Bonjour,
ce soldat fut fusillé en septembre 1915 . Comment pouvait-il être derrière le front à cette époque : soldat caché en civil depuis la retraite et denoncé ? soldat prisonnier qui essaya de s'évader ? espion envoyé derrière les lignes ? ...... ?
Avez-vous une idée ?
Cordialement BB
- Août 1914 dans le département des Ardennes : du début août avec l'arrivée et le passage des troupes se concentrant en se dirigeant vers la Belgique, au repli de fin août vers la Marne en résistant sur la Semoy, La Chiers, la Meuse, l'Aisne, la Retourne.
Seule certitude : il ne fut pas le seul à être exécuté ainsi au 45e RIT. L'Historique (disponible à la BDIC) est précis sur ces cas dans la liste nominative des pertes :
HANOT Louis Adonis, fusillé le 1er septembre 1915
GILBERT Charles-Hubert, 6 septembre 1915, fusillé à la citadelle de Laon
Je pense que la fiche de Trembloy donnera une piste !
TREMBLOIS WATRIN Antoine 1er septembre 1915, fusillé en mission.
Bonsoir,
des territoriaux derrière les lignes ....
Faudrait savoir pourquoi ?
Cordialement BB
- Août 1914 dans le département des Ardennes : du début août avec l'arrivée et le passage des troupes se concentrant en se dirigeant vers la Belgique, au repli de fin août vers la Marne en résistant sur la Semoy, La Chiers, la Meuse, l'Aisne, la Retourne.
Bonsoir,
en effet de espions étaient déposés sur l'arrière du front .
voir cette thèse :
M. Olivier LAHAIE soutient sa thèse de doctorat :
RENSEIGNEMENT ET SERVICES DE RENSEIGNEMENTS EN FRANCE PENDANT LA GUERRE DE 1914-1918 (2ème et 5ème Bureau de l’E.M.A. ; 2ème Bureau du G.Q.G. Section de Renseignement / Section de Centralisation
En présence du Jury :
M. SOUTOU (Paris 4)
M. ALLAIN (Paris 3)
M. FORCADE (Amiens)
M. FREMEAUX (Paris 4)
M. GUELTON (Vincennes)
Résumés
En 1914, la France était bien renseignée sur la forme que prendrait l’agression allemande, mais les spécialistes du renseignement se sont heurtés au scepticisme du haut commandement. Avec le début de la guerre de tranchées, ce dernier désira connaître l’ordre de bataille adverse, l’état des pertes et la situation économique, politique ou morale en Allemagne. Des techniques nouvelles apparurent, servant à recouper les renseignements obtenus par voie humaine. Les S.R. obtinrent la mise en place du Contrôle télégraphique puis postal, comme ils échafaudèrent une coopération interalliée en matière de renseignement. Les procédés employés par les agents ont connu une évolution continuelle tout au long de ces cinq années. Pour s’affranchir des contraintes de la guerre de positions, la dépose d’agents par avion a vu le jour en 1915. La coopération avec les réseaux de résistance belge et l’Intelligence Service a permis d’étendre les possibilités de l’espionnage à un niveau inégalé jusqu’alors. La Grande Guerre, guerre totale, fut aussi l’occasion de mettre sur pied des organes de recherche spécifiquement prévus pour la lutte économique ; enfin, l’aspect psychologique et propagandiste n’a pas été oublié, tant sur le front que loin derrière les lignes ennemies. Le contre-espionnage se développa également. Néanmoins, la crise des mutineries de 1917 a montré le rôle déplaisant que peut jouer un S.R. quand il se tourne contre ses frères d’armes. L’implication de certains personnels des services secrets dans l’instruction des procès de trahison a achevé de ternir leur réputation.
