bois d'Ailly

[HT62]

Bonjour Bernard,

C'est parti ! Amicalement et bon Noel, Hervé.

[bernard larquetou]

Re Hervé,

Bien reçu.

Merci et bravo pour ta réactivité.

Joyeux Noël

Amicalement

Bernard.

[Eric de Fleurian]

Bonsoir à tous

Je viens d'étudier la photo que m'a envoyé Hervé concernant les unités inscrites sur le monument du bois d'Ailly.
Pour toux ceux et celles qui n'ont pas la photo, je vous retranscris ci-après les éléments en ne traitant que des régiments d'infanterie (la majorité).

1er corps : 8e, 33e, 73e, 110e RI
2e corps : 120e, 212e, 218e RI
3e corps : 223e RI
4e corps : 115e, 117e, 232e et 317e RI
6e corps : 132e, 150e, 154e et 155e RI
9e corps : 268e et 325e RI
10e corps : 79e RIT
6e corps : 161e RI

Nous avons donc 20 unités d'infanterie répertoriées dont une de territoriale.
Considérant que ce monument est chargé de rappeler la mémoire des combats qui se sont déroulés dans ce secteur, je suis abasourdi par le nombre d'erreurs qui s'y trouvent. En effet, sur les 20 numéros d'unités, 10 n'ont rien à y faire puisque ces régiments ne sont jamais venus dans le secteur et, a contrario, beaucoup manquent, cf. ma réponse supra sur la présence des divisions dans le secteur.
En outre, ayant buté initialement sur le terme de corps en pensant que c'était une référence au corps d'armée d'appartenance, j'ai constaté que cela faisait référence à la région de mobilisation et là aussi j'ai constaté 4 erreurs.

Ce qui est bon :
- le 1er corps, à l'exception du 110e RI (cf, échange supra avec Hervé) ;
- le 6e corps pour les 150e, 154e, 155e et 161e RI ;
- le 4e corps pour les 115e, 117e et 317e RI

Ce qui n'est pas bon :
- 10e Corps, 79e RIT : si ce régiment a bien été mobilisé sur le territoire du 10e corps, il n’a jamais appartenu au 10e CA et il ne met jamais les pieds dans le secteur sud de Saint-Mihiel. En effet, de sa mobilisation à la fin mars 1918, il est en Belgique et dans le Nord. A la fin de la guerre, il est dans les Vosges.
- 9e Corps, 268e RI : régiment dérivé du 68e RI du Blanc, d’abord réserve du 9e CA, affecté à la 152e DI, puis à la 17e DI et enfin à la 8e Armée en février 1918 ; dissous en juin 1918. Les divisions auxquelles il a été affecté étaient organiques au 9e CA mais Il n’est jamais venu dans ce secteur (la 17e DI est en secteur de mai à fin juillet 1918 entre le bois de Loclont et Maizey, avec extension à droite successivement aux Paroches puis à Koeur-la-Grande, mais le régiment ne lui est plus affecté).
- 9e Corps, 325e RI : régiment dérivé du 125e RI de Poitiers, appartient à la 59e DI pendant toute la guerre. Cette division initialement affectée au 2e GDR, est isolée à partir de mars 1915, puis est affectée au 9e CA en juin 1917. Est en secteur du 26 janvier au 25 mars 1917 au nord de Saint-Mihiel, entre le bois de Loclont et le nord des Paroches (secteur de Troyon, quartier des Sangliers et quartier de la Cloche).
- 6e Corps, 132e RI : régiment de Reims, appartient à la 12e DI, puis à la 56e DI à partir de janvier 1917. Du 20 septembre 1914 au 4 août 1915 il est engagé avec la 12e DI dans le secteur des Eparges ; il ne viendra pas dans le secteur avec la 56e DI.
- 4e Corps, 232e RI : régiment dérivé du 32e RI de Tours dans la 9e région, il fait toute la guerre au sein de la 59e DI et se place dans la même configuration que le 325e RI ci-dessus.
- 3e Corps, 223e RI : régiment dérivé du 23e RI de Bourg-en-Bresse dans la 7e région, il appartient à la 74e DI jusqu’à sa dissolution en juin 1916. Il n’est jamais venu dans ce secteur. Le 224e RI a bien été mobilisé en 3e région ; il appartient à la 53e DI, puis à la 158e DI en août 1916, enfin à la 5e DI en novembre 1917, mais dans aucune de ses affectations il n’est venu dans le secteur. Le 225e RI, mobilisé en 10e région fait toute la guerre avec la 60e DI qui ne viendra jamais dans le saillant de Saint-Mihiel.
- 2e Corps, 120e RI : régiment de Stenay, fait toute la guerre avec la 4e DI engagée du 5 avril au 1er octobre 1915 dans le secteur des Eparges puis du 13 janvier au 10 avril 1916 entre Vaux-Palameix et Koeur-la-Grande.
- 2e Corps, 212e RI, 218e RI : dérivés respectivement du 12e RI de Tarbes et du 18e RI de Pau dans la 18e région, le 212e RI appartient à la 68e DI puis à la 88e DI en mars 1917 avant d’être dissous en novembre de la même année ; il ne viendra jamais dans le saillant de Saint-Mihiel. Le 218e RI appartient à la réserve d’infanterie du 18e CA, puis à la 36e DI en juin 1915 ; il est dissous en mai 1917 ; dans ses deux affectations il ne viendra jamais dans le saillant de Saint-Mihiel.

