Changement de garnison : Devenir des soldats en prison ?

[geofrewar]

Bonjour,

Question de Béotien :

Lorsqu'une unité change de lieu de garnison ( Lille vers Metz) que deviennent les soldats qui ont été punis de prison par le Conseil de Guerre? Suivent-ils l'unité qui change de place ou restent-ils à l’emplacement d'origine ? s'ils restent sur place, de quelle autorité dépendent-ils alors.

Merci de votre aide,

Pierre

[b sonneck]

Bonjour,

Un militaire condamné à la prison par un conseil de guerre était normalement incarcéré dans une prison militaire (une par région militaire si j'ai bonne mémoire). Il n'était donc plus concerné par le stationnement de son régiment.

Cordialement
Bernard

[geofrewar]

Un grand merci pour cette information.
Il est vrai que la prison de l'unité devait être réservée aux soldats punis d'arrêts ou consignés.
Bien cordialement,

Pierre

[zephyr joyeux]

Bonjour.Les soldats mis aux arrêts ou envoyes en salle de police ou consignes suivent naturellement l unite puisqu ils continuent a lui appartenir.Les soldats en prevention de conseil de guerre sont internes en prison de region de corps d armee,une par region militaire-sauf pour Paris,Marseille et l Allemagne (apres 1919)- en attendant leur condamnation definitive.Cette derniere peut entrainer le transfert du detenu sur l AFN.Cordialement.

[geofrewar]

Merci beaucoup mais que signifie l AFN ?

Cordialemnt,

Pierre

[b sonneck]

Bonjour,

Afrique Française du Nord.

Cordialement
Bernard

[geofrewar]

Bonjour,

Dans les Bat' d'Af ??

Cordialement,
Pierre

[b sonneck]

re-bonsoir,

Les bataillons d'Afrique accueillaient, à ma connaissance, des condamnés sortant de prison après exécution de leur peine. Mais ils n'étaient pas des unités pénitentiaires.
Les peines étaient exécutées dans des pénitenciers militaires; ou des ateliers de travaux publics pour les condamnés aux travaux forcés.

Sous réserve de confirmation - infirmation par le spécialiste maison.

Cordialement
Bernard

[zephyr joyeux]

Bonsoir.Au sein des BILA,la mise aux arrêts,appelee "le trou", a toujours ete consideree comme une farce;et la salle de police etait appelee la "salle des fetes" a cause des beuveries permises par l absence du systeme du "gourbi".
Pendant la conquete de l Algerie,les anecdotes abondent sur les cas de complicite entre les sentinelles et les détenus.Il y eut meme une affaire ou les deux camps s entendirent pour vendre le local de punition a un colon,berne par un notaire vereux.Ce contexte particulier explique l apparition des châtiments non reglementaires:crapaudine,silo,tombeau,pelote.
Sous le Second Empire,on transforme les 9emes et 10emes compagnies en compagnies dites de discipline;celles ci sont dissoutes en 1860 et regroupees au sein du "corps disciplinaire colonial" (1860-1902).Les "zéphyrs" etant inaptes au boulot de "maton" on encadre les disciplinaires par des cadres de l infanterie de marine (Antilles,Senegal,Reunion,Nouvelle Caledonie,Soudan,Madagascar).
Mais en 1889, l arrivee directe de jeunes délinquants civils-qui provoque la creation des 4eme et 5eme BILA,stationnes en Tunisie-pose un nouveau probleme,le redressement moral de conscrits difficiles.On cree donc les sections spéciales de BILA,ou les châtiments non reglementaires...deviennent la regle.L affaire Aernout-Rousset provoquera a la veille de la Grande Guerre une emotion enorme.
En 1914,cinq SS de BILA fonctionnent en AFN.les 5emes compagnies servent de sas entre les compagnies ordinaires et la SS qui recoit, en plus des punis les recuperes de Biribi (ateliers et
pénitenciers).Les BMILA reçoivent en 1914 les meilleurs elements mais les pertes eprouvees en 1915 obligent par la suite l etat major a accepter le versement direct des produits exotiques des maisons centrales (detention,reclusion) qui auraient du passer la guerre au sein des sections d exclus.Ignace a triomphe:la lie du peuple n attendra pas tranquillement la fin des hostilités pour demander la remise de peine.La suspension de peine se developpe alors que l inevitable se produit;le taux de desertion dans les détachements de liberes regroupes dans les gares atteint de 30 a 100 %.Cela demontre que les perspectives du front et de la SS suscitent une crainte sans pareil.Pour conserver les effectifs,on pratique un adoucissement des sanctions avec la pratique de la permutation entre les bataillons.
C est cette population,reprise en main, qui eveillera l interet d Albert Londres dans son reportage a succes "Dante n avait rien vu".