Prise d'un drapeau ?

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benv
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Re: Prise d'un drapeau ?

Message par benv »

Bonjour,

D'après les souvenir de la famille, mon AGP, qui n'a rien a voir avec la personne évoquée ici, était également surnommé 'bébé rose'. Il semble que ce surnom était dû à son visage "enfantin".

Peut-être était-ce courant.

Cordialement.

Benoît.
Le blog du 84e RI en France et en Orient
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philippe crozet
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Re: Prise d'un drapeau ?

Message par philippe crozet »

Bonsoir à tous,

Voici un autre passage faisant référence à un « bébé rose » !!! Référencé dans le livre de Dominique Saint Pierre : La grande guerre entre les lignes.

…Je n’ai vu que 2 ou 3 fois venir un officier d’artillerie à Hermanpère. La 1ère fois c’était un jeune homme que nous appelions « bébé rose ». Il se couchait à plat ventre à 800 mètre derrière les endroits où tous nous marchions de bout. C’était une honte ! Il osait à peine suivre le colonel ! Il prenait une planche pour un boche (il n’en n’a jamais vu je crois) Il est venu un jour sans sa carte et sans jumelle…

Amicalement,

Philippe

Amicalement

Philippe
Marc Pilot
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Re: Prise d'un drapeau ?

Message par Marc Pilot »

Bonjour

L'historique de l'IR 353 indique que l'Unteroffizier Kruger découvrit, dans un fourgon le 29 mars 1918 à Mézières-en-Santerre, le drapeau du 401e RI. Ce drapeau fut renvoyé par la suite au ministère de la Guerre en témoignage du courage montré par ce régiment.
S'agissait-il vraiment du drapeau du régiment ou de celui d'un bataillon?
Le renvoi du drapeau expliquerait-il qu'il n'a pas figuré dans la liste des drapeaux perdus?
L'historique et le JMO du 401e sont muets sur cet épisode.

Cordialement
ALVF
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Re: Prise d'un drapeau ?

Message par ALVF »

Bonjour,

Le Commandant Andolenko, référence "absolue" en ce qui concerne l'étude des Drapeaux de la Grande Guerre (car tous les articles ultérieurs de différentes revues ne sont que des compilations de son travail), a étudié cette assertion allemande dans son livre "Les Drapeaux de la Grande Guerre 1914-1918":
Il appert qu'UN FANION du 401ème R.I. a bien été pris le 29 mars 1918, près de Mézières-en-Santerre, par le 353ème R.I. allemand.
Il faut rappeler que l'emblème officiel des Régiments français est le seul Drapeau du Régiment.
Les fanions de Compagnie (ou de Bataillon) n'ont pas d'existence officielle.
Seule l'Armée allemande conservait des drapeaux de Bataillons en 1914 (il y en avait donc trois par Régiment).
Les allemands ont souvent "comptabilisé" les fanions dans leurs prises de guerre afin d'en augmenter le nombre.
Un point souvent méconnu:
-Dans l'Armée française les parties les plus "sacrées" du Drapeau sont l'étamine et la cravate, la hampe et le fer de lance ne venant qu'en second lieu, c'est pourquoi, lorsqu'un drapeau est menacé, on déchire l'étamine et la cravate et que l'on cherche à répartir les lambeaux entre les personnels de l'unité.
-Dans l'Armée allemande, la partie essentielle du Drapeau est la hampe car elle-seule est pouvue de bagues en cuivre permettant d'identifier l'unité, de bagues argentées indiquant la date de renouvellement du Drapeau et de bagues d'or célébrant la mort héroïque des porte-drapeaux.Des rubans commémoratifs des campagnes et des faits d'armes pendent au fer de lance.
Cordialement, Guy.
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clery
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Re: Prise d'un drapeau ?

Message par clery »

Bonjour à tous,
Pour illustrer les propos de Guy, prise du drapeau du 17ème bavarois par le 26ème RI, le 16 octobre 14 à Foncquevillers (62)
Source : Historique du 26ème RI

