leurs débris ont du se replier, le Bataillon Bigeon prend pied dans le bois n°1 et y trouve une pièce de 77 et pousse ses unités jusqu’au bois volant, la 1ère compagnie seule restant au bois n°1 face au bois Raquette tenu par quelques isolés allemands qui y ont pris position après la retraite des zouaves, les efforts pour prendre pied dans ce bois sont enrayés par le tir des mitrailleuses ennemies qui reporte toute action jusqu’au lendemain.

7 officiers sont tués :

-Chef de Bataillon Biard

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-Capitaine Noireaut

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Le télégramme de décès transmis à la Mairie de sa commune d'origine afin d'informer la famille.

-Capitaine Bertrand

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Le capitaine Jules Bertrand
1er bataillon 2e compagnie

Engagé volontaire le 16/12/1893 - Croix de Guerre avec étoile vermeil et étoile de bronze, Médaille Militaire, Médaille commémorative du Maroc avec agrafes "Oujda" et "Haut-Guir", porte drapeau du 3è Régiment de Marche de Tirailleurs

Citation à l'ordre de la Brigade du 25/04/1915 : "A brillamment conduit sa section au combat du 23/08/1915 et l'a maintenue toute la journée sous un feu violent d'artillerie, a chargé deux fois à la baïonnette. Blessé légèrement le 29 août"

Citation à l'ordre du Corps d'Armée du 01/11/1915 : "Mortellement frappé le 25/09/1915 en entraînant sa compagnie à l'assaut des positions allemandes"

-Sous-Lieutenants : Paradon, Rosset, Brand et Unal
16 officiers blessés évacués :
-Capitaines : de Coatgoureden, Mougin, Duhem.
-Sous-Lieutenants : Felce, Lalanne, Suzzarini, Gigout, Etre, Cucuel, Ahmed Sista, Trouillet, Cristofini, Aïtarab, Vulpée, Emptoz.
Troupe et Sous-Officiers :
-200 tués
-766 blessés
-149 disparu et prisonniers

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Eric de Fleurian
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Re: Capitaine Noireaut tué en champagne en 1915 - 3e RTA

Message par Eric de Fleurian »

" Le 24 octobre 1911 le Lieutenant Noireaut obtient d'être affecté au 3e Régiment de Tirailleurs Algériens, une affectation convoitée. Le 3e Tirailleurs tient garnison à Bône en Algérie. A compter du 12 mai 1912, le Lieutenant Noireaut prend par à la campagne du Maroc.
Son baptême du feu à lieu lors du combat de Hadjera el Kohila le 1er juin 1912 qui débloque la ville de Fez encerclée par les tribus rebelles.
Le 10 mai 1914, toujours au Maroc, il prend part sous les ordres du Général Gouraud au combat de Taza (Tfazza).
La Grande Guerre 1914-1918 :
Le 2 août 1914, l'ordre de mobilisation générale est donné. Le Lieutenant Noireaut sert alors au 7e Régiment de Tirailleurs. Ce régiment est issu au 1er octobre 1914 de la fusion en quatre bataillons de six bataillons de tirailleurs entrant dans la composition des deux régiments mixtes de zouaves et tirailleurs de la 2e Brigade du Maroc de la division marocaine, qui sont dissous le même jour.
Appelations :
-Régiment de marche de tirailleurs de la division marocaine le 1er octobre 1914.
-7e régiment de marche de tirailleurs (appellation qui semble être donnée courant décembre 1914 mais qui n'apparaît sur les journaux de marche et des opérations (JMO) qu'après le 28 janvier 1915.
Il est alors affecté au 5e bataillon sous les ordres du Chef de Bataillon Delom
et sert à la 19e compagnie sous les ordres du Capitaine Lacroix. "


