Bonjour à toutes et à tous!
Je suis un peu perdue dans les citations et médaille militaire, car je me suis rendue compte que tout n'était pas inscrit sur les registres matricules...
Voici le cas de Paul (Jules) Pierre Ménard né le 19 Dec 1892 ,+ 23 janvier 1915 dont la sépulture donne lieu à une cérémonie émouvante dans le village natal de ma grand mère avec des détails sur son parcours et son douloureux calvaire...(gangrène.;?)
Il ne m'est pas apparenté mais il y a une forte probabilité que ma famille ait été présente aux obsèques(Mes deux couples d'arrières grand parents habitant le village ,ayant déjà perdu respectivement chacun un fils , il devait y avoir beaucoup d’émotion..)
.Extrait de" Le Petit Courrier" " AD 49 31 janvier 1915
Je lis donc qu'il est deux fois cité et a reçu de son général la médaille militaire...Eh bien, par curiosité je suis allée vérifié :rien sur sa fiche matricule ! aucune mention de médaille...
AD 49 Cl 12 ,mat 646, p 211/759
C'est étrange
Cordialement
Elisabeth
"Ne meurent et ne vont en enfer que ceux dont on ne se souvient plus. L'oubli est la ruse du diable." Rigord -historien -moine de l' abbaye de St Denis.XIIs
"Etrange", non. Problématique pour nous, à n'en pas douter, mais il faut se remémorer l'utilité administrative de ces documents (leur raison d'être) : conserver l'essentiel des informations utiles sur ces hommes, garder une trace des information nécessaire aux pensions. Or, pour les soldats tués au cours du conflit, à part l'enregistrement de leur décès et des circonstances, point question de pension en fonction du temps passé dans la zone des armées (donc peu de mentions des CS/CD dans les fiches des MPF) par exemple. Les informations sur les MPF sont souvent bien moins développées que celles des autres mobilisés.
On peut aussi imaginer un secrétaire moins scrupuleux ou un suivi moins rigoureux (les variations sont réelles d'un bureau de recrutement à l'autre), ou simplement un oubli (surtout si cette mention est faite pour d'autres MPF du même registre).
Merci
Donc je pense au mien ,du même pays ,qui a ,comme Paul , gagné du galon rapidement.
Il n'est donc pas impossible qui 'il ait eu la médaille militaire de son vivant ?
(a eu la croix de guerre à titre posthume )
Cordialement
Elisabeth
"Ne meurent et ne vont en enfer que ceux dont on ne se souvient plus. L'oubli est la ruse du diable." Rigord -historien -moine de l' abbaye de St Denis.XIIs
Et il ne faut pas perdre de vue que les bureaux du recrutement mettaient à jour les fiches matricules à l'aide des documents qui leur étaient communiqués par les corps de troupe. Il fallait donc :
1- Que ces documents originaux soient correctement renseignés (je pense en particulier au livret matricule).
2- Que la transcription desdits renseignements dans la fiche matricule soit fidèle et complète.
Erreurs et oublis étaient donc tout à fait du domaine du possible. C'est le contraire qui aurait été étonnant.
Cordialement
Bernard
qui 'il ait eu la médaille militaire de son vivant ?
C'est assez peu probable.
La seule mention que l'on trouve de lui est celle de l'attribution (posthume) de la Médaille militaire, accompagnée de la Croix de guerre que vous évoquez:
Paul (Jules) Pierre Ménard, quant à lui, l'a sans doute reçue in extrémis, parce qu'il était à l'article de la mort, comme c'était l'usage le plus courant, pour les sous officiers, qui l'obtenaient aussi dès lors qu'ils étaient "grands blessés" (amputés, énucléés etc ).
Bien à vous,
[:achache:1]
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
Il n'est donc pas impossible qui 'il ait eu la médaille militaire de son vivant ?
Rien n'est impossible mais c'est quand même peu probable. L'obtention de la MM était plus difficile que la CG.
Des soldats ayant eu un comportement plus qu'honorable pendant la guerre ont obtenu la MM dans les années trente, plus de dix ans après avoir été proposés. Et en ayant été décorés de la CG pendant la guerre.
S'il a été décoré de la MM, vous devez en trouver mention dans le JO.
