Frontenay sur Dive 14-18

Parcours individuels & récits de combattants
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 13 septembre 1917……...

Ce 13 septembre 1917, Maxime Barreau, né à Thénezay en 1894 et habitant Frontenay depuis au moins 1913, entame sa première journée de campagne contre l'Allemagne avec l'Armée d'Orient.
Je l'avais évoqué pour la dernière fois le 13 février 2015 , à l'occasion de son anniversaire, cent ans plus tôt. Artilleur engagé pour 3 ans en 1913 au 20 ème RA de Poitiers, il est « naturellement » mobilisé dès le 02 août 1914. Il intègre successivement le 5ème RAL, puis le 114ème RAL, enfin le 101ème RAL où il est en poste depuis bientôt 2 ans avant donc de rejoindre ce 13 septembre 1917 le 115ème RAL et l'Armée d'Orient.
Il m'est impossible de suivre son parcours, ne connaissant pas son numéro de batterie. Avant la fin de la guerre, il change 2 fois de régiment d'artillerie (111ème RAL au 3ème ou 4ème groupe le 17 octobre 1917, puis le 145ème RAL le 08 mars 1918)
Maxime Barreau revient d'Orient en avril 1919 et est démobilisé le 30 septembre 1919.

Après guerre, Maxime Barreau entre aux Chemins de fer où il fait carrière.

Le 07 avril 1920, Maxime Barreau se marie avec Henriette Drouet, originaire de Frontenay. N'ayant pas d'enfants, il élève Pierre Bontemps, un des fils de sa belle-soeur Léa Drouet, dont le mari se tue accidentellement dans le village, en abattant un arbre, le 25 janvier 1926.
Il perd son épouse en 1950 et se remarie avec Berthe Marru en 1953, qui a déjà un fils, André Fouché, que les anciens du bourg ont bien connu.

Maxime Barreau passe sa retraite à Frontenay, dans une petite maison aujourd'hui inhabitée et y décède le 26 mars 1971. Il repose dans le cimetière communal.
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 16 septembre 1917……...

Ce 16 septembre 1917, c'est le dernier jour de Pierre Ernest THOMAS, né à Frontenay en 1871, au 6ème Régiment du Génie. Le lendemain, il est détaché pour travaux agricoles de catégorie A à Frontenay. Je l'avais déjà évoqué pour les journées du 08 janvier 1915, du 21 juin 1915 et du 24 septembre 1916. Il est malheureusement impossible de suivre son parcours au Génie. Son histoire militaire va s'arrêter ici. Il ne sera plus mobilisé.

J'ai rencontré son petit-fils, Pierre THOMAS, il y a 2 ans environ, âgé de plus de 80 ans, à la forme pétillante. Lors de notre conversation, ce dernier me précise que son grand-père Pierre Ernest quitte Frontenay pour Paris de 1891 à 1913. Il y fait fortune, mais revient s'établir à Frontenay en 1913 à cause de la santé chancelante de sa femme, Marie Cadu, qui décédera finalement le 02 novembre 1926 à Frontenay.
Et un jour, sans l'avertir, Pierre Ernest THOMAS achète une boulangerie à son fils Ernest qui est obligé de la faire tourner, alors que ce n'est pas forcément son souhait.
Après le décès du maire en place, Jules Gaillard, fin novembre 1921 et une élection partielle début 1922, Pierre Ernest THOMAS devient directement maire de Frontenay le 10 janvier 1922, sans passer par la case conseiller municipal.
Il reste à la tête de la Commune de Frontenay jusqu'en 1938, puis démissionne pour raisons de santé, avant de s'éteindre dans d'horribles souffrances quelques mois plus tard, apparemment chez son fils Ernest, à St Jean de Sauves (86). C'est son adjoint Georges Métais qui le remplace au poste de maire.

Pierre THOMAS me raconte enfin que son grand-père, au poste de maire, reçoit des personnalités dont la plus importante du département, le Préfet, venu déjeuner dans la maison qu'il possède encore à Frontenay. « Ce jour-là, alors que je n'avais que 7 ans, il fallait que je me tienne à carreau ! », raconte délicieusement l'intéressé.


Ce 16 septembre 1917 aussi, Gustave Guillon, né à Frontenay en 1871, quitte le dépôt du 6ème Régiment de Cuirassiers et est détaché pour travaux agricoles de catégorie A à Frontenay. Lui aussi ne sera plus mobilisé.

