Si ça vient à durer tout l'été... ou le bébé du forum

[Titeuil]

Bonsoir,

C'est avec plaisir que je vous informe la sortie du livre de votre serviteur, "Si ça vient à durer tout l'été... Lettres de Cyrille Ducruy, soldat écochois dans la tourmente 14-18." aux éditions l'Harmattan. Cet ouvrage n'aurait jamais vu le jour sans les encouragements et les conseils de certains membres du forum. De même, il n'aurait jamais pu prendre forme sans les précieuses informations qui m'ont été fournies ici. C'est en quelque sorte un petit bébé du forum...
Ce travail, commencé en décembre 2008, c'est au minimum 1000 heures de boulot, autant d'euros dépensé, avec un retour sur investissement qui ne sera jamais effectif... Evidemment, comme vous tous, l'on ne compte pas lorsque l'on aime. Cette expérience, c'est surtout les belles amitiés créées, les échanges enrichissants, les débats contradictoires, la circulation et le don d'informations, sur ce forum. Il y a aussi les discussions avec les anciens du village, la gnôle ou le café dans des verres ou des tasses pas toujours très propres (accompagnés de petits beurres ramollis), les yeux qui pétillent et s'illuminent à l'évocation d'un souvenir enfoui, les visites dans les cimetières avec leurs portails grinçants (ce n'est pas un mythe...), l'odeur des vieux livres, des registres d'état civils, des vieilles cartes et des courriers jaunis par le temps, les photos de visages si lointains et si familiers à la fois... Et puis surtout, au travers de tout cela, ce qui nous réunis tous ici : l'entretien de la mémoire et l'hommage perpétuel à nos chers Poilus.

Texte du préambule :

Le présent ouvrage repose sur une correspondance épistolaire entre un soldat français, combattant de la première guerre mondiale, et son épouse. Les premières lettres datent de la mobilisation, en août 1914 ; les dernières de septembre 1918. L’ensemble du recueil contient environ deux cent soixante-dix lettres, sur un total de trois cent quarante qui ont été retrouvées, conservées et archivées. Soixante-dix d’entre elles, d’un intérêt moindre, n’ont pas été reproduites. Tous ces courriers sont écrits par Cyrille Ducruy, et adressés à sa femme Marie. Ils sont commentés par des anecdotes, complétés avec des recherches historiques de dimensions locales et nationales. Ils sont illustrés par des cartes, des photos, et confrontés avec des documents écrits, des témoignages divers, dont plusieurs réponses de son épouse.
Les lettres sont regroupées en trois parties :
- la correspondance chronologique rassemble une grande majorité des écrits, en déclinant au jour le jour le parcours de Cyrille Ducruy ;
- la partie thématique aborde trois points spécifiques, relatifs aux préoccupations et à la vie quotidienne de notre soldat écochois ;
- une dernière partie tente de lier la « grande histoire » avec son parcours, lorsqu’il fut amené à vivre des événements qui infléchirent le cours de la Grande Guerre.
Certaines lettres sont partagées et figurent dans deux parties différentes, car elles traitent de sujets susceptibles d’enrichir plusieurs thèmes.

Au début du conflit, Cyrille Ducruy, paysan, était âgé de vingt-six ans. Marié, il avait une petite fille de trois ans, Amélie. Il vivait à Ecoche, un petit village situé dans la Loire, au nord du département de la Loire, qui est limitrophe avec les départements de la Saône-et-Loire et du Rhône.


Vous pouvez commander le livre sur le site des éditions l'Harmattan, sur Amazon.fr, sur chapitre.com, Gallix, et très bientôt la FNAC. Vous pouvez aussi passer par mes soins, n'hésitez pas à me contacter en MP.

Bien à vous tous

Christophe Dargère

[Laurent59]

Bonjour, de quel régiment était ce soldat ?

