LE SINGE

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Frederic S.
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Re: LE SINGE

Message par Frederic S. »

Bonjour,

Pour compléter les infos sur le singe, voici une notice sur l'utilisation de la conserve de boeuf.

Bon appétit.

Cordialement,

Frédéric S.

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IM Louis Jean
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Re: LE SINGE

Message par IM Louis Jean »

Bonsoir à toutes et à tous,

Bonjour à tous, le singe est le nom donné au boeuf, l'ours étant celui donné au porc, cela fait partie du dictionnaire du poilu, ces appellations sont en rapport direct avec la texture, l'odeur à la cuisson ou le goût en consommant.
A+
Florian
Bonjour.
Je ne demande qu'à vous croire si vous me citez quelle peuplade métropolitaine française consommait , même épisodiquement, du singe ou de l'ours seule habitude alimentaire permettant, à mes sens ( les cinq ), de faire raisonnablement ces comparaisons.
Au revoir, peut être.
Mercadal P.
PS: dans la cavalerie lourde, on employait parfois le terme d'ours pour qualifier les chevaux.
J'exhume ce vieux fil (pas trouvé d'autre) car les recherches sur les camps de la Somme m'ont mené sur l'origine du nom donné à la viande de "boeuf" en conserve selon le journal "Pêle Mêle" du 09/11/19 (source Gallica).

<< Le singe — nul ne l'ignore — c'est le boeuf de conserve qui sert au ravitaillement de nos poilus. Mais d'où lui vient ce surnom bizarre? C'est ce que peu de personnes savent. Voici donc pour nos lecteurs l'explication :

Lorsque Faidherbe était encore simple lieutenant, il commandait sur la Côte Occidentale d'Afrique le poste de Grand-Bassam, devenu aujourd'hui le chef-lieu de notre importante colonie de la Côte d'Ivoire. Or, le ravitaillement des troupes était fort irrégulier dans ces parages et pendant une longue période, l'aviso chargé de ce soin ne parut pas. Faidherbe dut donc assurer la subsistance de son détachement au moyen des ressources locales. Les indigènes se nourrissaient de poissons fumés et de singe boucané. Les soldats firent de même, et, en guise de viande touchèrent du singe.
Quand les boites de boeuf conservé réapparurent, le nom resta : ce fut toujours du singe. Les marsouins de Faidherbe rapportèrent l'expression à Toulon et à Rochefort. De là, elle se répandit dans l'armée toute entière. >>

Bon appétit
IM Louis Jean
sesouvenir
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Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
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IM Louis Jean
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Re: LE SINGE

Message par IM Louis Jean »

Bonjour à tous et à toutes,
Aujourd'hui encore, il m'arrive de me préparer du primate en boite alors recette:
Quelques recettes d'époque trouvées sur le net :


Française
<<La viande de conserve en Miroton
Il y a 100 façons d'assaisonner la viande de conserve - le singe, en langage militaire. En voici une qui a le mérite d'être assez pratique, étant donné l'installation parfois rudimentaire des cuisines en campagne.
Pour une proportion d'une boîte de viande de 2 litres (2 kilogr. environ), faire revenir 4 à 6 gros oignons dans 80 à 100 grammes de graisse, margarine ou végétaline ; ajouter 25 centilitres de vinaigre ; laisser bouillir doucement en délayant avec une cuillère, ou un instrument en bois, une bonne poignée (150 grammes environ) de farine, mouiller au bouillon ou, à défaut, à l'eau chaude et laisser bouillir doucement 10 bonnes minutes.
Partager le contenu de la boîte de viande en petits morceaux de la grosseur d'une noix ; couvrir le tout de la sauce préparée, assaisonner de sel et poivre (pas trop, la viande étant déjà épicée) et laisser au four ou sur un feu doux "mijoter" un quart d'heure. Servir bien chaud, si possible, lorsque la sauce parait bien prise.>>
Recette trouvée dans le Bulletin des Armées de la République du 20 au 23 décembre 1914 (citée sur le blog du 147ème RI :jap: http://147ri.canalblog.com/archives/la_ ... index.html)

Américaine
Army Goulash - appelé aussi Gooey

1 lbs Hamburger*
1 oignon moyen
2 boîtes de 16 oz de porc et haricots
6 ½ oz de sauce tomate
sel & poivre
chili en poudre
Faire revenir hamburger et oignons. Mélangez avec le porc et les haricots, le chili en poudre, sel et poivre, sauce tomate. Laissez mijoter environ 30 mn.

