Et les chevaux, les mulets dans tout çà !!!

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gerjosy42
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Re: Et les chevaux, les mulets dans tout çà !!!

Message par gerjosy42 »

Bonsoir tous,
Je ne sais pas si je suis dans la bonne rubrique de notre forum pour parler des animaux. Nous savons bien tous que l'armée utilisait les chevaux, mulets.. comme moyens de transport des munitions ou autres, forces de traction... Hélàs, ces pauvres bêtes étaient inévitablement vouées à la mort certaine. Et les JMO les mentionnaient bien ( liste de préparation des bataillons ), mais pas les vétérinaires, ni les conditions de maintien de ces bêtes... Récemment, j'ai pu voir une photo montrant un soldat accroupi en train de caresser ou soulager un cheval étendu sur le sol, certainement blessé, mais je ne me rappelle pas dans quelle revue ? Peut-être certains d'entre vous peuvent me renseigner et me conseiller tel ou tel magazine.
Merci beaucoup et bien cordialement.
Gérard
Gerjosy42
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Mike55
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Re: Et les chevaux, les mulets dans tout çà !!!

Message par Mike55 »

Bonjour Gérard,

Si cela peut vous aider, je sait qu'en Argonne pas trés loin de mon village il y avait un "camps" qui servait de lieu d'étable, de soins et tous ce qui tournait autour de l'entretien de ces braves bêtes. Donc l'armée s'en occupé bien. De plus, oui l'artillerie avait entre autre des vétérinaires dans ces rangs, il y en a un qui figure au MAM de Clermont en Argonne et qui à même l'honneur d'être Chevalier de la Légion d'Honneur.

Pour le reste en lisant "Les cahiers de Guerre de Louis Barthas" dont l'auteur est ce dernier vous trouverais lorsqu'il est intégré à une pièce d'artillerie de tranchée (37 mm de mémoire) quelques passage s'y reportant. Il parle à un moment, il parle d'une montée au front que ce dernier doit faire mais il ne peut ce servir de la mule qui lui est attribuer d'ordinnaire puisque les bêtes de sommes ce font rare dans ce secteur du front, donc ordre formel de laissé ce mule à l'arrière.

Pour vous rassurer il s'en servira quand même.

En espérant que je vous aurais aidé.
Cordialement,
Mikaël.
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Sylvain5
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Re: Et les chevaux, les mulets dans tout çà !!!

Message par Sylvain5 »

:hello: Gérard

J'ai trouvé un site sur le cheval pendant la guerre :

http://leschevauxsoldats.skyrock.com/

En espérant que cela puisse vous apporter un petit quelque chose

Cordialement
Sylvain

Salut Mike :hello: :hello:
Sylvain
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Mike55
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Re: Et les chevaux, les mulets dans tout çà !!!

Message par Mike55 »

Bonsoir à tous,

Tu vois Sylvain que tu ne peut plus te passer de la Grande Guerre.

Pour l'instant R.A.S. du coté de A. BOISSIER.

Amicalement,
Mikaël.
geojeff
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Re: Et les chevaux, les mulets dans tout çà !!!

Message par geojeff »

Bonsoir,

l'ECPAD a sorti un DVD avec la participation du CNC sur les chevaux pendant la guerre 14-18. Sur ce DVC vous trouverez 2 documentaires réalisés par Laurence Crémière :

- Carnets de guerre 1914-1918 --> documentaire sur les hommes et chevaux pendant la 1ère GM
- à la croisée des chemins --> documentaire sur l'histoire équestre militaire européenne.

Je reprends ici un extrait du 1er documentaire, cité sur la pochette du DVD :
Avec la démobilisation des hommes et des chevaux arrive le temps des séparations : "j'ai dû quitter Jachère, j'ai pleuré comme un gosse, c'était comme quitter une fille"
Sinon, je vous invite à consulter les JMO des escadrons d'étape des régiments de cavalerie pendant la guerre.

Amicalement
Jean-François
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gerjosy42
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Re: Et les chevaux, les mulets dans tout çà !!!

Message par gerjosy42 »

Merci Jean-François,Mikaël et Sylvain,
Donc, je vais pouvoir lire d'après vos précisions, sans oublier les JMO.
Bonne soirée. Amicalement et à bientôt.
Gérard
Gerjosy42
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jbraze
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Re: Et les chevaux, les mulets dans tout çà !!!

Message par jbraze »

Bonsoir à tous,

Du Bestiaire sans oubli de Maurice Genevoix ("Le cheval") :

Morts ou vivants, que de visages inoubliés ! J'ai voulu dire aussi la passion des bêtes dans la guerre, des chats errants, des vaches perdues et, sur tous les autres, des chevaux : du vieux cheval gris des Eparges que j'ai sauvé, pour quelques jours ; de celui qui criait dans la nuit, en avant du bois de Saint-Rémy, parmi les blessés abandonnés. "Brancardiers !", appelaient les Français. Et les Allemands : "Hilfe ! Hilfe !" Et puis cette longue plainte ululante, pathétique comme les voix des hommes.