Elisabeth
"Ne meurent et ne vont en enfer que ceux dont on ne se souvient plus. L'oubli est la ruse du diable." Rigord -historien -moine de l' abbaye de St Denis.XIIs
Bonjour,
Concernant les MM et LH,CG, il y a des problèmes d'interprétation quand aux règles d'attribution
pour être retenu et décoré de la LH et de la MM il faut comptabiliser un certain nombre d'années de service, en outre il y a un contingent annuel ce qui fait que si par exemple 1000 propositions étaient faites et que le contingent annuel n'etait que de 500 seul 50% des proposés se verraient remettre cette décoration,les autres concoureraient pour le contingent suivant (avec les nouveaux proposés) on étudie donc chaque cas, années de service réels, annuités (nombre d'années de campagne double simple) nombre de citation etc.. On tient compte aussi des mentions d'appui du dossier et de l'autorité qui appuie le dossier (Appuyé, supérieurement appuyé, très supérieurement appyé etc..) et de la notation du postulant, (un multi récidivistes, mal noté, ne sera bien évidemment pas proposable)
Donc un mobilisé ne pouvait pas obtenir (selon son grade) LH ou MM sans avoir été cité son temps de service étant trop court, mais une citation n'est bien évidemment pas suffisante vu le nombre de citations attribuées., par contre un militaire (officier ou sous officier d'active) pouvait parfaitement lui recevoir cette décoration même sans citation à partir du moment où il avait cumulé les états de service suffisant pour être proposé.
Les LH et MM à titre posthume ne rentrant pas dans le contingent annuel (et pour cause cette décoration dans ce cas étant attribuée mais non portée) il est classique de voir un poilu cité à titre posthume se voir attribué en même temps la MM
dans les années 20 (je n'ai pas la doc sous les yeux pour être plus précis) on a stoppé l'attribution des CG et on n'a plus créé de contingent de MM et de LH au titre de 1914/1918 le contingent total étant figé, à partir de ce moment pour être décoré il fallait qu'un décoré décède afin de maintenir le nombre de titulaire au même niveau, il est donc logique de voir des poilus décorés dans les années 30:40:50 ... au titre des anciens combattants de 14/18, ce contingent n'entrant bien entendu pas en concurrence avec le contingent annuel normal (bien entendu comme toujours en France cela ne se passait pas exactement comme cela)
Il y a en effet un petit problème d'interprétation et je crois utile de procéder à une rapide mise au point.
Pendant la Grande Guerre, la LH a été attribuée selon deux procédures distinctes (tout ce que je vais dire vaut également pour la médaille militaire) :
1- selon les procédures normales, ce que je qualifierais de "à l'ancienneté", pour distinguer les officiers réunissant les conditions légales de durée minimale des services mais n'ayant pas de titres particuliers à faire valoir, autres que leur bonne manière de servir. Jusqu'à la déclaration de guerre, un capitaine alignant 25 ans de services et qui ne l'avait pas pouvait être suspecté d'avoir tué père et mère. Ce genre de nomination a continué pendant la guerre. On les repère par le fait qu'elles ont été prononcées par décret du président de la République, le conseil de l'Ordre ayant été entendu et certifiant que lesdites nominations ont été faites conformément aux lois et règlements en vigueur. Ces nominations était faites, pour les militaires de l'armée de terre, sur proposition du ministre de la guerre, dans la limite des quotas attribués par la loi.
2- Au titre du tableau spécial institué par le décret du 13 août 1914 et mis à la disposition des ministres de la guerre et de la marine, pour récompenser, en dehors de tout quota, les actes de bravoure qui n'allaient pas manquer de se produire pendant la guerre. Ces nominations ont été prononcées par des arrêtés ministériels (dans les faits par le commandant en chef et avalisées a posteriori par des arrêtés), sans transiter par le conseil de l'Ordre ni la grande chancellerie. Les traitements afférents étaient à payer sur les budgets des deux ministères, en attendant qu'une loi, à prendre après la guerre, ne vienne officialiser l'ensemble de ces nominations et en mette la charge au budget de la grande chancellerie.
Ce tableau spécial a pris fin le 16 juin 1920, à l'issue des travaux de la commission présidée par le maréchal Fayolle, commission réunie pour examiner le cas de ceux qui pouvaient avoir des titres à faire valoir(citations, blessures), mais n'avaient pas encore été nommés. Les propositions de la commission ont été adoptées par une loi du 15 juin 1920, qui déclarait du même coup le tableau spécial définitivement clos. Les nominations proprement dites se sont échelonnées par arrêtés successifs sur les années 1920 et 1921, avec prise de rang systématique au 16 juin 1920.
Les nominations ultérieures ont été de nouveau prononcées selon la procédure normale, dans le respect des quotas attribués chaque année aux différents ministères. De nombreuses exceptions sont toutefois, comme avant la guerre d'ailleurs, intervenues, au moyen de lois ou décrets créant un contingent spécial de décorations pour une occasion particulière, contingent venant en sus des "réguliers" et dont les croix n'ouvraient pas droit à remplacement lors d'une extinction (c'est ainsi qu'on désignait le décès d'un titulaire).
Les décorations à titre posthume ont été un cas encore à part, mais dont j'ai déjà parlé par ailleurs.