23 octobre 1917 - chasseurs alpins

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Guilhem LAURENT
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Re: 23 octobre 1917 - chasseurs alpins

Message par Guilhem LAURENT »

Bonsoir à toutes et à tous,

Il y a cent ans demain.

A travers les officiers cités ci-dessous, hommage à tous les sous-officiers et chasseurs alpins morts ce jour-là.

23 octobre 1917

Journée la plus dramatique de la Guerre pour l'encadrement des chasseurs alpins.

29 officiers tués.

24e bataillon
chef de bataillon HUBERT DE CASTEX Maurice
lieutenant BUCHET Jean Etienne Adolphe
lieutenant ENGLER François Pierre
lieutenant MERIC Raoul Auguste Camille
sous-lieutenant CECCALDI Jean Augustin
sous-lieutenant SIMON Jean Marie Louis

27e bataillon
sous-lieutenant JAQUOT Marcel Henri
sous-lieutenant SAINTURAT Jules Alexandre
sous-lieutenant TASKIN Pierre
sous-lieutenant DUVILLARD Léonce Marie Louis

28e bataillon
sous-lieutenant LEROY Paul Aimé Fernand

46e bataillon
chef de bataillon DE BELLEGARDE Albert Joseph Alphonse
sous-lieutenant BRYOIS Pierre Henri
sous-lieutenant LACROIX Albert Marcel François
sous-lieutenant LAN Louis Clément Damésé

64e bataillon

capitaine ANDRE Paul Joseph Robert
sous-lieutenant CHARRON François Jean Marie
sous-lieutenant CHEVIN Justin Céleste
sous-lieutenant CHEVRIER Edouard
sous-lieutenant LAMAMY Charles Anatole François
sous-lieutenant MONTAGNIER Léon
sous-lieutenant SOULAGEON Jean

67e bataillon
lieutenant CHAMOUSSET Benoit Camille

68e bataillon
lieutenant GAUTRON Georges Jules
sous-lieutenant BLAUBLOMME Jules Clément
sous-lieutenant FERIAUD Louis Jean Joseph
sous-lieutenant MALBEC Francis Henri
sous-lieutenant MASSEY Henri Hippolyte
sous-lieutenant RAYNAL Antoine Urbain Marius

Amicalement

Guilhem
On oubliera. Les voiles de deuil, comme des feuilles mortes, tomberont.
L'image du soldat disparu s'effacera lentement dans le coeur consolé de ceux qui l'aimaient tant. Et tous les morts mourront pour la deuxième fois.
oisy1918
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Re: 23 octobre 1917 - chasseurs alpins

Message par oisy1918 »

Bonjour

La journée du 23 octobre au 6ème BCA:
Pertes en officiers:
- Sous Lieutenant Malbec Francis
- Aspirant Geraud

Mardi 23 octobre 1917.


