Frontenay sur Dive 14-18

Parcours individuels & récits de combattants
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 28 novembre 1917……...

Ce 28 novembre 1917, Joseph Métayer, né à Frontenay en 1876, le père de Maria et Maurice, quitte le 66ème RI et sans le savoir encore, c'est pour lui la fin de campagne contre l'Allemagne. À compter du lendemain, il est détaché pour travaux agricoles de catégorie A à Frontenay.
Il achève donc une mobilisation de 25 mois à « l'intérieur », non sans souffrances, car, rappelons-le, il perd son épouse, Laetitia Elise ROUSSELAS, en juin 1916, laissant 2 enfants de 15 et 9 ans, seuls avec sa mère, Marie-Louise Boyer, qui meurt en .......juin 1917.

Joseph Métayer continuera son existence jusqu'à sa mort en décembre 1957 à Frontenay, où il repose dans le cimetière communal.
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 30 novembre 1917……...

Ce 30 novembre 1917, Octave Marsault, né à Frontenay en 1880, le père de Rémy, Abel et Olga, change de régiment. Il quitte le 256ème RA, où selon sa fiche matricule, il n'est plus au front depuis le mois de juin 1917, mais apparemment au dépôt de cette unité, à Montpellier. Il reste donc au front durant 2,5 mois avec ce régiment créé le 01 avril 1917.

Il me faut donc corriger mes props du 01 avril dernier : si le régiment va se battre au printemps 1917 au Chemin des DamesCraonne et au plateau de Californie entre autres), puis en Champagne au début de l'été avant de …..........rejoindre l'Italie en novembre 1917, Octave Marsault participe « seulement », avec le 256ème RA, à la bataille du Chemin des Dames en mai et juin 1917, .
Et il rejoint ce 30 novembre 1917 le 14ème escadron du train, dont la caserne est à Lyon et où il reste jusqu'au 22 janvier 1919, date de sa démobilisation.
L'historique du régiment rapporte que 20.000 chevaux et 15.000 mulets sont reçus et expédiés aux armées rien qu'avec cette unité, sur le front français, en Orient et en Italie. La tâche est immense.

Octave Marsault vivra à Frontenay jusqu'en octobre 1954. il repose dans le cimetière communal, où sa tombe existe toujours en 2017.
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 01 décembre 1917……...

Ce 01 décembre 1917, Omer Négrault, né à Frontenay en 1883, le père de Marcel, le grand-père de Jean-François récemment décédé et Lucien Courlivant, né à Aulnay (86) en 1887, le père de Pierre et Jean, quittent le 5 ème Groupe d'Artillerie de Campagne d'Afrique. Ce 5ème "GACA", qu'ils ont intégré en avril 1917, combat dans la Marne près de Moronvilliers et Prosnes d'avril à juin 1917, dans la Meuse à Verdun en août 1917 et cantonne en Meurthe-et-Moselle à Royaumeix depuis octobre 1917.

L'historique du régiment rapporte que, dans ce dernier endroit, la situation est plutôt calme et qu'on en profite pour optimiser, avec succès, les qualités du canon de 75.

C'est dans ces conditions que, ce 01 décembre 1917, Omer Négrault et Lucien Courlivant rejoignent le 276ème RA, régiment où ils vont rester jusqu'en mars 1919.
Dans les faits, Omer Négrault et Lucien Courlivant ne vont pas loin pour changer de régiment, car le 5 ème Groupe d'Artillerie de Campagne d'Afrique côtoie depuis août 1917 leur nouvelle unité.
Le 276ème RA se perfectionne lui aussi au canon de 75 et ça paie, car le coup de main allemand à venir du 03 décembre 1917 est un véritable échec pour l'ennemi.
Et puis en janvier 1918, c'est la relève assurée par l'armée américaine. Voilà un nouveau répit qui ne pas être long. Les Allemands attaquent dans la Somme et le régiment va s'y rendre fin mars 1918.........avant de rejoindre l'Aisne en juin suivant.

