Quand un poilu du 226e RI, Louis THIRION, écrit ses mémoires de guerre à Villers-les-Nancy (54), le 31 juillet 1921, il note, pour le 16 mai 1916, que son régiment quitte son cantonnement et passe par Richardménil (54) où il remarque des "embusqués" !
Que pensez-vous de ces "embusqués" ?
Olivier
Les embusqués !
Re: Les embusqués !
Bonjour Olivier
Soldat mobilisé, mais ne connaissant pas le vie du front.
... et un éventail de soldats pouvaient être «définis» comme telle et plutôt «péjorativement»:
- raison médical
- poste dû à un métier particulier (au chemin de fer par ex.)
- etc, etc
Voir un définition ici: http://www.crid1418.org/espace_pedagogi ... que_ej.htm
Il serait bien de fouiller un peu pour peut-être trouver une situation, quelque chose de particulier à Richard-Mesnil en ce mai 1916.
Salutations
Michel
Soldat mobilisé, mais ne connaissant pas le vie du front.
... et un éventail de soldats pouvaient être «définis» comme telle et plutôt «péjorativement»:
- raison médical
- poste dû à un métier particulier (au chemin de fer par ex.)
- etc, etc
Voir un définition ici: http://www.crid1418.org/espace_pedagogi ... que_ej.htm
Il serait bien de fouiller un peu pour peut-être trouver une situation, quelque chose de particulier à Richard-Mesnil en ce mai 1916.
Salutations
Michel
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Michel
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- b sonneck
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Re: Les embusqués !
Bonjour,
Pour tout soldat qui monte en ligne, ceux qu'il rencontre au fur et à mesure de son trajet et qui sont donc employés en arrière de sa future position, sont par définition des embusqués.
Réaction humaine et classique, rien là de surprenant.
Cordialement
Bernard
Pour tout soldat qui monte en ligne, ceux qu'il rencontre au fur et à mesure de son trajet et qui sont donc employés en arrière de sa future position, sont par définition des embusqués.
Réaction humaine et classique, rien là de surprenant.
Cordialement
Bernard
- olivierp54
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Re: Les embusqués !
Merci pour vos réponses Bernard et Michel !
Olivier
Olivier
-
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Re: Les embusqués !
Bonjour.L expression "embusque", bien que rabachee sur plusieurs générations, n a aucune valeur.On est tous l embusque de quelqu un:l artilleur pour le fantassin,le scribouillard pour le riz-pain-sel,le riz-pain-sel pour le cuistot,et le cuistot,homme indispensable,pour tout le monde.Cordialement.
zephyr joyeux
Re: Les embusqués !
Bonjour
Parmi tant d'autres références
Victor Dalbiez / loi contre les embusqués août 1915
(aperçu http://www.bvoltaire.fr/mercredi-11-aou ... embusques/
https://www.geneanet.org/blog/post/2015 ... -mobilises)
Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Dalbiez «L’opinion publique donnait à cette loi un sens précis : la révision sérieuse de la situation militaire de tous ceux qui, pour des raisons diverses, avaient été dispensés de se rendre au front ou même qui n’avaient pas quitté leurs foyers, et qui étaient désignés globalement par le terme d’ « embusqués ».
Ligue nationale contre les embusqués / JO 22 décembre 1915
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... =embusqués
,,, le bulletin
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k949855c
JO 31 octobre 1915 / entre autres: Inspection et contrôle rigoureux des formations de l'intérieur qui servent de refuge à un grand nombre d'embusqués.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... rk=64378;0
http://journals.openedition.org/rha/6732
https://www.cairn.info/revue-parlements ... age-31.htm
http://www.laviedesidees.fr/IMG/pdf/200 ... ombier.pdf
Salutations
Michel
Le mot à tout de même un poids très particulier... et considérable même à l'époque.zephyr joyeux écrit: Bonjour.L expression "embusque", bien que rabachee sur plusieurs générations, n a aucune valeur.
