Au sujet de l'instruction des soldats pendant la guerre, si le raccourcissement à 3 mois est justifié par le besoin pressant de renfort, il faut garder à l'esprit que la longue durée d'avant guerre - 2 ans puis 3 ans - tenait au besoin d'avoir immédiatement sous la main un nombre important d'hommes entraînés en cas de déclenchement d'un conflit.
Le "
Manuel du chef de section" donne les éléments de l'instruction en temps de guerre :
- le garde-à-vous (l'immobilité = l'obéissance face au supérieur),
- les différentes marches (pas cadencé : pas long de 75 cm, à raison de 170 pas/minute ; le pas gymnastique long de 90 cm, 180 pas/minute),
- les mouvement avec le fusil (à l'épaule, à la bretelle, à genoux, couché),
- les exercices : marche, lancer, course, port de charges, escalade, lutte, escrime à la baïonnette, etc.,
- le tir aux différents types de fusils, le démontage, l'entretien des armes,
- la connaissance et le lancer des différents types de grenades,
- les mouvements en formation : revue, défilé, marche, déploiement, combat, assaut. Avec les variantes (en ligne, en colonne) et selon la composition de l'unité (section, compagnie),
-l'organisation du terrain : creusement de tranchées, d'abris, pose de défenses accessoires (fils de fer, chevaux de frise, etc.).
Manuel du chef de section d'infanterie, 1918 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... .item.zoom, voir
titre II : dressage élémentaire du fantassin.
En suivant le carnet d'instruction de mon grand-oncle Léon Richard, appelé à 19 ans en mai 1917 (affecté au 172e RI puis au 139e RI, en fait au 339e RI : cette fois c'est un jeune qui rejoint une unité "de réserve"), on y retrouve le contenu de l'instruction dispensée, comme cette page sur des jeux :
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pile ou face, le loup et l'agneau, le chat coupé, la mère gauche (?), les coins, l'épervier, le chat et la souris voleuse, gendarme et volés.
- la bascule dorsale, la chaine, la chaine étagée, la balle cavalière, la culbute à la poursuite (?), la chaise à porteurs, l'ours, le cheval fondu (?), bébé et sa nourrice.
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les jarcotons, le coupe-jarret, les grenouilles, le pas de géant, le cloche-pied, le saute-mouton, le saute- bornes.
Ces jeux d'enfants sont l'échauffement en vue des exercices de combat : boxe française, anglaise, jiu-jitsu, lutte libre.
Au menu :
prise à la gorge, étranglement avec les pouces, élongation de la colonne cervicale avec torsion de la tête, fourche aux yeux, etc. dans le but de
"provoquer une douleur suffisante pour que de cet état d'infériorité nous en profitions pour l'achever"...
Cordialement,
Régis