Omer Négrault et Lucien Courlivant vont traverser 1918 sans blessures physiques, non pas sans problèmes de santé pour le premier cité.
Omer Négrault continuera sa vie de cultivateur à Frontenay où il s'éteindra en avril 1953.
Lucien Courlivant continuera ses activités de traiteur et de commerçant à Frontenay où il s'éteindra en mai ...1953.
Omer Négrault et Lucien Courlivant unis à la guerre, unis aussi pour rejoindre la tombe !


Ce 01 décembre 1917, Joseph Depoys, mon grand-père, né en 1890 à Frontenay, envoie une carte postale du front.
Il écrit :
« Samedi 1er Xbre 1917
Ma chère Marie,
je me décide à t'envoyer quelques lignes aujourd'hui. J'ai
bien reçu ta carte du 25, voilà déjà 2 jours, mais à présent ça nous
fait un peu de peine d'écrire car il fait parfois un peu frais.
Nous sommes au repos depuis hier, il fait beau aujourd'hui,
mais le matin, il fait froid et il ne fait pas bon à se promener
car il y a de la boue à volonté.
Je pense qu'il ne me reste plus qu'une fois à t'écrire avant
d'aller en perm. Je ne sais pas encore au juste, peut-être serai-je
en gare de Frontenay dimanche soir 9 courant.
Ton ami qui t'embrasse. Joseph
 »
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 04 décembre 1917……...

Pauvre grand-père Joseph Depoys !
Ce 04 décembre 1917, comme pour beaucoup d'autres poilus sans doute, l'espoir d'une permission proche tient à peu de choses. Le secteur de Pfetterhausen (actuel Haut-Rhin) a beau être réputé relativement calme, on imagine aisément que les coups de main ponctuels des Allemands peuvent être à l'origine d'un report ou d'un décalage de permission. En témoigne ainsi le JMO du 356ème RI de Narcisse Drouet, proche du 346ème RI de Joseph Depoys et plus précis en commentaires sur la situation du secteur de Pfetterhausen.

Joseph Depoys écrit donc ce 04 décembre 1917:
« Mardi 04 Xbre 1917,
Ma chère Marie,
Contrairement à ce que je t'avais écrit dernièrement,
ne compte pas sur moi pour dimanche 9 courant. Ce sera
pour le courant de la semaine si rien ne change.
A part cela, rien de particulier si ce n'est que le
froid qui sévit rigoureusement depuis plusieurs jours.
Toutes mes amitiés.
Ton petit ami tout dévoué. Joseph
 »

Joseph Depoys parle du froid sévère. Le relevé de 1917 pour Mulhouse, station la plus proche de Pfetterhausen, indique une moyenne des températures pour le mois de décembre de :
0,1 degré pour les maximum et - 4,8 degrés pour les minimum,
avec un pic à …......- 17 degrés le 29 décembre, le lendemain du retour de permission de Joseph Depoys.

Le retour dans les tranchées s'annonce très dur...........
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans et 1 jour, le 08 décembre 1917……...

Ce 08 décembre 1917, Albert Jaulin, né à Frontenay en 1880, le père d'Albert et de Désirée, quitte le front. Je ne l'ai pas évoqué depuis le 20 mars 1915.
En fait, Albert Jaulin est au front depuis le 06 août 1914, à la 9ème Section d'Infirmiers Militaires. Et là je suis un peu sec sur son parcours.

Voici ce que l'on retrouve dans Généawiki sur une SIM (Section d'Infirmiers Militaires):
"une SIM ne fonctionne pas en unité constituée; pas de Journaux des marches et opérations (JMO).
Ses membres sont répartis dans diverses Formations Sanitaires (FS) ; pour connaître le parcours de l'un d'eux, il faut donc connaître à quelle Formation Sanitaire (FS) il était affecté.
L’infirmier militaire est contraint de participer au transport des blessés. Il monte en 1ère ligne.
Tout au long de la chaîne d’évacuation, la présence des infirmiers des SIM est rapportée.
Les citations reçues par les infirmiers au cours de la Guerre pointent et distinguent les soins lors du relevage des blessés.
Le parcours d'un homme appartenant à une SIM est un des plus difficile à établir.
"

Et j'ai beau avoir rencontré sa petite-fille, je n'en sais pas plus sur son parcours.