Je ne connais pas le monument ni les environs qui recèlent peut-être d'autres informations plus pertinentes à livrer aux visiteurs de ces lieux.
Je ne connais pas plus les tenants et aboutissants de l'érection de ce monument : quand, par qui, pour qui et pour quoi ?
Je me contente donc de faire un constat à partir d'une photo sans jugement.
J'espère que des membres de ce forum, habitant à proximité ou connaissant bien ce lieu, pourront m'en dire plus.

Cordialement
Eric

[garigliano1]

Bonjour à tous

ce qui est sûr, c'est la présence du 8ème CA au bois d'Ailly (en particulier le 56 et le 134ème RI ) pendant une longue période. C'est au bois d'Ailly que mon grand-père a reçu un éclat d'obus qui l'a envoyé un an dans un hôpital

cordialement

yves

[Eric de Fleurian]

Bonsoir Christophe

Trouvé sur Gallica, dans "les archives de la grande guerre" un article intitulé "devant Saint-Mihiel" découpé en plusieurs morceaux dont voici les liens (correspondant au début de chaque morceau) :
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... res.langFR
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... ion.langFR
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... res.langFR
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... res.langFR
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... res.langFR
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... res.langFR
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... res.langFR

Cela concerne la période 1914 - 1915.

Cordialement
Eric

[HT62]

Bonjour Eric et tous,

Comme le signale Yves, le 56e se trouvait bien au bois d'Ailly, il y a de belles surprises dans le JMO.
Cordialement, Hervé.

[bertrand31]

Bonjour

merci pour ces références, c'est la première fois que je lis autant de détails sur les combats du bois d'Ailly, et l'attaque du 2 Octobre au cours de laquelle mon grand-père Georges Michaut (capitaine de la quatrième compagnie du 1er bataillon du 171ième,cité en page 328) fut tué. En fait il fut porté disparu, et ma grand-mère avait gardé l'espoir qu'il avait été fait prisonnier.
c'est la première fois que je me rends compte aussi que ces combats étaient de vrais suicides programmés, et que les quelques mèttres gagnés faisaient l'objet de compte-rendus "victorieux".
existe-t-il des récits plus détaillés (par les combattants eux-m^mes) encore de ces combats de Septembre et Octobre 14 au bois d'Ailly ? et des photos ?
(j'ai déja récupéré le JMO du 171ième)

Bertrand Labreuille

[rohmer]

Bonjour à tous,

Si je puis me permettre de donner un avis de personne, non spécialisée, lisez tous les JMO du 8° CA. (régiments et grandes unités, 15° et 16° DI).

L'artillerie rattachée au 8° CA et le génie donnent des détails, autres que les régiments infanterie.
Le 56° RI n'est pas complet, mais celui la 29° brigade apporte un bon complément.

