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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Publié : lun. août 14, 2017 11:41 am
par regis 79
Il y a cent ans, jour pour jour, le 14 août 1917……..

Ce 14 août 1917, Octave Dubois, né à St Jean de Sauves (86) en 1874 et habitant Frontenay depuis au moins 1898, quitte la 9ème Section Territoriale d'Infirmiers. Il est détaché à compter de ce jour pour travaux agricoles de catégorie A à Frontenay.
Octave Dubois ne le sait pas encore à ce moment-là, car tellement d'autres soldats sont rappelés, mais c'est la fin de la campagne contre l'Allemagne pour lui.
Octave Dubois vivra toujours après guerre à Frontenay où il décédera en janvier 1955.
Pour ceux qui connaissent le village, Octave Dubois, qui aura la douleur de perdre sa fille Eva Zilda en 1947 et une petite-fille, Suzanne, en 1953, n'est autre que le beau-père de Moïse Penot dit Marcel Penot, dont la maison située rue de Verrines, est aujourd'hui en piteux état.

Re: Frontenay sur Dive 14-18

Publié : jeu. août 17, 2017 12:52 am
par regis 79
Il y a cent ans et 1 jour, le 15 août 1917……...

Ce 15 août 1917, Marcel Valançon, né à Frontenay en 1870, frère de mon arrière-grand-mère Constance Panier, qui avait quitté la Maison Gounin à Amboise, fabricant de chaussures, le 22 juin 1917, pour le 144ème RI à Bordeaux, change à nouveau d'affectation. Il intégre ce 15 août 1917 la 18ème section de Commis basée aussi à Bordeaux.

Marcel Valançon n'est plus exposé à un déplacement hors de Bordeaux, sa ville de résidence d'avant guerre, mais son fils André, lui, est au front avec le 319ème RI. Il vient de quitter la Somme pour se retrouver à Fismes, dans l'Aisne, au Chemin des Dames.

La Somme était calme depuis un mois pour le 319ème RI, le Chemin des Dames dans l'Aisne l'est beaucoup moins.

Marcel Valançon a de quoi s'inquiéter pour son fils André .......

Re: Frontenay sur Dive 14-18

Publié : lun. août 21, 2017 11:08 am
par regis 79
Il y a cent ans, jour pour jour, le 21 août 1917……...

Ce 21 août 1917, Onésime Thiollet, né à Frontenay en 1886, 1 des 5 frères Thiollet, est en poste avec la 7ème batterie du 53ème RA, dans la Meuse, à Mort-Homme, commune d'Avocourt.
La victoire de Verdun en décembre 1916 laisse quelques positions menaçantes à la disposition des Allemands. Si pendant plusieurs mois, la situation est plutôt calme dans le secteur de Mort-Homme, les Allemands cherchent malgré tout à reprendre du terrain de ce côté-là pendant que les Français veulent réussir une offensive qui les mettent définitivement à l'abri dans cette région.
Après plusieurs coups de main de part et d'autres, une offensive française initialement envisagée le 17 août est finalement prévue au 20 août 1917. L'heure de l'offensive est fixée à 4h40 du matin, après un travail préparatoire pendant les 2 jours précédents.
La bataille fait rage.
Le JMO du 53ème RA rapporte que le 20 août, pour ce seul régiment, des tirs de barrage sont effectués en grand nombre : 7759 obus sont tirés sur la cote 304 et les objectifs situés aux alentours.
Le JMO de la 7ème batterie rapporte, lui, que les hommes souffrent beaucoup des obus toxiques et sont malades, une trentaine de chevaux sont inopérants.
Ce 21 août 1917 justement, les tirs de harcèlement sur cette même cote 304 continuent : 2770 obus « seulement » sont envoyés.

Mais l'ennemi n'est pas abattu pour cela et riposte.
Le JMO de la 7ème batterie note qu'à 2h55 du matin, 3 hommes, dont Onésime Thiollet, sont atteints au début d'un tir de barrage.
Le JMO du régiment rapporte, avec une précision surprenante pour cette période très agitée: « Thiollet Onésime, de la 7ème batterie - plaie pénétrante par éclat d'obus de la face intéro-inférieure de la cuisse droite et de la face extérieure du genou droit avec fracture de l'extrémité inférieure du fémur droit. Évacué. »

Onésime Thiollet est évacué sur l'ambulance 11/13 à Brocourt-en-Argonne (Meuse), où il décède à 6h15 ce même jour.
La transcription du décès est enregistrée à la mairie de Frontenay le 25 décembre suivant.

