Un contact récent par mail va permettre de progresser dans l'identification des tués de la rue d'enfer, à Courcelles-Epayelles le 11 Juin 1918.
Ces photos bien connues ont déjà fait l'objet d'un sujet sur le forum en 2008
pages1418/forum-pages-histoire/identifi ... 7965_1.htm
et d'un second plus récemment :
pages1418/forum-pages-histoire/Generali ... 0874_1.htm
- Courcelles - Rue d'enfer (01a)-min.jpg (241.03 Kio) Consulté 4603 fois
- Courcelles - Rue d'enfer (02a)-min.jpg (240.37 Kio) Consulté 4603 fois
- Courcelles - Rue d'enfer (03a)-min.jpg (249.45 Kio) Consulté 4603 fois
Voici le principal du contenu de ce mail qui concerne le grand oncle de ce correspondant :
. . . ./ . . . .Je n'ai appris que récemment le lieu exact où a été tué mon grand-oncle Jules Hème en 1918. Issu d'une modeste famille paysanne, connaissance et mémoire se sont peu à peu effacées avec la disparition des anciennes générations. Seul, feu mon père (né en 1912) m'avait rapporté :"L'oncle Jules a eu les deux jambes coupées par un obus..." J'ai encore présent à ma mémoire, qu'il accompagnait son dire d'un geste de cisaillement de ses mains sur ses cuisses... J'en étais resté là jusqu'à très récemment.
C'est en faisant des recherches qui m'ont conduit à votre forum, que j'ai appris que mon grand-oncle avait été tué lors des combats de Courcelles... Je me suis procuré sa fiche et j'ai découvert qu'il était sergent au 359° RI... Alors, vous comprendrez mon émotion quand j'ai vu la photographie de ce corps mutilé, cuisses arrachées (je me suis souvenu du geste de mon père..). En observant avec plus d'attention le cliché, en grossissant l'image; il me semble voir apparaître sur sa manche un galon de sergent (personne jusqu'ici n'y a fait référence?...) Est-ce que je me trompe... les galons à cette époque étaient bien portés sur la manche?...
Beaucoup de choses concordent : le sergent Jules HEME tué à l'ennemi le 11 juin 1918 à Courcelles-Epayelles et, de tradition orale et familiale, les jambes coupées par un éclat d'obus. "
Voici donc la fiche du Sergent Jules Joseph Donat Hème du 359° Régiment d'infanterie, tué le 11 Juin 1918 à Courcelles.
Comme le montre le détail de la photo du fantassin aux jambes arrachés, il s'agit bien d'un Sergent.
La série des trois photos avec le char St Chamond détruit a déjà été commentée dans les deux sujets cités plus haut. Le char a été imobilisé et incendié par 4 obus successifs dans l'avant du char, obus qui ont tué le tireur et gravement blessé le Brigadier Sous-chef de char.
Ce ne sont pas ces obus (probablement des 77 mm) qui ont tués les fantassins. Il s'agit probablement de calibres plus gros. Le Capitaine Désagneaux dans ces mémoires de guerre raconte que le régiment a traversé trois barrages d'artillerie allemands (un de 210 mm, un 150 mm et un de 77 mm). Il est probable que les fantassins de la rue d'enfer aient été tués par du 150 ou du 210.
Le Sergent Jules Hème devait être le premier ou le deuxième casque visible en direction du char. Les hommes se sentaient sans doute à l'abri, protégés par le talus, les déblais de la tranchée et des abris qui longeaient la route. La première ligne allemande était à gauche de la photo dans leurs dos . . . .
Les unités dans Courcelles étaient très imbriquées, et logiquement le 359° RI ne devait pas pénétrer dans le village, et pousser directement sur Mortemer en passant à gauche de Courcelles.
Visiblement plusieurs unités du 359 ont bien pénétré dans Courcelles avec les chars qui, eux aussi auraient du pousser vers Mortemer (le Cne Désagneaux en parle dans ses mémoires) .
Les photos ne permettent pas de dire si d'autres fantassins sont aussi du 359° RI.
La photo avec la couverture sur le corps du Sergent vient du livre du Capitaine Désagneaux. S'il s'agit probablement du même photographe, celui-ci n'est apparemment pas identifié.
Il reste, pour être certain d'avoir affaire à notre sergent, à consulter le jugement de décès. Les témoins cités donnent peut-être des précisions sur le lieux. C'est probablement dans ce jugement qu'a été mentionné le détail des jambes sectionnés, détail resté dans la mémoire familliale.