Laurent

[violette]

Cette expérience, c'est surtout les belles amitiés créées, les échanges enrichissants, les débats contradictoires, la circulation et le don d'informations, sur ce forum. Il y a aussi les discussions avec les anciens du village, la gnôle ou le café dans des verres ou des tasses pas toujours très propres (accompagnés de petits beurres ramollis), les yeux qui pétillent et s'illuminent à l'évocation d'un souvenir enfoui, les visites dans les cimetières avec leurs portails grinçants (ce n'est pas un mythe...), l'odeur des vieux livres, des registres d'état civils, des vieilles cartes et des courriers jaunis par le temps, les photos de visages si lointains et si familiers à la fois... Et puis surtout, au travers de tout cela, ce qui nous réunis tous ici : l'entretien de la mémoire et l'hommage perpétuel à nos chers Poilus.

Bonjour à tous,
Bonjour Christophe,
Merci de nous faire partager cette expérience qu'on devine humainement passionnante et d'en faire ressortir en quelques lignes, avec autant d'aisance et de concision toute la richesse. On vous suit dans vos pérégrinations, vos recherches et vos rencontres comme si on y était . Et... on a envie d'y être !
Bravo.
Cordialement,
Violette

[Valerie Q]

Beau bébé ! Bien emmailloté...
Merci Christophe.
Les premiers mots de la première lettre sont déjà terriblement émouvants.
Bien cordialement
Valérie

[Titeuil]

Bonjour à tous,

Je viens donner des nouvelles du livre, depuis sa mise en vente, il y a un mois. Il connait un succès totalement inattendu pour moi, car plus de 400 livres ont déjà été vendus depuis le 15 octobre, en dépit de son gros handicap de départ (30 €, un prix très élevé qui ne me convenait pas du tout). Les conséquences sont multiples : des écoles, collèges et lycées (en gros du CE1 à la Terminale) m'ont demandé de faire des interventions. J'ai fait trois séances de dédicace. Plus d'une quinzaine d'article presse sont parus, certains s'avérant élogieux et conséquents. J'ai eu les honneurs du sous-préfet de Roanne me remerciant pour ce travail de mémoire. Une bonne dizaine de personnes m'a contacté pour me faire part de lettres, de cartes postales, de carnet... Trois associations qui font des recherches historiques locales m'ont contacté pour que je fasse partie des leurs. Le 7 novembre, il y a eu une cérémonie dans mon village pour la sortie du livre avec beaucoup de monde. Le jour du 11 novembre, des enfants du village de Coublanc ont lu des lettres de Cyrille Ducruy, Coublanc étant son lieu de naissance, et là où il vécu sa jeunesse. Ce même jour, à Ecoche, mon village, et le village où Cyrille Ducruy se maria et vécut jusqu'à la fin de ses jours, des enfants ont également lu des lettres.
Quelle émotion... Je vous joins le courriel d'une collègue qui a organisé la lecture des lettres au village de Coublanc :

" La cérémonie du 11 nov s'est vraiment bien passée. Il y avait vraiment beaucoup de monde. J'avais 6 volontaires de ma classe et 3 CM1 de l'école publique. Ils ont vraiment très bien lu, ils s'étaient entraînés. Comme à Ecoche il a été lu 5 lettres... A l'issue de la cérémonie, le maire a félicité chacun d'entre eux en les remerciant par une poignée de main; les enfants étaient très fiers et moi aussi je suis très fière d'eux, ils se sont bien débrouillés, ton intervention a déclenché des vocations... Par exemple, L. s'est pris de passion pour l'histoire, ses parents m'en ont parlé hier soir, ils ont été très étonnés qu'il accepte de lire en public (son père lui a demandé 3 fois "mais tu es sûr, il ne faudra pas dire j'ai plus envie d'y aller....") et puis O. qui est très timide n'a pas hésité, c'était pourtant la seule fille. J'avais transmis 2 lettres de Cyrille à ma collègue de CM, avec qui je m'entends vraiment bien et donc elle a eu 3 volontaires... C'est vraiment super. Le maire était ravi, et les anciens aussi, ils ont tous dit que c'était vraiment bien que des enfants viennent lire des lettres. Le maire m'a demandé de présenter la démarche : ton intervention en classe, ton livre, Cyrille et le message qu'il adresse aux générations futures.
Nous poursuivons notre travail de mémoire.... tous les ans nous rédigeons un article pour le journal des anciens. J'ai fait travailler les enfants sur plusieurs thèmes : le front, les permissions, les tranchées.... chaque groupe avait une lettre de Cyrille et devait retranscrire ce qu'il avait retenu de ce thème... nous les avons ensuite tous regroupés pour faire finalement une sorte d'interview posthume de Cyrille. Les enfants seront ainsi les porte-paroles de Cyrille, des "porteurs de mémoire". Nous n'avons pas tout à fait fini, nous devons encore travailler la correction, ça prend du temps....En arts plastiques, nous avons construit une mini BD. Je me suis permise aussi de donner ton mail à ma belle soeur qui est instit. Je crois qu'elle serait intéressée par ton travail.... J'espère que ça ne t'ennuie pas ..."