Onésime Thiollet est inhumé provisoirement au cimetière militaire de Brocourt, puisque son corps est exhumé le 21 juin 1922 et restitué à la famille.

Un ami généalogiste m'a rapporté, des Archives Départementales de la Vienne, des documents concernant le retour des cendres d'Onésime Thiollet à Frontenay. Le train mortuaire, comprenant 38 corps, part de la gare de Brienne-le-Château (Aube) le 11 juillet 1922 pour arriver à Châtellerault (Vienne) le 17 juillet suivant. La gare indiquée par la famille pour récupérer le corps de son défunt est naturellement celle de St Jean-de-Sauves, la plus proche de Frontenay.

J'ai retrouvé aussi quelques articles de journaux. Le 13 juillet 1922, un filet de 2 lignes dans le journal local, le Courrier de la Vienne et des Deux-Sèvres, annonce le retour des corps, sans autre précision. Le lendemain, le même journal annonce l'arrivée du cercueil d'Onésime Thiollet à la gare de St Jean-de-Sauves pour le mardi 18 juillet 1922 à 8h14 du matin. Aucune trace de la cérémonie ne figure dans les journaux que j'ai consultés.

Onésime Thiollet repose ainsi dans le cimetière communal, auprès de son épouse Marguerite Richard décédée en 1970, où leur tombe est encore visible. Onésime Thiollet est avec Elie Moulien un des deux soldats de Frontenay de la guerre 14/18 Morts pour la France à être inhumé dans le cimetière du village. Tous les autres reposent dans des Nécropoles Nationales ou dans un lieu inconnu car portés disparus.

Onésime Thiollet a 2 enfants lorsqu'il meurt en 1917: Rémy et Marie, future épouse Edgar Barbier.

Re: Frontenay sur Dive 14-18

Publié : mar. août 22, 2017 1:24 pm
par regis 79
Il y a cent ans, jour pour jour, le 22 août 1917……...

Ce 22 août 1917, Damien Valançon, né à Frontenay en 1878, termine sa convalescence suite à ses pieds gelés dans les tranchées de Verdun.
Il ne retourne pas dans un régiment de combat mais rejoint, contrairement à ce que j'avais écrit en janvier dernier, le front en intégrant le 8ème Escadron du Train des Équipages, front où il restera jusqu'en janvier 1919.
Et pourtant, Damien Valançon souffre de parésie (manque de motricité) des membres inférieurs !

Je ne sais pas à partir de quels critères certains soldats sont renvoyés pour travaux agricoles en cette année 1917 et pas Damien Valançon, car son état ne doit pas être bien brillant. Sa fiche matricule annonce qu'en 1919, il est proposé temporairement pour une invalidé de 100% qui sera rapportée ensuite à 90% en 1920 et définitivement à 60% en 1924 !

Damien Valançon, au front avec le 8ème Escadron du Train des Équipages, n'est pas à l'abri du danger pour cela, bien au contraire. Le seul JMO du 8ème escadron qui existe pour cette période, celui de la 1ère compagnie, pas forcément celle de Damien Valançon d'ailleurs, rapporte qu'au début du mois de septembre 1917, en transportant la moisson des territoires reconquis de Champlat à la Neuville-aux-Larris (Marne), un obus est tombé près du convoi, tuant un soldat et en en blessant 6 autres.

Et même si Damien Valançon survit à la guerre, il doit être suffisamment atteint dans son intégrité physique, car ses 2 enfants, Robert et Camille, seront « adoptés comme pupilles de la Nation » le 17 juillet 1920, soit 15 ans avant son décès !

Re: Frontenay sur Dive 14-18

Publié : sam. août 26, 2017 12:20 am
par regis 79
Il y a cent ans, jour pour jour, le 25 août 1917……...

Ce 25 août 1917, Joseph Depoys, mon grand-père, envoie une carte à sa future, Marie Panier.
Il écrit :
« Samedi 25 août 1917,
Ma chère Marie,
Quelques lignes seulement à mon arrivée pour te faire part de
mon voyage qui s'est terminé en très bonnes conditions et je suis
arrivé à bon port.
J'ai rejoint ma compagnie hier au soir, j'aurais pu écrire aussitôt,
mais cela n'avançait pas, car le courrier ne part qu'aujourd'hui.
J'ai trouvé les camarades au repos de la veille, ce qui
est toujours intéressant en arrivant de « perme » car le
voyage est assez fatiguant.
Bonne santé, je t'en souhaite ainsi. Celui qui t'aime
et qui t'embrasse amoureusement.
Joseph
"

Ce 25 août 1917, le 346ème RI de Joseph Depoys stationne près de Réchésy (Territoire de Belfort), à 25 km au sud-est de Belfort. La situation est plutôt calme.....