*During WW1, this dish would have been made with one of three kinds of canned beef.
1) Bully Beef - From the British Army.
2) Canned Horse - From the American Army
3) Monkey Meat - From the French Army.
Recette extraite du site http://www.worldwar1.com/dbc/armygoul.htm


Grande Bretonne
Uncle Cron's Corn Willy Le corned beef d'oncle Cron.
by Mickey Collins

Je possède une recette authentique de "corn willy" transmise dans la famille et qui avait été apportée par mon grand oncle Cronley Hanchey qui était dans l'artillerie légère (horse drawn) pendant la Grande Guerre. Prenez du corned beef et faites le frire dans de la graisse de bacon. Si vous avez des oignons ajoutez les en même temps. Faites revenir, puis ajoutez la boîte de tomates laissez mijoter. Si vous avez une boite de grains de maïs, ajoutez aussi. Faites cuire aussi longtemps que vous le désirez et mangez.../...

Recette issue du site http://www.great-war-assoc.org/aef_recipe.htm
Traduction approximative des recettes anglophones (à vérifier avant de faire :lol: ), sans donner les équivalents des mesures.

Le "singe" français semble avoir eu mauvaise réputation (unpleasant tasting french version^^), toutefois à la lecture de différents fils il semblerait que ce soit le surnom de "singe" qui lui porte préjudice.

Bon appétit
IM Louis Jean
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Rutilius
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Re: LE SINGE

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,

Il semble bien qu'une partie des boîtes de « singe » destinées à l'ordinaire des troupes provenaient... d'Afrique, où elle étaient fabriquées par la Société française d’alimentation De Chanaud & Cie, ultérieurement devenue par la Société coloniale d’alimentation frigorifique [Siège social : 56, rue de Provence, Paris (IXe Arr.) ; capital social : 3 millions de francs].

Cette société exploitait avant-guerre au Havre, au 28, rue Colombel, un entrepôt frigorifique d’une capacité de l’ordre de 2.000 m3. Elle commerçait alors principalement avec l’Argentine, sa spécialité étant le saumon congelé. Le 1er décembre 1914, elle mit en service à Kaolak (Sénégal) un abattoir, des installations frigorifiques et une conserverie, qui furent construits avec l’aide de la Banque Mirabaud et l’appui du gouverneur Angoulvant. L’établissement employait 3.000 personnes, dont 450 ouvriers ; il abattait 50.000 bœufs par an, dont la viande, les abats, les peaux, ainsi que les conserves, étaient presqu’exclusivement réservés aux besoins des troupes en métropole, en vertu d'un contrat passé entre la société et le Service du ravitaillement, contrat qui sera résilié le 21 février 1918. Un concours-foire destiné à récompenser les éleveurs des plus beaux animaux fut même organisé à Kaolak, le 15 janvier 1917 (Claude MALON : « Le Havre colonial de 1880 à 1960 », Publications des Universités de Rouen et Le Havre, 2006, p. 258 et 259).

Pour transporter ces denrées et issues, la Société coloniale d’alimentation frigorifique disposait de deux navires, le Kaolak et le Lyndiane, ainsi que d’un petit bâtiment de 200 t, le Ville-de-Dijon, qui assurait la navette entre Dakar et le Lyndiane. Ainsi, le 28 février 1915, le Lyndiane débarqua au Havre 2.612 quartiers de bœuf réfrigérés, 66 moutons réfrigérés, 442 colis de foie de bœuf, 499 colis de panses, des cuirs secs, des cuirs verts, marchandises chargés à Lyndiane (Sénégal) ; il avait par ailleurs embarqué des arachides à Rufisque (ibid., p. 259, note 279).

A partir de 1917, et à la suite d’épizooties ayant décimé le cheptel, l’abattoir ne fonctionna plus qu’au tiers de sa capacité ; après la faillite de la société, il fut reconverti en raffinerie d’arachides. En 1918 ou 1919, le fonds de commerce fut repris par les Comptoirs frigorifiques français Henri Lebossé (ibid.). Au demeurant, la société avait déjà partiellement contribué à ruiner l’économie agricole sénégalaise, en absorbant 10 % du cheptel local pour les besoins exclusifs de la métropole. Et, de surcroît, elle offrait aux éleveurs des prix inférieurs de 60 % à ceux pratiqués à Dakar (ibid.).

Lors d’un voyage de Kaolak à Fécamp, le 16 juillet 1918, le Lyndiane fut torpillé et canonné par l’UB-103 (Kapitänleutnant Paul Hundius), à 8 milles dans le N. 85 W. de San Sebastián (Espagne).
_______________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
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IM Louis Jean
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Re: LE SINGE

Message par IM Louis Jean »

Bonjour à toutes et à tous,
J'ai connu du "singe " qui n'était pas du boeuf mais du zébu d'origine malgache.P.Mercadal

En 1916 c'était exact, et je ne vois pas de raisons pour changer un cheptel qui gagne^^