Parmi tant d'autres références
Victor Dalbiez / loi contre les embusqués août 1915
(aperçu http://www.bvoltaire.fr/mercredi-11-aou ... embusques/
https://www.geneanet.org/blog/post/2015 ... -mobilises)
Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Dalbiez «L’opinion publique donnait à cette loi un sens précis : la révision sérieuse de la situation militaire de tous ceux qui, pour des raisons diverses, avaient été dispensés de se rendre au front ou même qui n’avaient pas quitté leurs foyers, et qui étaient désignés globalement par le terme d’ « embusqués ».
Ligue nationale contre les embusqués / JO 22 décembre 1915
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... =embusqués
,,, le bulletin
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k949855c
JO 31 octobre 1915 / entre autres: Inspection et contrôle rigoureux des formations de l'intérieur qui servent de refuge à un grand nombre d'embusqués.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... rk=64378;0
http://journals.openedition.org/rha/6732
https://www.cairn.info/revue-parlements ... age-31.htm
http://www.laviedesidees.fr/IMG/pdf/200 ... ombier.pdf
Salutations
Michel
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Michel
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- Charraud Jerome
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Re: Les embusqués !
Bonsoir
Bulletin des Anciens de la 17e DI - N°15 - 1924:
Des camarades m'ont souvent dit: "Comment reconnaitre aujourd'hui ceux qui ont accompli leur devoir de ceux qui s'y sont dérobés? Rien ne distingue plus le poilu de l'embusqué."
Emu de ces justes appréhensions, je me permets, mes chers camarades, de vous indiquer quelques stratagèmes susceptibles de vous aider à distinguer un embusqué d'un poilu.
Lorsqu'un individu vous paraitra suspect, que vous éprouverez des doutes sur son passé guerrier, soumettez le à une ou plusieurs des épreuves suivantes:
1 - Arrangez-vous à garder votre homme à coucher dans une chambre voisine de la votre. Attendez qu'il soit assoupi. Puis ouvrez brusquement la porte de sa chambre en hurlant: "Alerte aux gaz!" Observez alors attentivement ses gestes et ses paroles. S'il se réveille béatement, en fixant sur vous un regard interrogateur, vous êtes fixé. Fichez cet homme dehors. Ce fut un embusqué! Par contre, si vous le voyez bondir sur le lit à défoncer le sommier, précipiter les mains dans le vide à la recherche de quelque objet, en criant "M.... où est mon masque?" Ne doutez plus, Embrassez le. C'est un frère.
2 - Invitez votre homme à déjeuner. après le roti, glissez-lui, sur un ton différent "Mon cher, nous avons ensuite deux bons plats de légumes: du riz et des lentilles. A l'expression de sa physionomie, vous aurez tôt fait de juger à qui vous aurez à faire.
3 - Sous le fallacieux prétexte de lui faire visiter les sous-sol de votre demeure, amenez votre homme à descendre avec vous à la cave; à sa façon de se diriger dans l'obscurité, vous discernerez aisément l'homme qui fut habitué à fréquenter les sapes et les cagnas.
4 - Dites-lui à brûle-pourpoint: "Tu connais untel? le pauvre vient de se casser la jambe en descendant du tramway!
Si votre interlocuteur émet quelques paroles apitoyées, ne le fréquentez pas davantage.
Le poilu, lui inconsciemment lâchera ce cri du cœur: "Le veinard, il va être évacué!"
5 - Conviez-le à un de vos jours de réception, et faites-lui demander par quelqu'un des souvenirs de guerre. Si c'est un embusqué, il dévidera intarissablement un écheveau de récits horrifiants et vous accablera d'épisodes héroïques. Si c'est un poilu, un vrai, il dira simplement, en écartant de la mains certaines visions: "Parlons d'autre chose".
Juste pour rire:
Cordialement
Jérôme Charraud
Bulletin des Anciens de la 17e DI - N°15 - 1924:
Des camarades m'ont souvent dit: "Comment reconnaitre aujourd'hui ceux qui ont accompli leur devoir de ceux qui s'y sont dérobés? Rien ne distingue plus le poilu de l'embusqué."
Emu de ces justes appréhensions, je me permets, mes chers camarades, de vous indiquer quelques stratagèmes susceptibles de vous aider à distinguer un embusqué d'un poilu.