Et comment s'effacerait la vision de cet autre cheval, un allemand, une bête de selle magnifique, alezan clair, presque doré, lumineux, des attaches déliées et pures, une encolure gracieuse et souple, des yeux encore ardents qu'une buée triste commençait à éteindre.

Dans la forêt où pénétrait la route, la fusillade crépitait, étouffée par l'épaisseur des arbres. Les premières balles hachaient le taillis. Nous venions de prendre la formation d'approche, en file indienne dans les fossés. Lui, il était debout au milieu de la chaussée, seul dans la pleine clarté entre les deux franges d'ombre où glissaient ces hommes furtifs. Je me suis retourné pour revoir cette créature splendide, pour l'admirer une fois encore, étreint par une angoisse où l'imminence du combat n'était pas seule à me serrer le coeur. Car une de ses jambes de devant, déchirée à hauteur du poitrail, ruisselait de sang jusqu'au sabot. Par une artère ouverte ce flot rouge affluait sans trêve, inépuisable, et tachait la route à ses pieds. Quand se coucherait-il dans ce sang, cheval mort au milieu de la route ? Nous entrions sous bois, gravissions une pente entre des hêtres. A la crête, violente, frénétique, la fusillade nous sauta au visage, et les premiers blessés, saignant du même sang vermeil, coururent vers nous en titubant.


Bien cordialement,

Jean-Baptiste.

"D'autres heures naîtront, plus belles et meilleures / La victoire luira sur le dernier combat / Seigneur, faites que ceux qui connaîtront ces heures / Se souviennent de ceux qui ne reviendront pas"
Sylvain Royé, disparu à Douaumont le 24 mai 1916
rolando
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Re: Et les chevaux, les mulets dans tout çà !!!

Message par rolando »

Bonjour gerjosy42, bonjour à toutes et à tous,

Un site américain concernant les vétérinaires américains et français, donc les chevaux et mulets pendant la Grande Guerre.

http://freepages.genealogy.rootsweb.com ... veterinary corp in ww1/veterinary corp in ww1.html

http://freepages.genealogy.rootsweb.anc ... psww1.html

Bien cordialement,
Caballero.
Caballero
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Jean RIOTTE
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Re: Et les chevaux, les mulets dans tout çà !!!

Message par Jean RIOTTE »

Bonjour à toutes et à tous,
Le sujet avait fait l'objet d'échanges voilà quelque temps déjà.
Taper dans le moteur de recherche du Forum: amies betes.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
rolando
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Re: Et les chevaux, les mulets dans tout çà !!!

Message par rolando »

Rebonjour,

Puisque « nos amies les bêtes reviennent sur la scène », voici un petit texte sur le vétérinaire, extrait d’une feuille de tranchées : « Le Diable au Cor », Journal des Chasseurs Alpins de la 47e Division, parution du dimanche 25 février 1917.