<<Madagascar. — A Madagascar, l'élevage du gros bétail a toujours été l'une des principales industries agricoles des hauts plateaux qui occupent l'intérieur de l'Ile, surtout au Sud, et la richesse des indigènes est en rapport direct avec l'importance de leurs troupeaux. Les Malgaches s'entendent d'ailleurs très bien à l'élevage et à l'engraissement, quoique cet élevage soit un peu abandonné aux seuls soins de la nature. Ce mode d'exploitation entraine un manque de précocité du bétail indigène, mais ne nuit en rien à la qualité de la viande.
La situation du troupeau à Madagascar est exceptionnellement bonne à l'égard de la reproduction et au point de vue sanitaire.
Actuellement, la population bovine de Madagascar dépasse certainement 5 millions de têtes dont la moitié de femelles, c'est-à-dire 2 500000 capables de donner 1 million de jeunes chaque année. On peut compter annuellement sur 500 000 animaux bons pour la boucherie, dont la moitié, ou tout au moins 200 000, pourraient être exportés.
Les bœufs malgaches (bovidés à bosse, c'est-à-dire des zébus) préparés pour la boucherie pèsent en moyenne 320 à 380 kilos vif. Leur rendement en viande est très élevé, de 55 à 59 p. 100 chez les animaux bien en état.>>

Ce texte est extrait de cette revue : N° 134. — XXV* année. 15 mars 1916.
ANNALES DE GÉOGRAPHIE
I. — GÉOGRAPHIE GÉNÉRALE
LES RÉSERVES DE BÉTAIL DANS LE MONDE
http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... standard&#

On y trouve une étude passionnante et documentée sur les cheptels et l'industrie de la viande. L'usine de Mr de Chanaud est citée en même temps qu'une autre usine en AOF :

<<Actuellement, deux usines viennent de s'installer dans l'Afrique Occidentale : la Société française d'alimentation de Chanaud et O, à Lydiane, près Kaolak, abat des bœufs du Sénégal et en envoie la viande en France, congelée ou en conserves ; elle peut fournir annuellement 3 000 à 4 000t de viandes en France. La Société Agricole et Commerciale de l'Afrique Occidentale Française construit une usine à Sotuba, près de Bamako, dans le Haut-Sénégal-et Niger; elle est destinée à la fabrication du bouillon concentré solide, des conserves, et au traitement des sous-produits.>> Les boeufs du Sénégal sont pour partie des bovidés à bosse pour partie de véritables boeufs de race dite N'dama ; l'auteur ne précise pas si seuls les zébus étaient utilisés.


Bon appétit
IM Louis Jean
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chanteloube
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Re: LE SINGE

Message par chanteloube »

Bonsoir à tous, bonsoir Bernard,

Ayant connu, les "quarts de nuit" qui, dans la marine à voile, ne sont pas de vrais quarts -même pour les grandes traversées-, je rajoute à la recette de Bernard mon propre grain de poivre...:
d'accord pour le vinaigre ou mieux du jus de citron mais en plus il faut impérativement ajouter une cuillère à café de concentré de tomate et, si possible, un peu de riz blanc conservé de la veille. Pour l'accompagnement je préconise un rude rouge d'Algérie ou un Cahors...
Bon appétit
Cordialement CC
chanteloube
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Re: LE SINGE

Message par chanteloube »

bonjour,
On trouve toujours du singe sur les marchés des pays d'Afrique les plus défavorisés.
Il est toujours proposé en morceau et c'est un grand choc de voir une main qui ressemble tant à une main humaine présentée sur une feuille de bananier.
Mais la misère est telle et la famine si proche que l'on comprend....on essaie de comprendre!
Cordialement CC
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broisseau
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Re: LE SINGE

Message par broisseau »

Bonjour,

Je vous propose la recette de la terrine de lapin au "singe" :
1 lapin avec son foie
150g de poitrine de porc fraîche
1 échalote
1 peu d'Armagnac
Des noisettes entières
2 petites boîtes de "singe"

Hacher la viande du lapin, le porc et l'échalote. Saler et poivrer.
Rajouter un peu d'Armagnac.
Ajouter les noisettes.
Tasser la farce dans la terrine, la couvrir.
Cuire au bain-marie pendant 45 minutes, à four chaud.

Laisser refroidir la terrine en la tassant légèrement :
pour ce faire, la recouvrir d'un papier sulfurisé et placer dessus les deux petites boîtes de "singe".

Bonne appétit.

Robert

PS : les boîtes de "singe" peuvent servir plusieurs fois...



"La nuit avance. Et, doucement, le soir silencieux tisse sa brume, seul grand linceul de toile grise, pour tant de morts qui n'en ont pas."
Roland DORGELES
(Les croix de bois)
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yankee90
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Re: LE SINGE

Message par yankee90 »

Bonjour à tous
Avec toutes vos recettes ,j'ai eu des envies de Singe
je me suis ouvert une boite avec de la moutarde ,c'est toujours aussi bon
souvenirs de vieux casses crouttes au coin du feu
Bonne soirée
cdt.yankee 90
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