Frontenay sur Dive 14-18

Parcours individuels & récits de combattants
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 04 juin 1918……..

Ce 04 juin 1918, Joseph Depoys, mon grand-père, envoie de nouveau une carte postale à Marie Panier, sa petite amie. Il écrit:
"Guéret, le 4 juin 1918
Ma chère Marie
j'ai été très heureux de recevoir ta lettre ce matin datée du 2 courant.
naturellement je ne doute pas que tu sois heureuse de me savoir ici
c'est une belle consolation pour l'un et l'autre malgré que nous n'avons
pas encore partagé la vie commune ensemble je pense que tu es comme moi
le coeur est le même, je te remercie d'autant plus des amitiés et souvenirs
que tu m'adresses étant éloignée de moi
Je savais également que tu serais inquiète au sujet de mon bras il n'y
a pas pour ainsi dire de gravité mais la douleur existe toujours je vous l'est*
toujours dit du reste a* chaque fois que la conversation venait a* ce sujet.
Je dois partir ce soir pour Limoges faire de la physiologie je crois je ne sais
pas au juste moi non plus ce que c'est enfin je verrais* bien si on pouvait me
faire quelque chose d'utile je n'en serais que plus satisfait
Je t'écrirai de nouveau aussitôt arrivé a* destination
Pour aujourd'hui je termine en t'embrassant de tout coeur
Celui qui t'aime tendrement Joseph
"

Le futur grand-père n'est plus au front, mais il a quand même un coup de blues.
Comme tous ses camarades, à cause de cette putain de guerre, il réalise qu'il passe à côté d'une vie qui pouvait être harmonieuse. Au lieu de cela, pas de projet d'union à court terme, son intégrité physique qui en prend un coup, un père tué dans un accident de charrette et cette guerre qui n'en finit pas.

Tout fout le camp, mais une lueur d'espoir pour sa chérie: Joseph Depoys est toujours en vie.......
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 06 juin 1918……

Ce 06 juin 1918, Joseph Depoys, mon grand-père, envoie encore et toujours une carte postale à Marie Panier, sa petite amie. Il écrit:

"Limoges le 06 juin 1918
Ma chère Marie
C'est de cette ville aujourd'hui que je viens te donner de mes nouvelles
je ne fait* qu'un passage ici car je part* demain à l'endroit où je
suis désigné depuis Guéret mais il m'a fallu venir passer la visite encore une fois ici tu
vois que ça ne se fait pas comme ça.
Donc je part* demain matin pour Saint-Léonard petite localité
située parait-il* a* 20 kilomètres et c'est de là que on doit commencer le trai-
tement s'il y a lieu. C'est tout ce que je peut* te dire aujourd'hui
je t'écrirai de la-bâs* pour mon adresse
Je pense que chez vous la fenaison doit être en plein ici le temps est beau
ce qui rend le travail plus agréable à côté de çà* mauvaise saison pour
faire la causette à la dernière fois il faisait trop froid nous n'avons pas de veine
a* ce sujet
Bons Baisers Celui qui ne t'oublie pas Joseph
"

Le grand-père Joseph est très prolifique en cartes postales à cette époque, on peut le comprendre vu les changements répétés dans sa situation. On peut comprendre aussi son impatience à être envoyé à travers la France et que que les soins ne suivent pas dans la foulée.

Mais Joseph Depoys n'est pas encore au bout des surprises...............
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Ce 07 juin 1918, Joseph Depoys, mon grand-père, continue toujours l'envoi d'une carte postale à Marie Panier.
Il écrit:
"Ma chère Marie,
Un tout petit mot seulement pour te donner mon adresse, vu
que je suis ici probablement pour quelques jours donc tu pourras
m'écrire à l'adresse ci-dessous
je n'ajouterai rien (de) plus aujourd'hui je n'ai pas encore passé la visite
je ne sais pas ce que l'on va décider.
Bien le bonjour et bien a* toi celui qui songe toujours a* toi Joseph
Hopital* temporaire n° 35 St Léonard Haute-Vienne
"

La carte du grand-père Joseph est laconique. Il ne sait pas que dans moins d'un mois, il va se retrouver en soins à 500 km de St Léonard et de Limoges, pas loin du front .......

Du côté du 346ème RI, son régiment d'appartenance, les nouvelles ne sont pas rassurantes. Le régiment, juste débarqué dans la Somme, a fait route vers l'Aisne et les victimes se comptent par centaines en ces 5 premiers jours de juin 1918, lors de la seconde bataille de la Marne ................
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 11 juin 1918……..