Après guerre, Gustave Guillon, futur beau-père d'Abel Mercier, continue d'habiter Frontenay jusqu'à son décès en janvier 1944, après avoir perdu son épouse Maria Hermance Valançon en 1937. Il n'aura pas la tristesse de voir disparaître son unique fille, Germaine, quelques mois après lui, le 17 août 1944...........
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 22 septembre 1917……...

Ce 22 septembre 1917, Isidore Depoys, né à Frontenay en 1872, change de régiment. Du 10ème Régiment du Génie, il passe au 1er Régiment de la même arme.
Il est donc impossible de suivre son parcours personnel dans ces unités.

Toutefois, sa fiche matricule précise qu'il reste mobilisé jusqu'au 07 janvier 1919. Le danger est jugé énorme à l'époque, car il faut rappeler qu'Isidore Depoys a été réformé du service militaire au bout de 6 mois pour infirmités.
Il ne revient pas indemne de la guerre, ayant un léger emphysème pulmonaire, qui lui cause une dyspnée d'effort (inconfort respiratoire). Mais le taux d'invalidité est jugé inférieure à 10% et Isidore Depoys ne touchera aucune indemnité après-guerre.

Pendant ce temps, ses 2 plus grands enfants sont au front.
Ce 22 septembre 1917, Abel est toujours avec le 409ème RI, au repos et en instruction près d'Acy-en-Multien dans le sud-Oise avant de regagner le 26 le front à Venizel, à l'est de Soissons dans l'Aisne.
Raphaël, lui, en ce 22 septembre 1917, avec le 265ème RI, va regagner la région parisienne pour un peu de repos et assurer la relève dans les forts autour de la capitale, après avoir essuyé le 8 septembre précédent l'envoi de 1200 obus allemands à Holnon, à l'ouest de St Quentin dans l'Aisne.

Abel et Raphaël Depoys sortent indemnes à chaque fois des batailles menées par leur régiment respectif. Ça ne va pas durer, 1918 va être une année terrible pour Isidore Depoys et son épouse Mélina Garnier, qui sera la doyenne du village dans les années 70, quittant ce bas monde à l'âge de 99 ans.
regis 79
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Message par regis 79 »

Il y a cent ans et un jour, le 30 septembre 1917……...

Ce 30 septembre 1917, Hyacinthe Bironneau, né à Frontenay en 1893, change de régiment. Il quitte le 11ème Régiment du Génie pour intégrer le 2ème Régiment de la même arme, son unité d'origine.

Son parcours est impossible à suivre, tant au 11ème RG qu'au 2ème RG.

En poste au 11ème RG depuis janvier 1915, la fiche matricule de Hyacinthe Bironneau précise qu'il effectue un séjour à l'hôpital du 6 février au 24 avril 1917. A la fin de sa convalescence, il doit être bon pour le service, puisqu'on le retrouve « aux Armées » dès le 26 avril 1917 où il va rester jusqu'au 16 octobre de la même année, alors qu'il vient juste de passer au 2ème RG. Un petit mois « à l'intérieur «  et voilà Hyacinthe Bironneau embarqué avec l'Armée d'Orient, direction Salonique, le 11 novembre 1917. Le temps de faire le trajet en gros et le voilà muté le 19 décembre 1917 au 8ème RG.

Sur « http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/ ... -1915-1919 », j'ai retrouvé la génèse du Front d'Orient : en voici un extrait :
« En Europe centrale, la défaite roumaine et la prise de Bucarest fin 1916 ruine pour longtemps les espérances liées au front d'Orient malgré une bonne résistance de l'armée de Sarrail face aux attaques bulgares et la prise de Monastir en Serbie par des troupes franco-serbes le 19 novembre 1916. Celle-ci marque peut-être la première victoire de la stratégie périphérique mais, très vite, l'armée d'Orient est réduite à la défensive et doit se préparer à des actions pour faciliter les opérations sur les autres fronts.
 
Salonique devient, plus que jamais, un front secondaire où les soldats doivent également lutter contre un autre ennemi : la maladie, qui touche près de 95 % des hommes présents en Grèce et en Serbie entre 1915 et 1918, soit près de 360 000 victimes. La dysenterie, le scorbut, les maladies vénériennes touchent de nombreux soldats, soignés par un corps médical peu nombreux et mal équipé. Le problème sanitaire majeur est le paludisme, présent de manière endémique mais se développant de façon foudroyante dans cette Macédoine du début du siècle qui constitue l'un des derniers foyers d'infection en Europe.
 
