Décision du corps 041022

[Jean-Claude Poncet]

Bonjour,
Avec une journée de retard sur la date anniversaire voici la décision du 22 octobre 16 pour le 118e territorial. Vous pouvez constater que l’attribution de la fourragère par le général en chef est en diffusion générale. Cette décision présente des informations très intéressantes dans des domaines divers et variés. Vous pourrez noter qu’un régiment de territoriaux en ligne possède des fusils à lunettes.
L'attribution de cette première fourragère pour 2 citations à ces 3 beaux bataillons ne pouvait rester sans vous être communiquée. Je crois que c'est le 22* qui a été le premier bataillon chasseur à avoir la fourragère.
Bonne lecture.

22 octobre 1916. Décision du colonel.
*Ordre général n° 12 F. – Le général commandant en chef décide que les 6e, 13e et 28e bataillons de chasseurs alpins qui ont été cités deux fois à l’ordre de l’armée pour leur brillante conduite devant l’ennemi auront droit au port de la fourragère.
Au GQG., le 14 octobre 1916. Le général commandant en chef. Signé : Joffre.
*De graves accidents viennent encore récemment de se produire par suite de l’explosion d’engins de guerre rapportés du front par des permissionnaires. Le général en chef rappelle qu’une inspection doit être passée avant chaque départ de permissionnaires et qu’une punition sévère doit être infligée aux hommes trouvés porteurs de ces engins.
*Casques. – Le général en chef interdit absolument de badigeonner les casques de boue pour les rendre moins visibles comme cela a été fait dans certains corps. Tous les casques en service doivent être repeints en couleur terne, et dès que cette opération sera terminée, il ne sera plus fait usage de couvre casque en tissu.
Les compagnies pourront faire prendre au bureau du colonel la peinture nécessaire.
*Chevaux. – Le vétérinaire principal, directeur du service vétérinaire du CA., prescrit les mesures suivantes pour éviter les accidents graves provoqués par l’intoxication alimentaire des chevaux.
1°/ écarter vigoureusement de la distribution toutes le portions de foin ou de paille avariées et facilement reconnaissables à leur couleur et à leur odeur. Les officiers d’approvisionnement, le vétérinaire chef de service, les gradés sont qualifiés pour veiller à l’exécution de ces mesures préventives.
2°/ proscrire absolument l’emploi de paille humide moisie ou poussiéreuse, même comme litière.
3°/ veiller de la façon la plus stricte à ce que les chevaux reçoivent leur nourriture avoine, dans des auges ou dans des musettes et non par terre comme cela arrive encore.
*Fusils à lunette. – Il est attribué au régiment 12 fusils à lunette ; ces armes seront prises en charge, tout en continuant d’appartenir au corps, par les commandants des quartiers AG.. et PL. et distribués : 4 à la compagnie A de AG. ; 2 à la compagnie A de PL. : 4 à la compagnie B de PL. et 2 à la compagnie C de PL. – Ces unités pourront les faire prendre aujourd’hui contre bon, à Puisieulx.
*Punition. – Chauvin Eugène cl. 1896 de la CHR., conducteur de la voiture du 2e bataillon, 8 jours de prison % du lieutenant-colonel commandant le régiment : « A été signalé par la gendarmerie comme faisant trotter les chevaux de la voiture qu’il conduisant sur la route Ludes-Puisieulx, malgré les ordres maintes fois répétés du général de division interdisant le trot sur cette route. » Cet homme sera immédiatement relevé de son emploi et passera à la 5e Cie. à la date de demain. M. le commandant du 2e Bon. proposera demain au colonel un candidat pour le remplacer (de préférence père de 4 enfants).
*Mutations. – Le sergent Rame, passé du 64e RIT. au 118e RIT. est affecté à la 4e Cie.
A rayer des contrôles : évacués sur l’intérieur et passés au dépôt : 7e Cie. Creuzé sergent – 4e Cie. Chorot Jean – 10e Cie. Eysséric François.
*Permissions. – Sont désignés pour partir le 1er novembre...
Le lieutenant-colonel commandant le 118e RIT.
Signé : Nanta.

Salutations,
JCP.

*Refrain créé en août 1916 sur la Somme lors de l'attaque du Chemin creux et du petit bois:
"Encore un biffin de tombé dans la merde,
Encore un biffin d'emmerdé !"