A la recherche d'infos sur P.Paranhos, chirurgien Brésilien

[rugby-pioneers]

Bonjour

Je me permets de dupliquer ici une question que j'avais posé ailleurs sur le site, dans ce fil consacré au rugby durant la Grande Guerre pages1418/forum-pages-histoire/Generali ... 0706_1.htm... en me disant qu'elle aura sans doute échappée aux spécialistes des services de santé



Paulo do Rio-Branco da Silva Paranhos était le fils d'un aristocrate et ministre Brésilien et d'une danseuse Belge... diplomé de médecine à Paris, interne à l'Hopital Lariboisière (1903 - photo de gauche), puis chirurgien aux Hopitaux de Paris (1912 cf ouvrage sur Gallica http://bit.ly/aHpoE1 )

Avant sa carrière médicale, Paranhos était un des joueurs clés du Stade Français de la fin du XIXeme... peut être le palmarès le plus impressionnant de tout le rugby Français : 8 finales jouées et 6 titres de champion entre 1893 et 1901 (ok, ok... les premiers titres n'étaient que des amuseries entre clubs parisiens...) (photo de droite : Paris Edinbourg, sous les couleurs de l'USFSA, 1896)

Certains de nos anciens bouquins de rugby évoquent sa disparition au front, mais il n'est pas dans la base MDH et - que je sache - aucun membre de ma petite communauté d'amateurs d'histoire du rugby ne possède d'information certaine à son sujet... (Wikipedia est très affirmatif, mais bon : c'est une ébauche qui ne cite pas ses sources... http://fr.wikipedia.org/wiki/P._do_Rio_ ... a_Paranhos )

Bref, je serai grandement reconnaissant si l'un de vous pouvait apporter des informations sur le destin de notre rugbyman-médecin (do Rio-Branco, ou da Silva Paranhos, ou Paranhos...) durant le conflit.

Sincèrement

[rugby-pioneers]

Je donne un peu du contexte familial du Senhor Paranhos...

"Pour la petite histoire le père de Paranhos , José Maria da Silva Paranhos Júnior , le baron do Rio Branco (1845-1912) a était à la fin du siècle un homme politique très influant au Brésil faisant l’unanimité au sein de la jeune république. Il a était en outre à la base de l'annexion de l'état d'Acre en Amazonie (1903) ou la capitale porte son nom (Rio Branco). Il était alors ministre de relations extérieures.

Moins connue est l'histoire de sa vie privé. En effet «Juca Paranhos » comme il était surnommé a fait scandale à l’époque en fréquentant une danseuse Belge qui se présentait au théâtre de Rio dans les années 1870, Marie Philomène Stevens. Les origines nobles de Juca et en particulier son père, le Visconde do Rio Branco, n'a pas du tout apprécié cette union. Malgré toutes les pressions externes Juca assume cette romance au risque de ruiner sa carrière politique. Le Visconde ne reconnaitra d’ailleurs jamais ses petits enfants.
Le premier fils, Raul nait en 1873 à Rio. Le Visconde do Rio Branco dés qu’il apprends la grossesse de Marie Philomène la fait embarquer pour Paris afin d’étouffer le scandale ! Mais le fougueux Juca, contrariant les volontés de son père fait revenir sa dulcinée à Rio à temps pour voir naitre son premier fils. En 1875 nait une fille, Marie Clotilde et l’année suivante en 1876 Marie Philomène est de nouveau enceinte… On imagine les tensions familiales que le jeune noble a du subir. C’en est trop pour le conservateur Visconde qui a alors une brillante idée… Faisant jeu de son grand pouvoir au sein de l’empire il réussi à faire nommé son jeune fils (seulement 31 ans) au convoité poste de consul honoraire a Liverpool, alors premier port au monde Le salaire est excellent et, de cette façon il se livrera de tous ses problèmes !
Marie Philoméne embarque de nouveau enceinte pour une traversée de l’Atlantique, mais cette fois ci avec son compagnon et ses deux enfants. Dés son arrivée à Paris naitra Paulo le troisième fils en 1876. Le baron installe sa famille dans la capitale Française non loin de la tour Effel et assume son poste de consul en Angleterre comme célibataire. (il finira par épouser Marie en 1889) Dés qu’il en a la possibilité il séjourne à Paris avec sa petite famille ou il profite de l’immense réservoir culturel de la capitale pour effectuer des recherches sur sa passion, la cartographie. Deux autres filles naitront Amélie en 1878 et Hortencia en 1885. En 1888 après l’abolition de l’esclavage par la Princesse Isabel, Juca Paranhos fervent abolitionniste est nommé Baron do Rio Branco, nom que l’histoire retiendra. Le baron effectue alors de nombreux voyage pour des missions aux Etats Unis, au Brésil puis en Suisse. Les enfants sont donc principalement élevés par Marie. Malheureusement elle connait de graves problèmes de santé et disparait en 1898. Le choix de Paulo pour étudier la médecine est sans doute lié à sa proximité avec sa mère. C’est dans cette période difficile, accompagnant sa mère dans sa souffrance que Paulo trouvera dans le Rugby un exutoire. Après s’être formé médecin il restera proche de ses sœurs et Hortencia se mariera en 1909 à Berlin à Léon le fils d’un riche industriel Belge, grand ami de Paulo.
Il semble que Paulo n’ait jamais eu d’enfants et ne soit jamais venue au Brésil. Il disparaitra malheureusement sur le front au début de la guerre exerçant sa profession de médecin au sein de l’armée."