Nous avons quitté Ambroise Achard, né à Frontenay en 1898, le 24 avril dernier, en poste avec le 114ème RI à Grivesnes (80) pour sa première journée "aux Armées".
Depuis cette date et durant un mois environ, le 114ème tente des sorties de reconnaissance, subit les tirs de harcèlement ennemis et fait de même avec les positions allemandes. L'aviation est active de chaque côté. Les obus toxiques tombent sur les lignes françaises, les tranchées et les boyaux sont détruits. Les coups de main allemands sont contenus.

Le 02 juin 1918, le régiment est déplacé à 15 km au sud-ouest de Montdidier (80) à Valescourt et ses environs. 3 DI doivent attaquer ce 11 juin 1918 pour repousser l'ennemi vers Ressons-sur Matz (60), le 114ème d'Ambroise Achard ayant lui pour mission d'attaquer à Méry (60).
Selon le JMO du régiment, après un combat de rues de plus de 2 heures, le 114ème RI fait 200 prisonniers et récupère 60 mitrailleuses ennemies. Mais les Allemands contre-attaquent plusieurs fois, les chars d'assaut qui accompagnent le 114ème sont détruits, de nombreux officiers et soldats sont mis hors de combat.
La bataille va durer encore 2 jours et "l'ennemi est partout brisé, ses pertes sont considérables".

Durant ces 3 jours de juin 1918, le bilan aussi est lourd pour le 114ème: 105 tués, 465 blessés et 67 disparus.

Mais la guerre va s'arrêter un temps pour Ambroise Achard ce 11 juin 1918: il est blessé à Merry Belloy (60) par une balle dans le mollet droit. Il va être soigné durant 4 mois avant de revenir au front.
Caporal le 22 décembre 1917, sergent 1 mois plus tard, aspirant encore 1 mois plus tard, sa carrière militaire fulgurante va marquer un coup d'arrêt. Pas pour longtemps, car Ambroise Achard aura "l'occasion" de montrer l'exemple par de brillantes actions quelques jours avant l'armistice .......
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 13 juin 1918……

Ce 13 juin 1918, Joseph Depoys, mon grand-père, envoie une nouvelle carte postale à Marie Panier.
Il écrit:
"St Léonard, le 13 juin 1918
Ma chère Marie
Je fais réponse à ta lettre datée du 8 courant qui m'est parvenue
avant-hier je n'ai pas grand chose a* te dire aujourd'hui je n'ai
encore pas commencé mon traitement je suis là en attendant il me faut
encore quelques jours pour que le major puisse se prononcer enfin
je verrai bien.
Cela fait un peu de peine pour les copains dont tu me
parles que les parents sont sans nouvelles malgré que j'aime bien de
le savoir car c'est toi qui me renseigne le mieux ce n'est pas surprenant
d'après ce qui se passe. Enfin je ne puis que te remercier de tes
nouvelles quoique pas toujours bonnes tout le monde n'y restera toujours pas.
En attendant des jours plus heureux je t'embrasse de tout coeur.
Celui qui ne t'oublie pas Joseph
"

Joseph Depoys évoque sans aucun doute possible Raphaël Depoys, son cousin issu-de-germain, Roger Achard et Maurice Auriau, disparus fin mai 1918. Seuls les deux derniers sont vivants, prisonniers en Allemagne.....Mais d'après les fiches du CICR, on ne le saura qu'en juillet 1918.
L'attente est longue pour les familles .......
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 15 juin 1918……...