La région, ravagée par des années de guerre opposant presque toutes les ethnies des Balkans, est en effet propice à la propagation rapide des épidémies de toutes natures. Il paraît bien difficile d'agir dans ces conditions alors qu'une grande partie des troupes est hospitalisée ou dans un état de santé fragile. Des mesures exceptionnelles vont donc être prises pour soigner les malades mais aussi pour assainir les zones marécageuses, responsables de cette contagion, et venir définitivement à bout de la malaria en Macédoine. En 1917, deux éléments importants interviennent : l'épidémie de paludisme de 1916 est endiguée, mais surtout l'entrée en guerre de la Grèce aux côtés des Alliés, le 3 juillet 1917, transforme à nouveau la situation stratégique.
 
Désormais le camp de Salonique peut devenir une base de départ pour des opérations plus ambitieuses.


En décembre 1917, le général Guillaumat succède à Sarrail au commandement en chef des armées d'Orient. Il réorganise le commandement en créant un état-major interallié adapté à la direction d'une armée " multinationale " et obtient des moyens matériels qui lui permettent d'envisager une offensive. Sa mission reste néanmoins modeste après l'effondrement de la Russie qui aboutira à la signature, le 3 mars 1918, du traité de Brest-Litovsk entre les Russes et les Allemands mais qui entraîne d'ores et déjà le transfert de nombreuses divisions allemandes sur le front de l'Ouest. Ses efforts vont donc tendre à maintenir l'intégrité du front macédonien et y fixer le plus grand nombre de forces ennemies.
 »

Et c'est dans ce contexte que Hyacinthe Bironneau va arriver en Orient en décembre 1917.

Voici maintenant une anecdote racontée dans mon enfance. Hyacinthe Bironneau, que j'ai connu et par ailleurs mon grand oncle, rapporte un jour à ma mère, sa nièce donc:
«A la Guerre, vers Salonique, un soldat me demande d'où je viens.
- Tu connais pas, c'est un petit village de la Vienne.
- Moi aussi, je suis de la Vienne, de quel village alors tu viens, me répond le soldat ?
- Je suis de Frontenay …....
- Ça alors, moi, je suis de Sauves, à 3km de chez toi et on se connaît même pas, me dit le soldat étonné.
"

Je n'ai malheureusement pas retenu le nom de ce soldat, ni ce qu'il est devenu.........
regis 79
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Il y a cent ans, jour pour jour, le 02 octobre 1917……...

Ce 02 octobre 1917, Joseph Depoys, mon grand-père, né en 1890 à Frontenay, envoie une carte à ma future grand-mère Marie Panier. Il écrit :
« Mardi 2 8bre* 1917,
Ma chère Marie,
Deux mots simplement pour te donner de mes nouvelles
qui ne sont pas trop mauvaises pour l'instant vu que je
suis sorti des lignes depuis 2 jours et il est question que
nous allons aller passer une petite période au stage,
c'est toujours aussi intéressant comme de monter en lignes.
C'est aujourd'hui aussi le 6ème anniversaire que j'ai quitté
le pays de Frontenay pour aller porter le costume militaire.
Amitiés douces toujours. Bons Baisers. Joseph
 »

*8bre = octobre

Joseph Depoys est avec le 346ème RI, à Suarce et ses environs en Haute-Alsace. Effectivement, le JMO rapporte que les 5è et 6è bataiilons ont été relevés dans la nuit du 29 au 30 septembre et vont cantonner à Vellescot et Grosne, à 6-8 km de Suarce.
Le secteur est calme.........quand Allemands ou Français ne se tendent pas d'embuscade. C'est ainsi que le 15 octobre suivant, le lieutenant Sébille, se trouvant en embuscade avec quelques hommes près des lignes adverses, attaque un détachement ennemi, lui fait subir des pertes sérieuses et le contraint à se retirer.

Bilan : 1 soldat français tué et un autre blessé. La mort rôde toujours, inlassablement …........
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 07 octobre 1917……...

Des nouvelles de Léonel Tiffeneau, né à Messais en 1891, mais habitant Frontenay depuis au moins 1894:
Léonel Tiffeneau se bat depuis la mobilisation de 1914 avec le 32ème RI et ne le quittera pas. 1914 et 1915 n'épargnent pas ce régiment ni Léonel Tiffeneau.
1916 non plus avec la bataille de Verdun, puis la Champagne et la bataille de la Somme.
L'année 1917 n'est pas plus rassurante avec la bataille du Chemin des Dames, à Craonne et au Plateau de Californie avec ses 100 morts à la minute en avril, avec des actes de mutinerie en mai à Chevreux et des condamnations qui s'en suivent, avec à nouveau le Chemin des Dames en juillet et la perte de 500 hommes.

Léonel Tiffeneau et son régiment sont enfin mis au repos jusqu'en octobre 1917.
Ce 07 octobre 1917, avec le 32ème RI, il participe à l'instruction de régiments de l'Armée Américaine venus les rejoindre en Lorraine.

