Militaires détachés dans les entreprises.

DominiqueCamusso
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Re: Militaires détachés dans les entreprises.

Message par DominiqueCamusso »

Bonjour à tous,

- la seconde porte sur l'implantation de la Société française des munitions. Cette usine, fondée en 1825 par Joseph-Marin Gévelot, était établie à Issy-les-Moulineaux. Mon AGP y a longtemps travaillé et demeurait à proximité. Or, sa fiche matricule semble indiquer qu'il existait une autre usine de la SFM à Bordeaux, où il aurait été momentanément détaché. Je ne trouve rien sur internet au sujet de cette usine bordelaise. Quelqu'un a-t-il des précisions là-dessus ? S'agissait-il d'une annexe de la maison-mère ?
- Jean-Baptiste.
Bonjour Jean-Baptiste, bonjour à toutes et à tous,

peut être faudrait-il voir du coté des actuelles implantations de la SNPE en région bordelaise et leurs historiques.
Le site institutionnel de la SNPE est pour le moins sibyllin
http://www.snpe.fr/fr/groupe/historique.html

Cordialement
Dominique
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Rutilius
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Militaires détachés dans les entreprises.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,


Hommes mobilisés ou mobilisables détachés dans les entreprises

Loi du 16 août 1915 assurant la juste répartition et une meilleure
utilisation des hommes mobilisés et mobilisables
(J.O. 19 août 1915, p. 5.796)
.

« Art. 6. — Le Ministre de la Guerre est autorisé à affecter aux établissements, usines et exploitations travaillant pour la défense nationale les hommes appartenant à l’une des classes mobilisées ou mobili-sables, chefs d’industrie, ingénieurs, chefs de fabrications, contremaîtres, ouvriers, et qui justifieront avoir, pendant un an au moins, exercé leur profession, soit dans lesdits établissements, usines et ex-ploitations, soit dans des établissements, usines et exploitations similaires. Pour les exploitations houil-lères, le délai d’un an est réduit à six mois.
Les hommes remplissant les conditions ci-dessus devront remettre à l’autorité militaire une déclaration signée par eux, indiquant le temps durant lequel ils ont exercé leur profession et les établissements, usines et exploitations où ils l’ont exercée.
Les ouvriers manœuvres affectés dans les conditions déterminées par l’alinéa 1er du présent article seront choisis de préférence parmi les hommes du service auxiliaire, et, à défaut, parmi les réservistes territoriaux et les territoriaux, en commençant par les pères des familles les plus nombreuses et les classes les plus anciennes.
A titre transitoire, les hommes qui, sans satisfaire aux conditions déterminées par le paragraphe 1er, sont présentement détachés dans les établissements, usines et exploitations travaillant pour la défense nationale, y pourront être maintenus si, dans le délai de deux mois au plus, une commission qui sera instituée dans chaque région, composée en nombre égal de membres patrons et de membres ouvriers, présidée par un délégué du Ministre de la Guerre ou du Ministre de la Marine, a donné à ce maintien un avis favorable.
Pour les exploitations houillères, la commission constituée au siège de chaque mine
sera présidée par l’ingénieur en chef des mines ou son délégué ingénieur. Elle sera composée mi-partie de patrons, mi-partie d’ouvriers mineurs. Le délégué mineur ou son suppléant en fera partie de droit.
En ce qui concerne les mineurs des régions envahies, l’avis sera émis par la commission militaire des mines, à laquelle seront adjoints un membre ouvrier et un membre patron.
Les hommes visés aux paragraphes ci-dessus demeureront à la disposition du Ministre de la Guerre.
Ils seront placés dans les conditions et soumis aux obligations prévues par les paragraphes 3 et 6 de l’article 42 de la loi du 21 mars 1905. En ce qui concerne leurs salaires, le décret du 10 août 1899 sur les conditions du travail dans les marchés passés au nom de l’État sera applicable de plein droit.

Art. 7. — Ceux qui auront fait figurer des énonciations fausses dans la déclaration prévue par le deuxième paragraphe de l’article 6 de la présente loi ou ceux qui, d’une manière quelconque, auront trompé ou tenté de tromper l’autorité sur leur véritable qualité, profession ou aptitude, et ainsi obtenu ou tenté d’obtenir, fait maintenir ou tenté de faire maintenir soit leur mise en sursis d’appel, soit leur renvoi comme mobilisés dans un établissement militaire ou dans une usine ou entreprise, privée travaillant pour l'armée, les chefs d’établissements, d’usines et d’exploitation qui auront employé à d’autres travaux que
ceux exécutés en vue de la défense nationale les hommes affectés dans ce but auxdits établissements, usines et exploitations, seront poursuivis devant le conseil de guerre et punis d’un emprisonnement de deux à cinq ans et d’une amende de cinq cents francs à cinq mille francs (500 fr. à 5.000 fr.).
Tout chef de service dans l’ordre administratif ou militaire, tout directeur d’usine ou d'entreprise privée, et toute autre personne qui aura facilité sciemment le délit ci-dessus spécifié, seront poursuivis dans les mêmes conditions comme complices et punis des mêmes peines.
L’article 463 du Code pénal sera applicable.
Les peines ci-dessus énoncées ne seront exécutées qu’à la cessation des hostilités.
»

____________________________________________________________________________________________


Nota : A titre indicatif, étaient notamment considérés comme nécessaires à la satisfaction des besoins de la défense nationale les usines ou ateliers appartenant aux catégories suivantes :

1°— Établissements métallurgiques produisant les fontes, fers, aciers et autres métaux donnant à l’état d’ébauches la matière première des ateliers où se fait l’usinage de ces métaux.