Lorsqu'un individu vous paraitra suspect, que vous éprouverez des doutes sur son passé guerrier, soumettez le à une ou plusieurs des épreuves suivantes:
1 - Arrangez-vous à garder votre homme à coucher dans une chambre voisine de la votre. Attendez qu'il soit assoupi. Puis ouvrez brusquement la porte de sa chambre en hurlant: "Alerte aux gaz!" Observez alors attentivement ses gestes et ses paroles. S'il se réveille béatement, en fixant sur vous un regard interrogateur, vous êtes fixé. Fichez cet homme dehors. Ce fut un embusqué! Par contre, si vous le voyez bondir sur le lit à défoncer le sommier, précipiter les mains dans le vide à la recherche de quelque objet, en criant "M.... où est mon masque?" Ne doutez plus, Embrassez le. C'est un frère.
2 - Invitez votre homme à déjeuner. après le roti, glissez-lui, sur un ton différent "Mon cher, nous avons ensuite deux bons plats de légumes: du riz et des lentilles. A l'expression de sa physionomie, vous aurez tôt fait de juger à qui vous aurez à faire.
3 - Sous le fallacieux prétexte de lui faire visiter les sous-sol de votre demeure, amenez votre homme à descendre avec vous à la cave; à sa façon de se diriger dans l'obscurité, vous discernerez aisément l'homme qui fut habitué à fréquenter les sapes et les cagnas.
4 - Dites-lui à brûle-pourpoint: "Tu connais untel? le pauvre vient de se casser la jambe en descendant du tramway!
Si votre interlocuteur émet quelques paroles apitoyées, ne le fréquentez pas davantage.
Le poilu, lui inconsciemment lâchera ce cri du cœur: "Le veinard, il va être évacué!"
5 - Conviez-le à un de vos jours de réception, et faites-lui demander par quelqu'un des souvenirs de guerre. Si c'est un embusqué, il dévidera intarissablement un écheveau de récits horrifiants et vous accablera d'épisodes héroïques. Si c'est un poilu, un vrai, il dira simplement, en écartant de la mains certaines visions: "Parlons d'autre chose".
Juste pour rire:
Cordialement
Jérôme Charraud
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
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Re: Les embusqués !
Bonjour.Dans les Cevennes,l expression "embusque"visait souvent les affectes spéciaux,ouvriers specialises utilises en nombre dans le bassin siderurgique et metallurgique.Mais alors que la Lorraine et l Artois servaient de champs de bataille,comment aurait on pu concevoir une sous utilisationde nos matières premieres dans une guerre dont l issue dépendait principalement de la competition industrielle ? Cordialement.
zephyr joyeux
Re: Les embusqués !
Bonsoir,
Dès 1914, le terme embusqué se retrouve en bonne position dans la presse.
Dans L'Avenir du Puy-de-Dôme et du Centre en date du 04 septembre 1914, titre de l'article "Les embuqués" et l'article du 05 septembre "même titre"
Même journal en date du 13 septembre 1914, titre de l'article "Les embusqués malgré eux"
Même journal en date du 19 septembre 1914, titre de l'article "Joyeux embusqués" trois merveilleux postes à découvrir administrateur des provinces conquises, observateur des aviateurs et un recenseur des vaches pleines.
Les articles sont en page 2.
Cordialement
Jean-Pierre
Dès 1914, le terme embusqué se retrouve en bonne position dans la presse.
Dans L'Avenir du Puy-de-Dôme et du Centre en date du 04 septembre 1914, titre de l'article "Les embuqués" et l'article du 05 septembre "même titre"
Même journal en date du 13 septembre 1914, titre de l'article "Les embusqués malgré eux"
Même journal en date du 19 septembre 1914, titre de l'article "Joyeux embusqués" trois merveilleux postes à découvrir administrateur des provinces conquises, observateur des aviateurs et un recenseur des vaches pleines.
Les articles sont en page 2.
Cordialement
Jean-Pierre
Quand on ne fait pas tout pour être le premier, le devenir ou le rester, on ne demeure pas le deuxième. On tombe fatalement le dernier.
Louis Hubert Lyautey
Louis Hubert Lyautey
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Re: Les embusqués !
Bonjour,
Petite contribution personnelle :
X ne se perçoit pas comme un " embusqué ", alors qu’il disait lui même le 28 janvier :
" Il fallait que je m’embusque, ça y est ".