Re: Frontenay sur Dive 14-18

Publié : mar. août 29, 2017 1:43 pm
par regis 79
Il y a cent ans et 1 jour, le 28 août 1917……..

Ce 28 août 1917, Maurice Amauger, né à Frontenay en 1897, le cadet des frères Amauger, reçoit la citation suivante : "jeune téléphoniste d'un courage et d'un sang-froid remarquable. Toujours prêt pour les missions dangereuses, notamment pour l'établissement et l'entretien d'une ligne d'observatoire au cours de l'offensive d'août 1917 : Croix de Guerre avec étoile d'argent".

L'offensive d'août 1917 précitée est appelée aujourd'hui la 2ème bataille de Verdun. Le 1er août 1917, Maurice Amauger et son régiment, le 226ème RA, s'y dirigent par étapes et y arrivent le 6 août (bivouac près de Belrupt).
L'historique du régiment rappelle que, dès le 7, les deux groupes mettent en batterie dans la région de Douaumont et prennent part aux offensives des 20 (au nord de Louvemont) et 26 août (lieu non précisé).

L'historique précise : « Se faisant l’égal des vieux régiments de l’arme, le jeune 226ème fait belle figure au milieu du 32ème corps. Fortement éprouvés par les bombardements en obus de gros calibre (380 au 1er groupe), (420 au 2ème groupe) et en obus asphyxiants, le régiment mérite déjà sa fière devise « jusqu’au bout » ».
Durant la période du 1er août 1917 au 22 septembre 1917, date à laquelle il est relevé, le régiment enregistre 26 tués et 111 blessés.

Et le JMO de compléter : les hommes gênés mais équipés de masque à gaz, sont uniquement victimes des obus. Les chevaux eux, non équipés de masque à gaz, sont en plus victimes des obus asphyxiants. Une centaine d'entre eux va disparaître dans cet enfer et les autres ne sont pas en bon état.

Voilà dans quelles circonstances Maurice Amauger est distingué par sa hiérarchie. Si le 226ème RA est mis momentanément en réserve, Maurice Amauger et son régiment auront aussi l'honneur de servir durant la bataille de Picardie en 1918 …..........

Re: Frontenay sur Dive 14-18

Publié : sam. sept. 02, 2017 1:54 am
par regis 79
Il y a cent ans, jour pour jour, le 01 septembre 1917……...

Ce 01 septembre 1917, Georges Depoys, né à Frontenay en 1883, le mari de Cécile, le père de Marcel et Esther, quitte le 66ème Régiment d'Infanterie pour rejoindre le 6ème Régiment du Génie.
En fait et je l'ai oublié il y a 1 mois, c'est que Georges Depoys est en sursis comme entrepreneur de battages à Frontenay depuis le 31 juillet 1917 et va le rester jusqu'au 1er décembre 1917. Il change de régiment tout en restant en sursis !

S'il est difficile de suivre son parcours dans le Génie à compter de décembre 1917, il en est tout autre pour son passage dans l'Infanterie de février 1916 à juillet 1917.
L'Historique du Régiment rapporte que le 66ème, après avoir combattu en Champagne au début 1917, est au combat dans l'Aisne de mai à juillet 1917.
Le combat dans l'Aisne, c'est en grande partie au Plateau de Craonne qu'il a lieu, Craonne où le 66ème RI obtient deux citations à l'ordre de l'Armée :

« Le 66e régiment d’infanterie, sous les ordres du lieutant-colonel PAILLE, a enlevé, le 8 mai 1917, une
première position fortifiée devant laquelle plusieurs attaques avaient échoué, a refoulé victorieusement, le 10
mai, deux violentes contre-attaques exécutées par des troupes fraîches supérieures en nombre et achevé, les
22, 23 et 24 mai, la conquête de toute la position ennemie, en prennant à l’adversaire, au cours de ces
opérations, de nombreux prisonniers, plusieurs mitrailleuses et lance-bombes.
Au Q.G., le 11 juillet Signé : DUCHENE 
»