Ce 15 juin 1918, Abel Depoys, né à Frontenay en 1895, et son régiment, le 409ème RI, sont en poste à Bussiares dans l'Aisne.
Le 409ème RI, qui vient de passer quelques jours de repos dans les Vosges lorsque les Allemands attaquent au Chemin des Dames le 27 mai, est transporté en hâte vers la Marne puis vers la Ferté-sous-Jouarre (77) afin de prendre la relève de troupes françaises et américaines, à la limite de l'Aisne et de la Seine-et-Marne.
L'historique du régiment précise que l'ennemi devient hardi suite à son avance rapide et fonce sur Paris.
Le 409ème RI, avec 4 citations à l'ordre de l'Armée, n'est probablement pas choisi au hasard.
Dès la relève assurée, le régiment attaque et enregistre des succès suite à de nombreux coups de main.
Le 07 juin 1918 au soir, le bilan s'élève à 40 tués et 113 blessés. Le 08 juin, l'ennemi commence à perdre confiance. Le 13 juin, un bataillon du 409ème RI se positionne à Bussiares (02).
La nouvelle citation du Régiment à l'ordre de la 6ème Armée est éloquente:
«Superbe Régiment, d'un courage, d'une ténacité et d'une discipline remarquables,
ayant un profond sentiment du devoir. S'était déjà distingué
devant Verdun et sur la Somme. Sous l'impulsion énergique du Lt-Colonel
TREILLARD, chef d'une bravoure admirable, vient, pendant 12 jours, sans
répit, malgré sa fatigue et les réactions violentes de l'ennemi, de poursuivre
la conquête de ses objectifs avec une belle ténacité. S'est emparé de trois
villages et de bois fortement organisés, capturant 200 prisonniers, 3 minenwerfers
et une trentaine de mitrailleuses.
»
Et Abel Depoys dans tout ça?
Le JMO est peu prolifique les jours suivants. On sait seulement que le 409ème doit relever un bataillon du 174ème RI et que la relève se termine le 15 juin à 03h15.
Sans autre précision sur l'origine des faits, le JMO cite nominativement les victimes du jour au nombre de 1 tué et 6 blessés. Parmi les blessés figure Abel Depoys grièvement blessé au coude gauche.
Les documents du SAMHA de Limoges sont plus précis. Abel Depoys est blessé par balle à 15h30, fait une hémorragie stoppée par un garrot à 17h00. L'artère humérale est sectionnée, la partie supérieure du radius est fracturée. Le bilan du service de santé du 25 juin 1918 annonce que l'amputation de l'avant-bras est réalisée.

La guerre est finie pour Abel Depoys. Il reste "à l'intérieur" probablement jusqu'au terme des soins le 04 avril 1919 et reçoit dès cette date une pension.

Abel Depoys travaillera plus tard au Ministère de la Guerre, occupant la fonction de rédacteur principal. Alors qu'il habite Vitry-sur-Seine en 1937, il meurt à Frontenay-sur-Dive et repose dans le cimetière communal.

Pauvres Isidore Depoys et Mélina Garnier: leur fils aîné Abel vient d'être estropié, le cadet Raphaël a disparu depuis les combats de Laffaux (02) le 27 mai précédent.
Pourvu que cette guerre s'arrête car bientôt, c'est le plus jeune, Edgard, qui va être appelé.....
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans et 2 jours, le 16 juin 1918…….
Ce 16 juin 1918, Joseph Depoys, mon grand-père, envoie une nouvelle carte poste à Marie Panier, sa promise. Il écrit:
"St Léonard, le 16 juin 1918
Ma chère Marie
Aujourd'hui dimanche je me fais un plaisir de te donner un peu de mes
nouvelles qui sont toujours bonnes vu que j'en suis toujours au même
point je n'ai encore rien fait car au moment ou* on aller* peut être*
commencer le traitement j'ai passé la visite d'un grand médécin qui lui
a* décidé de m'envoyer à Bourbonne-les-Bains c'est je crois dans la Hte Marne
peut être* pas d'ici 8 jours enfin j'ai bien le temps j'irai ou* on voudra
m'envoyer et je te préviendrai de mon changement.
En attendant le temps passe et j'ai reçu des nouvelles des copains
ils n'ont pas eu la vie agréable depuis mon départ.
Je ne vois rien plus a* te dire je termine en te serrant dans mes
bras. Celui qui ne t'oublie pas Joseph
"

Joseph Depoys parle de ses copains du 346ème RI, qui, venant du sud-Alsace avec une situation "plutôt calme" se retrouvent, après un court passage dans la Somme près d'Amiens, au front à la seconde bataille de la Marne, à Chézy-en-Orxois, à 15 km en dessous de Villers-Cotterêts (Aisne).
Les Allemands, qui ont rompu le front au Chemin des Dames, foncent sur Paris.
Le 346ème, entre autres, va lui barrer la route, mais à quel prix. En 6 jours, du 31 mai au 5 juin 1918, le régiment va perdre 45 tués, 289 blessés et 50 disparus.

Quant à Joseph Depoys, son périple continue pour se faire soigner: en moins 40 jours, il va aller successivement du sud-Alsace (actuel Haut-Rhin) à Amiens (Somme), puis à Guéret (Creuse) pour continuer par Limoges et St Léonard (Hte-Vienne) avant de finir à Bourbonne-les-Bains (Hte-Marne)!
Et là, il va y rester quelques semaines.......
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans et 3 jours, le 16 juin 1918……

Ce 16 juin 1918, Damien Valançon appelé aussi Jules, né à Frontenay en 1878, le père de Robert et Camille, le cousin germain de ma grand-mère Constance Valançon épouse Panier, envoie une carte postale à la fille de Constance, Marie Panier, future de Joseph Depoys. Il écrit:

