Pour répondre à une question posée en MP,
" . . . En ce moment je fais des recherches sur un grand oncle décédé le 17 avril 17.Il était au 17ème BCP .
Ce bataillon était au camp de Champlieu depuis début 17 pour travailler en liaison avec l'artillerie d'assaut.
Lors de sa mort à Prosne (Marne) ils devaient, selon le JMO du 17ème BCP attaquer avec la 16ème DI en liaison avec les tanks
( 1er, 16ème et 31ème groupe, sous les ordres du Capitaine Lefevre).
L'attaque d'infanterie n'ayant pas réussi, les tanks n'auraient pas été engagés.
Par ailleurs sa fiche de décès indique sa mort à Beyne dans les Vosges alors que le 17ème BCP est devant Prosnes dans la Marne.
voici quelques éléments, dans un sujet qui pourraient finalement intéresser d'autres lecteurs.
Le 17° Bataillon de Chasseurs était bien à la disposition de l'Artillerie Spéciale lors des combat d'Avril 1917.
Les Groupes de chars concernés étaient l'AS 1, l'AS 10 et l'AS 31).
Le 17° BCP était destinée à servir d'infanterie d'accompagnement aux unités de chars.
Le Bataillon avait déjà été associé au Groupement Chaubès (AS 1, AS 3 et AS 4) pour l'attaque annulée du 18 Mars 1917 dans le secteur de Beuvraignes.
Il sera de nouveau en Mai et en Octobre 1917 avec les Groupements d'AS engagés sur Laffaux.
Les 4 unités mises à la disposition des chars en 1917 (17° BCP, 154° RI, 56° BCP et 9° Cuir) sont venues à Champlieu
pour recevoir une instruction spécifique au combat avec les chars qu'ils allaient avoir à mener.
Pour le 154° RI : 23 au 27 Février 1917
Les 3 Compagnies du 1° Bataillon, s'installent à Béthisy-Saint Pierre.
Lors de l'engagement du 16 Avril 1917 sur Juvincourt, 5 compagnies du 154° RI sont mis à disposition des Groupements Bossut et Chaubès.
Ces 5 Compagnies n'avaient pas été réellement préparées, à cette mission spécifique d'accompagnement des chars.
Contrairement aux autres unités d'infanterie, aussi détachées auprès de l'AS, son séjour à Champlieu était du type de celui fait, par la suite,
pour un grand nombre d'unité d'infanterie.
Sur un séjour aussi court, les compagnies ne pouvaient pas avoir acquises par le "drill" les mécanismes propres au travail avec les chars.
Le 16 Avril 1917, l''impréparation des points de franchissement sur les premières lignes françaises et allemandes et sur la deuxième ligne allemande
(dans le secteur du Groupement Bossut) sont, probablement en partie, liés à cette absence de formation très spécifique.
Pour le 9° Cuir : 28 Août au 26 Octobre 1917
Le 3° Bataillon du Chef d'Escadrons Boulanger (9°, 10° et 11° Escadron) s'installe à Gilocourt.
Ce Bataillon sera détaché auprès du Groupement n° II du Cdt Chaubès pour les combats sur La Malmaison du 23 Octobre 1917.
Pour le 17° BCP : 1 Janvier 1917 au 10 Mai 1917.
Le 17° Bataillon de Chasseurs du Cdt Portalis s'installe à Béthisy-Saint Martin
Le JMO de ce Bataillon donne des éléments précis de programme et d'organisation du Bataillon au profit de l'AS.
Pour le 56° BCP : 3 Juin 1917 au 9 Juillet 1917.
Le 56° Bataillon de Chasseurs s'installe à Gilocourt.
L'affectation à l'AS du 56° BCP, donnera l'impression que l'Etat-Major Général semblait avoir compris l'importance pour les chars de disposer d'une Infanterie spécifique.
Avec la fin des engagements chars de 1917 et la décision prise d'attendre, avant de nouveaux engagements, le Général en Chef décidera de retirer ce Bataillon à l'AS.
Ce n'est que 8 mois plus tard que le Général Estienne finira par avoir gain de cause avec l'affectation dans l'AS du 262° RI.
La durée de séjour à Champlieu de ces premières unités affectées à l'AS (4 jours, 2 mois, 6 mois et 1 mois) montrent bien qu'il était impossible, pour les compagnies
du 154° RI, d'assimiler les techniques nécessaires et de créer une véritable symbiose avec les unités de chars et les équipages qu'ils allaient devoir aider.
Dans son rapport du 5 Novembre 1917, le Général Estienne estimait qu'il fallait 40 fantassins d'élite, affectés directement à chaque Groupe d'AS.
Soit 1120 hommes pour les 16 Groupes Schneider et 12 Groupes St Chamond.
Après les essais fait en 1917 avec les 17° BCP, 154° RI, 9° Cuir et 56° BCP, la décision sera prise, en Février 1918, d'affecter 3 Bataillons du 262° RI,
comme Infanterie spécifique à l'Artillerie Spéciale. Ces Bataillons resteront dans l'AS jusqu'à la fin de la guerre.
Le JMO du 262° RI décrit parfaitement la mission et l'organisation spécifique de ces 3 Bataillons, mais un seul des JMO de ces Bataillons d'Infanterie a été conservé.
Pourquoi le 262° RI fut-il choisi pour cette mission ?
Aucun document ne semble en avoir conservé la trace, et la dissolution de cette unité, sans même une prise d'Armes, est assez surprenante.
Une chose est certaine, les équipages de chars considéraient que ces fantassins faisant intégralement partie de leur unité, et certains sont même inscrits
sur le monument des chars de Berry-au-Bac.
Le 17 Avril 1917, le Groupement Lefebvre, accompagné par le 17° Bataillon, devait appuyer l'attaque de la 16° DI à l'Ouest du Mont Cornillet.
Le 17° BCP avait embarqué à Crépy-en-Valois pour débarquer à Mourmelon-le-Petit et s'installer à l'Arsenal du camp de Mourmelon.