Puis :
« Le 66e régiment d’infanterie,
Sous les ordres du lieutenant-colonel PAILLE, après avoir travaillé sans arrêt pendant quinze jours et
quinze nuits à l’organisation défensive d’un plateau particulièrement convoité par l’ennemi, et battu sans
interruption par ses feux, a résisté le 19 juillet 1917 à une attaque minutieusement préparée et menée par des
troupes d’élite (5e division de la Garde). Après avoir reculé momentanément sous cette poussée, a su
s’accrocher au terrain et, par des contre-attaques locales, conserver ou reconquérir les points importants du
secteur. Attaqué une seconde fois, le 22 juillet, a, malgré ses pertes et sa fatigue, coopéré avec des troupes
venues l’appuyer, au maintien de la ligne sur laquelle il s’était accroché le 19.
Au Q.G., le 19 août 1917
Signé : DUCHENE
 »

Mais le bilan est lourd pour le 66ème RI: 339 hommes sont tués ou blessés en mai, 450 autres le sont en juillet.
Georges Depoys aura de quoi se souvenir de son passage au 66ème RI.

Ce que ne sait pas Georges Depoys, c'est qu'il reviendra au 66ème RI en 1918, pour …....8 mois ! Il aura « droit » avec ce régiment à la bataille de la Somme puis à celle de la Marne......


Ce 01 septembre 1917 aussi, Samuel Foucteau, né à Frontenay en 1872 et habitant Avoine (37) depuis 1896, quitte le 71ème RIT pour le 51ème RIT.
Le 71ème RIT participe à des travaux routiers, de défense et d'approvisionnement en matériel de janvier à juin 1917 (région de St Quentin (02), avant d'être envoyé début juillet de Ham (80) à la Cote 304 dans la Meuse !

D'après l'historique du régiment, Le 71ème RI est chargé ici du ravitaillement des munitions, de la création d'abris, d'aménagement de moyens de communication. Les bûcherons et les télégraphistes travaillent sous la pluie, et reçoivent de nombreux obus, parfois asphyxiants.
Le régiment n'est pas en première ligne, mais il est exposé quand même et les victimes sont plus nombreuses à la Cote 304 que dans l'Aisne. On dénombre 20 tués et 129 blessés en ce mois de juillet 1917 pour le 71è RIT.

Le passage de Samuel Foucteau au 51ème RIT est impossible à suivre. Le JMO n'existe pas pour 1917 et l'Historique du régiment est peu loquace. J'ai toutefois retrouvé cette anecdote qui illustre bien l'incertitude de la guerre, même lorsqu'on est censé être hors d'atteinte :
« Le 23 juillet 1917, vers, 8 heures du soir, un avion paraît au-dessus de Lusse, très bas, visiblement désemparé. Le jour commence à peine de s'éteindre. On voit nettement les ailes noires de l'appareil raser la ligne du Camp Romain. Mitrailleuses et canons allemands font rage. Encore un bond et l'avion vient capoter au milieu des prés de la Fave, à même distance des lignes ennemies et des nôtres. Un homme en sort, s'arrête. Il paraît hésiter ; ou amis ? ou ennemis ? Cependant les 77 ont vite approché le point de chute de l'avion. Stupéfaction de l'aviateur : il eut à peine le temps de s'interroger sur le parti à prendre qu'une silhouette se dresse près du réseau voisin qui barre la vallée, et qu'une voix française lui crie : « Amène-toi ». Un instant après, il est cueilli par celui qui l'appelait. C'est le patrouilleur VALDENAIRE et ses camarades, MICHEL, ROUGEON et MIQUEL, de la 1re Compagnie. Dès qu'ils ont vu piquer l »avion, sans attendre d'ordres, ils ont franchi nos lignes, parcouru à découvert 500 mètres de prairie et sont arrivés à point pour recevoir le pilote perdu. Celui-ci, le caporal LAAGE, après avoir accompli une mission de bombardement, avait vu subitement son moteur refuser de fonctionner et, pendant que les obus allemands le poursuivaient, avait parcouru 35 kilomètres, en vol plané, sans autre accident... qu'un éclat d'obus traversant le plancher de la carlingue et lui passant entre les genoux en arrachant son pantalon. Son émotion n'était pas feinte quand, après avoir couru avec ses sauveurs, au milieu des 77, il rentrait chez nous en leur disant : « Vous êtes de chics types ». »

Samuel Foucteau terminera la guerre avec le 51ème RIT et sera démobilisé en janvier 1919.