Aussi je vous propose avec le lien suivant de l'EPCA (Cinéma des Armées) d'avoir une approche du travail d'Albert Jaulin au front : http://centenaire-14-18.ecpad.fr/les-bl ... -au-front/

Et pour les adeptes de la lecture, voici un passage du blog d'Elise Lenoble sur le fonctionnement du Service de Santé pendant la Grande Guerre:
"Au tout début de la guerre, le Service de Santé est assez mal organisé. Son fonctionnement consiste à « emballer, étiqueter et évacuer » les blessés : les blessés jugés transportables sont envoyés loin du front pour être traités, après que leur blessure ait été emballée. Mais beaucoup ne supportent pas le trajet et meurent en route. Par ailleurs, les postes de secours proches du front manquent de moyens pour secourir les blessés qui ne peuvent pas être transportés.
Assez rapidement, le système change. Désormais, les blessés sont triés dans les postes de secours : ceux qui nécessitent un traitement urgent sont opérés dans des ambulances proches du front, ceux qui peuvent attendre sont envoyés dans des hôpitaux d’évacuation plus ou moins loin du front. De là, s’opère généralement un nouveau tri : les blessés qui vont mettre du temps à guérir sont envoyés dans des hôpitaux de la zone de l’intérieur ou des centres de rééducation et ceux qui peuvent repartir rapidement au front restent dans les hôpitaux de la zone des armées.
"

Albert Jaulin quitte donc le front, tout en restant à la 9ème Section d'Infirmiers, juste le temps de passer devant la commission de réforme qui le classe dans les Services Auxiliaires le 26 février 1918. Apparemment, notre courageux infirmier souffre de pleurésie qui s'étendra avec le temps aux deux poumons. Il en souffrira toute sa vie.
Albert Jaulin sera démobilisé le 07 mars 1919.
Albert Jaulin meurt en septembre 1941 à Frontenay à 61 ans. Je n'ai pas retrouvé sa tombe dans le cimetière communal.
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 12 décembre 1917……...

Ce 12 décembre 1917, Joseph Drouet, né à Frontenay en 1877, le père d'Emilie, quitte le 69ème RIT de Châtellerault, où il est classé « à l'intérieur » depuis son arrivée le 23 mai 1917. Il rejoint ce jour le 66ème RI, basé à Tours, où il va rester aussi « à l'intérieur » jusqu'au 10 mars 1918.
Mais après le 10 mars 1918, Joseph Drouet va se retrouver dans un autre régiment, directement au front, dans la Somme et dans l'Aisne, au Chemin des Dames..........

Il est pourtant de constitution fragile, selon sa fiche matricule, mais rien n'y fait . Ses deux frères, Henri et Philibert, sont, eux, plus fragiles encore et sont réformés définitivement, ce qui n'empêchera pas Joseph Drouet d'être le premier des trois à partir de ce monde, en 1939, "peut-être aidés en cela par les gaz respirés au combat", selon sa petite-fille Marie-Claire que j'ai rencontrée il y a 2 ans environ.

Nous y reviendrons en mars prochain.....
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 13 décembre 1917……...

Ce 13 décembre 1917, Maurice Deméocq, né à Frontenay en 1898, fils d'Auguste et de Zilda Marsault, affecté au 49ème RA de Poitiers depuis son incorporation en mars 1917, rejoint le front, toujours avec ce même régiment. Pas pour longtemps parce qu'il va le quitter 10 jours plus tard pour rejoindre le 50ème RA, au repos à l'ouest de Verdun.

Court repos. Dès le 3 janvier 1918, il faut reprendre le chemin du front, dans un secteur plutôt calme, à Rupt-en-Woëvre (55), à 20 km au sud-est de Verdun. A la mi-février 1918, puis vers le 20 mars 1918, les Allemands deviennent soudainement nerveux et exécutent des tirs d'artillerie importants avec des obus toxiques entre autres, probablement pour faire diversion à cause de la bataille de la Somme qui s'engage.
Et voilà le 50ème RA de Maurice Deméocq qui rejoint lui aussi la Somme fin mars 1918 pour prêter main forte aux troupes alliées en place. La bataille fait rage et le 50ème RA perd, du 14 au 29 avril 1918, 92 hommes dont 20 sont tués.