[FrOLIER]

Bonsoir

Quelques éléments concernant Paulo do Rio-Branco durant la guerre 1914-1918.

Ce dernier a été médecin-chef de l'hôpital auxiliaire n°520 Franco-brésilien, 179 rue de la Pompe à Paris, dépendant de l'Association des Dames Françaises (Croix-Rouge). Ouvert du 13 avril 1917 au 16 janvier 1919 - Il a reçu 439 hospitalisés pour 11 813 journées d'hospitalisation.

Paulo de Rio-Branco y a servi du 29 mai 1917 au 1er novembre 1918, sous statut civil. Il était domicilié au 33 avenue Charles Picquet à Paris. Il servait en compagnie de deux autres médecins brésiliens : les docteurs Ernest Barretto et Manoël de Abreu et d'un portugais, le docteur de Mello-Viana.

Sur l' HA 520 voir : (OLIER et QUENEC'HDU, Les hôpitaux militaires dans la Guerre 1914-1918, tome 2, Ysec : Louviers, 2010, p. 103)


Pour répondre à l'une de vos interrogations. Je n'ai pas trouvé trace d'un éventuel décès au front... d'autant qu'il paraît avéré qu'il n'aurait pas servi à titre militaire avant le 1er novembre 1918. Il n'en demeure pas moins qu'il reste possible qu'il soit l'une des victimes de la pandémie grippale de 1918-1919.
Il ne paraît pas avoir rejoint la "Missao Médica Militar em França na Guerra de 1918" envoyée par le Brésil, conduite par le docteur-colonel Nabuco de Gouveia, mission médicale de 92 médecins qui débarqua à Marseille le 24 septembre 1918 et pris fin en février 1919. La mission commença à installer dans un ancien couvent de Jésuites de la rue Vaugirard un hôpital de 500 lits. Mais la guerre arrivant à sa fin, la mise sur pied de cet hôpital fut mise en sommeil et les détachements de médecins militaires brésiliens furent alors dispersés dans l'ensemble de la métropole.

Sur cette mission l'on peut lire le témoignage du professeur Mario Kroeff (1891-1983) datant de 1968 publié sur le site brésilien www.grandesguerras.com.br. Kroeff cite Paulo Do Rio-Branco, "grande cirurgiao"... et son hôpital de la rue de la Pompe... mais ne parle pas d'un éventuel décès...

Bonne poursuite de votre recherche.

cordialement

[Rutilius]

Bonsoir à tous,

Le docteur Paulo da Silva Paranhos de Rio Branco, qui avait été durant la guerre chirurgien-chef de l'Ambulance franco-américaine, est décédé à Paris à la mi-février 1927.

