la 35eme compagnie du 151e RI

[Toni]

Bonjour
Cherchant à reconstituer le parcours de mon grand père pendant la grande guerre, je rencontre une difficulté de compréhension. Dès sa première affectation "aux armées" le 04 décembre 1915, soldat de 1ère classe il est affecté au 151e RI 35e Cie où il restera jusqu'au 21 août 1916. Cette compagnie n'apparait nulle part dans les JMO du 151e RI engagé sur le front. A quoi correspond cette compagnie (instruction?) et où stationne t elle? Le casernement de Verdun devait être abandonné à cette date.
Quelqu'un peut il m'éclairer à ce sujet. Merçi d'avance.
JCP

[armand]

Bonjour Toni

Trouver sur ce forum avec la fonction recherche : La plupart des données viennent de Stephan que je salue au passage

Les compagnies d'instruction des dépôts portaient les n° restant disponibles une fois l'unité active et l'unité de réserve mises sur pied de guerre. Par exemple, dans le cas d'un régiment d'infanterie actif à 3 bataillons, cela donne, à la mobilisation :

Compagnies de 1 à 12 : régiment actif
Compagnies de 17 à 24 : régiment de réserve
Compagnies de 13 à 16 : compagnies de dépôt (souvent attribuées aux territoriaux restant au dépôt)
Compagnies de 25 à ... : compagnies de dépôt.
Compagnies de 33 à 36 : compagnies des bataillons-dépôt (9e Bataillon)

Attention, il n'est pas certain que la 35e Cie du 151 soit une Cie de bataillon dépot mais pour mémoire:
Bataillon de dépôt ou 9e bataillon :
Pendant la premiere guerre mondiale, une dépêche ministérielle en date du 14 août 1915 decide de la création de 18 bataillons de dépôt. Le 26 août 1915, la création de ces bataillons est faite avec des éléments à prélever dans les troupes de la région militaire.

Ces 9e bataillons étaient des unités de dépôts et d'instruction qui, à cette époque, étaient affectées à des Centres d'Instruction d'Armée, dans la Zone des Armées. Y étaient versés les soldats des nouvelles classes appelées, en provenance des dépôts où ils avaient déjà reçu un début d'instruction, ainsi que les blessés remis, les "désembusqués". Ce qui formera les renforts destinés aux unités combattantes.

L'implantation géographique de ces camps d'instruction (qui réunissaient plusieurs 9e bataillons) pouvait être indépendante de la localisation de l'unité portant le même écusson.

Les gars de ces 9e bataillons n'étaient pas forcément reversés dans l'unité portant l'écusson du 9e bataillon. On les envoyait là où l'Armée en avait besoin ; demande de renfort formulée par elle, mise sur pieds d'un contingent prélevé dans les 9e bataillons.

En 1914 : Portion Principale à Verdun, Portion centrale (dépôt, administration, intendance) à Reims (1909-1914)). On appelle Portion Principale le régiment actif, avec le Colonel et son Etat-major. C'est à dire la partie qui part en campagne sous les ordres du Chef de Corps. On appelle Portion Centrale le dépôt qui s'occupe de l'administration, de l'intendance. Le depot du 151 RI a éte deplacé à St Quentin puis à Quimper.

Cdt
Armand

[Toni]

Bonsoir Armand
Sincères remerciements pour cette brillante explication qui repond totalement à mes interrogations.Pour la suite du parcours militaire de mon gd père, j'ai retrouvé sa trace et sa disparition dans les JMO du 153e RI au Chemin des Dames.Encore merçi.

Bonjour Toni

Trouver sur ce forum avec la fonction recherche : La plupart des données viennent de Stephan que je salue au passage

Les compagnies d'instruction des dépôts portaient les n° restant disponibles une fois l'unité active et l'unité de réserve mises sur pied de guerre. Par exemple, dans le cas d'un régiment d'infanterie actif à 3 bataillons, cela donne, à la mobilisation :

Compagnies de 1 à 12 : régiment actif
Compagnies de 17 à 24 : régiment de réserve
Compagnies de 13 à 16 : compagnies de dépôt (souvent attribuées aux territoriaux restant au dépôt)
Compagnies de 25 à ... : compagnies de dépôt.
Compagnies de 33 à 36 : compagnies des bataillons-dépôt (9e Bataillon)

Attention, il n'est pas certain que la 35e Cie du 151 soit une Cie de bataillon dépot mais pour mémoire:
Bataillon de dépôt ou 9e bataillon :
Pendant la premiere guerre mondiale, une dépêche ministérielle en date du 14 août 1915 decide de la création de 18 bataillons de dépôt. Le 26 août 1915, la création de ces bataillons est faite avec des éléments à prélever dans les troupes de la région militaire.

Ces 9e bataillons étaient des unités de dépôts et d'instruction qui, à cette époque, étaient affectées à des Centres d'Instruction d'Armée, dans la Zone des Armées. Y étaient versés les soldats des nouvelles classes appelées, en provenance des dépôts où ils avaient déjà reçu un début d'instruction, ainsi que les blessés remis, les "désembusqués". Ce qui formera les renforts destinés aux unités combattantes.

L'implantation géographique de ces camps d'instruction (qui réunissaient plusieurs 9e bataillons) pouvait être indépendante de la localisation de l'unité portant le même écusson.

Les gars de ces 9e bataillons n'étaient pas forcément reversés dans l'unité portant l'écusson du 9e bataillon. On les envoyait là où l'Armée en avait besoin ; demande de renfort formulée par elle, mise sur pieds d'un contingent prélevé dans les 9e bataillons.

En 1914 : Portion Principale à Verdun, Portion centrale (dépôt, administration, intendance) à Reims (1909-1914)). On appelle Portion Principale le régiment actif, avec le Colonel et son Etat-major. C'est à dire la partie qui part en campagne sous les ordres du Chef de Corps. On appelle Portion Centrale le dépôt qui s'occupe de l'administration, de l'intendance. Le depot du 151 RI a éte deplacé à St Quentin puis à Quimper.

Cdt
Armand

[ae80]

Bonsoir Armand,
merci pour cette explication limpide qui m'a appris beaucoup de choses sur l'affection des combattants en provenance des dépôts.

Cordialement
Eric