L'engagement des chars le 17 Avril 1917 fut annullé par l'Etat-Major d'Armée devant l'impossibilité pour l'infanterie d'atteindre ses objectifs initiaux.
Le bois de la Grille, au nord duquel les chars devaient passer, était resté aux mains des Allemands

Dans cette attaque, les chars devaient intervenir sur les deuxièmes et troisièmes ligne, un fois les hauteurs du Cornillet enlevées par l'Infanterie.
Le secteur d'engagement du Groupement Lefebvre (AS 1 - AS 10 - AS 31 - AS 102) était au sud du bois de la Grille (3 km Sud-Ouest de Nauroy).
La mission des chars était :
- d'appuyer le 17 Avril 1917, l'attaque sur le front :
cote 135,
les gargasses,
les demoiselles,
ouvrages fermés au sud du Mont Aigu.
- de coopérer le 18 Avril 1917 (J+1), à l'exploitation dans le secteur :
Tournière de Milan,
Warmériville,
St Masmes

Les Groupes de chars qui étaient en place le 17 à 3h 50, sur la première ligne française, ont eu 2 Schneider touchés par des tirs inopinés (AS 1 et AS 10 ).
Les positions d'attente des chars (en arrière des lignes françaises) étaient les bois F 22, F 23 et F 24 (Sud du Bois de la Grille)
L'ordre d'engagement n'a donc pas été donné et le Groupement est retourné dans le bois de Baconnes (d'où il était parti) sur ordre du général commandant l'Armée le 17 Avril à 17heures..

Pertes du Grpt Lefebvre :
1 Homme du Rang tué,
4 Officiers et 3 Hommes du Rang blessés.
Pertes du 17° BCP :
1 Officiers et 4 Chasseurs disparus,
10 Chasseurs tués,
42 blessés.
La 4° Compagnie du 17° BCP était chargée, dès la prise de la première ligne allemande, de préparer les passages des chars sur cette tranchée,
pour leur permettre d'atteindre la deuxième ligne allemande.
C'est cette compagnie qui, engagée juste derrières les premières vagues d'assaut françaises, à subi la plupart des pertes.

Le chasseur de notre correspondant a donc certainement été tué à cet endroit, et il appartenait probablement à la 3° ou à la 4 ° Section de cette 4° Compagnie.
La fiche mémoire des Hommes mentionne Beyne comme lieu de décès.
Il ne s'agit de Beyne dans les Vosges, mais de Beine (actuellement Beine-Nauroy) dans la Marne.
Même si Beine est un peu loin du secteur d'engagement prévu pour le Groupement Lefebvre et le 17° BCP, c'est donc bien dans ce secteur que notre chasseur a été tué.
Il eu été plus judicieux de mentionner Prosnes ou le bois de la Grille.
La lecture de la fiche de décès du registre d'état-civil du 17° BCP devrait, peut-être permettre de comprendre cette erreur de lieu.
Si le 17° BCP était donc bien dans le secteur de Prosnes, il n'y a pas mis les pieds.
Les photos des deux Schneiders détruits dans les bois E 22 et E 23 ont déjà été commentée dans un sujet précédent.
Ces photos permettent de voir que les bois en questions n'avaient alors plus grand chose à voir avec l'idée que l'on pourrait s'en faire.
A suivre, après lecture du registre des décès des Archives de Fontainebleau - Michel