2°— Tréfileries d’acier, de cuivre, de laiton et fabriques de tubes.

3°— Usines de fabrication des obus, des moteurs d’automobiles et d’avions, des magnétos et bougies pour moteurs, etc.

4°— Usines de fabrication et de montage des avions, hangars, remorques et autres ateliers comportant le travail du bois avec emploi de ferrures.

5°— Ateliers de production de gamelles, bidons, ustensiles de campement, de grenades, de bombes, de pétards, de casques Adrian ou d’autres, d’objets d’armement ou d’équipement emboutis, en métal mince.

6° – Fabriques d’acide sulfurique et d’acide nitrique et usines de carbonisation du bois, etc.
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Militaires détachés dans les entreprises.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Compléments :

• Circulaire du 25 juin 1915 réglant la situation, au point de vue des accidents du travail, des ouvriers employés dans les établissements militaires ou mis à la disposition des industriels en vue d’assurer la marche des services et la continuité des fabrications du matériel de toute nature nécessaire à la défense nationale (Bull. off. Min. Guerre 1915, n° 23, p. 406 et s.).


Jean JADÉ, avocat au barreau de Quimper : « Les accidents du travail pendant la guerre. Ouvriers mobi-lisés. Feu de l’ennemi. Travailleurs agricoles. Ouvriers requis. Mariniers. Travailleurs coloniaux. Prison-niers de guerre. Mutilés de guerre. Dames employées dans les corps de troupe. », éd. Giard et É. Brière, Paris, 1917, 175 p.

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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b sonneck
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Re: Militaires détachés dans les entreprises.

Message par b sonneck »

Bonjour,

En complément de tout ce qui a déjà été dit sur ce sujet, j'ajoute simplement que ceux qui étaient ainsi détachés étaient généralement placés "en sursis d'appel" pendant la durée de leur détachement et, de ce fait, ne faisaient plus campagne. Cela se remarque sur les fiches matricules, lorsque la case "campagnes" a été correctement renseignée.
Cordialement
Bernard
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demonts
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Re: Militaires détachés dans les entreprises.

Message par demonts »

Bonjour,
Effectivement, mon grand-père a été en sursis d'appel du 13
/08/1917 au 14/08/1919. Appelé sous les drapeaux en octobre 1912, affecté au 5e RCA et parti à la guerre contre l'allemagne le 2/8/14, il est mis en sursis d'appel en 1917 au profit des usines Thévenot et Bringer à ARREAU dans les hautes Pyrénées. C'était une usine Hydro-électrique qui ravitaillait en électricité une usine d'armemement.
Cordialement.
François
charbonnel
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Re: Militaires détachés dans les entreprises.

Message par charbonnel »

Bonjour mon arrière grand-père Vincent Marie Pedrono (originaire du Morbihan) pendant la grande guerre était affecté affecté au 2 reg.cuirrassier et detaché à l'usine Citroen en quai de Javel de octobre 1915 à 1918. Dans la section des changements de domicile de sa matricule militaire je vois qu'il y a le domicile "82 saint-charles paris" mais la date est difficile à dechiffrer. Je voudrais comprendre si elle peut-etre 1915 et donc un domicile qu'il avait trouvé pas distante de l'usine (mais c'était habituelle d'écrire le domicile dans son cas de mobilisé detaché ?) ou 1919 et donc un domicile qu'il avait fixé à la fin de la guerre dans une zone de Paris qu'il avait connu pendant son detachement à la Citroen. Pouvez-vous m'aider ? Merci !
Rutilius
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Militaires détachés dans les entreprises.

Message par Rutilius »

Bonjour,

La rue Saint-Charles, sise dans le XVe arrondissement de Paris, se trouve à proximité immédiate du quai de Javel, où était alors implantée l’usine Citroën.

En 1881, était établi au 82 de cette rue un sieur Jules DUQUESNOY, marchand de métaux, qui fit faillite en 1884.

Journal officiel du 19 juillet 1884, p. 3.866.

Image


En 1898, était propriétaire du rez-de-chaussée du même immeuble un sieur BRUNET.

Bulletin municipal officiel, 16 avril 1898, p. 1.131.

Image
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
charbonnel
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Re: Militaires détachés dans les entreprises.

Message par charbonnel »

Merci beaucoup Daniel vous m'avez donné un renseignement très interessant. Vous savez si en 1915 environs il y avait un hotel comme il y a aujourd'hui ? Je crois que peut-etre mon ancetre était logé dans un hotel meublé pendant son periode de travail à l'usine Citroen comme militaire en service auxiliaire.
Rutilius
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Militaires détachés dans les entreprises.

Message par Rutilius »

Bonsoir,

En parcourant la rubrique « Faits divers » du Petit Parisien, on trouve trace, jusqu’en 1929, d’un hôtel sis rue Saint-Charles, mais le numéro correspondant n’est jamais indiqué.

En 1911, existait par ailleurs, à l’angle de la place Saint-Charles et de la rue du Théâtre un « Hôtel de l’Exposition de 1900 ».
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
charbonnel
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Re: Militaires détachés dans les entreprises.

Message par charbonnel »

Merci ! Savez-vous à qui s'adresser pour pouvoir demander si existen des archives des usines Citroen où chercher des traces de mon aiëul ? J'ai lu que les usines de guerre étaient obligées à "comptabiliser" les militaires detachés, mais je suis italienne et pas pratique de ces choses...
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