En parcourant le front, un peu en arrière des lignes, on trouve parfois dans les divers échelons ou trains régimentaires, une espèce de poilu dont le pelage rappel assez le Pilosus Major ou Toubib. C’est le Vétérinaire (Pilosus Veto) dont les origines remontent, dit-on, à Louis XVI et qui fut employé pour la première fois par ce roi, sur les conseils du comte d’Artois. En ce temps-là, le peuple moins éclairé qu’aujourd’hui refusait de reconnaître le droit du Veto, mais à l’heure actuelle il est devenu indispensable, surtout depuis que l’assemblée générale des « Mioles* » du Front l’a déclaré d’utilité publique.
Comme le Toubib, le Vétérinaire porte le caducée ; comme lui il soigne malades et blessés, la clientèle seule est différente, puisque celle de Pilosus Veto
se compose exclusivement des chevaux et mulets. Mais si son rôle est semblable à celui de son collègue, ses fonctions s’exercent de façon bien différente. Nous avons même pu remarquer que ses connaissances étaient beaucoup plus étendues que celles du Toubib, en raison des difficultés qu’oppose la clientèle qui se montre quelquefois intraitable. Ainsi, le mulet fait preuve d’un entêtement inexplicable et ne répond jamais aux questions posées. Le Pilosus Veto s’est vu obligé de supprimer l’interrogatoire préalable que fait subir ordinairement le médecin à son client. Après tout, c’est peut-être par fierté que le miole se confine en son mutisme, car aux questions posées sur ses antécédents il pourrait peut-être parler des qualités de sa mère, mais on conçoit qu’il serait dur pour lui d’avouer que son père était un âne.
Les remèdes diffèrent aussi. Moins crédule que le Pilosus Vulgaris, le miole refuse d’avaler la moindre pilule. Le fer est considéré par le Veto comme médicament pour l’usage externe ; il le fait appliquer à chaud ou à froid et simplement pour que son client, qui a souvent des tics, ne puisse se ronger les ongles.
On comprend combien est difficile et ingrate la tâche du Vétérinaire. Son client le considère plutôt comme un ennemi que comme un bienfaiteur, mais il n’en a cure et s’il lui arrive de ne recevoir pour tout paiement qu’une ruade administrée selon les règles, il n’en continue pas moins ses fonctions avec un dévouement et une activité dignes d’un meilleur sort.
En sus des outils habituels du Toubib : bistouris, pinces, ciseaux, le Pilosus Veto en possède d’autres. Citons d ‘abord le tord-nez qui se compose d’une boucle en corde à l’extrémité d’un bâton et qui sert aussi bien pour examiner la langue du patient que pour l’empêcher de se soustraire à l’examen. Ensuite la lime destinée à le rajeunir en lui raccourcissant les dents ; la seringue verticale à action directe, sorte de pièce d’artillerie qui dérive du crapouillot, de
la mitrailleuse et de la lance de cantonnier, et enfin d’un assortiment de cordes à plusieurs usages, employées aussi bien comme sangles que comme forceps.
Lorsque la gravité de la blessure ou de la maladie nécessite l’évacuation de son client, le Pilosus Veto n’est nullement tenu d’écrire à la famille ; même lorsqu’il y a décès, il se contente d’établir une pièce qui ressemble plutôt à un procès-verbal de perte qu’à un acte mortuaire. Le Pilosus Veto n’accompagne jamais le corps du défunt : on ne peut donc l’accuser de « reporter son ouvrage ».
Mais la chose principale qui distingue le vétérinaire de son collègue le Toubib, c’est que ce dernier ne pourrait manger la chair de son client sans se faire qualifier d’anthropophage, tandis que le Pilosus Veto se régale, quelquefois à son insu, hâtons-nous de le dire, d’un filet de miole que son cuistot lui accommode, sans chicaner sur la provenance.
On s’est souvent demandé quel était le sentiment qui avait pu guider Pilosus Veto vers une pareille vocation et quelles satisfactions il pouvait retirer de l’exercice de pareilles fonctions. A ceci nous pouvons répondre, sans crainte
d’être contredit, que la reconnaissance n’ayant jamais étouffé la race humaine, il vaut parfois mieux soigner les mammifères quadrupèdes que des bipèdes. Et nous ajoutons que souvent le Pilosus Veto a eu, dans son jeune âge, l’intention de devenir Toubib. Mais constatant que l’homme étant le plus laid de tous les animaux, était certainement celui dont la misère physiologique était la plus grande, le Pilosus Veto s’est dit qu’il était nécessaire que certains cerveaux se consacrassent par un effort latéral à améliorer le sort de l’homme en faisant prospérer la race secondaire, créée pour l’aider dans ses travaux ou pour le nourrir de sa chair.
C’est dans ces belles dispositions que la guerre surprit le Pilosus Veto.
Sur le front, où il est devenu l’auxiliaire précieux de tout chef de corps soucieux d’avoir sa cavalerie en bon état, il rend des services exceptionnels. La visite des mioles est une cérémonie remarquable en sa simplicité, mais combien édifiante pour l’observateur ou le naturaliste. Pas de récriminations, aucun tirage au flanc. A l’abri d’un arbre, sous l’œil bienveillant des muletiers rendus indisponibles par la maladie de leurs commensaux, parmi les conducteurs qui tirent béatement quelques bouffées de leur pipe en attendant « leur » tour, le Veto, aidé du maréchal-ferrant, panse, soigne, recoud, nettoie les maladies, blessures ou abcès contractés par une clientèle passive et modeste dans un service glorieux.
Plus que tout autre le Veto puise sa satisfaction dans l’accomplissement de son devoir. Et pour augmenter encore son zèle nous allons lui dire une chose que seul le naturaliste qui comprend le langage des bêtes est capable de lui révéler : Un soir, dans un bois, alors que tous les poilus dormaient ; alors que même le garde d’écurie, rendu inerte par le calme inaccoutumé des mioles confiés à sa vigilance, s’était laissé aller à une douce somnolence, nous nous sommes glissés
parmi ces braves à quatre pattes et nous avons écouté leur conversation. Ils parlaient à voix basse du Veto de leur bataillon. Un grand mulet bai racontait comment il lui avait extrait, sans le faire souffrir, un morceau de métal boche reçu, sur la route du L…, dans la partie charnue de son individu. Un mulet blanc, nommé Baptiste, narra ensuite comment le Veto avait administré quatre jours de prison à son conducteur Paul qui était une brute. Enfin, la petite mule Rosette narra que ce même Veto l’avait exempté de bât pendant les huit jours qu’elle avait été amoureuse d’un jeune sergent-major… Et jusque passé minuit, les mioles, rongeant la barre à laquelle ils étaient attachés, chantèrent ce sentiment dont on les croyait incapables envers leur bienfaiteur : la reconnaissance.
A. M.

*Miôle (miole) ou miaule : en langage militaire, mulet de bât.

Bien cordialement,
Caballero
Caballero
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