De même, une descendante de Cyrille Ducruy m'a remercié en me disant que grâce au livre les liens de sa famille se sont resserrés, car après la cérémonie en l'honneur de leur ancêtre, ils ont tous été manger au restaurant.
Maintenant que je suis "retombé sur mes pattes" questions finances, les bénéfices de la vente seront reversés à l'Association des anciens combattants de mon village, pour que nous envisagions des actions. Je sais bien que tout cela va retomber aussi vite que c'est venu, mais en attendant, tout ce qui est "pris est pris". Mais mon objectif est atteint : peu à peu je m'éclipse, et seule la parole de Cyrille Ducruy porte, son souvenir interpelle les consciences, et son propos devient celui de nombre de ses camarades... Car je n'oublie pas que je suis un simple messager, un modeste porte-parole.

Bien à vous tous,

Christophe

[bernard berthion]

Bonjour,
très bonne initiative .
Comme Laurent, j'aimerais connaître son régiment et les lieux où il passa .
Cordialement BB

[Titeuil]

Bonsoir Bernard, et bonsoir à tous,

Cyrille Ducruy appartenait au 38ème RI de St Etienne. Il a connu le Fort de Vaux la première quinzaine de mars 1916, puis la Somme à l'automne 1916, puis la région de St Quentin à l'hiver et au printemps 1917, puis la Côte 304 lors des trois premières semaines d'août 1917.
Les plus évoqués demeurent le Fort de Vaux et la Côte 304.
Voilà,

Bien à vous tous,

Christophe

[violette]

Bonjour à tous,
Bonjour Christophe,
Succès mérité même si je n'ai pour le moment que picoré le bouquin. C'est chouette aussi que votre travail arrive entre les mains des enfants. Encore bravo.
Cordialement,
Violette
PS : "Ni schtroumpf, ni épouvantail" ? Tiens, tiens...

[Valerie Q]

Bonsoir,
Je viens de finir les lettres de Cyrille Ducruy, et celles de son épouse, sa famille et ses amis. Comment dire... c'est tout simplement plein d'une sincérité vitale. Dans chacune des lettres qui nous sont présentées, on sent un homme qui tout en subissant la dureté, l'horreur, s'accroche à la vie par tout ce qu'il peut : sa famille, sa ferme, ses amis, son travail, ses fromages... Il a un sacré regard lucide sur ce qui l'entoure.
La première partie, avant qu'il ne parte au front, est aussi un témoignage intéressant sur ce qui passait dans les dépôts.
Bref même si je n'ai pas encore une culture aussi importante que la plupart des membres du forum en ce qui concerne les correspondances et témoignages, je me permets de dire qu'il s'agit là d'un ouvrage d'un grand intérêt
Merci Christophe, merci à la famille de Cyrille, de nous permettre de le découvrir.
Bien cordialement
Valérie

[Bruno Tardy]

Bonjour Christophe,
C'est un très beau succès, bien mérité car tu as fait un travail formidable. Je sais par mon expérience ce que cela représente. 400 livres en si peu de temps c'est remarquable, un éditeur m'avait dit que ce genre d'ouvrage ne dépassait que rarement 3 à 500 exemplaires, tu vas largement dépasser ce qui montre la qualité de ton travail.
En ce qui concerne le mien, je vais faire un retirage grace à une journaliste du Dauphiné Libéré qui en a fait la Une du 11 novembre. Cela m'amènera autour de 400 et ce sera terminé.
Coïncidence, Cyrille Ducruy était au fort de Vaux juste avant mon père, et dans la Somme presque en même temps.
Très cordialement
Bruno