C’est que l’appréciation de la situation est différente suivant les moments, les lieux, les circonstances.
Dans l’univers pourtant limité d’un régiment d’infanterie, la variété des emplois entraînait l’échelonnement croissant des risques : du quasi embusqué au plus déshérité des " p.c.d.f ", " les pauvres couillons du front " comme ils se définissaient eux-mêmes.
On peut affirmer selon la formule désormais célèbre de Barbusse que l’on était toujours l’embusqué de quelqu’un d’autre. Mais si la différence était bien visible entre le guetteur du poste avancé et le planton du Général, elle était plus subtile et considérable, entre le vaguemestre du bataillon qui ne montait jamais en ligne et le soldat qui était le porteur de courrier de la compagnie et risquait sa vie tous les jours -mais pas en permanence- pour " monter " le courrier. Le soldat a toujours su faire la différence entre les embusqués de l’arrière qu’il détestait et les embusqués du front qu’il enviait.
" Depuis le commencement " fait dire Barbusse à un de ses personnages, " y en a quelques-uns " (des embusqués) " qui ont été tués par un malheureux hasard, de nous, (les autres), y en a qui vivent par un hasard heureux "
De fait, le téléphoniste était envié.
Dans " Le cabaret de la belle femme " Roland Dorgelès place cette réplique :
" Eh bien c’est tout ce qu’il y a de vrai, t’as qu’à demander à Haton...Il est au téléphone maintenant...C’est un truc que j’aimerai bien moi, être téléphonard. T’es autonome pas vrai...Ils font la cuistance à leur idée, c’est des gars qui se soignent. Et puis, tu ne fais pas les attaques...J’ai demandé à y passer mais ça n’a rien rendu..."
Ils font la cuistance à leur idée, c’est des gars qui se soignent. Et puis, tu ne fais pas les attaques...J’ai demandé à y passer mais ça n’a rien rendu..."
X avait parfaitement compris ça !
cordialement
CC
CC
Petite contribution personnelle :
X ne se perçoit pas comme un " embusqué ", alors qu’il disait lui même le 28 janvier :
" Il fallait que je m’embusque, ça y est ".
C’est que l’appréciation de la situation est différente suivant les moments, les lieux, les circonstances.
Dans l’univers pourtant limité d’un régiment d’infanterie, la variété des emplois entraînait l’échelonnement croissant des risques : du quasi embusqué au plus déshérité des " p.c.d.f ", " les pauvres couillons du front " comme ils se définissaient eux-mêmes.
On peut affirmer selon la formule désormais célèbre de Barbusse que l’on était toujours l’embusqué de quelqu’un d’autre. Mais si la différence était bien visible entre le guetteur du poste avancé et le planton du Général, elle était plus subtile et considérable, entre le vaguemestre du bataillon qui ne montait jamais en ligne et le soldat qui était le porteur de courrier de la compagnie et risquait sa vie tous les jours -mais pas en permanence- pour " monter " le courrier. Le soldat a toujours su faire la différence entre les embusqués de l’arrière qu’il détestait et les embusqués du front qu’il enviait.
" Depuis le commencement " fait dire Barbusse à un de ses personnages, " y en a quelques-uns " (des embusqués) " qui ont été tués par un malheureux hasard, de nous, (les autres), y en a qui vivent par un hasard heureux "
De fait, le téléphoniste était envié.
Dans " Le cabaret de la belle femme " Roland Dorgelès place cette réplique :
" Eh bien c’est tout ce qu’il y a de vrai, t’as qu’à demander à Haton...Il est au téléphone maintenant...C’est un truc que j’aimerai bien moi, être téléphonard. T’es autonome pas vrai...Ils font la cuistance à leur idée, c’est des gars qui se soignent. Et puis, tu ne fais pas les attaques...J’ai demandé à y passer mais ça n’a rien rendu..."
Ils font la cuistance à leur idée, c’est des gars qui se soignent. Et puis, tu ne fais pas les attaques...J’ai demandé à y passer mais ça n’a rien rendu..."
X avait parfaitement compris ça !
cordialement
CC
CC