Le 134° avait un journal de tranchées intitulé " la Gazette du créneau". Un livre : "Criquet habillé en soldat".

Le 10° RI avait un journal de tranchée " Le Front sans ride".

Le 13° RI: un livre : " Combattants nivernais" Barthélémy Lieutenant Max. 1914-1918

(Le 29° RI: un journal de tranchée : " Gazette du Dauphin, à partir de 1917.)

Le 85° RI : " Le cri du Boyau".

(Le 95° RI : " Les boyaux du 95° " parution en 1915.)

Bien cordialement.

[bertrand31]

Bonjour

Il y a quelques jours j'ai reçu un mail très émouvant de Jean Malaurie (célèbre explorateur du Groenland et du pôle Nord) dont le père Albert Malaurie était lieutenant dans le même régiment que mon grand-père Georges MIchaut. Dans un carte de souvenir de son père, Jean Malaurie a retrouvé le récit de la journée du 1er Octobre 1914 au bois d'AIlly, au cours de laquelle Albert Malaurie fut blessé et où il évoque le soutien de mon grand-père (qui était son capitaine) qui devait lui-m^me disparaître dans le combat du lendemain sur les mêmes lieux Voici cet extrait:
« A 4h45, le capitaine Michaut arrive à moi par les futaies. Il y a du nouveau. Attaque générale à 5h15. Signal : trois coups de canon. Le cœur me bat mais je garde tout mon sang froid. Je réunis mes gradés, passe par le long de la tranchée, et avertit les hommes. 5h15 : le canon tonne, un peu lointain. Des coups confus, ce n’est pas le signal. A 5h20 je fais malgré tout une sortie de la tranchée et traverse au galop le ravin. Coup de feu peu nourri. En gagnant un petit mouvement de terrain… »
« J’arrive à une autre lisière du bois, une petite tranchée inoccupée. On s’y couche. Le capitaine rentre près de moi. Ordre de rester là jusqu’à ce qu’on me soutienne. La fusillade ennemie apparaît très proche. L’ennemi est à 100 ou 150m au plus. Un ordre : baïonnettes au canon. Je tire mon revolver, j’essaie de voir avec mes jumelles : rien. Toujours rien. Puis longue attente. Le capitaine et le commandant rampent à dix mètres au dessous de moi, incertains. (lecture difficile)… On demande si la section RIS est arrivée à ma gauche. Quand elle sera là on chargera. Le cœur me bat. Dans cinq minutes peut-être je tomberai. Soudain un gros coup de poing au bras droit, un grand bruit, une bonne chaleur tout au long du bras. Je suis blessé. Mouvement dans la section, le capitaine Michaut m’appelle près de lui, j’y vais en rampant, il m’examine, donne le commandement à un autre au dit des hommes et (lecture difficile) ces paroles: « je suis content de vous, vous avez bien mené votre section. Rester là tranquille, si on doit se replier, nous vous emmènerons. ». Je réponds : « Ne me laissez pas aux Prussiens » puis surexcité, je dis des bêtises. Un moment de faiblesse. Puis me voila tout à fait lucide : « Sortir de là avant que les Allemands arrivent ». Mon ordonnance vient près de moi, il prend mes affaires, une accalmie, nous partons en arrière sous les balles. J’aperçois des hommes couchés. Le ravin, le bois, la tranchée, je suis sauvé. Mais il faut retrouver sa route. C’est le diable. Un layon. L’ordonnance me fait un pansement. La première compagnie passe. Meyer me serre la main. Belle journée d’automne, je traverse le bois au hasard, je regarde en plein dans la batterie. Enfin le grand chemin, le colonel et X : « Est-ce qu’on progresse ? ». le médecin, moins aimable, ne regarde pas ma plaie. Ma voiture… »Bertrand Labreuille

[rohmer]

Bonjour à tous.

Merci pour ce récit émouvant d'un grand père tombé un 01.10.1914 dans ce secteur.

Un hommage à son régiment :



La petite église de Marbotte devenue dépôt mortuaire, possède de nombreuses plaques posées par les familles.

Bien cordialement.