Re: Frontenay sur Dive 14-18

Publié : lun. sept. 04, 2017 9:57 pm
par regis 79
Il y a cent ans, jour pour jour, le 04 septembre 1917……...

Ce 04 septembre 1917, Onésime Thiollet, né à Frontenay en 1886, que j'ai évoqué le 21 août dernier et Mort pour la France ce jour-là à Brocourt-en-Argonne suite à ses blessures au Mort-Homme, reçoit à titre posthume une citation reportée telle quelle sur sa fiche matricule: ordre du régiment n° 122 du 04 septembre 1917 « canonnier servant, dévoué et courageux, blessé grièvement en exécutant un tir de barrage commandé pendant un violent bombardement de la position ennemie ». Décoration: Croix de Guerre

La citation est mal retranscrite sur la fiche matricule. Le JMO de la 7ème batterie du 53ème RAC est plus juste puisqu'il précise que le matricule d'Onésime Thiollet est 014080 (matricule d'ailleurs de son ancien régiment, le 49 ème RA de Poitiers) et qu'il est « blessé grièvement en exécutant un tir de barrage commandé pendant un violent bombardement de la position de sa batterie ».

Onésime Thiollet est malheureusement bien victime d'un tir ennemi et non d'un accident de sa batterie comme aurait pu le laisser supposer la citation de sa fiche matricule.

Re: Frontenay sur Dive 14-18

Publié : mer. sept. 06, 2017 11:17 am
par regis 79
Il y a cent ans, jour pour jour, le 06 septembre 1917……...

Ce 06 septembre 1917, Eugène Vinais, né à Frontenay en 1871 et habitant Roiffé (86) depuis 1911, qui a quitté le 2ème escadron du train la veille, est dirigé ce jour sur la préfecture de la Vienne. Il est détaché pour travaux agricoles de catégorie B.

Pour mémoire:
Catégorie A : propriétaires exploitants, fermiers et métayers. Ils sont renvoyés dans leur exploitation. Bien que propriétaires, ils doivent théoriquement un temps de travail hebdomadaire à la communauté (cinq journées de travail pour la communauté pour un propriétaire de moins de 5 hectares à une seule pour un propriétaire de 20 hectares et plus).
Catégorie B : ouvriers agricoles et agriculteurs des régions envahies. Ils sont affectés à une commune ou à une exploitation.

Pour plus d'informations, je vous invite à consulter le site très explicite sur le sujet des détachements agricoles :
http://combattant.14-18.pagesperso-oran ... coles.html

Eugène Vinais ne repartira pas au front. La seule autre information que je possède, c'est qu'il décédera le 17 mars 1948 à Loudun (86).

Re: Frontenay sur Dive 14-18

Publié : lun. sept. 11, 2017 9:57 pm
par regis 79
Il y a cent ans, jour pour jour, le 11 septembre 1917……...

Ce 11 septembre 1917, Ludovic Goubault, né à Frontenay en 1873, quitte le 17ème Escadron du Train des Equipages pour rejoindre le 19ème Escadron du même nom.

Peu de changement donc dans la dure activité de tringlot de Ludovic Goubault, si ce n'est qu'il change d'unité.
En complément de ce que j'avais évoqué le 25 janvier dernier, il y a lieu de préciser que son nouvel escadron, d'après l'historique de cette unité, met sur le pied de guerre, du 1er au 15 août 1914:
- 20 unités hippomobiles, soit environ 7.000 hommes,
- 120 unités automobiles, soit environ 12.000 hommes.
Le dépôt du 19ème Escadron du Train administre, en plus des 213 unités hippomobiles et automobiles, 26 services spéciaux. Pendant la durée de la guerre, il incorpore 45.000 chevaux et 150.000 hommes.
Le trésorier paye de 2 à 4 millions de solde par mois.
Les services administratifs ont employé, en moyenne, 160 militaires et 230 personnels féminins pendant toute la durée de la guerre.

Et il y a 20 escadrons comme celui-ci!
Ces chiffres montrent l'importance de la mobilisation des moyens pour permettre aux soldats du front d'être approvisionnés. Ils sont tellement énormes que j'ai du mal à apprécier à sa juste valeur le travail fourni pour en arriver à ce niveau.

Ludovic Goubault, le grand-père de Claudette qui habite toujours la Hocherie de Coussay (86), restera au 19ème Escadron du Train jusqu'au 20 novembre ….....1918, avant d'être démobilisé en janvier 1919.