Cette photo montre bien le manque de fixations pour les outils sur les premiers modèles de Schneider. La dotation initiale en outils n'avait rien à voir avec ce que les équipages prendront vite l'habitude d'emporter.
Avec 6 membres d'équipage et 3 fantassins d'élite (plus parfois des prisonniers allemands . . .), les outils se devaient d'être en nombre suffisants pour occuper tout le monde, et dégager le char ou préparer les passages dans les plus brefs délais. Les exemples de dépannage/désembourbage durant une à deux heures sous les tirs allemands sont nombreux dans les récits et rapports de l'AS.
L'emport de bidons d'essence sur le char, durant l'engagement, ne s'est plus reproduit après Juvincourt. A Juvincourt, les chars ont eu à effectuer un parcours d'approche très important qui les à amener très vite sous les feux de l'artillerie allemande (parcours en grande partie de jour et sans être masqués). Plusieurs chars n'ont pas même eu le temps de compléter leurs pleins avec les bidons qu'ils transportaient, et les autres se sont rapidement empressés de jeter les leurs. . . .
La modification des procédures a, par la suite, réglé ce problème. La mise en place des chars s'est alors faite, dans la mesure du possible, de nuit et au plus près du secteur d'attaque.
Les compléments étaient alors faits sur un dépot prépositionné les jours précédents, grace aux St Chamond caisson transformés en ravitailleur pour l'occasion ou avec les traineaux.
Cette autre photo montre un char, après son débarquement du train, avec une partie de son chargment. Le schneider M1 avait alors son surblindage, mais ni les crochets de fixation latérale des madriers, ni les rembardes de la galerie de toit n'étaient installées.
Si la dotation en madriers était normalement de deux, il n'était pas inhabituel de voir des chars avec 4 madriers. Finalement chaque équipage se faisait, à partir de son expérience, le lot d'équipements qui lui semblait indispensable.
On peut constater sur cette photo que la bâche, bien pliée, ne représente pas un très gros volume. Après un séjour sous la pluie, dans le froid et la boue, il n'en était pas de même. Il est finalement plus courant de voir des bâches mal pliées et volumineuses que prêtes pour une inspection des services techniques . . .
Le lot bord de ce char comprend deux pioches. D'autres photos du sujet montrent bien qu'aucune régle n'était fixée dans ce domaine. Sur ce Schneider M1, photographié en Mars 17 du côté de Roye sur Matz, les supports d'outils sont ceux posés par le constructeur. Ils sont donc très limités.
Le fanal arrière, démontable comme celui de devant, sera finalement totalement supprimé, et sur les versions M 2 seront mis en place des phares, de type voiture, plus normalisés.
Les feux de route ne servaient que pour les déplacements de nuit hors de zone de combat. Pour les mises en place de nuit, le pilote conduisait volet ouvert avec, le plus souvent un guide à pied devant le char.


Très rapidement le surblindage du char a permis un stockage fonctionnel des outils. C'est probablement cette possibilité qui a conduit les équipages à se constituer des lots "d'outils de jardinage" adaptés à leurs besoins. La variété des modèles et leur nombre montrent bien que cette "surdotation" n'a pas du être organisée par le commandement. La filière "système D" s'est révélée efficace, et la hiérarchie s'est probablement réfugiée derrière l'argument imparable du "je ne veux pas le savoir" . . . .
Avant la mise en place des galeries, le lanterneau de ventilation du toit permettait un sanglage propre des sacs. Toutes ces sangles ne faisaient pas partie de l'unité collective initiale du char, et là encore chacun a du activer ses "filières de récupération" pour se constituer son lot de sangles.
Les équipages n'emportaient pas leurs sacs au combat. ils restaient avec le gros du matériel à la Position de Départ (ou éventuellement à la Position d'Attente).
L'équipage (et ses fantassins d'élite) ne partaient qu'avec la ou les journées de vivres prévues. Ces vivres étaient stockés dans le char et chaque homme emportaient deux gourdes.

