Bonjour,
La quasi perfection des photographies aériennes et des plans directeurs des années 1917-1918 ne doit pas faire oublier les "temps héroïques" du début de la guerre où tout était, sinon à inventer, au moins à perfectionner.
L'album d'un de ces pionniers de la photographie aérienne et ses commentaires permettent de préciser certains points:
-l'usage systématique et méthodique de la photographie aérienne du champ de bataille ne s'est imposé qu'à la fin de novembre 1914.
-les premières restitutions cartographiques réalisées à partir des photographies aériennes permettant la figuration très précise des organisations ennemies date du tout début de 1915.
Voici un petit fragment d'un exemple de restitution des organisations ennemies réalisée à partir d'une reconnaissance photographique effectuée le 24 février 1915 de l'Epine de Védégrange à la Main de Massiges (l'original fait près d'un mètre de long de même que le travail de juxtaposition des très nombreuses photographies verticales prises ce jour là à l'altitude constante de 2600 m):
Les progrès de la technique (utilisation de la "téléphoto", appellation du téléobjectif) révèle des détails de grande précision, tels que ceux de cette batterie trahie par son manque de discrétion en plein champ et ses traces de cheminement près de Servon le 11 septembre 1915, ce qui va déclencher des tirs d'écrasement contre elle quelques heures plus tard:
Enfin, la photographie oblique et panoramique facilite la compréhension du terrain et révèle des ombres qui trahissent parfois des objectifs ou des organisations pourtant soigneusement camouflés, ici une photographie de Ville-sur-Tourbe le 24 septembre 1915 lors de la préparation d'artillerie:
Les aviateurs de la MF-50 auront bien mérité leur repas de Sainte-Barbe du 5 décembre 1915:
Des études ultérieures du contrôle des tirs sur des emplacements de Minenwerfer à Vauquois en 1916 puis de la destruction du "Kronprinz Tunnel" au Mort-Homme par l'A.L.G.P en août 1917 nous permettront de mesurer les progrès accomplis en deux années.
Cordialement,
Guy François.