La compagnie Odru (8ème) du 68ème BCA fourni 1 section pour le nettoyage de la Carrière de Beauregard.
A minuit tous les éléments du bataillon arrivent dans les tranchées. A 3 heures chacun est à sa place Heure H : cinq heures quinze; tout s’est fait sans incident, la nuit a été d’un calme remarquable et mis à profit pour faire les brèches nécessaires au passage dans les réseaux et pour les jalonner avec des tresses blanches. L’ennemi va nous opposer, à nous « les diables bleus » les plus membrés de ses « loups gris », la 5ème division de la garde prussienne, renforcée de compagnies de mitrailleurs d’élite.
A 2 heures du matin nous sommes tous dans les tranchées de départ, objectif la lisière sud du bois de Veau, 600 mètres en avant.
A 4 heures tout d’un coup et sans que rien ne le laisse prévoir, l’ennemi déclenche sur nos lignes de départ un tir de barrage d’une violence inouïe de gros Minen et de pièces lourdes. Les hommes sont dans de grands abris à l’épreuve et le bataillon ne souffre pas trop de ce tir cependant notre artillerie fait de la contre batterie avec des obus toxiques. L’intensité du tir allemand diminue à chaque instant de façon sensible à tel point qu’à 5 heures l’ennemi ne tir plus un seul coup de canon.
Ce sont les dernières secondes de préparatifs, à 5 heures 15 le bataillon s‘élance à l’assaut dans l’obscurité, mais à la lueur du fort de la Malmaison arrosé d’obus incendiaire nous, nous avançons vers la tranchée des Casses tête, celles du Tank, de Lessing, des boyaux de la boxe et du Gabion côte 191-3, Carrières de Beauregard, lisière du bois de Veau (E de la Malmaison) on doit traverser un terrain fortement organisé, montant d’abord légèrement, puis descendant en pente douce jusqu’à la lisière du bois de veau. Le bataillon est à l’extrême gauche de la 66ème DI et assure la liaison avec le 4ème Zouaves dont un bataillon est chargé de prendre le fort de la Malmaison sur ce terrain plusieurs points sont indiqués comme fortement défendus par des troupes d’élite (3ème grenadier de la garde) il fait nuit noire, le bataillon est superbe d’allure mais les éléments de tête obliquent trop à gauche vers la Malmaison. Le mouvement est vite rétabli par le chef de bataillon.
De plus l’artillerie française à ce moment arrose d’obus incendiaire le fort, cela donnant un bon point de repère aux troupes d’assaut.
La progression des Cies n’est gênée ni par le tir de barrage allemand qui est inexistant, ni par le tir des mitrailleuses qui ont été détruites. La destruction dans le secteur du bataillon est parfaite et la progression est assez facile.

Seul la droite de la 3ème Cie est prise sous le feu d’une mitrailleuses en arrivant à hauteur des carrières de Terre- Jésus la 3ème section fait face et aidé par un détachement de Sapeur aveugle et réduit se nid de mitrailleuses, puis rejoint le reste de la Cie vers 6h 30
Les compagnies enlèvent successivement la Casse tête, celle du Tank, de Lessing, l’organisation de la côte 191-3, la tranchée du Fanion est nettoyée et mise en état de défense par la 2ème Cie, les 1ère et 3ème Cie accompagné de la section du 68ème BCA commandé par l’Aspirant Gendreau continues leurs avance et arrive sur leurs objectifs la Carrière de Beauregard et les lisières du bois de Veau. La section du 68ème nettoie la carrière de Beauregard
Tous les objectifs sont atteints vers 6h05 – 6h10. la liaison est établie à gauche avec le 4emeZouaves à la Malmaison à droite avec des éléments du 46eme B.C.A dans la tranchée du Fanion à l’intersection avec le Gabion. La partie délicate de l’opération incombe maintenant aux 67ème et 27ème Bataillon. En réserve dans les Creutes voisines de la Ferme Hameret, ils doivent remplacer les 6ème et 46ème Bon dans leurs parallèle de départ, serrer au plus prés derrière eux sitôt les objectifs atteints et passer les lignes à H+4 pour attaquer le 2ème objectif. Les sorties peu nombreuses de la Creute Marthe ne permettent qu’un débouché très lent homme par homme par des escaliers de plus de 60 marches.

L’ennemi a déclenché des barrages et des tirs nourris de mitrailleuses balayant le plateau.
Vers 6 heures30 il semble que l’intensité du feu ennemi soit diminuée. Dans un ordre parfait les Bons sortent de la creute, se déploient en ligne d’escouade et parcourent les 800 mètres qui les séparent des tranchées de départ.

Les renseignements arrivent : ceux du 6ème B.C.A sont précis : les objectifs sont entièrement atteints.
L’attaque a été fort belle, tous les objectifs sont atteints et nos pertes sont légères. Le chef de Bon Frère a été blessé d’une balle de mitrailleuse partie d’une crête non neutralisée du secteur voisin et ceci dés le début de l’action (vers 6h45). La cuisse est traversée, le sang coule, une compagnie passe avec le capitaine Brunié. Il affirme à celui ci qu’il commande toujours le bataillon. Un infirmier lui fait un pansement sommaire. Et juché sur une chaise trouvée dans un abri allemand, dehors, sur un mamelon, en pleine vue assis sur cette chaise, blessé, il anime son bataillon Il conserve le commandement du Baton jusqu'à la nuit.
L’action a moins bien marché sur notre droite où les bataillons ont seulement enlevé la 1ère ligne. Notre flanc droit n’est pas très sûr. Les dispositions de flanquement sont prises par la 4ème Cie à 191-3 (boyau du Gabion).