● Le Temps, n° 23.926, Jeudi 17 février 1927, p. 4, en rubrique « Informations diverses – Nécrologie ».



______________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.

[laurent provost]

Bonsoir,
Si Paulo da Silva Paranhos a été Interne et plus chirurgien des hôpitaux de Paris, on doit pouvoir retrouver sa trace dans les archives hospitalière de l'assistance publique a paris.
Son dossier administratif est consultable (fiche d'interne, dossier de concours de chirurgie)., je 'ai fait pour d'autre médecin de cette époque.
N'habitant plus la région parisienne, je suis beaucoup plus rarement dans la salle de lecture des ces archives qu'auparavant, mais dès que je peux y aller je me ferais un plaisir de chercher et de vous communiquer ces éléments.
cordialement

[rugby-pioneers]

Formidable ! merci à tous pour vos apports et vos réponses très détaillées... je vous en suis très reconnaissant.

En même temps, vos réponses tordent le cou à quelques "rumeurs" déjà publiées...

@laurent provost : je me suis effectivement rendu aux archives des HP-AP où j'ai retrouvé le dossier d'internat de notre chirurgien (photo http://www.flickr.com/photos/rugby_pion ... otostream/ ), et sa présence dans les registres du personnel des hopitaux jusque 1912 (je cite de mémoire)... mais plus aucune trace ensuite. Et il n'y a pas de dossier personnel (comme pour les militaires) qui compilerait les "états des services"...



Sincèrement

[gab2ram]

Bonjour,

Je viens de lire avec attention ces archives et histoires que vous relatez sur Paulo da Silva Paranhos do Rio Branco...

Quelle émotion !

Sa fille, Maria Francesca do Rio Branco, alias "Francette", est décédée la semaine passée et a été inhumée hier au cimetière du Père-Lachaise. Cette dame était ma grand-mère paternelle. Une femme extraordinaire. La dernière trace brésilienne de notre famille vient de s'éteindre. Ma grand-mère avait rencontré mon grand-père, Maurice DERAMOND, et ils se sont mariés et eurent 2 enfants, mon père (Pierre-Paul) et sa soeur Béatrice (décédée en 1992).
Vous parlez donc de mon arrière-grand-père paternel, à propos duquel j'avais connaissance de quelques informations et documents (sa licence de Rugby au Stade Français par exemple). Je tiens également à vous certifier que Paulo n'est pas mort au front, mais de maladie, en 1927. Il fut l'un des derniers médecins à soigner Jean Jaurès. Aujourd'hui, même s'il est un peu tard, j'ai décidé de suivre sa trace, ignorée jusqu'alors, et de reconstruire sa vie. J'aimerais donc, si vous en avez la possibilité, que vous me transmettiez les documents le concernant que vous avez en votre possession. Je ferai de même.

Gabriel DERAMOND (Do Rio Branco)

[rugby-pioneers]

Bonjour Gabriel,

Je suis aussi très emu et très heureux quand les descendants de ces grands anciens se manifestent sur ce forum !
J'aurai bien sur grand plaisir à vous envoyer mes modestes recherches et mes photos. Je vous contacterai à mon retour de congés la semaine prochaine.
J'étais aussi en contact avec un français au Brésil qui s'intéressait a votre arrière grand père ainsi qu'au Baron Rio Branco, votre trisaïeul - je le contacterai aussi.
Sincèrement
Frederic
[email protected]

[mohand1]

bonjour j,arrive pas a localiser l,hopital auiliaire no24 ded issy les moulineaux ou mon grand pere est mort en 1918.le nomme hammadache kaci ben mohamed 9e R.M.T.A.

[Jean RIOTTE]

Bonjour Mohand,
L'Hôpital Auxiliaire n° 24 était installé dans les locaux du Grand Séminaire, 59 bis rue Ernest Renan à Issy-les-Moulineaux, actuellement département des Hauts-de-Seine. Il y avait entre 200 et 250 lits et il a fonctionné du 11 août 1914 au 1er mai 1919.
Cordialement,
Jean RIOTTE