J'ai repris ci-dessus la partie de votre texte qui traite de la période 1912-1915.
Je pense que vous avez une lecture incomplète de son parcours pendant cette période.
  • Concenant son séjour au Maroc, il est initialement au 6e bataillon du 3e RTA qui, effectivement participe au combat d'Hadjera el Kohila. Ce bataillon devient le 2e bataillon du 7e RTA en avril 1913, lors du dédoublement des régiments de tirailleurs. Avec ce bataillon le lieutenant Noireaut participe avec la colonne Gouraud, venue de l'Ouest, aux opérations de jonction des deux Maroc et notamment au combat de Tfazza (la prise de Taza est réalisée par la colonne Baumgarten venue du Maroc oriental). Au moment de la déclaration de guerre, le 2e bataillon du 7e RTA est sur le chemin du retour sur sa garnison d'Algérie.
  • J'ai recherché dans tous les JMO des régiments comprenant des bataillons du 7e RTA et j'ai trouvé son nom mentionné pour la première fois dans l'ordre de bataille du 3e RMTA en date de janvier 1915, sur le JMO du 3e RMT que vous connaissez bien maintenant. Il me semble donc qu'après avoir rejoint l'Algérie en août 1914, le lieutenant Noireaut ne rejoint le théâtre français qu'à la fin de l'année 1914, avec un renfort au profit du 3e RMTA. Il faut avoir en tête que le 3e RMTA comportait à l'époque 4 bataillons dont un du 7e RTA (pas celui où il a été affecté qui était le 5e bataillon du 3e RTA), tous du recrutement de Constantine.
  • La fiche matricule ne permet de lever le doute et, pour avoir une confirmation sur son positionnement exact pendant ce deuxième semestre 1914, il faudrait consulter son dossier officier, qui doit préciser notamment ses mouvements et périodes en mer.
Cordialement
Eric de Fleurian
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skyrim
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Re: Capitaine Noireaut tué en champagne en 1915 - 3e RTA

Message par skyrim »

Bonsoir,
  • Un immense merci pour votre contribution, votre aide et votre implication sur le parcours de mon ancêtre, je dois bien admettre que la période 1912-1914 était bien obscure en ce qui concerne la carrière d'Albert Noireaut. Je peux maintenant y voir bien plus clair s'agissant des opérations militaires effectuées au Maroc et surtout de ses affectations à ce moment-là. Vos informations sont inestimables pour ma reconstitution.
  • J'ai moi aussi tout comme vous trouvé une première mention seulement en janvier 1915 dans l'ordre de bataille du 3e RMTA ..Aucune trace de lui en 1914 dans le JMO. Pourtant étrangement, après avoir extrait son dossier individuel d'officier du SHD aucune précision supplémentaire ne s'est présentée s'agissant de la période de mobilisation à partir d'août 1914. En effet, son relevé de campagnes qui est similaire sur la fiche matricule et sur le livret matricule d'officier indique que sa campagne "Contre l'Allemagne" débute bien le 2 août 1914 et qu'il était encore au Maroc le 1er Août. J'ai alors bien l'impression que ces relevés de campagne étaient assez imprécis en fin de compte..
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Merci à monte-au-créneau pour son aide dans la situation de la tranchée de l'Epine de Védegrange, je n'avais pas la carte du 15/12/1916, c'est une bien précieuse ressource ! Effectivement, votre image semble de meilleure qualité que la mienne qui n'était qu'une capture d'écran. La tranchée dite de l'Epine de Védegrange dans laquelle fût tué Albert Noireaut est donc bien le point d'extrémité du front le plus loin atteint le 25 septembre ?

Cordialement
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Eric de Fleurian
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Re: Capitaine Noireaut tué en champagne en 1915 - 3e RTA

Message par Eric de Fleurian »

Bonjour,
La date du 2 août correspondant à une bascule de position administrative pour le lieutenant Noireaut, alors en campagne au Maroc. En effet, quel que soit le territoire sur lequel il se trouve, le soldat français est, à partir du 2 août, en guerre contre l'Allemagne.
Si vous détenez son dossier officier, vous devriez y trouver :
- d'une part les temps passés en mer qui donnent les dates de traversée ;
- d'autre part les périodes où il se trouve placé en 1/2 campagne, campagne simple ou campagne double, précisions qui permettent de le situer au front, sur un théâtre périphérique, ou à l'intérieur.

Pour info, je vous retranscrit ci-après les éléments concernant le chef de bataillon Lainné qui commandait le 2/7e RTA au Maroc et à son retour en Algérie.
- Maroc occidental en guerre, du 2 avril au 20 mai 1914
- Maroc oriental en guerre, du 21 mai au 1er août 1914
- contre l'Allemagne en Algérie, du 2 août au 8 octobre 1914
- contre l'Allemagne en France, du 9 octobre 1915 au 28 juillet 1917 (Lainné est affecté au 1er RMZT)

Vous constatez que d'un document à l'autre la qualité de l'enregistrement diffère, souvent du fait du sérieux du préposé aux écritures. C'est pourquoi il faut croiser avec d'autres critères pour lever les ambiguïtés.