Suit alors une période de 4 mois d'hiver loin des tranchées avant qu'on ne retrouve le 32ème RI à la bataille de Compiègne dans l'Oise début avril 1918.

Avril 1918 qui va faire basculer le destin de Léonel Tiffeneau …....
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Message par regis 79 »

Ce 12 octobre 1917, Joseph Depoys, mon grand-père, né à Frontenay en 1890, envoie une carte postale à sa promise.
Il écrit :
« Vendredi 12 octobre 1917,
Ma chère Marie,
Je t'envoie simplement cette carte en réponse à ta lettre
du 7 courant que j'ai reçue hier au soir et comme je
suis un peu pressé, je ne t'en mets pas bien long aujourd'hui.
Je t'écrirais* de nouveau un de ces jours. Ici, comme chez vous,
le temps est à la pluie. Je suis en ligne depuis hier, tout se
passe très bien. Je vais envoyer une carte à Aline**. Elle la recevra
toujours où elle se trouvera.
Celui qui t'aime. Joseph
 »

Le JMO confirme : « Le 10 octobre, les 5èmes et 6èmes bataillons du 346ème RI relèvent dans la nuit les 5èmes et 6èmes bataillons du 356ème RI. »

* écrit ainsi par Joseph Depoys
** : Aline, c'est Aline Panier, âgée de 19 ans, est une des sœurs de Marie, sa promise.


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Il y a cent ans, jour pour jour, le 13 octobre 1917……...

Ce 13 octobre 1917, Léopold THOMAS, né à Frontenay en 1875, envoie de Fismes dans la Marne une carte postale à Joseph Depoys, mon grand-père.
Il écrit :

"Le 13 octobre 1917
Mon chère* Joseph,
je profite de faire un petit tour de promenade dans Fismes. Je t'envoit*
cette petite carte pour te dire que la santé va bien. Je désire que tu en
soit* de même. Ton parrain qui te donne une cordiale poignée de main.
Reçoit* des nouvel* d'Olinda**, elle me dit qu'il* font du vin et qu'il sera
très bon qu'au* lon* poura* en faire un vin de messe.
Thomas L
"

* écrit ainsi sur la carte
**Olinda, c'est Olinda Laroche, l'épouse de Léopold THOMAS

Léopold Thomas n'est autre que le parrain de Joseph Depoys dont Joseph est le nom usuel et ….....Léopold le premier prénom.
Léopold Thomas est aussi le père de Renée qui épousera Edmond Aubry en 1926 à Frontenay.

Léopold Thomas et son régiment, le 69ème RIT de Châtellerault sont en poste à la Fère dans L'Aisne en mars 1917.
L'historique du régiment rapporte que les Territoriaux du 69ème RIT creusent des boyaux et établissent des batteries jusqu'au 23 juillet 1917, date de leur relève. Après 15 jours de repos dans la Somme, le 69ème RIT prend en août la direction du Chemin des Dames, où il reste du 8 au 22.
Le bataillon de Léopold Thomas, à partir du 22 août 1917, organise, depuis Troyon (Aisne), le ravitaillement en munitions de la première ligne et ce, toutes les nuits jusqu'à la fin de septembre 1917.

Après un court repos près de Fismes (Aisne), où nous retrouvons Léopold Thomas écrivant sa carte postale à Joseph Depoys, son bataillon regagne son secteur. Les ravitaillements deviennent de plus en plus pénibles par suite des pluies qui inondent les boyaux.
Au moment du recul allemand au Chemin des Dames, le 24 octobre 1917, le 2ème Bataillon de Léopold Thomas suit la 121ème Division. Il passe tout l'hiver dans la région de Vassogne entre les rivières Aisne et Ailette, entretenant les boyaux de communication.

Le bataillon quittera cette région seulement en avril 1918 pour aller cantonner au nord de la Seine-et-Marne, avant de se retrouver en août ….......... à la seconde bataille de Picardie qui succédera à la seconde bataille de la Somme et la percée allemande du printemps 1918.

Il n'y a plus beaucoup de différences, les régiments territoriaux sont quasiment autant exposés que les régiments d'active.
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Il y a cent ans, jour pour jour, le 17 octobre 1917……...

Il me faut réparer aujourd'hui un oubli.

