Annonce de décès

[Caporahal]

Bonjour,

Je suis en train d'écrire une pièce de théâtre sur la période de la guerre 14-18 dans ma ville d'Auvers-sur-Oise. J'ai besoin de savoir, concrètement, comment on annonçait aux gens le décès de leurs proches. Envoyait-on une lettre ? Si oui, quelle forme avait cette lettre ? Qui la remettait ? Le facteur ? Une personne de la mairie ?

Merci.

[stcypre]

Bonjour,

Difficile de répondre par une seule réponse.
L'annonce du décès était effectuée soit par le facteur, le maire ou un gendarme.
La formulation était aussi différente: document officiel, lettre d'un copain ou de l'officier, ou simplement retour d'un pli avec la mention: le destinataire n'a pas pu être atteint en temps utile.
Moi j'ai pris l'option du retour de la lette car c'est à mon avis le plus touchant... en tout cas des spectateurs ont trouvé cela émouvant...
J.Claude

[LABARBE Bernard]

Bonjour,

Un extrait de mon blog avec un lien (en bleu) vers une carte que m'a envoyée... Jean Claude. . Pas en 1914 mais en 2007.
Les colis et les lettres arrivent en plus grand nombre, mais certains destinataires ne sont plus là... Voici pour exemple une carte postée à Arcachon le 10 octobre. L'expéditeur ne connaissant pas à cette date le secteur postal du 57ème RI l'a adressée à la caserne de Libourne qui bien entendu a fait suivre. Elle est revenue à Arcachon plus de deux mois après, portant la mention tant redoutée lorsqu'il y a retour... Le destinataire n'a pu être atteint en temps utile, retour à l'envoyeur. ORRY Emile Henry a été tué à Craonne quatre jours après le départ de la carte d'Arcachon.

Concernant les disparition, l'avis officiel parvenait aux familles tardivement, environ 18 mois sur l'exemple joint. Il fallait auparavant vérifier l'absence d'informations comme les avis de la croix rouge ou des autorités allemandes (prisonnier blessé ou pas) mais ces informations parvenaient au ministère de la guerre quelques mois après, donc lorsque l'avis était rédigé, l'affaire était hélas entendue depuis longtemps...


Les avis de décès étaient envoyés beaucoup plus tôt bien entendu, un mois sur ce deuxième exemple. Mais dans un cas comme dans l'autre, il est fort probable que la nouvelle parvenait aux familles par des lettres de camarades.
Dans les petits villages c'est le maire qui en principe se déplaçait pour annoncer la chose. Dans les villes importantes je ne sais pas, des adjoints ou simplement un courrier.


Cordialement,
Bernard

[- Joel Huret -]

Ce sujet a été déplacé de la catégorie QUESTIONS & SUGGESTIONS vers la categorie Forum Pages d'Histoire par - Joel Huret -

[jbraze]

Les avis de décès étaient envoyés beaucoup plus tôt bien entendu, un mois sur ce deuxième exemple. Mais dans un cas comme dans l'autre, il est fort probable que la nouvelle parvenait aux familles par des lettres de camarades.
Dans les petits villages c'est le maire qui en principe se déplaçait pour annoncer la chose. Dans les villes importantes je ne sais pas, des adjoints ou simplement un courrier.
mesimages/326/MENGELLE Jean Pierre.jpg

Bonsoir à tous,

Je rebondis sur ce très intéressant message de Bernard.

Mon arrière-grand-mère semble avoir appris très rapidement le décès de son mari. Celui-ci fut tué le 8 août 1916, et il semble, d'après un courrier d'un camarade daté du 20 août, que sa veuve était déjà au courant du décès à cette date, soit 12 jours après seulement.

Je voudrais savoir s'il vous paraît possible que cette nouvelle lui ait été apprise par le maire de la commune, suite à un avis que celui-ci aurait reçu du régiment. Cela vous paraît-il chronologiquement faisable ?

Merci d'avance de vos réponses.

Bonne soirée,

Jean-Baptiste.