Le renseignement français était constitué d’une nébuleuse d’organismes, indépendant les uns des autres et parfois rivaux, mais qui tous tendaient vers un seul objectif : faciliter la victoire sur les Puissances centrales. Coexistaient deux univers bien distincts mais complémentaires : d’un côté, la branche créée et développée par l’E.M.A., et de l’autre, celle créée par le G.Q.G. Au final, des trois généralissimes, ce fut Pétain qui tira le mieux parti de l’usage du renseignement ; il le fit avec intelligence, pour économiser la vie des soldats. Généralissime des armées alliées, Foch sut également s’en servir pour terrasser son adversaire. Parti de rien - ou d’à peu près rien - si l’on compare ses structures en 1918, le renseignement français a montré sa forte capacité d’innovation. Le conflit fut l’occasion d’expérimenter de nouvelles techniques d’action, lesquelles fixèrent peu à peu les règles en matière de guerre secrète, lesquelles permirent ensuite la naissance des services « spéciaux » de la Seconde Guerre mondiale. Par un habile mélange, fait de réflexion et d’improvisations, par la volonté de s’appuyer sur des personnalités marquées, les S.R. ont contribué très largement à vaincre l’Allemagne de Guillaume II.
Cordialement BB
- Août 1914 dans le département des Ardennes : du début août avec l'arrivée et le passage des troupes se concentrant en se dirigeant vers la Belgique, au repli de fin août vers la Marne en résistant sur la Semoy, La Chiers, la Meuse, l'Aisne, la Retourne.
Au mois de mai, nommé adjudant, Navarre et le sous lieutenant Pelletier d’Oisy sont détachés en Artois sur le terrain de Brias près de Saint-Omer pour renforcer avec leurs appareils l’aviation du secteur. C’est à cette époque qu’il effectuera une série de trois missions spéciales consistant à déposer des espions derrière les lignes ennemies. Ces missions sont très dangereuses pour le pilote ainsi que pour l’espion : les deux premiers que Navarre dépose seront capturés et fusillés, seul le troisième (déposé en même temps qu’un camarade venu sur un avion piloté par Jules Védrines) aura la chance d’accomplir sa mission et de s’enfuir en Hollande. Navarre reçoit la légion d’honneur
Cordialement BB
- Août 1914 dans le département des Ardennes : du début août avec l'arrivée et le passage des troupes se concentrant en se dirigeant vers la Belgique, au repli de fin août vers la Marne en résistant sur la Semoy, La Chiers, la Meuse, l'Aisne, la Retourne.
Dans ce travail effectué par le SR français, ne pas oublier surtout le travail extraordinaire effectué par les habitants des zones occupées.
Notamment celui des femmes, puisque pratiquement les hommes n'étaient plus là. Ces femmes d'un courage extraordinaire n'hésitaient pas à renseigner les SR par leur observations: par exemple elles relevaient le passage des trains et surtout leur contenu: troupes, blessés, munitions, canons, ravitaillement, etc..., notaient les mouvements de troupes et le numéro des régiments, autant de renseignements qui transmis après moultes péripéties et dangers arrivaient en France.
Cordialement. J.Claude
la vérité appartient à ceux qui la recherchent et non à ceux qui croient la détenir.
Bonjour,
Bernard, peut-on en savoir plus sur ces missions de renseignement derrière les lignes, en particulier celles que vous citez du côté de St Omer ?
Cordialement
Bostock
Bonsoir,
Pour info: Pascal Boillet a consacré un chapitre de son livre En vallées de Meuse et Semoy sous l'occupation allemande de 1914 à 1918 (édité à Charleville en 1998), à cet espionnage avec dépôt et reprise d'espion par avion dans "la pointe de Givet, en Ardennes, un peu plus haut qu'Aubigny les Pothées (cité ci dessus).
Livre par ailleurs très intéressant pour d'autres aspects de la vie en zone occupée et notamment sur les soldats "égarés" restés dans cette zone après Août 1914.
Bien à vous,
Achache.
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
Dans le livre "Les allemands à Laon" (Bloud & Gay, 1919), Jean Marquiset cite un texte allemand concernant le caporal Gilbert :
"Il est porté à la connaissance de la population qu'aujourd'hui le 6 septembre à 6 heures du matin dans la cour de la citadelle, le caporal Gilbert du 45e régiment territorial, a été fusillé.
Atterri par un avion français en vêtements civils, dans le pays occupé par l'armée allemande, il a fait l'espionnage à l'aide de pigeons voyageurs.
Condamné par le tribunal militaire, sa demande de grâce a été rejetée par la plus haute autorité allemande.
Quartier général, le 6 septembre 1915.
Le Général Commandant en chef,
Von HEERINGEN"