Il s'agit d'Auguste Aubourg, né en 1896 à Frontenay, évoqué le 5 février dernier et que nous avons quitté alors qu'il est en avril 1917 avec son régiment, le 92ème RI, près de St Quentin (02).
Auguste Aubourg est toujours à St Quentin début juillet 1917.

le JMO rapporte que la situation est « particulièrement calme » fin juin et début juillet, même si les Allemand tentent sans trop insister des coups de force.
Le 07 juillet 1917, tout est encore calme jusqu'à 23h, heure à laquelle l'ennemi procède à un bombardement violent, détruisant communications, tranchées et abris où le 2ème bataillon d'Auguste Aubourg est en poste.
Les fantassins allemands attaquent dans la foulée avec révolvers, grenades et couteaux.
Les Français ripostent, libérent quelques uns des leurs faits prisonniers et repoussent les assaillants.

Le JMO précise que le bilan est de 9 blessés et 8 disparus, dont un caporal.
Et ce caporal disparu, c'est Auguste Aubourg, dont on est sans sans nouvelles jusqu'à ce 17 octobre 1917, date à laquelle un avis ministériel annonce qu'Auguste Aubourg est prisonnier en Allemagne.

Je pense qu'on retrouve la trace bien avant, car j'ai récupéré deux fiches de prisonniers. La première, établie par les Allemands le 17 juillet 1917, envoyée le 23 et reçue le 30 par le CICR, stipulant qu'il est interné à Dülmen (Wesphalie). Une seconde fiche est établie le 05 septembre 1917, envoyée le 13 et reçue le 14, l'annonce au camp de Mannheim (Bade-Wurtemberg), à 200 km environ de Dülmen !

Auguste Aubourg rentrera de captivité le 08 décembre 1918, mais restera soldat jusqu'au 20 septembre 1919.

Curieusement, Auguste Aubourg est déclaré « aux Armées » jusqu'au 17 octobre 1917 et « en captivité » à partir de cette date.

J'ai rencontré, il y a 1 an environ, la plus jeune des filles d'Auguste Aubourg, Jeanne, âgée de 92 ans, toujours bon pied, bon œil, dans sa maison à 30 km de Frontenay.
Elle m'a présenté une photo de son père en captivité, avec au dos la mention à la calligraphie remarquable d'Auguste Aubourg lui -même:
"Camp de Mannheim
Allemagne
souvenir de ma captivité
17-18
"
Elle m'a montré un document rappelant que son père, en 1919, était interprète au camp de prisonniers allemands de St Pierre des Corps (37).

Auguste Aubourg décède le 26 décembre 1973 à Loudun (86).

Pour mémoire, Auguste Aubourg, marié et habitant Messais (86) après guerre, est le frère de Roger, qui habitera toujours à Frontenay et qui perd un bras lors d'une partie de chasse malheureuse vers 1923.
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 21 octobre 1917……...

Des nouvelles d'Hubert Bironneau, né à Frontenay en 1888, frère de Hyacinthe et cousin germain de mon grand-père Joseph Depoys :

Evoqué la dernière fois en juillet 1916, Hubert Bironneau combat toujours avec le 76ème RI.
Son régiment, en poste dans la Somme jusqu'en novembre 1916, est dirigé dans la Marne pour un repos mérité. Il lui faut préparer l'offensive de printemps 1917, …........au Chemin des Dames, près de Craonne.
Le premier jour de l'attaque, le 16 avril 1917, le JMO relate un bilan de 17 tués et 160 blessés.
Le 76ème RI va y rester tout le reste de l'année 1917, à contenir les différentes offensives allemandes, puis à assurer la garde du terrain reconquis. On dénombre de 1 à 6 tués et de 1 à 10 blessés pratiquement chaque jour jusqu'au 15 octobre 1917 !
Ce 21 octobre 1917, le régiment est au repos pour quelques jours. Ça ne va pas durer longtemps.
À compter du 1er novembre, le régiment est à nouveau en premières lignes où l'ennemi recommence ses tirs de harcèlement par obus à gaz et bombes à ailettes. L'artillerie française réagit bien sûr. Le combat reste toujours intense. Pendant ce temps, la liste des victimes continue de s'allonger..........

En liaison avec le 131ème RI, le régiment d'origine d'Hubert Bironneau, le 76ème RI, participe à une attaque le 21 novembre 1917, au succès dépassant probablement les objectifs. C'est ainsi que 400 soldats allemands sont faits prisonniers. Mais il en faut encore plus pour mater le boche …........

C'est dans ce contexte qu'Hubert Bironneau, le tireur d'élite, va traverser l'année 1917.

Un complément personnel à tous ces récits:
il y a 50 ans, jour pour jour, le 21 octobre 1967, disparaît mon grand-père Joseph Depoys, blessé à Verdun, fil conducteur et à l'origine de mes récits,
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