Bonjour,
Voici Antoine Manat, né le 13 janvier 1896 à Saint-Vincent-de-Salers dans le Cantal, déserteur à plusieurs reprises et évadé.
Antoine est incorporé le 9 avril 1915 au 16e RI à Clermont-Ferrand.
Le 15 août 1915, il passe au 420e RI.
Le 9 juin 1916, il passe au 406e RI.
Déserteur le 14 juillet 1916, il est arrêté à Paris le 23 août 1916 et écroué à la prison de Villers-Cotterêts dans l'Aisne en attendant son passage en conseil de guerre.
Il s'évade le 27 août 1916, il est arrêté à Paris le lendemain. Il est écroué à la prison du Cherche-Midi à Paris.
Après divers transferts pénitentiaires, il passe au 66e RI.
Il passe ensuite au 278e RI.
Affecté au 175e RI, il part avec l'Armée d'Orient le 5 août 1917.
De nouveau déserteur, il trouvera la mort à 22 ans sous les balles d'un gendarme qui le poursuivait au Vaulmier (Cantal) le 18 février 1918.
http://archives.cantal.fr/ark:/16075/a0 ... Peat/1/762
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 2c741c4c8c
À bientôt
Antoine Manat, déserteur tué par un gendarme !
- geryonesime
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Re: Antoine Manat, déserteur tué par un gendarme !
Bonjour,
Une curieuse histoire de mal du pays qui finit tragiquement ?
A partir des sources que vous indiquez, on peut retracer l'histoire de ce jeune domestique agricole peu instruit, de tout juste 19 ans, qui rejoint en août 1915 le 420e RI, en constitution dans le Cher.
Sept mois plus tard, en février 1916, Le régiment est affecté à des travaux de positions de défense dans la région de Beauvais.
C'est là que le jeune homme subit une première condamnation le 21 mai 1916, pour refus d'obéissance : la troupe n'étant pas en présence de l'ennemi, la condamnation se limite à 18 mois de prison - à purger à l'issue de la guerre.
Le jeune homme est alors muté au 406e RI, régiment également affecté aux mêmes travaux dans la région de Beauvais, puis un peu plus à l'est vers le Grand Rozoy. Les conditions de travail ne semblent pas trop insupportables : du lundi au vendredi, le samedi à disposition du chef de corps, le dimanche libre.
C'est peut-être cette facilité qui conduit à la désertion du vendredi 14 juillet 1916. Après cavale et évasion, le jeune soldat reste incarcéré 3 mois avant d'être condamné, le 22 novembre 1916, à 2 ans de travaux forcés pour désertion à l'intérieur.
La suspension de peine l'envoie cette fois au front, dans le secteur calme de Quennevières (de septembre à mi-décembre, son nouveau régiment, le 236e, n'enregistre "que" 19 tués).
Ce régiment suit le repli allemand de mars 1917 jusque dans la région sud de Saint-Quentin et s'y consacre à des travaux de retranchement.
Le 21 juillet 1917, le régiment part en repos, et lors de cette période le jeune soldat est alors muté au 175e RI qui combat durement en Orient. l'Historique résume : "on débarquait, on se battait, et le même bateau remportait souvent les blessés".
On peut imaginer une permission en février 1918 qui s'est trop prolongée, l'envoi des gendarmes au domicile des parents, la fuite, la poursuite et les coups de feu mortels.
Le Vaulmier, source : Internet

Un drame de la guerre, parmi hélas tant d'autres.
Cordialement,
Régis
Une curieuse histoire de mal du pays qui finit tragiquement ?
A partir des sources que vous indiquez, on peut retracer l'histoire de ce jeune domestique agricole peu instruit, de tout juste 19 ans, qui rejoint en août 1915 le 420e RI, en constitution dans le Cher.
Sept mois plus tard, en février 1916, Le régiment est affecté à des travaux de positions de défense dans la région de Beauvais.
C'est là que le jeune homme subit une première condamnation le 21 mai 1916, pour refus d'obéissance : la troupe n'étant pas en présence de l'ennemi, la condamnation se limite à 18 mois de prison - à purger à l'issue de la guerre.
Le jeune homme est alors muté au 406e RI, régiment également affecté aux mêmes travaux dans la région de Beauvais, puis un peu plus à l'est vers le Grand Rozoy. Les conditions de travail ne semblent pas trop insupportables : du lundi au vendredi, le samedi à disposition du chef de corps, le dimanche libre.
C'est peut-être cette facilité qui conduit à la désertion du vendredi 14 juillet 1916. Après cavale et évasion, le jeune soldat reste incarcéré 3 mois avant d'être condamné, le 22 novembre 1916, à 2 ans de travaux forcés pour désertion à l'intérieur.
La suspension de peine l'envoie cette fois au front, dans le secteur calme de Quennevières (de septembre à mi-décembre, son nouveau régiment, le 236e, n'enregistre "que" 19 tués).
Ce régiment suit le repli allemand de mars 1917 jusque dans la région sud de Saint-Quentin et s'y consacre à des travaux de retranchement.
Le 21 juillet 1917, le régiment part en repos, et lors de cette période le jeune soldat est alors muté au 175e RI qui combat durement en Orient. l'Historique résume : "on débarquait, on se battait, et le même bateau remportait souvent les blessés".
On peut imaginer une permission en février 1918 qui s'est trop prolongée, l'envoi des gendarmes au domicile des parents, la fuite, la poursuite et les coups de feu mortels.
Le Vaulmier, source : Internet

Un drame de la guerre, parmi hélas tant d'autres.
Cordialement,
Régis
- geryonesime
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Re: Antoine Manat, déserteur tué par un gendarme !
Bonjour Régis,
Et merci, voici une autre vue du Vaulmier prise depuis l'autre côté de la rue.

Source : geneanet
À bientôt
Et merci, voici une autre vue du Vaulmier prise depuis l'autre côté de la rue.

Source : geneanet
À bientôt
Jean-Marc
- Charraud Jerome
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Re: Antoine Manat, déserteur tué par un gendarme !
BonjourBonjour,
Il a été détaillé ici que les gendarmes avaient droit à des primes pour toute interpellation de déserteur. Ce qui était sans doute motivant. Mais je n'ai pas retrouvé ce sujet assez récent.
Pauvre bougre, quand même, victime lui aussi de la folie des hommes et de ces temps inhumains !
Cordialement.
Voici le lien concernant les primes pages1418/forum-pages-histoire/prime-ca ... 4856_1.htm
Cordialement
Jérôme Charraud
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

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Re: Antoine Manat, déserteur tué par un gendarme !
Bonjour à tous
Pour aller dans le sens de Jérôme, autre exemple :

Cordialement
yves
http://prisme1418.blogspot.fr/
Pour aller dans le sens de Jérôme, autre exemple :

Cordialement
yves
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