C'est alors que le sergent-major KELLERN, le caporal
BACH et le soldat GRENEWALD, tous trois de la 12e compagnie
du 26e R. I., reconnurent parmi les 305 cadavres ennemis,
qui jonchaient le terrain emporté par la 12e compagnie
au cours des acharnés combats des jours précédents, le
porte-drapeau du 17e bavarois.
Le soldat GRENEWALD (de Dieuze) l'avait reconnu à son
brassard. Quant au caporal BACH, engagé volontaire pour
la durée de la guerre, il avait fait son service militaire en
Allemagne dans la Garde royale prussienne et, par une
curieuse coïncidence, s'était trouvé en face de son ancien
régiment pendant ces combats de Fonquevillers, il avait
même fait prisonnier un sous-officier de son ancienne compagnie
de la Garde.
Ces hommes désignèrent, sans hésitation, le porte-drapeau
qui se trouvait parmi les morts. Si le porte-drapeau
était là, le drapeau ne devait pas être loin. Aux dires d'un
habitant, ce seraient les défenseurs de la maison isolée qui
l'auraient avec eux.
Pour s'emparer de ce dernier centre de la résistance, le
lieutenant-colonel COLIN fait alors appel à sa dernière réserve,
un peloton de la 10e compagnie du 26e. Mais les
cadavres de ces braves vinrent bientôt s'ajouter à ceux
des chasseurs à pied et de la 12e compagnie du 26e, qui
entouraient déjà la maison, sans pouvoir faire tomber la
résistance.
Le colonel DE LOBIT fait enfin avancer un canon de 75
dans les vergers, à 100 mètres de la maison. Une brèche
est ainsi faite à bout portant et les derniers défenseurs
(3 officiers et 25 hommes) réfugiés dans les caves sont faits
prisonniers. Mais sur le moment on ne trouva pas le drapeau.
Sans se décourager, le capitaine JACQUESSON fait continuer
activement les recherches par ses patrouilles des 12e et
10e compagnies, et le 16 octobre, au matin, le caporal DOHM
(qui s'était déjà distingué à l'attaque de Bécourt, où il
gagna la Médaille militaire) découvre enfin dans la cheminée
le drapeau du 17e bavarois ou, plus exactement, ce
qui en restait. L'étoffe avait été arrachée et brûlée. Mais
la hampe restait intacte, entourée de la soie bleue et blanche
à laquelle adhéraient encore quelques lambeaux d'étoffe.
La partie supérieure portait tout l'ornement en cuivre
doré, et le socle du lion bavarois qui devait le surmonter.
Celui-ci avait été brisé. Une virole en cuivre à l'extrémité
inférieure portait l'inscription réglementaire : B. 17. II. B.
(17e régiment bavarois, IIe bataillon).


Cordialement
Marc Pilot
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Re: Prise d'un drapeau ?

Message par Marc Pilot »

Bonjour

Merci ALVF pour cette précision. Y a-t-il une mention du renvoi du fanion du 401e RI?

Cordialement
cjouf
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Re: Prise d'un drapeau ?

Message par cjouf »

bonjour,
pour le 401 RI,il se peut que le drapeau pris à Mezieres en Santerre soit celui du 1er bataillon du commandant ERHET qui a été fait prisonnier le 29-03-1918 avec plusieurs officiers et soldats
cordialement.
Christian
cjouf
ALVF
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Re: Prise d'un drapeau ?

Message par ALVF »

Bonsoir,

Quelques précisions sur les trois messages précédents:

-pour Marc: Le Commandant Andolenko n'évoque pas dans son livre le retour du fanion du 401ème R.I.

-pour Christian: Le Fanion, même d'un bataillon, n'est pas un Drapeau.

-pour Clery: L'étude du Commandant Andolenko précise le sort du "Lion" de la hampe et de l'étoffe du Drapeau du 17ème R.I. Bavarois:
Le Lion fut dévissé de la hampe et cousu dans la capote du Lt Goring, les français ayant donné l'ordre de verser les capotes, le Lt Goring simula un évanouissement, le sous-lieutenant Annacker, déjà fouillé, put cacher le Lion dans sa vareuse avant le versement de la capote de Goring.L'étoffe avait été cousue par un soldat tailleur dans la doublure du même Ss-Lt Annacker avant la reddition.
La libération d'un officier invalide, dans le cadre des échanges réciproques d'invalides, permit de rapatrier l'étoffe dans un sac bourré de linge en 1915.
Le Lion fut peint, monté sur un socle et utilisé comme presse-papier dans le camp de prisonniers des officiers et il fut ainsi rapatrié en Allemagne après l'Armistice.
Cette astuce de prisonniers n'est pas isolée, des soldats du Ier Bataillon du 15ème R.I. purent berner les anglais en cachant le fer de lance, les anneaux et l'étoffe de leur drapeau dans un accordéon après avoir récupéré ces restes dans une tombe de l'un de leur camarade dans le cadre d'un regroupement de tombes ordonné par les anglais.
Cordialement, Guy.
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