Cordialement
Eric de Fleurian
bernard berthion
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Re: Capitaine Noireaut tué en champagne en 1915 - 3e RTA

Message par bernard berthion »

Bonsoir,
je viens de lire avec grand intérêt vos documents sur le Capitaine Noireaut.
Je vais ajouter quelques informations sur le Capitaine Bertrand Jules, ardennais émigré en Algérie où il se maria et qui espérait retrouver son sol natal à l'issu de cette offensive.
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Quelle hécatombe que cette attaque de Champagne du 25 septembre 1915 .....
Le 25/09, le régiment perdait un capitaine et quatre sous-lieutenants, le 27/09 un capitaine, le 28/09 un commandant....plus de 1000 hommes hors de combat dont 250 tués ....
La deuxième ligne allemande n'était pas assez détruite et fortifiée en mitrailleuses, la pluie limita l'observation aérienne, la craie était glissante et lourde aux pieds, les transmissions tardives nuisant à la réactivité ...

Cordialement BB
- Août 1914 dans le département des Ardennes : du début août avec l'arrivée et le passage des troupes se concentrant en se dirigeant vers la Belgique, au repli de fin août vers la Marne en résistant sur la Semoy, La Chiers, la Meuse, l'Aisne, la Retourne.
leuques

Re: Capitaine Noireaut tué en champagne en 1915 - 3e RTA

Message par leuques »

Bonjour

quand on peut mettre un visage sur
un MPF ca prend une autre dimension
surtout quand on connait le contexte qui a conduit à la mort de cet homme
et de ses compagnons !!

cordialement
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skyrim
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Re: Capitaine Noireaut tué en champagne en 1915 - 3e RTA

Message par skyrim »

Bonjour,

Merci à tous pour vos messages.
En effet, quel que soit le territoire sur lequel il se trouve, le soldat français est, à partir du 2 août, en guerre contre l'Allemagne
Aucune trace dans le dossier officier du SHD, des temps passés en mer, en demi-campagne, campagne simple ou campagne double. En revanche, dans les appréciations hiérarchiques je viens de mettre la main sur un élément attestant sa présence à Constantine en Algérie en 1914 comme vous le suggériez en date du 15 octobre 1914.

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Le 25/09, le régiment perdait un capitaine et quatre sous-lieutenants,
Je me permet de reprendre Bernard, le régiment perdait non pas un capitaine mais deux capitaines le 25 septembre 1915, le Capitaine Bertrand et le Capitaine Noireaut, la date de décès du 27 septembre 1915 pour le Capitaine Noireaut qui figure sur l'historique du 3e régiment de marche de tirailleurs pendant la Grande Guerre est inexacte, Albert Noireaut ayant bien été tué le 25 septembre.
Merci pour la photographie du Capitaine Jules Bertrand, avait vous pu mettre la main sur d'autres éléments/souvenirs le concernant ?
On remarquera encore que, dorénavant, Géoportail a baptisé le lieu de l'épine de Védegrange en "VIDE-GRANGE"
Effectivement, dès le mois de décembre 1919 sur un état signalétique des services et campagnes du Capitaine Noireaut dressé par le Conseil d'Administration du 3e Tirailleurs, figure l'orthographe "vide-grange" et non Védegrange, l'orthographe aléatoire de ce lieu dit ne date donc pas d'hier..
C'est un bel objet que vous avez là, à conserver pieusement.
quand on peut mettre un visage sur
un MPF ca prend une autre dimension
J'aurais aimé mettre la main sur d'autres photographies, notamment en uniforme mais c'est la seule dont je dispose..

Cordialement
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skyrim
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Re: Capitaine Noireaut tué en champagne en 1915 - 3e RTA

Message par skyrim »

Bonsoir,

Voici enfin un portrait d'Albert Noireaut en tenue de Lieutenant du 7e RTA

Cordialement
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skyrim
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Re: Capitaine Noireaut tué en champagne en 1915 - 3e RTA

Message par skyrim »

Bonjour,

Merci de votre message et de cette photographie. J'ai le regret effectivement de constater que le sacrifice d'Albert Noireaut aura été vain pour conserver le territoire conquis.

Cet objet qui provient de l'Epine est très précieux, je souhaiterais à terme pouvoir également me rendre sur place..

Cordialement
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