Combats de Fort de Vaux - 1916

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christophe lagrange
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Combats de Fort de Vaux - 1916

Message par christophe lagrange »

Bonjour,

Afin de rendre la politesse à un correspondant allemand qui m'apporte son aide pour les recherches des combats de juin 1918 dans l'Aisne, je relaie sa question auprès des spécialistes :
Existe-t-il une étude sur le pourcentage de personnes tuées [pendant les combats] inhumés dans un cimetière militaire et le pourcentage de victimes restés là où ils sont tombés?
salutation
En VO : Gibt es eine Untersuchung wie viel % der dort gefallenen auf einem Soldatenfriedhof
begraben wurden und wie viel % dort liegen gelassen wurden wo sie gefallen sind?
Gruß
Merci d'avance pour votre aide.

Cordialement
Christophe
Cosworth57200
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Re: Combats de Fort de Vaux - 1916

Message par Cosworth57200 »

Bonjour,

Je n'ai pas connaissance d'une telle étude qui serait très compliquée à faire sur le terrain, forcément approximative et variable selon la violence des combats et les saisons.

A titre d'exemple, les nombreuses (environ 460) pertes françaises lors des combats de Lironville du 21 au 23/09/14 ont dans un premier temps été inhumées dans des tranchées creusées sur place par les brancardiers de la 73ème DI après les combats et les dépouilles ont été par la suite transférées à la nécropole de Noviant les Prés. Les tués côté français à Bois-le-Prêtre ont été inhumés dans un cimetière militaire créé pour l'occasion à Mondauville.

Les blessés décédant par la suite sont inhumés dans les cimetières militaires si décédés par exemple à l'ambulance, plus souvent dans les caveaux familiaux si décédés dans les hôpitaux à l'intérieur. Il y a également les tués identifiés ayant une tombe individuelle et dont la dépouille a été réclamée par la famille, qui ont donc quitté les cimetières militaires.

Concernant les disparus, il y a les disparus ou manquants qui ont été faits prisonniers, ceux qui ont été volatilisés ou enterrés sur place sans cérémonie par l'artillerie. Les témoignages de poilus à verdun s'apercevant qu'ils étaient en train de creuser dans la viande lors de la constitution de nouvelles tranchées ne sont pas rares mais terriblement frappants.

Autre exemple et ceci sans combat, seulement 30 % des morts lors de l'accident du tunnel de Tavannes ont été identifiés. L'armée française a considéré de fait que tous les manquants et disparus lors de cet accident sont décédés le 05/09/16.

Pour les périodes guerre de mouvements, il me semble que la grande majorité (>75 %) des tués sont dans des cimetières militaires. Pour les batailles statiques (Verdun, Bois-le-Prêtre, Chemin des dames) et avec les progrès de l'artillerie, je n'exclus pas qu'une petite moitié des disparus non prisonniers ait été initialement et intimement mélangée à la terre.

Ceci dit, il y a l'aspect ossuaires, certains étant à l'intérieur de cimetière (ex : Noviant les Prés) qui relèvent incontestablement de cimetières militaires et (ex : Douaumont) dont on peut se demander s'il faut le considérer comme cimetière puisqu'il recueille les ossements qu'on retrouve et qui proviennent des disparus initiaux mélangés à la terre.

Désolé de ne pouvoir aider davantage mais il est clair que, même une estimation honnête, peut se tromper dans les grandes largeurs.

Cordialement

Jean-Michel
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