A 9 heures le 67eme Bataillon double le 6ème aux lisières du bois de Veau et descend la contre pente vers le bois d’entre deux Monts et l’Ailette. Il atteint tous ses objectifs sans difficultés.
A 10 hres le cdt Frêre met la section Brun-Buisson à la disposition du Capitaine Ance et la section Brunie à la disposition du Capitaine Ribe. Les sections Valadier et Camoin sans changement pour elle.

A gauche le 27ème BCA n’a pu déboucher pour doubler le 46ème à cause du nombre considérable de mitrailleuses qui battent le terrain.
A 11 heures le sergent Brunon alors, que debout il rend compte d’une mission à son lieutenant est frappé d’une balle qui lui traverse l’arrière de la tête. Le sergent Deleuil part vers le fort de la Malmaison pour chercher du secours, mais ne revient pas blessé à son tour. Le sergent Brunon restera plusieurs heures dans un trou d’obus, l’aspirant Rey le voyant tituber en début d’après midi, désigne le chasseur Grabet qui le met sur son dos et le transporte jusqu’au poste de secours du 10ème bataillon du 4ème Zouaves (Il y fut pansé et fut dirigé vers l’ambulance 12/20 stationnée à Brenelle, au sud de Vailly durant le transfert il reçu une deuxième blessure par éclats. Il expire sans avoir repris connaissance le lendemain 24 octobre à 18 heures. La fiche de l’ambulance porte les mentions suivantes, blessure par éclats d’obus, plaies multiples, commotion, shock, mais ne fait pas état de la blessure à la tête).
A 15h10 le chef de bataillon est évacué et le capitaine Chalumeau vient prendre le commandement du bataillon. Des sa prise de commandement le capitaine chalumeau demande au capitaine Ance d’envoyer un détachement de grenadier sur sa droite en liaison avec le détachement Thévenot prêt intervenir par combats à la grenade dans la tranchée du Fanion pour favoriser l’avance du 27ème qui reprend.

Un coureur est envoyé vers les lieutenants Choquet ou Mélandri et du S/lt Barli ordre d’appuyer le mouvement du 27 par un tir de barrage de mitrailleuses et de canon de 37.
De plus il rend compte au commandement du 7ème Groupe, du faible effectif des Cie, et de la 2ème en particulier, il ne nous reste comme réserve qu’un peloton de la 3ème Cie. Il ne reste plus aucun effectif pour agir dans le secteur du 27ème sauf toutefois le détachement de grenadier précédemment cité.
19h00 le bataillon s’organise sur place le peloton disponible de la 4ème Cie sous les ordres du Capitaines Marchand passe sous le commandement directe du capitaine Chalumeau comme troupe de contre attaque. Une section tranchée de Lessing, une section tranchée du Casse tête.
Cette nuit nous creusons un boyau de communication partant de Casse tête se dirigeant vers 191.3.
Le sergent sapeur Guiraud en a effectué le tracé en partant de 191.3 vers le sud.
23 h00 les effectifs des Cie est plus que réduit. Il ne reste plus qu’un peloton de réserve, l’autre peloton a été réparti dans les 2èmes et 3ème Cie, une section par Cie. Un caporal et 2 chasseurs sont détachés au 7ème Groupe comme agent de liaison.
Après 35 mois de campagne, le Caporal Albert.M sera grièvement blessé lors de cette attaque, d’un éclat dans la cuisse et une balle de mitrailleuse dans le genou droit. Il sera amputé de la cuisse droite, le 05 novembre à Fère en Tardenois. Encore un ancien du bataillon qui nous quitte.

Cordialement

Jean François
« On ne meurt vraiment que lorsque plus personne ne prononce votre nom »
« Pour que jamais ils ne soient oubliés »
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