L'historique du régiment rapporte que mai et juin 1918 voient le 50ème RA rejoindre la ligne Soissons-Reims, où l'ennemi déclenche une offensive d'ampleur. La bataille de la Marne de juillet à août 1918 affecte aussi ce régiment qui y perd 130 hommes dont 6 tués.
Le JMO du 4ème groupe rapporte que la ruse est toujours de mise de part et d'autre. Ainsi, le 26 juillet 1918, côté français, la 9ème DI lance, avec le 50ème RA, sans aucune préparation d'artillerie, une attaque pour faire des prisonniers et connaître ainsi l'intention de l'ennemi. C'est une réussite au côté droit de l'attaque, un échec côté gauche, mais l'objectif est atteint.

Il faut enfin un peu de repos pour le 50ème RA qui est dirigé fin août 1918 vers les Vosges, puis Baccarat (54), lorsque l'Armistice est signé.
L'apothéose arrive le 22 novembre 1918 pour Maurice Deméocq, avec la participation de son régiment à l'entrée solennelle du Maréchal Pétain dans Strasbourg libérée.

Maurice Deméocq reste « aux Armées » jusqu'au 23 octobre 1919, ….. date à laquelle il est appelé, avec le 50ème RA, puis à compter de janvier 1920 avec le 256ème RA, à l'occupation des Pays Rhénans, jusqu'en décembre 1920 où il est enfin démobillisé.

Maurice Deméocq est de nouveau mobilisé, le 02 décembre 1939, pour la seconde guerre mondiale.

Maurice Deméocq habite toujours à Frontenay après la Grande Guerre, s'y marie en 1922 avec Abéline Thomas, y est cultivateur, et y meurt d'une péritonite non décelée à temps en novembre 1948, à l'âge de 50 ans.
Il repose dans le cimetière communal.
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 16 décembre 1917……...

Ce 16 décembre 1917, Joseph Depoys, mon grand-père, toujours au front en sud-Alsace, reçoit une carte postale de son cousin germain Julien Meron au front en Italie près de Cittadella, au nord de Padoue et qui habitera après-guerre à Prinçay (86).
Il écrit :
« Le 16 décembre 1917
Cher cousin
Je viens de recevoir de tes nouvelles qui m'ont fait
plaisir. J'ai rien de bien intéressant à t'apprendre,
c'est toujours la même chose comme en France.
Pour les nouvelles du front, je sais rien, vu qu'on a des
journaux que quelquefois par hasard, c'est ce qu'il y
a d'ennuyeux quoique les journaux nous disent pas
toujours la vérité loin de là on est heureux de voir les nou
velles. Depuis l'arrivée en Italie des troupes françaises, les
denrées ont enchéri de moitié, par exemple le soir qu'on payait
0,60, en arrivant maintenant, c'est 1 Franc 20 et tout c'est
la même chose. Tu auras sans doutes des nouvelles
de la catastrophe qui vient d'arriver, on reçoit la
nouvelle qu'un train complet de permissionnaires vient
d'être électrocuté. J'ai de mes camarades en cours de route
au moment où c'est arrivé. J'ignore ce qu'ils sont devenus.
Si cette mauvaise nouvelle est officielle, on compterait 600 morts.
Je suis toujours en bonne santé, je te souhaite
d'être ainsi bien cordialement à toi. Meron

Prochainement, mets moi l'adresse plus exacte
 »

Julien Meron fait référence à la catastrophe ferroviaire du 12 décembre 1917 à Saint-Michel-de-Maurienne qui fit 435 morts.
Cet accident fut longtemps caché par les autorités, mais il faut croire que la censure militaire fut défaillante car la carte postale de Julien Meron est parvenue jusqu'au grand-père Joseph Depoys au front en sud-Alsace.
Voici le lien qu vous permettra de connaître les circonstances de ce qui reste le plus grave accident ferroviaire de France : https://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_ ... -Maurienne
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 17 décembre 1917……...