[RSanchez95]

Bonsoir à tous,

Je rebondis sur ce très intéressant message de Bernard.

Mon arrière-grand-mère semble avoir appris très rapidement le décès de son mari. Celui-ci fut tué le 8 août 1916, et il semble, d'après un courrier d'un camarade daté du 20 août, que sa veuve était déjà au courant du décès à cette date, soit 12 jours après seulement.

Je voudrais savoir s'il vous paraît possible que cette nouvelle lui ait été apprise par le maire de la commune, suite à un avis que celui-ci aurait reçu du régiment. Cela vous paraît-il chronologiquement faisable ?

Merci d'avance de vos réponses.

Bonne soirée,

Jean-Baptiste.

Bonjour,
Merci Jean-Baptiste je découvre ce sujet et les documents qui étaient envoyés aux Maires.
A lire aussi : pages1418/aviation-1914-1918/avion-abat ... 1540_1.htm
Cordialement.

[DW]

Mon GPM a été tué à Verdun le 31.08.1917. Ma GMM, sa veuve l'a appris une dizaine de jours après. Ma mère m'a souvent raconté la scène. Un après-midi, alors que ma GMM qui était couturière à domicile, cousait des pantalons d'homme , elle a entendu la porte du jardin s'ouvrir (c'était en septembre, il faisait beau, les portes étaient ouvertes) et vu arriver deux gendarmes et un civil qui portait une lettre. C'était une scène connue en 1917, et dont la signification ne laissait guère de doutes. Ma mère qui était présente, s'est toujours souvenue que ma GMM, à la vue de cette délégation, a donné sur sa machine à coudre un coup de poing d'une telle violence que le bois en est resté fendu. Elle avait compris. le reste a traumatisé ses deux filles , toutes petites, pour toujours. Les voisins, qui avaient vu et compris, ont accouru et pris en charge la suite.

[serge michel]

Bonjour,
De toutes les consultations d'avis de décès aux archives municipales de Bordeaux, je peux témoigner que tous les avis de décès des soldats ont pour origine un courrier du régiment, et pour destinataire le maire de la commune.
Exceptionnellement, j'ai trouvé des télégrammes adressés soit au maire, soit à la famille.
Ensuite je pense que Bernard et DW ont bien résumé la pénible tâche de ceux qui se rendaient dans la famille pour annoncer la terrible nouvelle.
Cordialement.
Serge

[Hotchkiss62]

Bonjour!

Je crois que tout a été dit, et a l'image de la cavalerie dans les vieux western, j'arrive quand c'est fini!

Pour votre piéce, vous avez donc le choix! Le plus courrant c'était bien sur la visite des gendarmes... Ensuite vous avez les maires, ou leur conseiller municipaux s'il s'agit d'un village de moyenne importance, mais vous pouvez aussi avoir le copain qui passe vouir la veuve ou la maman pendant une perm', ou écrit une lettre.

J'ai eu recemment le cas d'un capitaine qui écrivait lui meme à la veuve d'un de ses sergent pour lui expliquer comment son époux avait été tué... Elle reçu les gendarmes portant le telegramme funeste et le bon de 200fr pour un mari ou un fils tué 4 ou 5 jours plus tard.

Bien cordialement

[DW]

J'ai retrouvé, dans les archives familiales d'un cousin décédé sans enfant, de ces lettres des officiers et des camarades de compagnie qui s'efforcent d'apporter un peu de réconfort à la veuve, en particulier en lui faisant la promesse d'aller rechercher si possible entre les lignes le corps de son mari pour lui donner une sépulture honorable. je sais bien que ces lettres finalement risquent de se perdre, quel que soit le soin dont je peux les entourer. Elles seraient mieux dans un dépôt d'archives, ou chez des historiens qui sauraient en valoriser le souvenir pour les générations futures. Qui a des pistes à me donner pour savoir à qui je pourrais les confier ? (je ne veux pas qu'elles soient négociées ultérieurement par quiconque et se retrouvent sur E-Bay. )!