"Ma chère Marie
Je tenvoi* de mes nouvelles qui sont
bonnes en se* moment et en même temp* pour avoir
des votres* car si la situation navait* pas changé
je serait* auprès de vous en permission, mais comme
vous connaissé* la situation il ne faut plus y compté*
dici* encore bien des mois et encore il n y* a aucun* garantie
car malgré que je suis dans une formation moin* en dangé*
que ou* j'ai deja* passé il en reste tout de même tout* les jours
mais on ne peut faire que suivre sa destiné*
seulement malheureusement on en* est pas sortie* epuis* chaque
jour on ne peu* voir que des familles ateint*par ce fleau* avec
le regrêt* de notre cousin André et surtout pour ses parents
esperont* qu il* sera le dernier de la famille, et surtout
esperon*que ca*soit finit* avant que le grand Aimé
soit en age* di* venir a* son tour. ici on est assourdi
par les avions surtout les Américains s'est* la* que les demoiselles peuvent
faire leurs choix. j'espère que vous soyez* tous en bonnes* santé
ton cousin qui vous embrasse tous. V. Jules JQA 35 par BCM (Paris)"


Le cousin Damien (ou Jules suivant le moment), est très réaliste sur la situation. Retenu au front avec le 8ème Escadron du Train des Équipages depuis le 22/08/1917, Damien Valançon voit bien l'effort énorme de l'armée française pour contenir les assauts allemands, puisqu'il fait partie des approvisionneurs en matériels et munitions.
Il pleure son cousin André Valançon, tué le 30 mars précédent dans l'Oise et bien sûr prie pour que le frère de Marie Panier, Aimé, né en 1903, ne soit pas pris à son tour dans la tourmente.....

Si l'orthographe laisse à désirer, la phonétique par contre y est et on comprend très bien le sens de sa carte postale.
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 21 juin 1918……
Le 21 juin 1918, Narcisse Drouet et son régiment, le 356ème RI, sont en poste à Vinly (02)
Ils participent à la seconde bataille de la Marne engagée depuis le 27 mai précédent par une puissante offensive allemande.
Le JMO rapporte que, ce 21 juin 1918, l'ennemi provoque des tirs de harcèlement entraînant une dizaine de perte en soldats presque chaque jour. Il bombarde aussi violemment les positions françaises et cherche à s'infiltrer entre elles. Mais notre artillerie, bien supérieure à l'artillerie adverse, malgré l'aviation germanique qui survole la zone, calme les ardeurs allemandes.
Sans aucun renseignement précis sur les circonstances des pertes, le comptable du 356ème RI enregistre sur le JMO les victimes du jour: "3 tués et 10 blessés". Parmi les 3 tués est noté: 14ème Cie Caporal Drouet
L'avis de décès transcrit en mairie de Frontenay le 17 février 1919 précise que Narcisse Drouet est "tué à l'ennemi à 1h du soir le 22 juin 1918" alors qu'il faut retenir la date du JMO qui est le 21 juin 1918.

Pour mémoire, au 356ème RI, entre le 05 juin et le 05 juillet 1918, on dénombre 47 tués et 242 blessés.

Initialement inhumé dans le cimetière de Gandelu, à 3 km de son lieu de décès, Narcisse Drouet repose depuis le 06 juin 1935 à la Nécropole Nationale de Soupir 2 créée en 1934 et distante de Vinly d'environ 40 km.
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans et un jour, le 20 juin 1918……
Ce 20 juin 1918, Joseph Depoys, mon grand-père, envoie une carte postale à Marie Panier. Il écrit:
"St Léonard 20 juin 1918
Ma chère Marie
C'est toujours de l'endroit que tu vois au verso de la carte que je viens te
donner de mes nouvelles j'attends pour le changement dont je t'avais parlé mais
ça ne sera peut-être pas avant le 25 enfin ici on peut attendre je trouve
le temps moins long que pendant un certain temps car j'attendais ma perme*
avec impatience maintenant elle viendra quand elle pourra vu que je ne souffre
pas trop.
J'ai reçu des nouvelles de mes copains il y en a plusieurs de blessés
ils ont été du côté de Château-Thierry et il ne faisait pas bon de ce côté-là.
Je te remercie bien de ta belle carte que j'ai reçue avant-hier et comme
nouvelles moi je n'en connais pas à t'apprendre je ne puis t'ajouter grand
chose pour aujourd'hui ce soir nous devons entendre jouer de la musique américaine à
l'hôpital.
Je termine en t'embrassant de tout coeur ton petit ami qui ne t'oublie pas Joseph
"
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