Ce 17 décembre 1917, Narcisse Drouet, né à Frontenay en 1891, sans lien de parenté proche avec Joseph, Henri et Philibert Drouet récemment évoqués, reçoit une citation : « Très bon caporal brave et courageux, blessé 3 fois au cours de la campagne: Croix de Guerre »

Le JMO du 17 décembre 1917 évoque cette citation pour les soldats blessés 2 fois. Mais pour Narcisse Drouet, il s'agit bien de 3 blessures :
- Blessé le 29/8/1914 à Morhange (57) par balle à la cuisse droite,
- Blessé le 13 avril 1916 à la cote 304 (55) par éclat d'obus à la jambe droite,
- Blessé le 22 avril 1917 à Forêt de Paroy (54) par plaie épaule gauche.

Et Narcisse Drouet n'en a pas fini avec les atteintes à son intégrité physique......
Il sera de la bataille du Chemin des Dames de juin 1918 et participera ainsi à la défense de Paris, avec en face de lui des Allemands toujours aussi acharnés et qui veulent en finir avec la résistance française.

Narcisse Drouet va payer très cher son engagement dans cette bataille ….....

Image
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

En cette fin décembre 1917 (date exacte non connue), Germain Valançon, né à Frontenay en 1893, le frère de Damien, envoie une carte postale à Constance Valançon, mon arrière-grand-mère:
« A tous,
je vous envoie mes
meilleurs souhaits de santé
et de bonheur pour cette
nouvelle année.
Votre cousin bien dévoué,
G Valançon 125ème RI, 7ème Cie
 »

Même à la guerre, Germain Valançon ne manque pas à ses obligations du Nouvel An. Il est peu disert sur son sort, mais le contexte l'oblige probablement à ne parler que des voeux.
En ce 24 décembre 1917, Germain Valançon, ancien hussard au 7ème régiment du même nom, est en poste avec le 125ème RI près d'Emberménil et ses environs (54) depuis plusieurs semaines, à 20 km à l'est de Lunéville.
Le secteur est « plutôt » calme. Le régiment est affecté à des travaux de défense que l'artillerie ennemie se charge de bombarder de temps en temps. Quelques tentatives de coups de main allemands sont repoussées, provoquant hélas des pertes dans les rangs français.

Le secteur est « plutôt » calme, car le temps ne s'y prête pas beaucoup. De la pluie en novembre et de la neige qui tombe violemment en cette fin décembre 1917 tempèrent sûrement l'ardeur des belligérants.
Janvier 1918 ne sera pas meilleur. Cette fois-ci, c'est le froid qui prend la place de la pluie, accompagné de fortes chutes de neige.

Le secteur est « plutôt » calme. Germain Valançon et son 125ème RI font bien d'en profiter, car c'est la seconde bataille de la Somme qui les attend d'avril à juin 1918. La fréquence et la quantité des pertes humaines va sensiblement augmenter.....

Germain Valançon quitte le 125ème RI le 1er janvier 1919 pour rejoindre le 9ème Escadron du Train des Équipages.

Germain Valançon fait partie des soldats mobilisés et « aux Armées » pour toute la durée de la guerre, même au-delà, soit du 02 août 1914 au 02 septembre 1919 !

Il épouse un an plus tard, le 25 septembre 1920 à Frontenay, Marguerite Guillot, la sœur d'Auguste Guillot, Mort pour la France près de Verdun, le 04 septembre 1916, au Bois de Vaux Chapitre.

De ce fait, Germain Valançon est à la fois mon cousin direct par les Valançon et par alliance avec son épouse puisqu'elle est la cousine issue-de-germaine de Joseph Depoys, mon grand-père. Paradoxalement, habitant dans ma jeunesse la même rue que Germain Valançon, nous ne nous fréquentons pas.

Germain Valançon passe toute son existence à Frontenay, y décède le 03 juillet 1976 et repose dans le cimetière communal. Il a au préalable la douleur de perdre son premier petit-fils, André-Marie, décédé de maladie en 1965 .

Une ancedote peut-être déjà racontée : après la guerre, Germain Valançon porte souvent sur lui un habit que Georges Clémenceau a fait fournir aux soldats pour passer plus « confortablement » l'hiver.
Et Germain Valançon de répéter souvent : J'ai pas froid moi, j'ai mon Clémenceau ». Et beaucoup d'habitants de la commune ne le connaissent que sous le surnom de « Clémenceau » !
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